18/07/2022
CALCULATEURS PRODIGES
Les calculateurs prodiges
Les calculateurs prodiges demeurent encore, de nos jours, un phénomène partiellement inexpliqué. À côté des magiciens, dont certains procédés permettent de produire un numéro élaboré et spectaculaire exigeant toutefois un travail acharné, il existe deux catégories d’individus capables d’exploits incroyables.
Par Ranky
Auteur de "Encyclopédie du Mystère"
(Éditions Trajectoire)
Ampère (1775-1836)
La première catégorie comprend de nombreux savants, tels Ampère, Arago, Friedrich Gauss, qui étaient capables de trouver instantanément la solution d’opérations très compliquées. Il est probable que ces génies scientifiques avaient imaginé des simplifications à ces exercices. Mais ce qui reste mystérieux c’est qu'aucun d'entre eux (qui ne se faisaient pourtant pas prier pour donner de nombreuses démonstrations) n’a jamais décrit, dans un livre ou dans une conférence, le moindre procédé employé.
La deuxième catégorie concerne des personnages pittoresques, presque tous analphabètes.
5 siècles avant Jésus-Christ, un petit montagnard grec du nom de Drésigène étonna Pythagore par ses dispositions : il était capable de calculer instantanément le nombre d’olives contenues dans une jarre ou d’annoncer immédiatement le nombre de moutons d’un troupeau !
Au Moyen-Age, on cite un enfant orphelin, handicapé physiquement et mentalement, qui amusait les marchands en calculant le nombre de pièces contenues dans leurs bourses ou le montant de la recette qu’il ferait au marché : non seulement les résultats étaient souvent exacts, mais l’exercice de calcul incluait une sorte de voyance.
Thomas Fuller, esclave complètement illettré de l'État de Virginie aux USA, était connu dans tout le pays pour ses exploits en calcul mental.
Henri Mondeux (1826-1862)
Gardien de vaches à Neuvy-le-Roi (Indre et Loire) où il était né, Henri Mondeux ne sait ni lire ni écrire, mais ayant appris à compter il s’amusait à résoudre mentalement des problèmes arithmétiques.
Devant ses performances peu communes, un instituteur de Tours l’instruit sur les différents calculs et le présente en 1840 à l’Académie des Sciences où il résout, en quelques secondes, devant des scientifiques médusés, des problèmes extrêmement compliqués.
Henri Mondeux resta sa vie durant pratiquement analphabète et incapable d’aucune étude, pas même des mathématiques.
Jedediach Burton (1702-1762)
Ouvrier très peu intelligent et sans aucune culture, il était pourtant capable de calculer la superficie d’un terrain, d’une propriété ou d’une mare par calcul mental, simplement en regardant le site.
Zéra Lolburn (1804 -1839)
Il n’avait aucune aptitude pour les études scolaires mais était cependant capable de résoudre des problèmes mathématiques très compliqués. Son père lui fit interrompre sa scolarité vers 12 ans afin de produire ses numéros “dans les foires et les fêtes populaires”.
Jacques Inaudi (1867-1950)
Jacques Inaudi, né dans une famille piémontaise de parents très pauvres, est incontestablement le calculateur prodige le plus célèbre.
Vers six ou sept ans, il est gardien de moutons et occupe son esprit à calculer mentalement les résultats d’additions et de multiplications allant jusqu’à 5 chiffres.
Inaudi ne savait ni lire, ni écrire. Il n’écrivait donc jamais les chiffres qu’il manipulait.Tout ce que son frère lui apprenait était stocké dans son cerveau. Il débuta en utilisant les chiffres compris entre 1 à 100 puis, quand il les eut assimilés et utilisés de toutes les manières, il s’attaqua aux chiffres supérieurs à 100.
Les deux frères décidèrent de partir à l’aventure, en survivant de démonstrations sur les places publiques. Inaudi présentait une marmotte apprivoisée, tandis que son frère l’accompagnait sur un orgue de barbarie.
Jacques Inaudi, qui terminait toujours son spectacle par des calculs mentaux qui épataient les badauds, ne comprenait pas que ses démonstrations pouvaient étonner le monde. Il pensait que toute personne devait être capable de calculs aussi simples.
Les frères Inaudi se produisirent dans des cafés où un certain Dombay, voyageur de commerce de son état, se mit en tête de devenir son impresario, non pas à cause de son numéro de marmotte mais pour ses capacités à résoudre les problèmes mathématiques. La petite troupe se produisit dans de nombreuses villes d’Italie, de France où elle finit par “monter” à Paris.
Le succès d’Inaudi attira l’attention des savants. Camille Flammarion et le célèbre anthropologiste Paul Broca l’examinèrent et publièrent des comptes rendus.
En 1880, à treize ans, Jacques Inaudi fut engagé par le théâtre Robert Houdin où on jouait à guichet fermé.
Puis, il repartit en tournée à travers l’Europe.
En 1892, de retour à Paris, Inaudi change d’impresario. C’est maintenant un dénommé Torcey qui lui trouve des engagements et se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire. Jacques Inaudi est alors âgé de 24 ans. Il est malingre, guère plus grand qu’à dix ans (il mesure 1m52) et possède une particularité très visible : sa tête semble disproportionnée par rapport à son corps et surtout elle est bosselée d’où, peut-être, nait l’expression “avoir la bosse des maths”!
Mr Torcey le présente à l’Académie des Sciences où il est étudié par une commission spéciale comprenant Poincaré, Charcot et Alfred Binet.
Seuls les chiffres le passionnent. Pour le reste il est d’une distraction phénoménale, ne se souvenant même plus des villes où il s’est déjà produit auparavant.
On se rendit compte, lors de tests poussés, qu’Inaudi employait des simplifications de calculs et surtout qu’il était doté d’une mémoire infaillible. Ces dispositions lui permirent de battre à plusieurs reprises des machines à calculer. Il était capable de donner des résultats avant que la machine n’ait fini d’enregistrer les facteurs !
Inaudi pouvait faire ce qu’une machine ne faisait pas. On lui donnait une date du calendrier et, en moins de 2 secondes, il donnait le jour correspondant. Bien sûr, on connaît des procédés pour arriver à ces résultats. Inaudi les connaissait peut-être aussi, mais une question reste posée : d’où tenait-il cette connaissance ?
09:56 | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
J'ai connu quelqu'un de ce gabarit. En terminale. Pour effectuer des devoirs de maths, pour nous, c'était deux heures, pour lui, pas plus de 5 minutes. On n'a jamais réussi à le "planter" à la calculatrice. Par exemple, nous avions une calculatrice et on sortait n'importe quel chiffre (exemple 5375,30 * 24.12 / 9.45)
Nous n'avions pas encore terminé d'entrer les chiffres dans la calculatrice qu'il nous avait déjà donné la réponse. En trois années, et après des dizaines, voir des centaines d'essais, pas une fois nous ne l'avons collé... Si on ne voit pas cela, on ne peut pas le croire. Aux dernières nouvelles, après son bac, il a fait mécanicien dans un garage.
Écrit par : denis | 12/02/2014
Passionnant
Écrit par : vallée | 12/02/2014
Dernier point: Il est toujours en vie et il ne sait surement pas qu'il a ce que l'on peut appeler "un don". A l'époque, je lui demandai comment il faisait. C'était pas possible, il y avait un truc... Et lui trouvait ça d'une simplicité enfantine... Il m'a dit qu'il avait commencé à s'exercer en additionnant les plaques de véhicules. Si il me lit, il se reconnaîtra. C'était il y a longtemps maintenant mais jamais je n'ai pu oublier une telle prouesse. Chapeau l'artiste !
Écrit par : denis | 12/02/2014
Avec les calculateurs prodiges on a un exemple de paranormal testable et re-testable a volonté :-) Les zététiciens devraient leur verser le prix défi ! Et il n'y a pas qu'avec les maths que ça marche , prenons le peintre José Acedo www.jose-acedo.com , quand il commence un dessin au crayon sur une feuille , il le termine sans jamais utiliser de gomme pour effacer une partie du dessin et le reprendre , le dessin est parfait du premier coup. Ca marche même aussi avec la technique puisque en 5 minutes j'ai réussi à comprendre le rôle des 5 plafonds de la grande pyramide ... voir mon site.
Écrit par : Lheureux | 13/02/2014
J'ai vu une vidéo (dans un zapping de vidéos insolites dans le genre qui passe sur D17) où une femme asiatique prenait un énorme tas de pièce de monnaie avec ses deux mains, annonce à haute voix le nombre de pièces dans ses mains, et jette le tas dans une machine à compter les pièces. La machine annonce toujours le même nombre sous les acclamations de la foule, époustouflant. Moi aussi j'ai un "talent" mais en orthographe depuis mes 3ans, même si je ne connais pas le mot (en Français), s'il y a une faute d'orthographe j'ai une sorte de spasme au ventre et je ne me sens soulagée que si le mot est corrigé. Pensez-vous que les calculateurs prodiges ont la même mécanique?
Écrit par : Tueuzz | 14/02/2014
Les illusionnistes ont une technique pour produire la même "performance" que cette femme. Maintenant, reste à savoir si celle-ci utilise le même procédé que nous. D'où l'utilité de notre comité d'expertise.
Concernant votre "talent" détecteur des fautes d'orthographe, nous connaissons plusieurs personnes capables de cette possibilité et publierons un article lorsque nous aurons réuni plus d'éléments.
Ranky
Écrit par : Ranky | 14/02/2014
Réponse à Denis : ce serait formidable de pouvoir rencontrer ce calculateur !
Réponse à Lheureux : malheureusement, les zététiciens n'ont pas toujours une démarche très claire. Je développe d'ailleurs le sujet dans un livre "Encyclopédie du mystère".
Concernant le peintre avez-vous consulté notre rubrique ART MEDIUMNIQUE?
Je me suis rendu sur votre site. Passionnant.
Ranky
Écrit par : Ranky | 14/02/2014
Réponse à Ranky
Je pense que parler avec cette personne est, en effet, une manière directe d'être confronté à ce phénomène. Personnellement, j'ai passé plusieurs années avec lui en internat. C'était en 1980. Je l'ai recontacté il y a quelques années, lorsque j'ai su ou il travaillait, je lui ai parlé, mais il n'avait plus trop envie, ou de temps, pour renouer un contact. Je peux peut être vous donner son nom et prénom, mais je ne sais comment il prendrait la chose. C'est délicat. Donnez moi votre email personnel et nous verrons ce que nous pouvons faire. S'il est toujours vivant, c'est effectivement un phénomène qu'il faut voir, pour être certain que cela existe. Personnellement, à cette époque, je pensais qu'il avait un "truc", que je pouvais aussi le faire, qu'il fallait qu'il me donne son astuce... Il n'en avait pas, c'était tout simplement naturel
Écrit par : denis | 16/02/2014
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