18/07/2022
FAKIRS : ASCETES OU ARTISTES
FAKIRS : ASCÈTES OU ARTISTES
Par Ranky
Nous avons testé différents fakirs. Vous trouverez l’essentiel des résultats dans cette note.
L’intégralité des comptes-rendus figure dans le livre publié récemment par Ranky et intitulé :”Le paranormal de mes yeux vu” (Editions Trajectoire).
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Les fakirs, ascètes de l’Inde, cherchent à accéder à la sainteté, par la contemplation et en pratiquant toutes sortes de mortifications corporelles, comme les transpercements, certaines tortures et mutilations. Mais il existe aussi, en Inde et dans d’autres pays, principalement dans les pays arabes, des fakirs-illusionnistes présentant sur les places publiques des numéros pseudo-paranormaux. Ce sont avant tout des mendiants, ce qui n’enlève pas leur courage à présenter des exercices quelquefois violents et souvent dangereux, avec un talent pas toujours de bon niveau. Malgré tout, ces fakirs-illusionnistes présentent souvent les deux facettes de la spécialité : ascètes et prestidigitateurs.
Certains exercices sont d’une cruauté difficilement soutenable : certains adeptes se tiennent à un arbre et demeure des années sur une jambe qui finit par gonfler et se gangrener, d’autres, retenus à des poteaux par des crochets métalliques traversant les muscles du thorax sont frappés journellement par des spectateurs.
En Inde, un fakir faisant le “poirier”, la tête enfoncée dans le sable.
Photo DR.
Les “fakirs” européens sont peu nombreux et beaucoup moins inventifs, sauf un dénommé Henskes, alias Mirin Dajo, citoyen hollandais né en 1912 et mort en 1948 des suites de ses exercices plutôt dangereux mais explicables tout de même scientifiquement. Sous contrôle médical, cet homme, se faisait transpercer de part en part avec des fleurets non stérilisés. Des radiographies montrent les traces de plus de cinq cents transfixions faites à travers la poitrine, les reins, l’estomac, le foie et même le coeur. Mirin Dajo était persuadé que la science ne trouverait jamais d’explication à ses exploits, que seule la parapsychologie le permettrait. Il prétendait se placer sous la “protection divine”. Robert Tocquet, qui deviendra en 1978, membre de notre comité d’expertise reçu, en 1947, un double d’une lettre de Mirin Dajo qui disait : “La possibilité miraculeuse que je possède, est la conséquence d’une soumission volontaire à la Puissance Supérieure qui régit le monde. Au moment où la pointe de l’épée touche mon corps, je me remets entre les mains de cette puissance”.
C’est pourtant la science qui semble avoir fourni l’explication. Robert Tocquet, excellent illusionniste amateur, écarta toute possibilité de trucage.
( Des fleurets creux permettaient de faire passer de l'eau à travers le corps de Mirin Dajo, prouvant ainsi la réalité de l'expérience. Photo de droite.)
Il fallut donc se tourner vers une explication physiologique. Le professeur Bessemans, de la faculté de médecine de Gand, avec qui Robert Tocquet était en relation, pratiqua de nombreuses expériences sur différents animaux : cobayes, lapins, souris et chiens. Le professeur Bessemans transperçait très doucement le thorax ou l’abdomen de ces animaux puis retirait, aussi lentement, les tiges employées sans que le sang ne coula des plaies. Ces animaux ne présentèrent jamais d’infection et continuèrent à vivre normalement. Le foie, le coeur, les poumons avaient pourtant été la plupart du temps traversés. Le professeur Brunner de Zurich reprit ces expériences et arriva aux même conclusions. Le paranormal semble donc ne pas intervenir dans les transfixions de Mirin Dajo. Les fleurets, introduits très lentement provoqueraient une distention des tissus et leur pointe glisserait sans les endommager, sur les parois très résistantes des gros vaisseaux sanguins.La revue “La Presse Médicale” , publia sous la plume du docteur Richet, un article selon lequel l’absence de complications infectieuses seraient duent à ce que les instruments métalliques ne portent que peu de microbes qui sont retenus à la surface de la peau et de l’hypoderme et que les germes qui pénètrent dans le corps meurent sous l’action des anti-corps.
Mirin Dajo meurt en 1948 de ce que l’on peut considérer, au vu de ses exploits, comme étant un accident. Le 13 mai, il avale un stylet de trente cinq centimètres de longueur. Trois jours plus tard, il souffre de très violentes douleurs dans le ventre. L’opération et décidée et pratiquée par le professeur Brunner. La cicatrisation est extrêmement rapide et notre fakir rentre chez lui. Mais après quelques jours, un malaise lui fait perdre connaissance et la mort survient rapidement. La conclusion de l’autopsie sera la suivante : “la mort est consécutive à une infection générale non imputable à l’opération”.
Il est indéniable qu’un mystique tel que Mirin Dajo a mis en lumière certains aspect de la physiologie des organes. Cet homme a fait la démonstration que l’organisme est plein de ressources, capable de s’adapter aux blessures qui seraient mortelles sans un entrainement soutenu et préalable et que dans certaines conditions extrêmes, il développe probablement un pouvoir bactéricide plus important.
Ses performances supposaient un courage peu banal et une confiance entière dans la “Puissance supérieure qui régit le monde”.
Il y a très peu de réels fakirs en France. Yvon Yva représente un cas tout-à-fait à part, bien qu’il fût quand même contraint de se produire sur des scènes pour vivre, ce qui n’était d’ailleurs pas pour lui déplaire.
Yvon Yva, transpercé par de multiples aiguilles.
Photo AFP.
Les fakirs de spectacles sont très peu nombreux. Citons Yara Malta dont une des spécialités est de séjourner dans un cercueil transparent dont le fond est constitué d’une épaisse planche de bois sur laquelle il demeure mains et pieds cloués, entouré de divers reptiles. Yara Malta partage la vedette des mangeurs de verre, débris métalliques et autres matières, avec Karadji, dont la grande spécialité est de se faire truffer la poitrine et le dos d’innombrables fléchettes lancées par des spectateurs, quelquefois intimidés, mais souvent aussi très cruels. Karadji a été pendant des années engagé dans les spectacles du célèbre magicien- hypnotiseur Dominique Webb ou il se livrait à de spectaculaires transfixions.
Karadji affectionne particulièrement le passage sur son corps, de véhicules aussi divers qu’un tracteur, d’énormes motos et même d’un camion de pompiers.
Michel Lotitot, surnommé par Philippe Bouvard : Monsieur Mangetout, n’est pas à proprement parler un fakir. Ce garçon très attachant s’est fait la spécialité d’avaler et de “digérer” tout ce qui lui tombe sous la main : verre, plastique, bois, faïence et porcelaine, ampoules électriques,etc. Lors des “Records fantastiques” parrainés par le “livre Guiness des Records”, Monsieur mangetout à avalé, en quinze jours, une bicyclette que des aides réduisaient entièrement avec des scies à métaux, en petites parcelles. Même s’il y a une part de subterfuge dans cette prestation il n’en demeure pas moins qu’une forte quantité de débris métalliques a été ingurgité. Des radiographies de l’estomac et des intestins ont été prises lors de différentes expériences. Elles ne révèlèrent jamais une seule lésion de ces organes.
Michel Lotitot, dit Monsieur Mangetout, s’est fait la spécialité d’avaler et de “digérer” tout ce qui lui tombe sous la main, comme le cadre de ce vélo par exemple.
Photo Bernard Thébault
Le numéro le plus élaboré reste aujourd’hui, celui de Syndra Khan. Cet artiste est l’inventeur d’expériences déroutantes car il mêle le suspense et les exploits dangereux avec un matériel et des costumes luxueux. Paillettes, chromes, couleurs, partenaire sexy, et danger ! Ce contraste stupéfiant lui vaut de se produire sur les scènes les plus prestigieuses du monde. Un de ses numéros vedette consiste à engloutir par la bouche, le canon entier, jusqu’à la naissance de la crosse, d’un fusil de chasse chargé. Syndra Khan retire enfin le fusil de son corps, et tire la cartouche dans un coin spécial réservé, mettant fin pour le public, à un suspense éprouvant.
Syndra Khan, un fakir au numéro exceptionnel alliant le suspense, l’émotion, les exploits violents aux strass et paillettes du music-hall. Photo DR.
Vidéo sur youtube : http://www.youtube.com/watch?v=PmJfYP3YrcA
Syndra Khan est par ailleurs convaincu de la réalité de phénomènes paranormaux, principalement pour les observer dans la vie quotidienne, sur les autres mais aussi sur lui-même.
Cet artiste exceptionnel est membre de notre comité d’expertise.
Ranky, inventeur de la Magie Rouge ne se présente pas sous l'étiquette de "Fakir" mais dans son spectacle d'horreur produit durant 18 années en club discothèque, il utilise largement les mutilations et transpercements simulés.
Photo magazine Rock-Music
A suivre..
09:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
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