09/03/2023
THIERRY NAMUR RACONTE...
Thierry NAMUR
Raconte...
INCROYABLES
Et
VRAIS
MYSTÈRES
DU
MONDE
BIO-EXPRESS
Thierry Namur est né à Bourges en 1956. Les aléas de la vie l'ont promené dans le Dauphiné et en Ile-e-France. A l’école, il écoutait avec passion les leçons d’histoire. Cette passion ne l’a pas quitté mais les livres de Robert Charroux, ont éveillé sa curiosité de voir ce qui se cache derrière la façade des événements. Il soutient que Balzac avait raison d’écrire qu’ « Il y a deux histoire, l'histoire officielle, menteuse et l’histoire secrète, où sont les véritables causes des événements. »
Thierry Namur dit qu'il a eu la chance de voir ses premiers textes publiés. Ils traitaient des mystères de la ville de Paris. Il y voyait un lien avec son lieu de naissance route de Paris à Bourges. Trente textes ont suivi où se mélangent le paranormal et les histoires. En parallèle il a traité du sujet des ovnis. De toutes ces recherches dans le paranormal, il ne tire aucune certitude. Thierry Namur, licencié en anthropologie, recherche l'influence des mythes et des légendes dans l'Histoire, mais aussi dans le quotidien de chacun d'entre nous.
Voici réunis ses écrits incroyables et passionnants. Il vous suffit de dérouler les pages qui suivent pour trouver le texte qui vous intéresse et dont voici les titres :
Napoléon marionnette céleste
Françoise d' Orléac et Ayrton Senna
Le Titanic et la guerre des Dieux
Le Démon derrière l'atome !
Clovis le Roi inventé
La vie d'Alix Le Clerc
Versailles, fenêtre du purgatoire
L'au-delà n'est pas un lieu de tout repos
Marthe Robin l'avatar du Christ
La Révolution française occulte
Le Roi Arthur à la Maison blanche
Les Beatles et l'appel aux forces obscures
Napoléon, marionnette céleste
Napoléon 1er passe dans l’histoire telle une étoile filante. Aucun livre ne semble jamais, depuis sa mort en 1821, définir vraiment ce bolide. À l’étude, sa destinée est semée de marqueurs qui l’enferment dans une vie tracée d’avance. La pensée d’un manipulateur intervenant, dirigeant et influençant l’histoire se lit par les événements et les personnages qui gravitent autour de lui. Initiés, personnages mandatés apparaissent et disparaissent soudainement. Veilleurs, sociétés secrètes agissant au nom d’idéaux nobles ou de motifs douteux s’agitent et se croisent dans l’ombre. Richelieu, Napoléon, Churchill l’ont dit : l’histoire est une fable. Le premier Empire le montre particulièrement.
Un bel exemple de ces marqueurs se lit dans les blasons de deux papes du XIXème siècle
Blason de Pie VII
C’est le pape Pie VII qui métamorphose Bonaparte en Napoléon, en le sacrant empereur en 1804. La symbolique des oiseaux évoque la vie de Napoléon tant ils encadrent sa vie. Être un Aigle et se faire couronner par une Pie, c’est cocasse. La devise attribuée longtemps à l’avance à Pie VII dans la prophétie de Saint Malachie est Aquila rapax (l'aigle rapace ou l'aigle ravisseur, Napoléon a séquestré ce pape à Fontainebleau). Son blason montre le mot Pax : c’est se moquer, dans une époque qui ne connaît que la guerre. Son blason porte 3 têtes de Maures sur fond argent : une tête sur fond argent représente aussi le drapeau de la Corse.
Mais ce n’est pas fini, et je n’invente rien, son successeur s’appelle Léon, comme Napo-Léon. Ce Léon XII aime chasser les oiseaux. Son blason présente un aigle sur fond azur. Remarquons encore que Napo est l’anagramme de « paon », un oiseau qui étale ses plumes comme l’aigle du blason.
Blason de Léon XII
A Sainte-Hélène, Napoléon rejoue sans cesse la bataille qui l’obsède. ‘’Je les tenais… je les avais…’’ répète-t-il ; oui mais au final c’est la déroute. Un ensemble d’interactions empiriquement établies à l’avance précipite ce 18 juin dans le mystère. Ainsi, fait peu connu, en 1814, Wellington vient à Waterloo repérer et étudier le futur champ de bataille. Un an plus tard, alors que rien n’est arrêté et que l’on ignore tout des intentions françaises, il entoure Waterloo sur la carte et dit qu’il va attendre là les Français. Plus fort que Nostradamus.
Le matin du 18 juin, Napoléon, qui avait rêvé de chats qui hésitaient à choisir une armée, affirme à son entourage que Waterloo « sera l’affaire d’un déjeuner ». Il retarde la bataille car il a beaucoup plu. Lisons Edgar Quinet : « Qui croirait que l'Empire du monde dépende quelquefois d'une circonstance telle que la pluie ou le beau temps ? ». Rien pourtant n'est plus vrai. Le nom de la bataille le dit aussi : « Water » c’est l’eau en anglais et « loo » c’est phonétiquement l’eau en français. Sans la pluie (l’eau), la bataille était gagnée. Il y a mieux. Le général prussien qui arrive le premier au secours des Anglais s’appelle Bûlow, « bu-l’eau » !
Les protagonistes de Waterloo Napoléon, Wellington, Soult, Ney et le geôlier de Sainte-Hélène, Hudson Lowe, sont tous né en 1769.
Edgar Quinet, encore, nous transporte dans « Voyage d’un solitaire » sur le champ de bataille. Il écrit : « J'entendis la sonnerie d'un troupeau et des poules qui gloussaient… d'une grande ferme isolée… : Ferme de la Haie-Sainte… Pendant longtemps les oiseaux et les animaux ont disparu de l'horizon de Waterloo. Aujourd'hui les fauvettes sifflent sous les pommiers nains de la Haie-Sainte, et j'ai entendu les pies jaser sous les frênes d'Hougoumont ». Cet extrait dit bien des choses en quelques mots : les fauvettes et les pies, la Haye Sainte, Hougoumont et les frênes.
Quand on lit l’histoire de ce terrible mois de juin 1815, on trouve naturel que les faits se soient passés comme on les lit. Il n’en est rien. Les amateurs d’uchronie savent qu’après la défaite, Napoléon dispose de cartes à jouer pour forcer le destin. Il n’en joue aucune. Car il n’est qu’un automate. La suite se lit dans les sites qui sont présents sur le champ de bataille et qui trouvent un écho avec ceux de l’île de Sainte-Hélène.
La bataille se joue autour de la Haye Sainte, mots nécessaires pour former Sainte Hé-lène. Hougoumont s’écrit aussi à l’époque Le Goumont, qui résonne comme la future résidence de l’exil, Longwood qui est entouré de gommiers.
Napoléon dort à la ferme du Caillou, à proximité de la Maison du Roi. Dans 4 jours, il abdiquera avant de se retrouver sur un caillou (sainte Hélène), et un roi prendra sa place. Immédiatement à côté du Caillou, c’est Rossome. Rosse-homme c’est l’homme rossé ! De plus, c’est le capitaine Ross sur le navire nommé « Northumberland » qui emmène le captif sur l’île de Sainte-Hélène.
La sablonnière, lieu malheureux de la cavalerie c’est Sandy bay (baie sablonneuse). Frischermont, une ferme de la bataille c’est Fisher point sur l’île. Plancenois-t, un village disputé, c’est l’anagramme de Napoléon.
Au nord du champ un lieu-dit s’appelle, toujours les oiseaux, le vert (couleur de l’Empire) coucou. Le Roussart évoque le maréchal Ney, surnommé le rougeaud, et Les vieux amis au nord et la Belle Alliance au sud, ce sont Blücher et Wellington qui prennent les Français en tenaille. Mon Plaisir, toujours sur la carte, c’est Mount Pleasant à Sainte-Hélène. Waterloo annonce Sainte-Hélène.
L’île d’Aix
C’est la période qui suit la funeste bataille qui nous intéresse maintenant. Napoléon, groggy, repousse les ressources qui lui restent et abdique le 22 juin, au solstice d’été. Ce soleil humain décline brutalement pour vivre son hiver : nous sommes dans l’hémisphère sud, sur l’île de Sainte-Hélène. Il réside un temps sur l’île d’Aix, d’où il tente sans conviction de rallier les États-Unis. Le 14 juillet, jour révolutionnaire par excellence, il décide naïvement de se rendre aux Anglais. Il embarque à l'aube du 15 juillet à bord du brick Épervier et se dirige vers le vaisseau « Bellérophon », où il est accueilli par son commandant, l’Anglais Maitland (à Waterloo, c’est un Maitland qui stoppe les derniers efforts français) qui l’emmène en Angleterre.
Le blason de l’île d’Aix. Un lion sur fond de vert empire, un trident et une butte. Ce blason créé en 1810, 5 ans avant la chute, annonce le triomphe du lion anglais et l’Aix-ile sur un caillou de l’atlantique sud. A Waterloo, les vainqueurs établissent une butte où ils placent un lion : la butte du lion.
Après l’Élysée où il abdique, puis les roses de la Malmaison, l’ex-empereur trouve refuge en Charente Maritime (17), sur l’île d’Aix. La Malmaison c’est le domaine de sa première épouse Marie Josèphe Rose Tascher de la Pagerie que Napoléon baptise Joséphine. La roseraie de la Malmaison compte 800 variétés de cette fleur, car la passion de l’impératrice, outre la mode et les frivolités, c’est la botanique et l’animalerie. C’est à elle que l’on doit en Europe l’introduction du cygne noir, la vraie curiosité de la Malmaison selon Stéphane Bern. Le cygne est un oiseau aquatique qui, blanc, symbolise la grâce, la pureté, la majesté. Noir il est associé à un symbolisme occulte. Un conte d’Andersen illustre cette inversion des couleurs à travers une vierge ensorcelée vue sous la forme d’un cygne noir. A noter que, contrairement à Marie Antoinette à qui on reprochera des dépenses inconsidérées, l’histoire est indulgente avec Joséphine.
Le général Beker a la redoutable mission, en juillet 1815, d'accompagner et de surveiller l’empereur de Paris à l'île d'Aix. Dans la mythologie grecque, Cerbère (en grec Kérberos), est le monstrueux chien de garde des enfers. Il empêche les morts de s'échapper de l'antre d'Hadès et les vivants de venir délivrer les morts.
La dernière résidence en France de Napoléon est une île au nom prédestiné, qui ne pouvait s’appeler que l’île d’Aix. Un ex-maître du monde sur l’île d’Aix point de départ de son Aix-il. Le mystérieux inconnu s’amuse. Napoléon fait remarquer que c’est à l’île d’Aix que Pierre Choderlos de Laclos, a écrit, avant le premier Empire, l’essentiel des « Liaisons dangereuses ». L’auteur y évoque les intrigues amoureuses de ses personnages mais encore les frustrations militaires et les nombreuses humiliations qu’il estime avoir subies au long de sa vie, de la part des « vrais » nobles... Napoléon enfant à Brienne, était moqué par les vrais aristocrates, et ne sera pas plus accepté par les vrais rois et empereurs de Prusse, de Russie, d’Angleterre, d’Autriche… qui détestaient cet empereur auto-proclamé. C’est à Aix que l’empereur entreprend des liaisons dangereuses par ses négociations avec Albion qui va le tromper sur ses perfides intentions.
La destinée malheureuse de Napoléon est toute entière tracée dans les îles. La Corse, qu’il n’arrive pas à conquérir et où la « casa Bonaparte » sera brûlée, l’Angleterre île de son mortel ennemi, Elbe et Sainte-Hélène, îles de ses rejets. Son vainqueur Wellington et son geôlier de Sainte-Hélène, Hudson Lowe, sont nés sur l’île d’Irlande. Lowe occupera la Corse, sera gouverneur de deux îles : Capri et Ceylan. Le général Hill (île) commande l’aile droite anglaise à Waterloo au Ménil (mène île). Côté français, la 1ère division du 1er corps, est nominalement commandée par le général Allix (ou Alix), anagramme d’Aix !
A Aix, Napoléon et son entourage discutent sur la conduite à tenir : faut-il rejoindre l’Amérique, se rendre aux Anglais ou même rallier ses partisans encore nombreux ? Une fauvette des mers entre alors dans la cabine et est capturée par Gourgaud. « Voyons les augures » déclare Napoléon qui fait libérer l’oiseau et celui-ci de s’éloigner vers les navires anglais. Une simple anecdote. Mais à regarder le blason de l’île de Sainte-Hélène, on ne rit plus. Il est composé d'un vaisseau abordant l’île, d’une frange d'or chargée d'un oiseau. Le blason est surmonté d'une couronne coiffée d'une chimère représentant sainte Hélène portant une fleur et une croix.
Ce n’était pas la première fois qu’une fauvette était oiseau de mauvais augure, en 1793, son expédition militaire en Sardaigne est un échec. Son bateau « amiral » s’appelle alors la Fauvette.
Le blason de l’île de Saine-Hélène.
Deux bateaux attendent Napoléon pour son exil en Amérique : la Méduse (celui du radeau) et le brick la Saale. La Saale est une rivière allemande qui se jette dans l’Elbe. La Saale mène à une île d’exil, l’île d’Elbe qui a été la première île d’exil de l’empereur déchu. C’est cette rivière qui participe, en tant que cours d’eau, à la bataille d’Iéna qui se déroule le 14 octobre 1806. Neuf ans plus tard, le 14 octobre 1815, jour pour jour, le « Northumberland » accoste l’île de Sainte-Hélène.
« Bellérophon », nom du vaisseau qui accueille le captif, n’est pas un nom ordinaire, mais celui d’un héros de la mythologie, qui chevauchant Pégase, tue la Chimère. La chimère est un monstre séducteur bâti d’un lion, d’une chèvre et d’un dragon cracheur de feu. La chimère est aussi un règne néfaste d’un souverain perverti, tyrannique ou faible. Pégase, le cheval fabuleux monté par Bellérophon est né du sang de la Méduse, un autre monstre décapité par Persée. Pégase est encore le cheval qui peut faire jaillir la pluie du ciel d’un coup de sabot. Pluie qui retarde la bataille en 1815. Le Bellérophon en mauvais état car il a subi à Trafalgar l’assaut du navire français… l’Aigle et en a subi de gros dégâts.
A Aix, Napoléon déchu greffe dans le jardin un frêne (évoqué par Edgar Quinet) sur un ormeau toujours visible aujourd'hui. N’avait-il pas mieux à faire ? Sa situation demande des réponses urgentes mais lui prend le temps de faire cette greffe. Est-ce un message ? En botanique, l'intérêt de la greffe est d'associer les caractéristiques de deux plantes. Le frêne est un symbole de solidité et l’orme de justice. « Vous entendez d'ici le vent souffler dans ce grand orme, le seul qui existe sur le plateau des Anglais. » écrit Quinet. Wellington, le justicier, commande la bataille du 18 juin de cet orme. Avec ces arbres unis par la greffe nous avons une image symbolique de la bataille.
L’île d’Aix abrite, de nos jours, en plus de son musée napoléonien, un musée africain qui comprend un diorama des oiseaux de l'île de Sainte-Hélène. G. Simenon y a séjourné un temps pour fuir Joséphine (prénom de l’impératrice) Baker (c’est aussi, on l’a vu, le nom du général qui accompagne Napoléon à Aix).
Cela semble des détails ? Mais cette île minuscule est appelée « La petite Corse de l’Atlantique » et a la particularité de vouer une passion aux roses trémières. Les façades de ses maisons sont roses, la résidence des Gourgaud, nom d’un fidèle de Napoléon qui l’a accompagné dans son exil, se nomme « La Maison Rose ». Le gardien du phare de l’île, Mr Simmonneau, a épousé en 1945 une Rose Joséphine Louise. Il avait passé son enfance à la pointe des corbeaux sur l’ile d’Yeu. Son homonyme a produit la série Napoléon.
Les historiens l’affirment : Waterloo est un Marengo à l’envers
La bataille de Marengo qui oppose Bonaparte aux Autrichiens en juin 1800 et celle de Waterloo en juin 1815 présentent des singularités. Toutes deux données en juin, elles ont d’abord un déroulement favorable pour l’attaquant, l’Autriche et la France, mais sont perdues par l’irruption surprise de renforts. A Marengo, le destin que Napoléon nomme son étoile scintille et retourne une situation désespérée. A Waterloo, cette même étoile est sans éclats.
A Marengo, le général Mélas, trop confiant, rédige un bulletin de victoire et laisse la conduite de la fin de la bataille à ses subordonnés. Napoléon trop confiant, laisse le fougueux Ney conduire la bataille. A Londres aussi on annonce la bataille de Waterloo perdue alors qu’à Notre Dame on célèbre le Te Deum de la victoire.
Tout y est à l’envers. A Marengo, le général Desaix éloigné du champ de bataille, avant d’en recevoir l’ordre, fait demi-tour et marche au canon pour renforcer Bonaparte. Il transforme par son initiative une défaite annoncée en victoire. A Waterloo, même scénario, Grouchy entend le canon qui gronde au loin, mais malgré les suppliques de ses lieutenants préfère rester à Wavre. Le général Kellermann qui donne la victoire à Marengo charge dans les mêmes conditions à Waterloo, mais décidément, tout est à rebours et sa charge pourtant valeureuse se brise sur les carrés anglais. A Marengo, le général Desaix combat en civil. A Waterloo le général anglais Picton est lui aussi en vêtements civils. Ils meurent tous deux sur le coup frappé d’une balle. Waterloo devait être l’affaire d’un déjeuner, Marengo passe dans la postérité culinaire avec son « poulet ou veau Marengo ».
Il existe une avenue Marengo en Belgique à Waterloo. A Waterloo, un cheval monté par Napoléon s’appelle… Marengo.
Le cheval Marengo qui portait Napoléon à Waterloo.
Les ailes impériales
Napoléon place son empire sous les ailes en choisissant l’Aigle et des Abeilles. On lui avait proposé successivement l’aigle, le lion, l’éléphant, le coq, l’abeille. A Sainte-Hélène il réside pendant près de deux mois au pavillon des Briars sous la surveillance de l'amiral Cockburn. Briars se traduit en français par « les églantiers ». Les églantiers que l’on peut lire les Aigles entiers. Cockburn, le premier geôlier avant Lowe se décompose en Cock-coq, l’oiseau et burn qui se traduit par brûler. Le coq à brûler. Le fils de l’aigle est aussi un oiseau, l’Aiglon, qui naît le 20 mars au printemps comme tous les oisillons. Le navire qui ramène les cendres impériales à Paris en 1840, est la « Belle Poule »… Ce sont les coqs gaulois des drapeaux de la garde nationale qui forment la haie depuis Neuilly jusqu'aux Invalides. Etre un aigle, se faire surveiller par un coq (Cokburn) et voyager avec une belle poule, le mystérieux inconnu ironise.
A Waterloo, les Français vont s’acharner à prendre pied au Mont Saint Jean. Le symbole et surnom de saint Jean l'évangéliste est l'aigle, car selon la légende c’est ce rapace qui lui aurait servi de pupitre lors de son exil sur l'île de Patmos où il rédige l'Apocalypse. Le Mont Saint Jean c’est l’apocalypse de l’Aigle qui écrit le Mémorial sur l’île de Sainte-Hélène.
Les Buttes Chaumont
Une curiosité parisienne nous plonge, par le bec de son rapace, dans le parc des buttes Chaumont qui a la forme d’une tête d’aigle. L’œil du rapace est matérialisé par une île placée au centre du parc. Mais pourquoi avoir choisi ce site et pas un autre ? Les buttes Chaumont sont élevées sur l’ancien dépotoir de Montfaucon. Les contours de cette île se calquent grossièrement sur celui de l’île de Sainte-Hélène. Cette tête de rapace, est un clin d’œil de ses deux concepteurs (Haussmann et Napoléon III) pour rendre hommage à Napoléon Ier. La pupille de l’œil et point culminant de l’île, le grand rocher, est un amoncellement artificiel et naturel de rocs qui donne un caractère sauvage au site. Au sommet de cette élévation s’élève un temple dédié à la Sybille, une prêtresse réalisant des divinations. Elle s’exprimait souvent de manière sibylline, histoire de limiter les possibles contestations. Le point culminant de l’île de Sainte-Hélène est le pic de Diane. Ce piton règne sur un monde minéral et végétal. A Paris, le parc laisse couler une cascade que l’on retrouve, l’empereur l’avait remarqué à Sainte-Hélène.
Loulou
Le fils de Napoléon III « Loulou », comme l’appelait sa mère l’impératrice Eugénie, est mort au combat en Afrique. Ce petit neveu de Napoléon Ier, quitte l’Angleterre par Southampton, comme son grand-oncle, sur un navire anglais, en portant l’uniforme britannique. Avant son départ, « pris par un étrange pressentiment » écrit André Castelot, Loulou ajoute un codicille à son testament, dans lequel il précise que « …les devoirs de notre maison ne s’éteignent pas avec ma vie… ».
L’Angleterre ne porte pas chance aux Bonaparte. Aucun des deux Napoléon ne revient vivant de sa croisière. Napoléon III mourra exilé en Angleterre. Sainte-Hélène et Ulundi, lieu le plus proche du trépas du prince Loulou sont tous les deux en hémisphère sud, entre équateur et tropique du capricorne. Le 1er juin 1879, son détachement campe au bord de la Bloody River (la rivière sanglante). Le groupe est surpris par un détachement de huit Zoulous. Curieusement, le chef anglais pourtant responsable du prince impérial ordonne « le sauve qui peut » et c’est la débandade pour l’escorte du Prince. Loulou s’agrippe à la selle de son cheval, « Fate », destin en français. L’étrivière cède et le voilà seul face aux guerriers africains percé de 17 coups. A ce moment, en Angleterre, un ouragan abat un saule, dans le parc de la maison où réside l’ex impératrice Eugénie. Ce saule est une bouture de celui qui abrite la tombe de Napoléon 1er au creux d’un exquis vallon à Sainte-Hélène. Le saule, symbole de la vie éternelle. Elle y voit là un mauvais présage. Ce pressentiment est vérifié le 22 juin, jour anniversaire de l’abdication de 1815 et jour où Londres connait la victoire de Waterloo et où Eugénie apprend la mort de Loulou.
La Vierge Marie et Napoléon
Existe-il un lien entre ce diable d’homme et la Vierge Marie ?
Il est né le 15 août, jour de l’assomption et est mort en mai, mois traditionnellement consacré à Marie. Il est couronné à Notre Dame de Paris. Lui seul a été couronné à Notre Dame par un pape, ce qui lui assure une investiture divine ! A Waterloo, Napoléon est en selle sur Marie à la fin du combat. Le père de Napoléon se prénomme Charles Marie et sa mère Marie Laetitia.
Ses trois épouses se prénomment Marie. « L’épouse polonaise », l’impératrice Marie Josèphe Rose de Beauharnais et Marie Louise. On peut répondre que le prénom Marie est commun. En consultant sur Wikipédia la liste fournie des 13 maitresses avérées de Napoléon, pas une ne se prénomme Marie ! La Rose mystique, est un des nombreux vocables sous lesquels la Vierge Marie est invoquée dès les premiers âges du christianisme.
A la Malmaison, la roseraie de l’impératrice Rose (Joséphine) qui meurt en mai, compte 800 variétés de cette fleur. Plus curieux, les jours du calendrier liturgique qui célèbrent la Sainte Vierge coïncident avec des dates mémorables de la vie Napoléon.
-Le premier janvier, notre calendrier fête Marie Mère de Dieu. Les révolutionnaires avaient évincé le calendrier traditionnel par le leur en remplaçant les Saints par des noms champêtres. Napoléon rétablit un premier janvier le calendrier grégorien et toutes ses fêtes mariales.
- Le 2 février, c’est la présentation et la purification de Marie. Cette date est aussi de la mort de Laetitia Bonaparte, mère de l’empereur.
- Le 11 février, Notre Dame de Lourdes, ce jour-là en 1814 les Français remportent une victoire à un contre deux à Montmirail. (Mon mari)
- Le 25 mars 1802, la paix d’Amiens est enfin signée. C’est aussi l’Annonciation. C’est un 25 mars que naissent Joachim Murat et son épouse Caroline Bonaparte (Joachim est le prénom du père de Marie). En Palestine, Napoléon se fera montrer la grotte de l’annonciation et se désaltèrera à Nazareth à l’antique fontaine de la Vierge. Les habitants lui montreront la colonne brisée par, selon la tradition, par le talon de l’ange Gabriel.
- Le 16 juillet 1801, jour de la fête de Notre Dame du mont Carmel, les rapports entre l’Église et la France sont codifiés par la signature du Concordat. C’est aussi le départ de France pour l’Angleterre puis Sainte-Hélène. A Ajaccio une chapelle Notre-Dame-du-Mont-Carmel, (la ‘’Chapelle des Grecs’’) était un lieu de promenade favori de Joseph (prénom de l’époux de Marie) et Napoléon Bonaparte.
- Le 26 juillet c’est la fête qui célèbre la mémoire des parents de Marie : Anne et Joachim. Ces Saints n’ont aucune trace historique. Ils sont mentionnés dans des écrits de légendes. C’est en 1798, la date de la bataille d’Aboukir en Égypte où Joachim Murat, futur beau-frère de Bonaparte se couvre de gloire.
- Le 31 mai c’est la Visitation, Talleyrand signe le traité de Fontainebleau qui fixe les conditions de détention de Napoléon sur l’île d’Elbe.
- Le 22 août, jour de la fête de ‘’Marie Reine’’. Ce jour-là Bonaparte fuit l’Égypte. La Sainte Famille s’était réfugiée en Égypte pour fuir la Palestine. L’église romaine est muette quant aux 7 ans qu’aurait passé la Sainte famille en Égypte. Jésus et Napoléon sont inscrits dans une même légende. Ils auraient été initiés dans la grande pyramide. Jésus était bien petit pour cela et Bonaparte n’a passé aucune nuit, dans la pyramide. Bourrienne, et c’est bien dommage pour l’amateur de l’étrange, l’a catégoriquement démenti. Il n’a donc pas dit non plus : « Je ne peux pas vous dire, vous ne me croiriez jamais. » à Sainte-Hélène. Sa campagne d’Égypte l’a emmené en Palestine sur les lieus saints. Une bataille a été livrée à Cana, une autre au Mont Thabor. Après la bataille, le futur empereur a fait comme Jésus : il a gravi les pentes du Mont Thabor lieu de la Transfiguration. Là, il a pu méditer les yeux posés sur les monts du Liban et sur la plaine d’Armageddon. Le lendemain, dans l’église où la chapelle fut dit-on la chambre à coucher de la Vierge de Nazareth, il fait donner un Te Deum pour ses victoires en Palestine ! Les Français sont allés à Nazareth, où Bonaparte a passé une nuit à l’hôtellerie franciscaine. Ses espions sont allés jusqu’à Jérusalem.
- Le 8 septembre c’est la nativité de Marie. Aucun état civil ne fournit cette date bien évidemment. Les écritures ont choisi le 8 septembre et le 15 aout, car ces jours sont liés à la position lever et coucher de Spica, l’étoile la plus brillante de la constellation de la Vierge. Napoléon évoquait souvent une étoile qui l’accompagnait et lui portait chance. Peu de temps avant sa mort, une comète est apparue dans le ciel de Sainte-Hélène. Comme César l’empereur a vu dans ce phénomène céleste un signe de sa mort prochaine qui sera constatée 9 minutes après le coucher du soleil. En 1840, c’est en octobre que la Belle Poule accoste pour récupérer les Cendres impériales.
Au moment où la Belle Poule quitte Sainte-Hélène avec les Cendres impériales, il se passe un phénomène qui frappe les officiers et marins. "La nuit était presque venue. Un fait qui aura l’air d’une supposition toute poétique eut lieu ; il est authentique pourtant, car il n’est personne qui ne l’ait remarqué ou commenté : une étoile brillait, seule, pure, éclatante au milieu du ciel gris sombre, juste dans le vertical de la frégate."
La Belle Poule.
- Le 15 septembre c’est la fête de Notre Dame des Douleurs. Napoléon invite le pape à le sacrer empereur et c’est la date de l’incendie de Moscou qui en 1812 le chasse de la ville.
- Le 8 décembre depuis 1735, c’est la "Fête nationale de la Corse et la fête de l'Immaculée Conception. Des patriotes corses ont associé Marie à leur île avec ce texte " Le royaume choisit pour sa protectrice l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, dont l'image sera peinte sur ses armes et ses étendards ". On ne rappellera pas que Napoléon est Corse.
A Waterloo l’armée des Alliés était adossée à la forêt de Soignes. Cette forêt à la particularité d’avoir une chapelle au nom pittoresque de Notre Dame de la Bonne Odeur. Émile Verhaeren en a fait un poème. Waterloo-la chapelle ND de la bonne odeur-Napoléon pour lier ce triptyque, il faut savoir que Napoléon avait un sens de l’odorat hyper-développé. J.P Kaufmann pointe longuement ce lien de Napoléon-odorat en en faisant un livre : ‘’ La chambre noire de Longwood’’.
Notre Dame des Abeilles, la République et l’Empire
L’abeille impériale est partout : sur le manteau de velours pourpre que l’Empereur, sur les tentures de son palais, sur celles des tribunaux et administrations impériales. Symbolique de l’industrieuse française et de la vertu du peuple, l’abeille est aussi insecte royal et le plus ancien emblème des souverains de la France. Les Chrétiens assimilent les abeilles et Marie en attribuant l’abeille en « oiseau de Marie » et « symbole de Marie ». Marie est la bonne abeille, décrite dans l’Ancien Testament, comme « un des plus petits êtres qui volent » et leur produit (Jésus et le miel) « est d’une douceur exquise ».
Il existe une Chapelle des abeilles à Notre Dame des bois au Québec et une autre à Morieux, un Foyer des abeilles à Notre Dame de Gravenchon… Saint Jean Chrysostome, explique « Portez vos regards sur l’abeille. Occupée sans relâche, elle travaille pour le service de l’homme autant que pour son propre usage... Vous la voyez parcourir la prairie pour y ramasser le butin qui enrichira une table étrangère. Imitez son exemple, ô homme !... » Une ruche possède une Reine née d’un œuf semblable aux autres. Sa nourriture, la gelée royale, change la larve en Reine qui ne fait que pondre des œufs. Elle est la seule femelle féconde de la ruche.
Napoléon se fait roi d’Italie le 26 mai 1805 à Milan. Le 23 mai 1805 étant le jour de l’Ascension et le 3 juin le lundi de Pentecôte. Un clou de la crucifixion ramené par Sainte-Hélène de Palestine est inséré dans la couronne de fer dont il se ceint à Milan ! Bonaparte avait en 1785, pour sa première affectation, été nommé au régiment de la Fère à Valence. Saint Ambroise (340-397), évêque de la ville de Milan, est le saint-patron des apiculteurs, des abeilles et de la ville de Milan. La légende veut qu’alors qu’Ambroise dormait dans son berceau, il ait la figure recouverte d’un essaim d’abeilles. Il semblait que les insectes entraient dans sa bouche et en sortaient sans le piquer. Saint Ambroise est fêté le 7 décembre, veille de la fête de l’Immaculée Conception. Dans sa courte vie, le calendrier républicain a plus qu’honoré les abeilles. L’abeille (l’oiseau de Marie) et l’aigle avaient été choisis pour représenter l’empire. Le 15 germinal (5 avril) jour de l’abeille est curieusement le jour où Napoléon abdique en 1814. Le 8 frimaire était le jour du miel est le jour de la bataille de la Bérézina. Le 20 germinal jour de la ruche, les alliés entrent en 1814 dans Paris. Enfin, le 11 frimaire fête la cire. Ce jour correspond au 2 décembre, c’est à la fois le jour du sacre à Notre Dame et la victoire d’Austerlitz. Ces références dans le calendrier républicain, le choix de l’abeille comme symbole impérial et Notre Dame des Abeilles, quelle étrangeté !
Isis et Napoléon
Napoléon revient souvent sur le sujet de sa désastreuse campagne d’Égypte. On ne peut savoir si le général Bonaparte a été l’initié d’une société Isiaque. Il avait sur lui un scarabée d’Égypte « fétiche ». Dans la cour carrée du Louvre, on voit les figures d’Isis, la lune, et une de Manco Capac, le soleil. C’est l’Empereur qui a demandé à ses architectes Percier et Fontaine de les murer ici.
Manco Capac et Isis gravés sur le fronton de la cour carrée du Louvre.
Plus étonnant, le 25 janvier 1811, les armes de la capitale sont solennellement consacrées à Isis et deviennent sous l’Empire "de gueules à un navire fretté d'argent, à la proue chargée d'une statue d'Isis, adextré d'une étoile d'argent et voguant sur des ondes de Mino, au chef cousu de bonnes villes de France."
Les armes de Paris en 1811. Isis est à la proue du navire, Osiris à la poupe et Sirius, l’étoile à cinq branches, guide le navire.
L’arc de Triomphe représente sur sa face est l’empereur ceint d’une couronne de laurier entouré de deux déesses. La déesse-mère Cybèle une des manifestations de Diane et d’Isis est à ses pieds. Cette déesse androgyne est représentée couronnée de profil et ressemble étonnamment à la Joséphine du célèbre tableau du sacre peint par David. Napoléon ayant lui-même couronné son épouse, on peut interpréter ce tableau comme le couronnement d’Isis par le Soleil.
A Sainte-Hélène, la dépouille de l’empereur attendait dans une tombe provisoire située au val du géranium à Sainte-Hélène. Le géranium, du grec Geranion signifie « bec de grue » et symbolise la grue et son bec pour les Celtes qui l’offraient à leurs dieux. Le vaisseau français la Belle Poule accompagnée de la Favorite nom d’une bataille gagnée par Bonaparte, part de Toulon 47 ans après la première victoire significative de Bonaparte dans cette ville pour rapatrier les cendres de l’Empereur. Napoléon qui avait le sens de la formule a dit à Gourgaud qu’il « avait porté la couronne impériale, la couronne de fer de l’Italie et que l’Angleterre lui en donnait une plus grande et plus glorieuse, celle portée par le sauveur du monde, une couronne d’épines ». Et ajoute à Montholon « Si Jésus n’était pas mort sur la croix, il ne serait plus Dieu ». La couronne d’épines est sensée avoir coiffé Jésus en dérision, car croyait-on, il se voulait roi. Découverte par Sainte-Hélène, elle est déposée par Saint Louis à la Sainte Chapelle. Les révolutionnaires la placent à Notre Dame de Paris, lieu du couronnement impérial en 1804. Napoléon III et son oncle Napoléon 1er ont eu l’étrange besoin d’abriter cette couronne d’épines dans des reliquaires qu’ils commandent l’un en 1806 et l’autre en 1862, soit 8 ans avant leur chute (1814 et 1870). On peut les voir dans le Trésor de la sacristie de Notre Dame de Paris.
Le reliquaire de 1862.
Ce n’est pas la couronne d‘épines qui sera la dernière à le coiffer, mais une en or. Le 9 décembre 1840, lors du retour de sa dépouille un journal écrit : « A ce moment, le soleil se levait au-dessus des collines qui ferment le lit de la rivière et faisait pâlir les flammes funéraires ; ses rayons dorés tombaient sur la chapelle ardente d'où semblaient jaillir des milliers d'étincelles. Le cercueil apparaissait comme entouré d'une atmosphère lumineuse d'où s'échappaient en éclairs les reflets de la couronne d'or qui surmontait le drap mortuaire. Napoléon rentrait en France ceint d'une auréole de lumière, ou c'était le soleil d'Austerlitz qui saluait le retour du héros ! » C’était, en décembre le retour du Dieu Soleil qui rappelons-nous avait abdiqué le 22 juin, au solstice d’été et était mort quelques minutes après le coucher du soleil.
La Belle Poule mouille en rade de Cherbourg et le cercueil est transbordé sur le Normandie dont le nom n’est pas sans rappeler le Northumberland. Au Val-de-la-Haye, (la Haye Sainte) le cercueil est à nouveau transbordé sur le vapeur la Dorade qui remonte la Seine. Une dorade pour porter les cendres impériales ? Ce poisson est caractérisé par une nageoire dorsale tenue par des épines.
Cet homme et son épopée suscitent encore aujourd’hui des réactions étonnantes qui sans être paranormales interrogent le bon sens. Ainsi la République française, n’a pas voulu fêter le bicentenaire de la victoire d’Austerlitz. Soit. Cette même République a osé envoyer une flotte pour fêter avec les Anglais leur victoire de Trafalgar. Parmi les navires français figurait son fleuron le « Charles de Gaulle », général qui n’a pas dû apprécier être associé à cette farce. Nos amis Anglais, ont de l’humour et doivent encore en ricaner.
Tous ces petits détails n’en sont pas. Ils témoignent de la structure surnaturelle qui construit nos vies. Tous ces symboles, ces noms, ces soi-disant hasards ne sont pas réservés qu’aux grands hommes. Cette charpente se lit aussi dans nos destinées. Reste à connaître la réponse introuvable : Qui tire les ficelles ?
Laissons le mot de la fin à Napoléon qui dit : « Qu’est-ce que l’avenir ? Qu’est-ce que le passé ? Que sommes-nous ? Quel est le fluide magique qui nous entoure et nous cache les choses que nous avons le plus besoin de connaître ? Nous vivons et nous mourons dans un éternel émerveillement ».
Françoise Dorléac et Ayrton Senna, sous les regards de Janus
Les destinées du pilote automobile Ayrton Senna et de l’actrice Françoise Dorléac présentent des points communs. Nés tous les deux un 21 mars, ils se tuent, en pleine gloire, au volant d’une voiture Renault. Ces tristes singularités éveillent la curiosité. Y a-t-il d’autres coïncidences ?
Tirage de cartes
Au tarot, le chemin de vie est un nombre qui « symbolise la manifestation de l’être dans sa diversité et dans son histoire ». Il est identique - 22 - pour les deux : 22 est aussi le nombre des cartes (arcanes majeurs) du tarot. Si l’on devait retenir pour eux trois cartes, attachées aux vies de l’artiste et du pilote, d’un jeu de tarot de Marseille, le choix se porterait sur le 7, le 17 et le 16.
Au tarot, le 7 c’est le chariot, un char aux roues improbables que deux chevaux tirent en opposition.
Pourquoi extraire le 7 ? Françoise Dorléac est née en 1942 et Senna en 1960. La somme des chiffres de 1942 (1+9+4+2) et de 1960 (1+9+6+0) fait sept. Ce sept est associé aux accidents : Senna s’est tué au septième tour du 16ème (1+6) Grand Prix à Imola sur une FW16 et F. Dorléac est sortie à la hauteur de la bretelle 47 en rejoignant la nationale 7 à 18h35, précise le magazine Jours de France de juillet 67. Elle meurt à 25 ans (7), lui à 34 (7).
Un des chevaux est blanc à rênes rouges, les couleurs de l’écurie Mc Laren. L’autre est bleu comme sa dernière Formule 1. Le conducteur attribué à cette carte est… Janus. Le Dieu aux deux visages est dessiné sur les épaules du monarque. La colonne de direction (le sceptre porté par le conducteur ?) brisée a percé le casque au-dessus de l’œil droit. C'est la carte de la violence, des instincts belliqueux et martiens de l'Homme, nous apprend Wikipédia. Cette carte peut représenter des voyages, une automobile, un prince de l'élégance.
Au tarot, l’arcane 17 c’est l’étoile
Pourquoi le 17 ? Françoise Dorléac, qui entre à 17 ans au Conservatoire, est née dans le 17ème arrondissement de Paris. Les étoiles sont présentes sur le blason de Seine-Port et sur le drapeau brésilien. Elles sont vertes sur l’auto dans une très célèbre scène du film « L’homme de Rio » qu’elle tourne en 1964 et qui lui donne le statut d’étoile. Un hommage à Senna a été rendu par l’équipe brésilienne de football, vainqueur de la Coupe du Monde sur le terrain où elle a gagné son titre. C’était le 17-07-1994.
En évoquant Françoise Dorléac, Modiano écrit qu’elle « se trimbale avec dix-sept valises pour parer à toute éventualité ». La destinée de l’actrice se lit dans le nom des rues du 17ème arrondissement où elle est née : il existe, en effet, une rue Renault, du Printemps, de la Félicité, du Midi, du Vaucluse, de Juin (le maréchal), de Rochefort (un journaliste mort un 1er juillet). Le 17ème a un restaurant qui s’appelle « un air de famille », situé rue des Dames et, en son cœur, un autre nommé « Les demoiselles », Françoise Dorléac avait joué dans « Les petites demoiselles ». Sans être jumelles, les sœurs Dorléac se ressemblaient et étaient à l’affiche du film « Les Demoiselles de Rochefort ».
Catherine Deneuve et Françoise Dorléac.
Le film se tourne à Rochefort dont le département est le… 17 (Charente-Maritime). Le restaurant italien Cinecittà, toujours dans le 17ème, se trouve au 89 rue Truffaut (le cinéaste) dont Françoise Dorléac a été la compagne en 1964. Elle tournera 17 films au total, de sa première apparition dans Mensonges en 1959 jusqu’au dernier en 1967. Quel fil rouge relie F. Dorléac et Senna dans le 17ème ? La place du Brésil. Un club s’appelle « Le dix bis », 10 rue du débarcadère (les autos accidentées présentent un dix dans leur appellation). « Ce n’est qu’à 10 ans que le démon du kart le reprend » explique Lionel Froissard. Dès 10 ans, la jeune Françoise assure le doublage de films. Elle en double 10 en 10 ans. Ayrton est un prénom qui tire ses origines de la langue hollandaise et s’interprète comme étant « celui qui vit dans deux mondes ». Nous avons là notre 10bis. Notons aussi qu’en 1 000 ans, le temple de Janus est resté fermé 10 fois. Le jour de son accident, Senna a 2 fois 10 points de retard.
La carte 17 du tarot montre une femme versant l’eau de deux récipients. Françoise Dorléac perd le contrôle de son auto de couleur grenat. Certains grenats sont parfois étoilés. Un grenat est qualifié d'« étoile » lorsqu’un phénomène optique… fait apparaître une étoile. Sept étoiles entourent un soleil rayonnant en haut de la carte. Il est remarquable que la place de l’Étoile se situe sur les 17ème, 8ème (arcane de la justice) et 16ème arrondissements parisiens. Le 8, qui accompagne le 17 et le 16, se retrouve dans les 8 ans de carrière au cinéma (1957-69) : c'est la somme de 2 et 6. Or, le 26 est le jour de l’accident de Françoise Dorléac : c’est aussi un 26 (janvier) que l’église fête Sainte Paule, Sao Paulo. Un prénom de Françoise était Paulette.
Au tarot, le 16 c'est la chute, l’effondrement
Pourquoi extraire le 16 ? Foudroyés, deux personnages chutent dans le vide, tête la première. Senna pilote une FW 16 et surtout court le 16ème Grand Prix de Saint-Marin. Le 16 donne un détail de l’accident de Françoise Dorléac, avec le feu en haut de la tour.
Dans la courte vie de Françoise Dorléac, les signes la reliant aux autos sont présents. Elle joue dans une pièce, ‘’Teuf-Teuf’’, pour la télévision en 1963. On la voit à Saint-Tropez, dans un film de 9 minutes de l’INA daté du 29 avril 1966, présenter les tendances de la mode. Dès les premières secondes du film, elle fait du stop coiffée d’un chapeau cloche genre casque et vêtue d’une combinaison intégrale. On entend une auto et le bruit n’est, ni plus ni moins, que celui d’une voiture de sport. Elle est passagère d’une Chevrolet Chevelle « en rouge et blanc » nous précise la voix off. Elle pose le 8 octobre 1966 pour la couverture de Paris Match où elle apparaît au volant d’une Mercedes Excalibur rouge (nom de l’épée d’Arthur), à l’occasion du Salon de l’auto. Avec sa photo, en sous-titre s’affichaient Brabham champion du monde, et les titres « jeunes coureurs » et « bolides de 1930 ». Le logo posé sur le capot est une épée, épée qui est l’attribut de Saint Paul, décapité en 67 et qui est fêté le 29 juin. Tiens tiens, trois jours après l’accident de Françoise Dorléac, le 29 juin 1967, jour de la Saint Paul donc, l’actrice Jayne Mansfield se tuait sur une route américaine. Elle ne mourait pas décapitée comme Saint Paul dont l’attribut est l’épée, mais le crâne « défoncé » comme Senna. L’actrice avait, comme lui, 34 ans. Une autre histoire…
Les armoiries
Observons maintenant comment le blason représentant une ville de l’Essonne, celui de Saint-Pierre-du-Perray peut nous parler. Évidemment, la ville n’a aucune responsabilité dans l’interprétation qui suit.
Blason de Saint-Pierre-du-Perray (Essonne).
Pourquoi s’y intéresser ? C’est la seule ville de France portant le nom d’une « rue Ayrton Senna ». Ce blason est fait d’une clef dans un argent ondé sous deux fois trois épis de blé. À Saint-Tropez, Françoise Dorléac s’étourdissait en dansant à l’Épi club : elle profite alors de sa dernière matinée le 26 juin, juste avant son accident à l’Épi plage. Voilà pour nos deux épis. Quant à la grappe de raisin, elle introduit directement le nom Dorléac puisqu’un domaine viticole porte le nom Château Dorléac.
La clé est un liant avec les paroles de la chanson de King Crimson (voir plus loin) et est surtout un attribut du dieu romain Janus. Une clé en or pour le soleil-ciel, une en argent pour la terre- lune. Notons au passage qu’il faut 41 minutes (via Michelin) pour aller de la rue Senna à Courson. Il en faut 17 pour aller de cette même rue à Seine-Port et le trajet passe par la porte jaune. 41 étant le nombre de victoires de Senna et 17 le nom d’un arrondissement de Paris. Les liens entre Courson et Seine-Port seront développés plus bas.
Voilà donc réunis nos trois acteurs majeurs dans le cadre d’une ville et de son blason.
Le blason de Saint-Tropez, utilisé actuellement par la commune, propose un "pèlerin d'or, auréolé du même, tenant une épée".
Bologne, Imola et Forlimpopoli sont dans la région d’Emilie-Romagne. Le logo de cette région est vert et blanc, souligné d’un trait rouge. Le blason de Villeneuve-Loubet représente deux cocons de vers à soie sur fond jaune. Une lecture peut y voir une croix noire marquant un arrêt. Le chemin est barré. Le jaune est symbolique de la couleur du casque du pilote. Les deux barreaux identiques de la croix ne sont pas fondus mais l’un est posé sur l’autre. Le code de la commune de Villeneuve-Loubet est 06161, soit Alpes-Maritimes pour 06 et le 161 correspond, par hasard, au nombre exact de Grands Prix disputés par Senna. Le blason de Seine-Port montre une caravelle s’éloignant, modèle de l’avion que devait prendre Françoise Dorléac à Nice. Trois étoiles couronnées, les trois titres de champion de Senna. L’eau, funeste et magique. Le blason de la ville de Paris, lieu de naissance de l’actrice, montre une nef navigant à l’opposé. Le blason de Cagnes-sur-mer, où elle est dirigée après son accident, porte un chien. Françoise Dorléac adorait les animaux.
De gauche à droite : blasons de la région Émilie-Romagne, Villeneuve-Loubet, Seine-Port, Paris et Cagnes-sur-mer.
Marie Cardinale écrit dans « Elle » de juillet 1967 qu’elle avait un petit chien avec elle au moment de l’accident. À remarquer que les Romains sacrifiaient fin avril un chien roux dont on brûlait les entrailles afin de protéger les récoltes. Le jaune au chef est de la couleur du casque de Senna. Quant au-dessous, il est comme le drapeau d’Autriche que Senna avait dans son auto au moment du crash. Senna avait aussi un chien, Kinda, qui a attendu son maître, tous les jours, au bout du quai de sa propriété.
Senna et son chien Kinda (photo Instituto Ayrton Senna)
Du blanc et du rouge
Chez Senna, le rouge et blanc accompagnent sa vie et sa mort. Son premier ingénieur est G. Ducarouge avec lequel il signe sa première victoire au Portugal. Sa carrière et ses succès, dont sa dernière victoire, sont essentiellement acquis chez Mc Laren dont les voitures sont en rouge et blanc. Sa combinaison est rouge. Le rouge associé au blanc était-il chez Senna une sorte de grigri ? Toujours est-il que le changement de couleur lui sera fatal. À Imola, Senna avait troqué sa combinaison rouge pour une bleue, couleur de son écurie.
De gauche à droite : blason de Bologne (ville où le décès de Senna a été annoncé à 18h30 - Françoise Dorléac était née à 18h10 et morte à 18h35) - Drapeau de l'Autriche que Senna avait dans sa Formule 1 le 1er mai en hommage au pilote autrichien décédé la veille - Blason de Sao Paulo, où Senna est né - Mc Laren MP4-6 (DF) pour son dernier titre de champion. Le blanc et rouge sont les couleurs des voitures Mc Laren qui donnèrent à Senna 3 titres de champion du monde. Avec Williams, en 1994, il fera 3 courses en bleu et blanc sans marquer un point - Les couleurs de Saint-Tropez.
Le drapeau de Saint-Marin. La FW 16, blanche et bleue, accidentée.
Le lotus et le camélia
Françoise Dorléac avait-elle anticipé un point commun avec le camélia. Elle se voyait en Garbo à 14 ans. « Comme ce serait merveilleux d'être la Garbo de sa génération » ! Greta Garbo, « la Divine » est réputée pour avoir été la meilleure interprète de la dame aux camélias. Elle tourne son dernier film quelques mois avant la naissance de F. Dorléac en 1941 « La femme aux deux visages ». Elle y joue le rôle d’une femme délaissée qui, pour récupérer son mari, se fait passer pour sa sœur… Catherine. Françoise est née dans une clinique de la cité des fleurs. Elle allait devenir, après sa mort, une fleur par procuration puisqu’était créée une nouvelle variété de camélias baptisée Françoise Dorléac. C’est en mars 2010, au domaine de Courson (Essonne), que la fleur était présentée à Catherine Deneuve. Cette création résultait d’une hybridation entre deux camélias. Le sasanqua « Crimson King » rouge et l’oleifera « Jaune ».
Le Camellia « Françoise Dorléac » possède une fleur semi-double. Que peuvent nous apprendre les mots King Crimson et oleifera associés aux arbustes ? Oleifera a une résonance latine et cache les mots fée et roi. King Crimson signifie « roi cramoisi ». C’est le nom d’un groupe musical, interprète en 1969 de « In the court of the Crimson King ». Cette chanson comprend 2 parties : « The return of the fire witch » (le retour de la sorcière de feu) et « The dance of the puppets » (la danse des marionnettes). Barry Godber, qui mourra à 24 ans l’année suivante, a dessiné la pochette. Le roi cramoisi y figure calme et souriant alors qu’un visage au dos est torturé par la peur et la souffrance.
Il n’est pas possible, dans le cadre de ce texte, d’interpréter les paroles hermétiques de la chanson. Mais ces paroles ont une résonance particulière dans la trame de l’histoire. Bien évidemment, les auteurs n’ont pas voulu parler des accidents, mais leur évocation d’un marionnettiste, même si elle n’est pas originale, entre bien dans notre sujet. La chanson compte 33 vers, le nombre de chants de la divine comédie de Dante, dont elle semble s’inspirer. Le groupe sort aussi en 1994 un disque de 7 titres intitulé « Vroom ». Ce disque a été enregistré du 2 au 7 mai 1994, au lendemain de la mort de Senna.
Le camélia Oleifera jaune et le camélia Sasanqua « Crimson King ».
Ce sont ces deux camélias qui ont donné naissance au camélia Françoise Dorléac. Le camélia oleifera jaune présente un gros casque jaune en bouton. Il existe une rue des camélias à Paris, à Sao Paulo et une à Cagnes-sur-mer où la dépouille de l’actrice sera transportée après l’accident. La dame aux camélias est aussi un roman d’Alexandre Dumas (A-D) dont l’héroïne meurt à 25 ans.
Mais le plus surprenant est à venir. En octobre 2010, le domaine de Courson organisait des journées festives présentées ainsi sur le site : « Pour la seconde année consécutive, Max Hill, directeur pour la France de l’International Camellia Society, organise deux journées d’information consacrées au Camellia arbuste aux facettes si méconnues. Elles permettront aussi de présenter les plus beaux spécimens, en pots et fleurs coupées, à l’intérieur des Écuries du Duc de Padoue ». Courson, nom du domaine, rappelle le monde de la course automobile. Écuries est le nom que l’on donne aux teams de Formule 1. Padoue est une ville d’Italie, proche de Bologne. Deux est le numéro de la voiture de Senna à Imola. Deux noms, Hill et Max, cités dans la présentation, rappellent le nom du partenaire de Senna à Imola Damon Hill et Max est le prénom de Mosley, le président de la FIA en 1994. Au cours de ces 2 jours, le président du conseil général, Paul da Silva a baptisé un nouveau camélia. Senna, né à Sao Paulo (Paul), s’appelait da Silva. International Camellia Society, ICS, est phonétiquement le nom de Jacky Icks. Il est en mai 1984 le directeur du Grand Prix de Monaco. Il arrête la course à cause du déluge qui s’abat sur la piste et subit ainsi la fureur de Senna. Quasiment tous les mots évoquent Senna !
Blason de Padoue. Padoue ville d’Italie fait l’objet d’un pèlerinage connu. Saint Antoine de Padoue, qui était portugais, y est honoré. Le duc de Padoue est gouverneur des Invalides un 21 mars et son nom figure place de l’Étoile sur la 21ème colonne.
En termes de fleurs, Senna n’est pas en reste. Lui aussi est lié directement à une fleur : le lotus. Pendant 3 ans, il porte haut les couleurs de l’écurie Lotus avec laquelle il gagne ses premiers Grands Prix à 25 ans. Le lotus et le camélia sont des fleurs originaires d’Asie. Des livres (« Pilotes de Lotus ») le concernant portent des fleurs sur la couverture.
Le lotus d’Amérique est jaune. Le drapeau de Macao comporte une fleur de Lotus flottant sur fond vert. Cinq étoiles en arc qui pourraient être un signe de l’année des accidents. Françoise Dorléac meurt en 1967 (1+9+6+7 = 23 = 5) et Senna en 1994 (1+9+9+4 = 23 = 5).
Il existe, dans le monde, un seul drapeau où figure une fleur de lotus. C’est celui qui flotte sur la « souveraineté partagée » entre la Chine et le Portugal de Macao. Quels fils mènent la ville chinoise de Macao à Senna-Dorléac ? La course automobile et le cinéma.
Ancienne colonie portugaise, Macao possède son Grand Prix où les meilleurs pilotes du monde s’affrontent. La première édition, en Formule 3, a été remportée par Senna en 1983. Comme au Brésil, le sport roi est le foot. Trois quotidiens sont publiés en portugais (langue du Brésil). Macao est jumelée avec Sao Paulo. Enfin, dernier point qui relie la ville à Senna, le code MAC est utilisé pour reconnaître le pays.
Quelques capillaires relient Françoise Dorléac et Macao : son père Maurice a doublé en 1952 un film se déroulant dans la ville.
Le blason de Courson-Monteloup, une onde blanche, un saint (Claude) et du vert, du bleu et du jaune : les couleurs du Brésil.
Senna et Françoise Dorléac ont, tous les deux, eu le privilège de timbres à leur effigie. Celui de Françoise vaut 60 centimes d'euros : 60 est l’année de naissance d’Ayrton. La valeur du timbre de Senna est de 83 centimes : 83 c’est le département du Var où se situe Saint-Tropez, lieu de résidence, de travail et de départ du dernier trajet de l’actrice. Au bord gauche du timbre de la belle actrice, un damier noir et blanc peut rappeler le drapeau qui marque la fin des courses automobiles et qui apparaît sur le timbre de Senna. Sur ce timbre, flotte un des deux blasons de Saint-Tropez.
Conclusion de l'auteur Thierry Namur
Les faits sont repérés, puis classés par genre. Je n’ai inventé aucun blason, aucune date. Alors ? Quel peut être l’intérêt, pour une quelconque entité, de mettre dans deux corps une âme semblable qui vivra une expérience similaire ?
Quelle est cette force qui a tout arrangé, tout organisé ? C’est une intelligence fabuleuse, cruelle et joueuse qui parle avec des signes choisis par elle. Cette chose monstrueuse et dissimulée laisse-t-elle un libre-arbitre ? À voir. Il serait bien plus rassurant de tout relier au hasard. Mais si cette « organisation » existe pour Senna et Dorléac, elle est aussi dans toutes les destinées : dans les nôtres, dans celle des nations, des mondes. C’est à chacun de faire son chemin et de la découvrir.
Sources de l'auteur
La plupart des informations de ce texte ont été puisées sur le site Wikipédia et sur le site Caradisiac.com, rétro, pilotes pour les infos sur Senna. Pour les heures de naissance des personnes, j’ai consulté le site Astrothème. Les circonstances de l’accident de Françoise Dorléac varient d’un site à l’autre. Pour certains, l’avion qu’elle devait prendre allait à Londres, pour d’autres à Paris. Des sites disent qu’elle est décédée sur le coup, d’autres qu’elle a «lutté » pour sortir de l’auto en feu. Les infos sur le 17ème arrondissement viennent du « Parisis Code 6 » de Thierry Vandeleur.
Le livre de Lionel Froissart « Ayrton Senna, croisement d’une vie » a été consulté.
Les amateurs peuvent voir « Senna sans peur, sans limite, sans égal », un film de Asif Kapadia.
Le Titanic et la guerre des dieux
Coïncidences, Sérialité, Synchronicité historique
Eclairons ce désastre à la lumière de la mythologie pour aboutir à cette étonnante conclusion : encore aujourd'hui, nous partageons la Terre avec les Dieux.
Imaginez une nuit sans lune, piquetée de milliers d'étoiles surplombant l'Océan atlantique. La mystérieuse déesse Hécate rôde. Elle est la manifestation inquiétante de la lune noire.
Un paquebot aveugle a rendez-vous avec son destin. Nous sommes le 14 avril 1912. Le navire est le Titanic. Son pavillon est une étoile blanche rayonnante à cinq branches. Il y a peu, son architecte Thomas Andrews a emmené son épouse au prénom grec Hélène pour observer, sur le bateau, la comète de Halley qui est à proximité maximale de la Terre. Elle réapparaîtra en 1986, un an après la découverte de l’épave du navire. Dans deux jours, une éclipse obscurcira le ciel de l'hémisphère nord.
Dans toutes les traditions, l'éclipse et la comète sont annonciatrices de catastrophes. Encadrés sous ce décor céleste (une étoile, une comète, une éclipse et une lune noire), les malheureux passagers du Titanic ont été précipités dans les abîmes des eaux glacées de l'Atlantique nord.
Aussitôt, et encore aujourd'hui, une littérature fournie essaie d'expliquer le naufrage : escroquerie à l'assurance, arrogance humaine, momie maudite embarquée, iceberg "chargé" (il servait de sépultures aux Inuits), malédiction sur fond de guerre civile entre Catholiques et Protestants en Irlande du Nord... Pourquoi pas ?
Prenons comme point de départ le nom du navire et, comme fil rouge, la guerre des Dieux de l'Olympe.
"Et les Titans furent précipités dans l'abîme, dans les ténèbres éternelles, ils furent enchaînés par des fers cruels dans les fonds brumeux, le Tartare" chante Hésiode dans la Théogonie.
La mythologie grecque nous conte des Dieux belliqueux dotés de pouvoirs fabuleux. La Grèce antique leur a donné un territoire, notre monde et un domaine, l'Olympe. Ces Dieux immortels ont des noms : Zeus, Poséidon, Hadès. Ils luttent et triomphent contre les Titans et les Géants qui sont précipités dans un abîme cruel, le Tartare. Sous les yeux des hommes, Dieux et Titans se déchirent à grands coups d'éclairs, de rochers et d'invisibilité.
Neptune-Poséidon repousse un Titan.
Qu’ont vraiment vu les hommes, témoins de ces batailles gigantesques qu’ils relatent avec le filtre des connaissances de leur époque et les limites de leur intelligence ?
Ces récits épiques ont-ils réalité et vérité ?
Hier comme aujourd'hui, une autre dimension du monde nous livre imprudemment des signes de sa présence par d'infimes détails. Ainsi, l'indicatif radio du Titanic est MGY et rappelle "Mythologie ".
Tous ces détails à découvrir autorisent cette réflexion :"Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous avec les Dieux."
Le Titanic : son départ de Southampton pour sa première croisière (à gauche) et son naufrage le 15 avril 1912 au large de Terre Neuve.
Le Titanic appartient à une famille de trois bateaux, affrétés par la compagnie "White Star Line" : ses "Sisters ships" (« bateau-sœur ») s'appellent l'Olympic et le Gigantic.
Le jour du drame, l'Olympic, premier-né, du nom de la montagne où trônent les Dieux de la mythologie grecque, a quitté New York pour l'Europe et le Gigantic, attend sa mise en eau.
La bonne étoile rayonnante de la White Star n’a pas porté fortune au Titanic.
EDWARD SMITH, LE COMMANDANT DU TITANIC
Le Titanic, contrairement à une tradition bien établie, n'a pas été salué au moment de son départ par les sirènes des navires présents. Pour son voyage inaugural, il était commandé par Edward Smith dont la mère s'appelait Catherine, prénom d'origine grecque (Catharsis). Ce vieux loup de mer était aussi appelé comme Poséidon, "le roi des tempêtes."
Edward Smith, le commandant du Titanic, et son radio en train de lancer un SOS.
Il se marie avec Eleanor (Hélène) le 12 juillet (saint Olivier). L'olivier, don à la Grèce de la déesse Athéna, fille de Zeus, est divin dans la religion grecque. Son père était potier, profession majeure de l'Antiquité, dont Athéna était la protectrice. Smith avait une fille prénommée Elen. Hélène est une célèbre héroïne grecque.
Plus étonnant encore. Avec les lettres du nom du capitaine du Titanic E. Smith, on écrit parfaitement Thémis et Métis. Thémis et Métis sont les noms de deux des douze Titans ! Un Titan pilotait le Titanic. Métis, dont le nom en grec signifie sagesse, est la mère d'Athéna.
Les lettres "dward" qui restent, peuvent écrire « d », abréviation de died (mort en français) et ward, qui signifie « éviter un danger ». Un prénom qui convenait tout à fait à Smith, quand on connaît sa fin.
Le Titanic reçoit, via le Baltic, un message radio l'avertissant du danger des glaces : cet avertissement est signé du vapeur grec Athinaï (Athéna).
Gardons notre fil rouge en notant que ce marin très expérimenté avait fait une partie de ses études à l'Etruria British School. Or Neptune, l'avatar de Poséidon, était étrusque (civilisation vivant en Étrurie).
On ne sait pas ce qu'est devenu Smith. Circé la magicienne a brouillé les cartes sur sa disparition. Un témoin, qui avait navigué avec lui affirme, sous serment, lui avoir parlé en ville, après le naufrage. Les titans ne sont-ils pas immortels ?
Le Titanic se dirigeait rapidement en direction de New York mais aussi de l'Olympic qui quittait New York. La tentation est grande d'interpréter et d'imaginer que c'était pour un défi. Poséidon, Dieu des Océans, se tenait-il à l'affût et son trident a-t-il effleuré la coque du Titan qui a sombré rapidement dans les eaux, calmes et sombres du monde d'Hadès ? En tout cas la presse, dans ses dessins de 1912, ne craint pas d'habiller l'iceberg avec le costume de Neptune-Poséidon.
Le Titanic est coulé par une montagne, de glace certes, mais la symbolique est respectée, puisque l'Olympe est aussi une montagne. Les Titans et les Géants tentaient d'occuper l'Olympe et lançaient des rochers sur les Dieux qui n'en menaient pas large. Le second du Californian, bateau dont nous reparlerons, essaie vainement d'entrer en contact optique avec le Titanic. Il s'appelle Stone, « roc » en français.
Le Carpathia, premier arrivé sur les lieux du drame, lance des fusées. Son commandant est surnommé « L'étincelle électrique ». L'arme de Zeus n'est-elle pas l'éclair ? « Carpates » est le nom d'une montagne d'Europe centrale et son nom signifie pierre. Tous les marins du Carpathia, en remerciement de leur sauvetage, recevront une médaille où l'on voit Poséidon entourant le navire de ces deux bras-poissons. Encore un symbole.
Les bateaux Parisian (Pâris) et Mount Temple (nom de montagne) sont très proches mais ne peuvent intervenir.
LA RECHERCHE DE L'ÉPAVE
Elle commence immédiatement après la tragédie, mais les ressources technologiques de l'époque ne permettent pas de concrétiser l'imagination des concepteurs.
En 1977, le navire de guerre britannique "Hécate" localise un grand bateau brisé en deux parties par 4 000 mètres de fond. Cette carcasse est aussitôt reconnue comme étant celle du Titanic. La découverte est tue pour cause de guerre froide. "Hécate", de la race des Titans, est la terrible déesse, première épouse d'Hadès. Encore une fois, le nom du navire nous invite en Grèce. Hécate suscite des fantômes. Détail curieux, elle est la déesse des portes et clés. La clé du placard à jumelles des vigies du Titanic était égarée et les vigies étaient sans ces instruments.
Précisons que ce n'est absolument pas une habitude de la Royal Navy, au XXe siècle, d'appeler ses bateaux par des noms issus de la mythologie grecque. Il s'agit bien là d'un fait étonnant.
En 1985, l’équipe de Robert Ballard envoie un robot, l'Argo, qui localise précisément l'épave. L'Argo est le nom du bateau de Jason et des argonautes qui partent à la recherche de la Toison d'or. C'est d'ailleurs ce qu'explique Ballard : « J'ai choisi ce nom (l'Argo) en pensant au bateau avec lequel Jason... était parti à la conquête de la Toison d'Or ». Ballard qui, je pense, ne dit pas tout, décrira la grande carcasse ainsi : « Ecrasée comme sous le poids d'un Géant ».
Robert Ballard et l'épave du Titanic qu'il a filmée avec le petit véhicule sous-marin Jason.
Un an plus tard, Ballard fait une seconde expédition avec le bateau Atlantis, nom grec qui désigne le premier Titan Dieu, Roi, à l'origine de toutes nos civilisations.
Un robot en titane filme le Titanic. Il libère un petit véhicule, le Jason, qui pénètre à l'intérieur et filme le Titanic. Un débat intervient alors entre Ballard qui veut garder l'épave en sanctuaire marin et les Français (co-découvreurs) qui veulent remonter des éléments à la surface. Ballard, dans mon interprétation, prend alors le rôle du gardien Hadès, gardien des enfers.
En 2001, Cameron filme en 3D le Titanic pour un documentaire. La plateforme de prises de vues s'appelle la Méduse. Méduse est l'une des trois Gorgones qui pétrifie de son regard.
Hécate, Argo, Jason et Méduse sont donc associés à la découverte et l'exploration de l'épave du Titanic. Tous ces noms sont, à la fois, étroitement mêlés à la mythologie grecque et au Titanic.
LE SISTER-SHIP GIGANTIC
Gigantic, le plus grand des trois navires, se réfère aux Géants qui subirent le même sort que les Titans. Ce dernier bateau fut débaptisé immédiatement après le naufrage du Titanic par la compagnie et renommé Britannic. Il est légitime de se demander pourquoi et il est raisonnable de penser que les décideurs de la White Star Line avaient compris l'avertissement. Accoler les noms rivaux de l'Olympe, des Titans et des Géants était un casus belli pour les Dieux jaloux de l'Olympe. Le Titanic coulé et le Gigantic, dépossédé de son nom puis coulé en Grèce, marquaient la victoire de l'Olympe face au défi de la White Star Line.
Le Gigantic ne connaîtra jamais de carrière commerciale. Réquisitionné en 1914 par l'armée britannique, il sert de navire-hôpital. Triste prédestination : il coule, victime d'une mine ou d'une torpille, en 1916 à proximité de l'île de Kéa, au cap Sounion en Grèce. C'est ici, en face du lieu de ce naufrage, qu'est construit le temple de Poséidon. Cette construction majeure, donnée par Zeus pour consoler le Dieu de la mer après sa défaite face à Athéna, domine la grande épave du haut de son promontoire.
Localisée par la Calypso (nymphe grecque) du commandant Cousteau en 1975, le bateau est filmé par le submersible grec Thétis en 2001. Thétis est le nom d'une Titanide.
En raccourci, le Gigantic-Britannic sombre face au temple dédié à Poséidon en Grèce. Son épave est découverte par la nymphe Calypso, est aussi explorée par Thétis la Titanide... Ce bateau est à ce jour, la plus grande épave des océans.
LE SISTER-SHIP OLYMPIC
L'Olympic va connaître une carrière à l'image des Dieux de l'Olympe : guerrière, royale et quasiment immortelle. Lancé en 1911, surnommé "le Roi des Mers", il est considéré avec le Majestic comme le vaisseau-amiral de la Line. Sur les 89 paquebots qu'elle construit, la White Star Line adopte, pour 79 d'entre eux, le suffixe "ic". Habitude intéressante de nommer ses bateaux par un nom finissant par « ic »… comme iceberg !
L’Olympic perd une pale de son hélice puis, en 1912, il éperonne un croiseur nommé Hawke (faucon), animal attitré de la magicienne grecque Circé. Ces péripéties sont vitales pour la destinée du Titanic puisqu'elles retardent son départ.
Le commandant Haddock (Hadès) prend alors le commandement de l'Olympic et Smith celui du Titanic.
Averti de la collision avec l’iceberg, l'Olympic, proche du Titanic, reste en contact radio avec son frère, rejoint la zone du naufrage et patrouille en vain. Hadès est le terrible gardien du Tartare où ont été précipités Titans et Géants. Haddock espère embarquer les naufragés sauvés par le Carpathia, mais son capitaine refuse. C'est l'Olympic qui, grâce à la puissance de sa radio, livre la première liste erronée des rescapés.
En 1912, l'Olympic échoue sur un banc de sable, mais l'affaire est tue pour garder la confiance dans la Compagnie. Il fera la Grande Guerre en transportant des troupes. Il est le seul navire civil à avoir coulé, en 1918, un sous-marin. Décidément très agressif, il heurte en 1924 le bateau de guerre Fort Saint Georges. Evénement rarissime, il subit en 1929, un séisme sous-marin. Faut-il rappeler que Poséidon, dont le lieu de culte est aussi Olympie, est appelé « le maître des tremblements de terre ? ".
Entre 1934 et 1935, la Compagnie retire du service trois de ses bateaux : l'Olympic, l'Homéric et le Majestic. Ils sont vendus à des démolisseurs. Mais des pans entiers de ce bateau mythique ornent encore aujourd'hui des demeures ou des restaurants prestigieux.
L'OCÉANIC
La White Star Line avait lancé en 1899 l'Oceanic. Or Ocean est aussi le nom d'un Titan de la mythologie. En 1900, le mât avant de l'Oceanic est foudroyé et abattu. Le navire heurte ensuite un navire. Il est le premier bateau de la Compagnie à connaître une mutinerie. Les Titans sont rebelles. Les mutins sont emprisonnés.
Détail incroyable : en 1912, l'Oceanic et le Titanic se croisent à Southampton. L'Oceanic est amarré contre le New York. Le Titanic approche alors et les deux Titans prennent le New York en sandwich. Imagine t-on image plus symbolique que le New York pris dans ce baiser de la mort entre les deux Titans ?
Le Titan Ocean, dans les récits mythologiques, s'est finalement rallié à Zeus.
Mais ce n'est pas tout. Pendant cet épisode, le Titanic est guidé par six remorqueurs : L'Ajax et l'Hector, héros de la guerre de Troie, le Neptune ( Poséidon), le Vulcan, dieu du feu, l'Hercules, qui vainquit les Titans et l'Edwards, nom de l'architecte du Titanic (il périt dans le naufrage).
L'Oceanic, réquisitionné par la Royal Navy, s'échoue près de l'île de Foula.
Il ne fait décidément pas bon d'avoir pour nom celui d'un Titan.
LE CIEL GRECQUE ANTIQUE
Les Grecs étaient férus d'astrologie. Ils avaient projeté leur monde divin dans le ciel, en nommant les constellations par les héros de leur mythologie.
Ainsi, un groupe d'étoiles représente le bélier dont la toison d'or a inspiré la saga de Jason. Avril, mois du drame, est consacré au Bélier. Le tempérament du bélier est fonceur et obstiné. C'est un leader comme notre Titanic. Le sens dévolu à ce signe (le bélier) est la vue. Nos vigies n'ont-elles pas, sans jumelles, vu l'iceberg au dernier moment ?
Le dieu Hadès qui a le pouvoir de se rendre invisible, a-t-il révélé la montagne de glace tardivement ?
Edward Smith commandait, avec le Titanic, son 17e navire. Au tarot, la carte XVII c'est l'étoile. Rappelons que le logo de la Compagnie est une étoile.
Pour couronner toutes ces curiosités, Avril est le mois d'Aphrodite-Vénus. Vénus est encore appelée "étoile du matin". Aphrodite est née de l'écume de la mer à Cythère. Le jour dévolu à ce signe est le mardi, jour du naufrage.
N'y a-t-il là que du hasard ou bien les éléments se mettraient en place pour que les événements se produisent ?
On peut toujours croire que le hasard seul bafoue, dans ce naufrage, les lois de la probabilité. Mais cela ne peut convaincre entièrement. Dans le cas du Titanic et de ses Sisters ships, le hasard en a trop fait. Le cinéaste Cameron, auteur du film Titanic, a perdu en avril 2014 son sous-marin « Nérée » lors de l’exploration d’un abysse océanique. La mission s’appelait « Hadès ».
Décidément, je préfère appliquer pour le Titanic la réflexion d'Einstein :
« Le hasard est le nom que les Dieux prennent
quand Ils ne veulent pas qu'on Les reconnaisse ».
Le Démon derrière l'atome
Le 16 juillet 1945, est un jour de fierté pour les scientifiques et les militaires rassemblés à des kilomètres d’un lieu prédestiné du nouveau Mexique nommé ‘’ Jornada del muerto’’ , l’étape du mort. Leur bébé, une bombe atomique nommée Gadget est testée avec succès. Deux autres bombes seront lancées, pour de vrai cette fois, sur deux villes japonaises : Hiroshima et Nagasaki.
L’avion qui décolle de l’ile de Tinian dans le Pacifique, ce 6 août 1945 a été baptisé Enola Gay par Paul Tibbets, son pilote. Il a fait peindre sur l’avion le nom de sa mère Enola Gay. Notons qu’Enola, lu à l’envers fait « alone » qui signifie seul en anglais. Ce prénom rare avait été attribué en référence à l'héroïne du roman de M. Young Ridenbaugh, ‘’ Enola, sa fatale erreur ’’ (Enola; or Her Fatal Mistake).
Le point d’impact prévu est marqué par un tau, symbolisé par un pont de la ville. Le 9 août, une troisième bombe est larguée à la verticale de la cathédrale Sainte Marie de Nagasaki. Les 3 dates qui signent les 3 explosions atomiques correspondent aux fêtes religieuses de Notre Dame du mont Carmel, le 16 juillet, la Transfiguration le 6 août et de la Saint Amour le 9 juillet. L’essai du 16 juillet est codé Trinity, Trinité. La bombe du 6 août s’appelle Little boy, petit garçon et celle du 9 août est nommée Fat man, l’homme gras.
À partir de là, et pour ce qui va suivre, deux attitudes sont possibles. Se dire que c’est le hasard qui est à l’œuvre. Ou bien, remarquer que derrière le voile, se cache un mystère. Disons tout de suite que cette suite de hasards n’est pas volonté humaine. Personne n’a dit -on va faire péter nos bombes le jour de fêtes religieuses remarquables. Ou encore nos drapeaux ont un sens caché par rapport à un événement. Existe-t-il vraiment un agenceur détectable par des traces que le chercheur croit voir ? Ou bien, encore une fois, toutes ces coïncidences ne sont elles que des faits mal interprétés. A chacun de choisir.
Le 16 juillet, l’église fête donc la Vierge Marie avec Notre Dame du mont Carmel. La bible nous raconte que sur le mont Carmel, en Terre Sainte, Elie a défié les prêtres de Baal en affirmant que c’est l’Éternel seul et pas Melkart, qui allume le feu du sacrifice. Élie prie, invoque, et le feu tombe et consume le bois, les pierres, le sol et l'eau. Les nuages noircissent le ciel et il pleut à verse. Les prêtres de Baal sont battus et tués. Elie triomphe de la joute.
En 2010, un incendie dégageant un champignon et nécessitant une aide internationale ravage le mont Carmel et tue 44 personnes.
La Transfiguration est fêtée le 6 août, jour d’Hiroshima. Cet épisode rapporte la métamorphose de Jésus rayonnant devant 3 apôtres. Saint Mathieu écrit : " Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière...une nuée lumineuse les couvrit…’’ L’ironie veut que cette bombe s’appelle petit garçon, petit Jésus…"
Enfin, la bombe de Nagasaki est larguée Le 9 août, jour de la Saint Amour ! La cathédrale de l’Immaculée Conception est soufflée. On y retrouve dans la poussière une statuette de Marie, les yeux brûlés, remplacés par deux orbites noires, la joue droite noircie et une fissure ressemblant à une larme le long du visage. Cette trouvaille est un miracle pour les catholiques japonais. A noter que les USA déclarent la guerre au Japon le 8 décembre 1941, jour de la fête de l’Immaculée conception et que le Japon capitule un 15 août, fête de Marie. Une statue de sainte Agnès qui n’a pas été détruite est aujourd’hui au siège des Nations Unis, à Manhattan ! Les principaux attributs de la Sainte sont un agneau blanc, la palme du martyre, un rameau d'olivier, une épée et un bûcher en flamme. .
Le pilote d’Enola Gay, Paul Tibbets est né le jour de la Saint Lazare (23-02) le saint ressuscité des morts et décède le 1er novembre, jour de la Toussaint. Il reçoit dès la fin de la mission la Distinguished Service Cross (une croix) décernée à toute personne de l’armée qui s'est distinguée par un acte héroïque.
La mission pour Hiroshima comprend trois avions, est bénie par l’aumônier : ‘’ Dieu tout puissant, nous te demandons de ne pas abandonner ceux qui affrontent les hauteurs de ton ciel pour porter le combat chez l’ennemi.’’ Dieu bénit par l’intermédiaire de son ministre. Mais dans la conscience populaire c’est le Diable qui tel le cheval de Troie est derrière cette œuvre scientifique humaine. Oppenheimer qui dirige le projet Manhattan dit : ‘’les physiciens ont connu le péché; et c’est une connaissance dont ils ne peuvent se défaire’’. Un seul des missiles russes capable de métamorphoser un pays comme la France en un agglomérat de particules s’appelle Satan.
Manhattan, du nom du quartier new-yorkais, est choisi pour coder le nom du projet de la conception de la bombe. En 1943, J. Robert Oppenheimer (surnommé Oppie) dirige le projet. Son rôle éminent, le qualifie de « père de la bombe atomique ‘’. Il est le plus étrange de la bande des scientifiques de Los Alamos. Dépressif, mystique, insaisissable, idéaliste, capable d’étrangler un rival et de tenter d’en empoisonner un autre avec une pomme, c’est pourtant lui qui est choisi pour être le chef d’orchestre du laboratoire atomique. On l’a comparé à Hermès, Shiva, Léonard de Vinci, Prométhée…
L’astrophysicien Hubert Reeves écrit : ‘’ Comme Faust accepte le pacte de Méphistophélès les physiciens font alliance avec l’armée pour accéder à un niveau supérieur de science et de puissance. Mais Faust porte seul les conséquences de son geste. Le poids des expériences de Los Alamos retombe sur l’humanité entière.’’ Méphistophélès est un démon au rire amer, qui insulte, et se réjouit des douleurs humaines. A Faust il dit :’’ Je suis une part des forces qui veulent toujours le mal et sans cesse crée le bien’’. Oppenheimer pense-t-il à cette phrase quand il écrit ‘’ Je vis une expérience parfaitement méphistoléphique…’’. Est-il l’apprenti sorcier, le mage noir dans ce projet atomique ? ’’Sa présence avait quelque chose de magnétique et de légèrement bizarre.’’ témoignent ses collègues. Il appelle son bateau ‘’ Trimethy’’. Quand on lui annonce que la bombe a bien explosé, Oppie demande si ‘’…cela s’est passé après le coucher du soleil ?’’ Quelle importance ? Sauf pour un mage. Oppenheimer rapporta par la suite qu'au moment de l'explosion de la première des 3 bombes, il pensa à un verset du Bhagavad-Gita, l'un des textes de l'hindouisme : « Si dans le ciel se levait tout à coup la Lumière de mille soleils, elle serait comparable à la splendeur de ce Dieu magnanime » et à un autre : « Maintenant je suis la Mort, le destructeur des mondes ».
Il dit : "Des événements aussi fous ne se produisent que lorsque les hommes qui connaissent les faits ne trouvent personne pour en parler et lorsque les faits sont trop secrets pour être discutés ou même soumis à réflexion.’’ Le centre de Los Alamos est au Nouveau Mexique dont le surnom est ‘’la terre de l’enchantement’’. Un des ingénieurs recrutés par Oppie se rappelle :’’Il parla avec une sorte de ferveur mystique qui enflamma notre imagination. » La magie a-t-elle sa place ici ? La réponse est dans la définition qu’en donne le musée du Louvre dans la partie égyptologie. ‘’ Le pouvoir détenu par les Dieux peut être emprunté par les hommes grâce à la magie. Elle est l’un des moyens de contrôler des forces redoutables…menaçant le pays… l’exécution de certains gestes, la fabrication et l’utilisation de certains objets sont complétées par des rituels et la récitation d’un texte. Ces formules font appel aux noms des Dieux, et aux aspects les plus puissants de leur personnalité.’’
Sous la surface de l’histoire, la magie est l’un des courants qui accompagnent le feu atomique. Dans ‘’ l’heure de s’enivrer’’, Hubert Reeves écrit dans le paragraphe :‘’ Les philtres’’ : - … Léo Szilard en 1935 est en quelque sorte l’annonciateur de la déesse bombe. Le général Groves et Oppenheimer ensorcelés par des philtres bien différents mais tout aussi efficaces en sont les grands prêtres’’ . Le nom code de l’essai de la première bombe est « Trinity. Louisa Hall s’en étonne dans son livre ‘’Trinity’’ : - Un terme religieux, étrange pour une bombe. Jamais Oppenheimer n’expliquera pourquoi il l’a retenu. Presque deux décennies plus tard, le Général Groves se pose la question et lui demande pourquoi ce nom ? Oppenheimer répond :- la raison de ce choix n’est pas claire. Il me revient cette citation d’un poème que j’aime, (Battez mon cœur, Dieu à trois personnes -Battez mon cœur, Dieu à trois personnes, pour vous) écrit par John Donne peu avant sa mort : comme tout planisphère (et j’en suis un) confond L’Est et l’Ouest, la Mort joint la Résurrection ».
Étrangement, quand on se rappelle le nom du bateau (Trimety), de la terre de l’enchantement, et du savant chimiste, Charles Baudelaire semble annoncer Oppie dans le prologue des Fleurs du Mal !
« Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste. »
"Est-ce que la bombe d’Alamogordo (Trinity) était la première ?’’ lui demande-t-on après la guerre -‘’ Oui dans les temps modernes, bien entendu.’’ Oppenheimer avait lu les étranges récits du vieux texte Mahabharata : ‘’ c’était un projectile unique, Chargé de toute la puissance de l’univers, Une colonne incandescente de fumée et de flammes, Aussi lumineuse que 10000 soleils… Les cadavres étaient tellement brûlés, Qu’ils étaient méconnaissables, Leurs cheveux et leurs ongles tombaient. Des vents défavorables se mirent à souffler.’’
Einstein n’est pas le père de la bombe. Il ne participe pas au projet Manhattan, mais Il faut tout son prestige pour faire céder Roosevelt à lancer Manhattan. Einstein est l’avatar de Saint Albert le Grand qui est un scientifique, alchimiste évêque, magicien (il a donné son nom au grimoire, recettes de magie, le Grand Albert). On le sait peu, mais Einstein recommandait la lecture du livre d’Upton Sinclair traitant du paranormal.
L’arbre tient une place dans Manhattan. Deux sites industriels majeurs, portent le nom d’arbres : Oak qui se traduit par chêne, l’arbre attribué à Zeus et Alamo par peuplier (Alamogordo et de los Alamos). Tous ces arbres forment la rue du vieux bosquet (old grove) où vivait Einstein, comme l’indique son adresse sur la lettre. Le Peuplier c'est l'Arbre du peuple car c’est là que se prenait autrefois des décisions importantes. Dans l'Antiquité le peuplier noir, arbre infernal car il pousse sur les rives du Styx, recouvrait les défunts.
L’arbre philosophique – arbre de vie pour l’alchimie – est considéré comme le premier degré de la perfection à laquelle aspirent les alchimistes. Il symbolise les lois de l’univers et de la connaissance du bien et du mal. Oppie est né le jour consacré à la fougère réputée pour repousser les attaques du démon. Les symboles municipaux de Fukushima sont le pêcher et le zelkova du Japon.
L’implantation des sites qui travaillent pour le projet Manhattan est-elle l’effet du hasard ? A-t-on choisi les sites pour dessiner des figures géométriques et des alignements voulant figurer un arbre de mort ? Ainsi, Richland-Wendover-Monticello-Alamogordo sont alignés. Dayton-Saint Louis-Ames forment un triangle rectangle juxtaposé à un autre triangle rectangle : Los Alamos-Ames-Saint Louis. Des sites majeurs comme Los Alamos et Oak Ridge sont créées de toutes pièces.
Prométhée, Zeus, les Furies, Uranus et Pluton se font un nom dans l’aventure atomique. Ils sont l’empreinte de la mythologie grecque. Dès 1945, les savants sont comparés au titan Prométhée. Prométhée, « le Prévoyant », vole le feu qu’il offre aux hommes. Sa punition est de se faire dévorer le foie par un aigle : « le chien ailé de Zeus ». On lit dans la revue ‘’ Scientific Monthly’’ : « Les Prométhée modernes ont de nouveau gravi le mont Olympe et rapporté à l'homme les foudres même de Zeus. ». Les biographes dans ‘’American Prometheus: The Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer’’ qui comparent Oppie à Prométhée écrivent ‘’ Prométhée possède deux faces. Celle de Faust : l’ivresse de savoir et de pouvoir. La seconde en bienfaiteur de l’humanité’’.
Zeus est le maître d’œuvre de Manhattan. Avatar des USA il lance la foudre, un faisceau de dards enflammé sur les villes japonaises. Le Dieu et les États-Unis ont l’aigle comme oiseau totem.
L’aigle de Zeus tenant la foudre sur le logo du Département de la Défense.
Logo du projet Manhattan.
Beyrouth après la tragédie.
Le dôme du Genbaku à Hiroshima.
Hiroshima, Nagasaki, Beyrouth, sont plongés dans les ruines et la cendre ? Les explosions laissent symboliquement un bâtiment dressé au cœur des cités. Il a été dessiné symboliquement, bien avant les explosions, sur le premier logo du projet Manhattan.
Le logo officiel de Manhattan : le faisceau de dards de feu en zigzags terminés par une flèche par lequel Zeus lance la foudre depuis le mont Olympe.
L’uranium tient son nom de la planète Uranus, le Dieu romain du ciel et de la vie et il est la clé ouvrant l’éveil du feu premier ! Il est le père des 3 furies et des Titans. Les Furies qui naissent d’une pluie de sang rendent la justice. Elles parcourent la surface de la terre en châtiant les criminels par la douleur, la folie, le sacrifice, la malédiction. Uranus est découverte en 1789. Pas étonnant qu’en astrologie, elle soit une planète lourde qui provoque des changements soudains, brutaux et sanglants comme le sont les révolutions. Uranus préside le signe zodiacal des USA. Oppie meurt le 18 février, dans le Verseau, le domicile d’Uranus. Le musicien G. Holst, dans sa composition les planètes, l’appelle « Uranus, le magicien ».
Pluton le Dieu des enfers, est aussi nommé Tertius, le « Troisième ». Son chien à trois têtes garde ceux-ci. Il est souvent représenté avec un casque en peau de chien. Le ranch d’Oppie s’appelait ‘’ le chien chaud’’.
Le croiseur Indianapolis véhicule la bombe des USA à l’île de Tinian d’où décolleront les B 29. Par hasard, Tinian est voisin du nom Titania, le plus grand satellite d'Uranus et reine des fées. Tinia, Dieu de la foudre, est un avatar de Zeus pour les Etrusques. Juste après sa mission, l’Indianapolis est torpillé par les Japonais. Les marins survivants de l’explosion nagent dans une mer infestée de requins et connaissent une fin affreuse. Le navire a bien envoyé un SOS mais la mission étant secrète, les radios craignant une ruse des Japonais l’ont ignoré. Les Furies vengeresses, nées du sang d’Uranus, ont-elles ciblé le bateau ? Pourquoi les requins ? Hiroshima est jumelée avec Honolulu dont la base navale est Pearl Harbor, résidence de la Déesse requin Ka'ahupahau ! Pearl Harbour et Hiroshima les deux villes qui balisent le l’origine et la fin de la guerre du Pacifique.
Le drapeau de la ville d’Indianapolis une étoile et une croix. Celui de Nagasaki, une étoile et sa cible au centre.
Dans son livre ‘’ Oppenheimer’’ Aaron Tucker le qualifie d’alchimiste. La famille Oppenheimer est originaire de la ville allemande d’Oppenheim qui imprime au 16ième siècle les plus grands livres d’alchimie comme De mineralibus d’Albert le Grand et le De secretis naturæ (1518).
En juin 45, Oppie confie à Szilard cette réflexion sibylline : «… la bombe atomique n’a aucune signification militaire. » Laquelle alors ? Est-ce une signification alchimique ? Le grand œuvre de l’alchimie vise à transformer les métaux vils (le plomb…) en or. Le cœur de la bombe est entouré d’acier doublé de plomb. Symboliquement, la transformation vise aussi l’homme imparfait en esprit plus subtil. Le domaine est si vaste qu’en dire plus est une folie d’autant que tout est fait pour embrouiller l’apprenti. Paul Chanson, maître de Conférences à l'École Polytechnique dit : "Le laboratoire du physicien est l'antre où se fabriquera bientôt l'or de transmutation."
Curieusement, les champignons (une caractéristique des explosions atomiques) captent et stockent très bien le plomb. Les champignons Fusarium oxysporum présents dans les sols du monde entier, sont capables de dissoudre l’or des roches et de le précipiter en nanoparticules dans son mycélium.
L’or correspond au soleil en alchimie. Le drapeau du soleil levant (ici rayonnant) sera finalement terrassé par les étoiles des USA. L’avion qui bombarde Nagasaki porte le numéro 77, qui est celui de l’iridium (arc en ciel). On trouve cet élément avec l’or natif.
‘’Cet éclair a le goût du plomb’’ lance Tibbets peu après le largage de la bombe qui visait initialement une cible en « T ». Il choisit pour son avion le numéro 82, le numéro atomique du plomb. Par le 82 on obtient le 16 (8x2) associé au soufre, le 6(8-2) au carbone. Le soufre est un attribut du diable, le carbone résulte d’une combustion. Le 10 (8 et 2) est un gaz, le néon. Le navigateur d’Enola Gay, Van Kirk observe : « Toute la ville (Hiroshima) était recouverte de fumée, de poussière et de saleté. Cela ressemblait à un chaudron de goudron noir et bouillant. Cette description convient à l’athanor (le four alchimique). Tibbets a tenu à écrire Enola Gay sur le nez du B29. Pourquoi associé le nom d’une mère à l’horreur atomique ? La somme des lettres chiffrés d’Enola donne 47, l’argent ; Gay donne 33, l’arsenic ; Enola Gay donne 80, le mercure. Tous ces agents sont matières premières en alchimie.
Little boy (la bombe) est cerclé dans une boite de plomb. Pour sa mission, Enola Gay est escortée par deux B-29, ‘’ Le grand artiste’’ (le grand œuvre des alchimistes) et un avion sans nom appelé ensuite ‘’ Mal nécessaire’’. Le moment zéro de l’explosion ressemble à un œuf. « En alchimie, l’œuf représente le chaos tel que le conçoit l'adepte, la "prima materia" dans laquelle l'âme du monde est captive. De l'œuf - symbolisé par le vase de cuisson rond - s'envole l'aigle ou le phénix, l'âme libérée..." écrit Jung.
Le moment 0 : un gros œuf.
Les physiciens savent déjà fabriquer de l’or. Mais c’est très cher et il faut des moyens colossaux. En 1957, les Américains font éclater une bombe A dans une grotte du Nevada et constatent en 1961, que pression et chaleur ont couvert les roches de cristaux dont des diamants. Ainsi les athanors (ici la grotte) des sorciers modernes, fabriquent des pierres précieuses. La bombe H soviétique Tsar Bomba a provoqué en 1961 la plus forte explosion mesurée à ce jour. Est-ce la recherche d’or qui a fait remplacer son troisième étage en uranium par du plomb ?
François Ier (de Médicis) et son laboratoire alchimique. Une équipe et une animation comparable à celle d’un laboratoire atomique. J. V. der Straet.
Un dessin issu d’un livre d’alchimie et le sigle américain de l’atome militaire en 1946 : une parenté certaine.
Nagasaki, Manhattan, Hiroshima, Fukushima, les villes de l’atome sont situées au bord de mer. Ces villes Los Alamos et Beyrouth et Alamogordo ont aussi la particularité d’être située sur ou à proximité du 33ième parallèle. Manhattan signifie « île aux nombreuses collines ». Nagasaki ‘’ la longue pointe’’, Hiroshima ‘’la grande île’’ Fukushima signifie’’ L’île de la bonne fortune.’’ Pourquoi évoquer Beyrouth ? Est-ce vraiment un hasard si pour fêter les 75 ans d’Hiroshima, deux explosions ont recouvert Beyrouth d’un nuage en champignons ? Beyrouth cumule les coïncidences. Le Rhosus (Horus), navire qui a laissé sa cargaison de Nitrate à Beyrouth a été fabriqué au Japon, son équipage était ukrainien et son propriétaire russe. Tchernobyl est en Ukraine sous pavillon russe. Cette notion d’anniversaire, vraie porte ouverte pour une répétition se retrouve avec le 26 avril. L’Aigle est une ville de l’Orne. (L’or-ne). Le 26 avril 1803 un roulement qui était semblable au tonnerre annonce une pluie de météorites (les météorites de l’Aigle.) Le 26 avril est aussi la date de la catastrophe de Tchernobyl. Nagasaki est jumelée avec Vaux-sur-Aure (Or).
Le blason de Vaux-sur-Aure, une étoile, une ondulation et le jaune et le bleu de L’Aigle.
Le logo de la ville de Pripyat (Tchernobyl), ville qui compte aujourd’hui zéro habitant. Au centre se dessine un soleil à 8 rayons en triangle, comme sa représentation de la carte du monde des Babyloniens, enserré dans un motif en forme d’atome à trois électrons. En haut à droite, un dessin s’apparente à une représentation de l’arbre philosophique. Le logo de la ville de l’Aigle dessine un aigle stylisé volant sous une trinité de traits vert. Le vert est le fond du logo de la ville d’Hiroshima avec sa trinité de traits ondulants.
Hiroshima, trois flots vibratoires sur un fond vert. C’est l’escadrille de la "Guêpe verte" qui apporte le cœur en plutonium pour Fat Man et les cylindres en uranium pour Little Boy. La couleur verte est dite intermédiaire en alchimie. Elle se situe entre le noir et le blanc et indique que l’on est sur le bon chemin.
Le drapeau du Nouveau Mexique avec son symbole rouge du soleil Zia sur fond jaune. Les Hopis sont des indiens du Nouveau-Mexique et leur nom signifie ‘’ Peuple de la paix’.’’ Oppie-Hopi, le père de la bombe contre le ‘’ Peuple de la paix’’. C’est dans cet état des USA où se sont déroulés les supposés crashs d’Aztec et de Roswell. Mexique signifie « dans le nombril de la lune ».
Les Terriens doutent de tout. Des ingénieurs chercheurs affirment que la bombe atomique…ne peut pas fonctionner. Celles qui ont explosé en 1945 sont des bombes conventionnelles saupoudrées d’uranium enrichi. On sourit mais l’ingénieur Anders Bjorkman offre un million d’euros à qui prouverait qu’une bombe atomique est possible. Quels sont les arguments de ces négationnistes ?
Le principal est qu’il était impossible d’élaborer une bombe en si peu de temps (1943-45). Stéphane Groueff, écrit dans Dossier secret, la bombe atomique : « Au printemps de 1944, malgré quelques succès technologiques sensationnels, la situation demeurait critique à Oak Ridge, car on n'y avait pas encore produit d'uranium 235.’’ On n’y arrivait pas.
Le livre "Critical Mass" (1998) de Carter Hydrick propose comme réponse qu’un transfert de technologie Allemagne-Etats Unis s’est fait en mai 1945. Martin Bormann, connu pour ses manigances, prend secrètement des dispositions pour remettre les documents sensibles et le matériel aux États-Unis en échange d’impunité. La technologie de l’Allemagne nazie, permet aux USA de finaliser le projet Manhattan. Le transfert se fera par le sous-marin U-234. En plus de l’uranium enrichi, ‘’Des bouteilles scellées « doublées d’or » contenaient 1.120 livres d’uranium enrichi portant la mention « U235 », la matière fissile à partir de laquelle sont fabriquées les bombes atomiques’’. Une chose est sûre, l’U-234 a vraiment été capturé et son contenu classé top secret.
Le drapeau de Fukushima, un soleil et une croix.
De nos jours, l’arsenal atomique est partagé. Il est étonnant que ces armes n’aient pas frappé depuis 1945. A quoi doit-on ce miracle ? A la dissuasion ? A la chance ? A une surveillance occulte ? Cycliquement, disent les traditions, des apocalypses d’eau et de feu ravagent la Terre. Zoroastre, Lucrèce, Ovide, Cicéron, Virgile et une épître de Saint Pierre annoncent la destruction de la Terre par le feu. Les hommes ignorent le feu atomique. Ils ont d’autres peurs. Pourtant, la grande menace est là, permanente au-dessus de nos têtes, prête à frapper.
Ce dessin de l’initié Robert Fludd représente la santé protégée par les anges. On peut y voir une explosion atomique avec des anges protecteurs de la grande menace.
Sources
https://arnaquenucleaire.blogspot.com/
L’essentiel des informations est issu de l’encyclopédie Wikipédia.
Le Tableau périodique des éléments chimiques.
Clovis, le roi inventé
Que vient faire Clovis sur le blog paranormal ? Il y a toute sa place. Les chroniqueurs de ce guerrier en ont fait un monarque surnaturel. Avant 1968, il était connu des écoliers qui voyaient le Franc Clovis sur le pavois qui représente le soleil, briser le mystérieux vase de Soissons et être baptisé à Reims par le saint Chrême. Puis ce premier roi de France qui ne s’est pas fait sacrer est passé dans les oubliettes de nos programmes. Ce texte propose une histoire surnaturelle de Clovis telle que l’ont raconté les chroniqueurs du passé et sur l’intuition et l’imagination de chercheurs contemporains.
Un chef de tribu
C’est que les historiens contestent tout chez Clovis. Les dates de son baptême, le vase de Soissons, l’importance de la reine Clotilde. Les documents sur lesquels l’histoire se réfère pour nous conter la vie de cette figure de proue qui entraîne la royauté à sa suite ne sont pas fiables. Les Francs appartiennent à un conglomérat de peuples germains installés au nord de la Gaule. Belliqueux, ils apparaissent dans des notices qui racontent leurs raids dans la Gaule romaine en 275. Clovis est un d’abord un chef de tribu avec ses croyances et ses traditions. Il arrive quand le monde antique s'effondre et se défait. Ses Francs sont à la fois des sauvages impulsifs au tempérament barbare et des civilisés curieux et séduit par la culture et la civilisation auxquelles ils se frottent et dont ils s’imprègnent.
« Clovis Ier roy crestien », tirée du Recueil des rois de France de Jean du Tillet, vers 1550. Une représentation de Clovis dont on n’est pas sûr qu’il portait barbe et couronne.
Bordonove écrit que ‘’L’origine de la dynastie mérovingienne se perd dans la nuit des temps, formule commode pour marquer notre ignorance…’’
C’est sous le règne de Clotaire II, vers 600, dans l’entourage de Dagobert, qu’on rédige les premières généalogies mérovingiennes, pour construire et valider leur légitimité. La parenté est capitale chez les régnants. Elle est importante par le pouvoir supposé des ancêtres dans les décisions des puissants. Le mythe des origines, organisé autour d’une lignée royale aussi longue que possible et fondée par un ancêtre merveilleux est nécessaire. Qu’est-ce qu’une lignée ? La lignée, c’est l’ensemble des personnes qui descendent d’un même ancêtre. Celle des Francs puisent ses sources dans la lignée du roi hébreu David et des mythiques Troyens de Priam ! L’origine mythique touche elle-même au surnaturel, et confère aux descendants du roi fondateur le charisme religieux légitimant ensuite la lignée. Rappelons la touchée des écrouelles faites lors des couronnements des rois. ‘’ Je te touche, Dieu te guérit’’. L’église qui rejette la magie et les phénomènes surnaturels, les accepte dans la mesure où ces pouvoirs surnaturels du roi ne valaient que s’ils étaient soutenus par la grâce divine. Une lignée part de Clodion, père de Mérovée, et se termine avec Dagobert. Une autre se termine avec Clotaire II et fait de Pharamond, père de Clodion, le premier roi des Francs. Un siècle plus tard, l’auteur du Liber Historiae Francorum, qui ne connaît pas la chronique de Frédégaire, reprend la tradition troyenne et fait de Pharamond le fils du Troyen Sunno. Ces généalogies s’insèrent dans un schéma qui représente le peuple franc, issu des Troyens comme les Romains, qui trouve la force militaire de vaincre ses ennemis par sa foi dans le Dieu chrétien.
En 1973, Gérard de Sède écrit dans la collection l'aventure mystérieuse un livre titré :’’ la race fabuleuse’’. A l’école, nous apprenions que celle de Clovis s’éteint avec les rois fainéants. Pas du tout pour cet auteur. Elle aurait perduré et de Sède propose une généalogie des rois mérovingiens par Henri Lobineau. ‘’les Sicambres étaient à l'origine des hébreux émigrés depuis l'Arcadie une terre de Grèce, vers la Sicile, puis les Alpes, le Rhin, et enfin la Belgique.’’ Le mot Franc signifie ‘’ ceux qui ont été arrachés’’ ou encore ‘’ ceux qui ont erré’’. Gérard de Sède cite Frédégaire qui donne aux Francs une origine légendaire : « les Francs eurent pour premier roi Priam’’. Ils auraient eu ensuite comme monarque Friga puis se divisent en clans. Certains s'installent en Grèce d'autres deviennent un peuple nomade qui prend un roi du nom de Francion d’où leur nom de Francs.
Le moine Primat affirme lui aussi dans les grandes chroniques de France que les Francs descendent des Troyens. Un fils d’Hector, Francion s’établit en Thrace et fait souche en fondant la ville de Sicambre. Notons qu’en ce qui concerne la lignée, chacun a sa généalogie. Tous ces textes se juxtaposent, se copient, s’empruntent sans que les auteurs s’en émeuvent. Que pensaient vraiment les Francs ? Ont-ils su que leur chef se réclamait que leur lignée était d’origine troyenne ? Connaissaient-ils seulement les chants d’Homère ?
Le Quinotaure
Les rois francs ne sont appelés Mérovingiens, du chef Mérovée, que dans la chronique de Frédégaire qui souligne le surnaturel de la lignée mérovingienne, par l’origine fabuleuse de Mérovée. Voilà l’histoire qui est contée.
Selon l'auteur du Liber Historiae Francorum, Marcomir serait le père de Pharamond, qui serait lui-même le père du roi Clodion le Chevelu. Cette généalogie, écrite plus de trois cent trente ans après les faits, est reconnue par les historiens contemporains comme fabuleuse. Elle a été reprise par les Grandes Chroniques de France. Marcomir change le nom de Lutèce en Paris en souvenir du Pâris de Troie. En fait, la ville porte ce nom en référence de la présence gauloise des Parisis. Ce Marcomir a un fils Pharamond, qui engendre Clodion le chevelu, père lui-même de Mérovée. Père de Mérovée ? Pas si sûr ! La femme de Clodion le chevelu aurait conçu Mérovée avec un Dieu marin appelé le Quinotaure. Le taureau à cinq cornes est une bête fabuleuse qui uni à la femme de Clodion le chevelu a engendré Mérovée. Cette créature marine mythique mentionnée dans la Chronique de Frédégaire du VIIème siècle. Le Quinotaure a comme attribut le trident de Neptune, et les cornes du Minotaure. Une tête de taureau est dessinée sur le bouclier trouvé dans la tombe de Childéric, père de Clovis. Plus qu’une invention de Frédégaire cette légende serait le recueil d’une tradition orale franque.
Vue d’artiste du Quinotaure. Wikipédia. Warhini
On peut trouver cette légende grotesque. On peut aussi lorgner sur ce qui s’est passé aux Etats Unis au ranch de Skinwalker il se passe des faits paranormaux incroyables. P. Palem les rapporte dans son livre ‘’ Les Ovnis de Lucifer’’. Une nuit, des scientifiques chargés d’établir un rapport sur les faits troublants du site observe un minuscule point lumineux jaune qui survole légèrement un chemin. Ce point change de surface, 15, puis 30 cms. Cette figure grossit encore jusqu’à devenir un sas, un tunnel, une porte induite. Malgré leur habitude d’enquêteur, ceux-ci sont effrayés et l’un d’eux claque des dents. Palem écrit avec raison : ‘’ il n’est jamais bon pour l’homme de côtoyer des dimensions qui ne sont pas siennes.’’ Un des observateurs fait remarquer qu’une bête s’apprête à sortir du pertuis. ‘’ C’est gros, un mètre de diamètre. Il est maintenant sorti de son trou. Pas moyen de le situer. Sa gueule est floue comme s’il n’avait pas de visage. Pour le peu que j’ai pu voir, la ‘’ chose ‘’ est énorme au moins 150 kilos et marche à la façon des hommes, c’est-à-dire sur ses deux jambes. Maintenant il me parle par télépathie. Il me dit qu’il est chargé de nous surveiller’’. Ce témoignage n’est pas une preuve, bien sûr. Cependant avec le témoignage issu du livre ovnis et conscience qui va suivre, il semble bien qu’un autre monde frappe à notre porte. C’est une jeune femme qui parle sous hypnose et qui parle de son expérience subie sur une plage du Berry :’’ …sur ma droite, il y a un grand trou d’environ trois mètres qui flotte au-dessus du sol. C’est un trou qui a la forme d’une corne d’abondance. Il sort de ce trou beaucoup de rires et de joies, et presque un soupçon d’impertinence, de coquineries… Beaucoup de rires et de couleur jaune, lumineuse mais qui n’éblouit pas. Cette lumière est finalement composée de petits êtres de petite taille, très lumineux…’’
Dans son dictionnaire des légendes du christianisme le comte de Douai décrit ce monstre marin comme ayant une tête d'homme, le dos couvert de poils et bondissant comme un crapaud. Les cheveux, les poils du Quinotaure, sont pour la gouvernance des princes francs, un élément indispensable.
Cette longue chevelure royale mérovingienne fait écho avec la tradition biblique. Dans la Bible, la consécration à Dieu impliquait que le nazir renonçât à se couper les cheveux le temps du vœu, pour laisser agir en lui la force de Dieu. Cette importance du cheveu se voit dans la bible (Samuel, 1 :11) dans cet extrait : elle fit un vœu, en disant : Eternel des armées ! si tu daignes regarder l'affliction de ta servante, si tu te souviens de moi et n'oublies point ta servante, et si tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le consacrerai à l'Eternel pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera point sur sa tête. On lit encore dans la Bible, Juges 16-17 : ‘’ il lui ouvrit tout son cœur, et lui dit : Le rasoir n'a point passé sur ma tête, parce que je suis consacré à Dieu dès le ventre de ma mère. Si j'étais rasé, ma force m'abandonnerait, je deviendrais faible, et je serais comme tout autre homme.’’ Les Francs lisaient-ils des extraits de la bible ? Les élites peut-être. Là encore, on peut penser à un rite universel. Toujours est-il que les monarques francs portaient sur le dos des poils comme de la soie de sanglier ! ‘’…si peu gracieux que fut cet étrange attribut, les rois mérovingiens on étaient très fiers : il prouvait en effet l'Antiquité de leur race qui semblait surgir du temps lointain où l'homme était encore proche de la bête et avec le pouvoir magique de communiquer avec elles.’’
L’histoire dit que Clotilde reçut, de la part des fils de Clovis, des ciseaux et une épée. Son choix fixerait le sort de ses petits-fils. Si elle choisissait les ciseaux, ils seraient tondus et relégués dans un cloître. Mais Clotilde répondit qu’elle aimerait mieux les voir morts que dépouillés de leurs couronnes et choisit l’épée. Clotaire égorgea deux fils aînés de Clodomir mais épargna le troisième qui devint saint Cloud.
Marc Bloch dans les rois thaumaturges écrit : ‘’…ils portent sur leur peau une tâche rouge en forme de croix.’’
Les Mérovingiens choisissent comme emblème le crapaud. On le retrouve sur un vitrail de la bataille de Tolbiac dans la cathédrale de Reims et Nostradamus utilise le mot crapaud pour désigner les rois mérovingiens. Sylvie Havart s’en étonne dans son livre Versailles hanté. Pourquoi le choix de ce reptile symboles de laideur et d’impureté dans l’iconographie et l’héraldique ? Que viennent faire ces tombes mérovingiennes découvertes très récemment à Versailles ? Louis XIV connaissait-il leur présence ? Faut-il voir là l’obstination royale à vouloir construire ce château fabuleux sur ce marais puant ? Château qui fait la part belle au dieu marin Neptune qui s’unit à la femme de Clodion. Après tout, les rois ont leurs secrets qu’ils doivent garder déclarait François 1er en visite au Havre. On doit encore à Clovis l’apparition dans une curieuse histoire du symbole royal des fleurs de lis. Clovis devait se battre en duel, mais, surprise, son bouclier n’a pas les croissants ou les crapauds habituels, mais trois fleurs de lis sur fond bleu. Il ne le reconnait pas et en veut un autre. Mais à chaque bouclier présenté ce sont les fleurs de lis qui y figurent. C’est la reine Clotilde, qui est l’auteur de ce stratagème. C’est un ange qui a apporté cet écu à un ermite que Clotilde fréquentait. Cette histoire est tenue comme vérité historique dans la préface de la cité de Dieu, écrit à la demande de Charles V. Les trois fleurs de lis symboles à la fois d’immortalité, des vérités de la trinité chrétienne et de la virginité de Marie sont plus présentables pour l’ambitieuse royauté.
Quelle valeur donnée à ces chroniques ? Primat les écrit en 1274 ! Grégoire de Tours écrit ses pages sur Clovis au moins 80 ans après la mort de Clovis. Il se base sur quelques lettres et des écrits qui ne nous sont pas parvenus. G. Bordonove écrit : ‘’ qu’il n’est pas possible de vérifier l’exactitude de la documentation de l’évêque historien’’.
Toutes ces histoires compilent les légendes, et les images d’Épinal de l’épopée franque. Notons que ces textes, sont connus des rois qui pensent qu’existe une vérité dans ces fables. Car c’est bien là le plus curieux. La crédulité et la superstition de la lignée royale est actée. Les lettres patentes de Louis XI disent que Clovis s’est recueilli sur la tombe de Marthe à Tarascon. Les rois pensent qu’ils sont quasi divins. Lors de la décapitation de Louis XVI en 1793, les bourreaux veulent déshabiller le roi déchu. Mais Louis se rebelle. ‘’Vous n’y pensez pas.’’ Car le corps royal est divin et on ne peut le toucher. Une lutte est prête à éclater entre le géant (il mesure près de 2 mètres) et les bourreaux. Même scène quand il s’agit de lui lier les mains. Le prêtre démine la situation en faisant remarquer au roi qu’il ressemble ainsi à ce Dieu qu’il va bientôt rejoindre.
Après l'époque mérovingienne les écrivains qui ont recopié les écrits d’époque, souvent sur papyrus, donc très fragiles, ont essayé de corriger les mots et les tournures qu'ils ne comprenaient pas. Les écritures étaient devenues en partie indéchiffrables la graphie des lettres avait changé, la grammaire avait évolué, les abréviations s'étaient modifiées. Les copistes font de leur mieux et ajoutent une ponctuation cohérente qui ne fait pas toujours sens. Bref, ‘’ Tout Clovis n’est que ruine.’’
Le vase de Soissons
C’est par l’évêque Grégoire de Tours que nous connaissons l’histoire de Clovis. C’est lui qui rapporte l’anecdote du vase de Soissons. N’oublions pas que G de Tours, qui est né après la mort de Clovis écrit son texte longtemps après les faits qu’il conte. Il met dans la bouche de ses héros des paroles qui n’en sont jamais sorties. Il s’appuie sur quelques lettres et sur des traditions orales et populaires. Alors pourquoi utiliser son texte ? Parce qu’il veut faire travail d’historien et que nous n’avons rien d’autre !
Pour rendre compte des interprétations de G. de Tours, lisons sa relation de la détresse de la ville de Vienne ravagée par les tremblements de terre. Pour la messe de Pâques, le peuple des fidèles est rassemblé dans l’église. Soudain le palais royal situé dans l’enceinte de la ville est incendié par un feu céleste...pendant que la foule terrifiée sort de l’église, l’évêque implore le Seigneur et se prosterne devant l’autel. La prière de l’insigne pontife atteignit les cieux et le flot abondant de ses larmes éteignit le feu.
C’est lui qui narre l’épisode du vase de Soissons. Il n’invente pas l’histoire mais il l’écrit bien après les faits d’après une source originale inconnue. Le butin du pillage d’une église est partagé selon la coutume des Francs. L’évêque de Soissons ne craint pas de demander à Clovis de lui restituer un vase. Clovis dit à l’évêque de le suivre à Soissons, où ont été rassemblés les objets. Clovis sensible à la requête, demande alors à ses soldats ce fameux vase que ses dimensions et sa beauté rendaient remarquable. L’un d’eux conteste et frappe le vase de sa hache. Ce soldat sera tué ensuite par son chef. Des générations d’enfants ont écouté cette anecdote. Pourquoi cet intérêt ?
Pourquoi l’évêque attache-t-il grande importance à ce vase ? Pourquoi Clovis accepte-t-il la demande ? Comment était ce vase ? S’agissait-il d’un ciboire ou d’un calice contenant quelques précieuses reliques ? On ne le saura jamais. A moins que ce vase ne cache un autre réceptacle comme la coupe utilisée par Jésus lors de la Cène : le Graal. Dans le texte, le vase est désigné par le terme urceus qui désigne une sorte de vase fort ouvert, qui a une anse et un bec, et dans lequel on met des liquides pour le service ordinaire de la table. Si le ‘’vase’’ n’est qu’un objet, aussi beau soit-il, on ne comprend pas le caprice de Rémi. Si c’est le Graal, tout s’illumine.
Clotilde et Clovis
Clotilde est l’épouse de Clovis. Enfant, elle est épargnée et élevée par son oncle roi Burgonde, alors que ses 3 frères sont assassinés. Au milieu de cette cour arienne, une branche chrétienne rivale, elle est la seule catholique. Les envoyés de Clovis se renseignent sur l’origine royale de la princesse et ils sont rassurés sur ce point. Mariée, cette princesse harcèle Clovis pour qu’il se fasse baptiser. G. de Tours nous raconte l ‘entreprise de démolition de Clotilde pour le convertir. Elle acquit un grand ascendant à Clovis puisque malgré les préjugés du père, elle fait baptiser son premier né qui … meurt peu après. Clovis est en colère mais ne la répudie pas. Celle-ci attaque les dieux de Clovis qu’elle qualifie de magiciens. Une réplique intéressante de Clovis va servir à introduire une hypothèse hardie. Il dit évoquant Jésus : ‘’…on n’a même pas la preuve qu’il (Jésus) soit d’origine divine’’. Clotilde, princesse de lignée royale est peut-être sous-entendu dans cette réponse. Autrement dit, ‘’ je ne suis pas sûr que vous soyez de lignée royale puisque je ne suis pas sûr que ce Jésus dont vous prétendez descendre le soit.’’
Clovis et Clotilde, par A.J Gros (1811) Petit Palais, Paris.
La descendance de Jésus n’est pas acceptée par l’église. Pour elle, Jésus est né d’une Vierge et il est resté célibataire. Pourquoi pas ? Les évangiles de Matthieu et Luc écrivent la lignée de Jésus. Matthieu débute ainsi son évangile (1-1) : Ascendance de Jésus. Livre de la genèse de Jésus-Christ fils de David, fils d’Abraham. Suivent ensuite la liste des géniteurs jusqu’à (1-16) Joseph, l’époux de Marie de laquelle naquit Jésus. Luc (3-23) part de Joseph jusqu’à Adam fils de Dieu. Si l’on accepte la lignée davidique et la postérité de Jésus, Clotilde peut-être une descendante de Jésus. C’est ce qu’écrit Laurence Gardner dans ‘’ Le Graal et la lignée royale du Christ’’ en nous présentant page 186, l’arbre généalogique de Clotilde.
A Tolbiac, les guerriers Francs de Clovis et ceux des Alamans se culbutent. Le roi des Francs se voit perdu et implore, on ne sait jamais, le Dieu unique de son épouse chrétienne Clotilde. Au lieu du désastre qui se profile, la bataille revient aux Francs ! Cette victoire a pour conséquence le baptême des Francs. Y a-t-il eu miracle pour engager la christianisation des Francs ou un simple hasard des batailles ? Que vaut l'adhésion de Clovis au Dieu de Clotilde ? Les historiens flairent un acte politique en pensant aux avantages qu'il en a retiré. Ses motivations peuvent aussi être autres, par exemple une foi sincère.
Depuis 1994 l'Aviation légère de l'Armée de terre a choisi sainte Clotilde pour patronne. C'est en effet à ses prières que Clovis put être victorieux à Tolbiac en « submergeant l'ennemi sous le feu du ciel », ce qui est précisément aujourd'hui la fonction des hélicoptères de combat de l'armée française. Quelle est la nature du ‘’ feu du ciel ‘’ de Clovis ? Une image ? Une intervention divine ? Un coup de main d’une puissance inconnue ? Mystère. L’encyclopédie ‘’ Tout l’univers’’, voit dans la phrase de Clovis disant que si Dieu lui donne la victoire, il se convertira, une invention d’historien. Mais l’encyclopédie ajoute ‘’ qu’il semble que la conversion du roi ait été motivée davantage par les miracles accomplis au tombeau de saint Martin, à Tours que par la victoire de Tolbiac.’’ Clovis aurait été témoin de miracles ? Dommage que ne soient pas précisés lesquels. L'évêque de Trêves avait signalé les miracles qui s'accomplissent sur les tombeaux des saints en Gaule et il invitait Alboin à envoyer au sépulcre de saint Martin des gens pour reconnaître, en qualité de témoins oculaires, la vérité du catholicisme. Et l'exemple de Clovis lui paraît devoir être cité, car le roi incrédule fut convaincu par les prodiges qui s'accomplirent sous ses yeux, et c'est alors que, dans un élan de foi, il se prosterna sur le seuil de Saint-Martin de Tours et prit l'engagement de se faire baptiser sans retard.
Bataille de Tolbiac par Ary Scheffer, musée de Versailles.
Avant la bataille de Vouillé, Clovis veut faire traverser à son armée la Vienne en crue. Une biche d’une taille extraordinaire apparaît alors et indique un passage à gué. Ce fait et aussitôt interprété comme un miracle. Dans le même temps le cheval de Clovis d'un coup de sabot fait jaillir une source miraculeuse à Font Chrétien. Peu avant son arrivée à Poitiers, Clovis et son armée voient un trait de feu sortir de la basilique de Saint Hilaire et se diriger dans sa direction comme pour lui dire qu’éclairé du bienheureux saint, il serait à l’abri d’une déconvenue dans son combat.
Le baptême de Clovis
Pour le pape Benoit XV et son église, Dieu intervient. A travers Jeanne d’Arc la guerrière par exemple qui est « une attestation de l'existence de Dieu… et cela prouve que le doigt de Dieu était là. Tous ceux qui ont tenté d'expliquer Jeanne sans Dieu se sont perdus dans un labyrinthe aux dédales inextricables. » Ce qui vaut pour Jeanne vaut pour Clovis.
Le baptême de Clovis a lieu à Reims le 25 décembre 496. Vraiment ? La lettre qui fait coïncider le baptême avec Noël est un faux. Une forte présomption laisse à penser que le baptême a eu lieu à Tours. Le document dont nous disposons pour relater le baptême de Clovis est la lettre d’Avit de Vienne. Dans cette missive Avit remercie le roi et lui montre l'avantage qu'il a de ce baptême. C'est le seul document d'époque du baptême de Clovis. Ce document a été recopié au moins 4 fois en 6 siècles avant son dépôt final. On ne sait pas vraiment ce que contenait le texte original. Il n'est conservé aujourd’hui que par un unique manuscrit datant du 12e siècle lui-même copie d'un recueil antérieur qui contenait une sélection de lettres de la collection primitive d’Avit. Durant ce long processus de transmission, chaque étape a entraîné une perte d'information. Les adresses originales des lettres ont été perdues où résumées ou confondues. Rien ne prouve que cette lettre fût pour Clovis. Il n'est pas non plus certain que Clovis ait reçu cette lettre.
Le baptême de Clovis avec au-dessus de sa tête une représentation de la colombe qui dépose la fiole (Pethrus, Musée de Picardie d’Amiens).
Quant au baptême, mauvais présage, la fiole contenant l'huile pour oindre Clovis est perdue. C'est alors, miracle, que sous les voûtes apparaît une colombe blanche. L'évêque regarde l'oiseau qu’il assimile au Saint-Esprit. Tous observent que dans le bec du volatile se tient un objet que Rémi saisit. C'est un petit flacon joliment ouvragé, le travail d'un orfèvre. Ce récipient à la forme d'une colombe. Ce qu'avait dans son bec cette colombe céleste c'était la fiole contenant le chrême d'une qualité inégalée.
Pourquoi cette importance attribuée à l’huile sacrée ? On trouve dans l’ancien testament (Samuel) l’origine du saint Chrême : ‘’ … prit une fiole d’huile et la versa sur la tête de Saül…’’ Ce rite qui servait à consacrer prêtres et rois d’Israël a perduré pour tous nos rois jusqu’à Charles X ! Clovis est aussi le premier roi thaumaturge (guérisseur) bien qu’aucun écrit n’atteste cette faculté chez lui. Fort de toutes ces inventions ( roi chrétien, guérisseur, oint …) on tente sans succès, sous Louis XIII de le faire canoniser !
Ce récipient du saint Chrême est détruit pendant la révolution. 3000 guerriers se font baptiser ensuite, ce qui semble beaucoup. Que le baptême soit à Tours ou à Reims comme le dit la tradition à Noël ou à Pâques. C’est un grand événement. Si Clovis était resté idolâtre, s’il avait embrassé l’arianisme, très en vogue, alors notre histoire aurait été différente. De Gaulle le comprend quand il dit : « Pour moi, l’histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L’élément décisif pour moi, c’est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l’histoire de France à partir de l’accession d’un roi chrétien qui porte le nom des Francs ».
La destinée des Mérovingiens étaient annoncée par une prophétie. La mère de Clovis, Basine, mi-voyante, mi médium, a demandé avant son union à Childéric d’aller rêver sur le seuil, face à la nuit étoilée et de rapporter ses visions. Childéric assiste alors au défilé de la dynastie mérovingienne sous la forme d’une effrayante ménagerie. Basine lui en donne le sens : ‘’Le lion est le fils qui naîtra de notre union et qui, par sa bravoure et son audace, s'imposera comme un roi puissant et glorieux. Les loups et les ours sont les enfants qu'il aura. Avec l’avidité et la férocité des bêtes que tu as vues, ils se disputeront les dépouilles de leur père. Quant aux chiens, ce seront les descendants avilis et tremblants des grands souverains qui les auront précédés.’’ Primat qui rapporte la prophétie de Childéric concernant sa descendance l’explique et la résume ainsi : la première génération en licornes léopards et lions. La seconde en ours et loups et la troisième en chiens. Exactement ce qui s’est passé.
Dernière remarque
Les Mérovingiens sont à l’honneur à Paris. Sont tracés une rue Clovis, une rue Clotaire (un roi franc), une rue Clotilde et une rue Clodion (un homonyme du roi). Toujours à Paris la rue Tolbiac est un axe important du 13ème, le pont Tolbiac traverse la Seine et une station de métro porte le nom de Tolbiac, ainsi qu’une université. Une rue Vouillé traverse le 15ème. A titre de comparaison, pas de rue Napoléon ni de rue Louis XVI. Étrange non ?
La vie d’Alix le Clerc
Portrait d'Alix le Clerc, tiré du livre "Alix le Clerc, dite en religion Mère Thérèse de Jésus", paru en 1889.
Alix le Clerc est une lorraine du XVIIème siècle béatifiée en 1947. Elle est créatrice d’une œuvre permettant aux jeunes filles pauvres d’aller à l’école. Sa vie est emplie de merveilleux et il est intéressant de la lire avec des yeux d’hommes du XXIe siècle. À la fin de ce texte, chacun sera libre : il est permis d’adopter plusieurs attitudes de penser ce qu’il veut de cette vie.
Les informations de ce texte proviennent d’un livre édité en 1889 qui compulse les écrits de contemporains d’Alix mais aussi postérieurs à elle. Son vocabulaire et son style surprennent la personne lambda. Mais il faut faire avec pour non pas comprendre mais admettre qu’un autre monde existe.
Apparition d’un phénomène paranormal
Alix est d’abord une jeune fille comme les autres, qui aime rire et s’amuser. Elle tombe malade gravement et cette maladie la change totalement et lui montre la petitesse de sa condition. Une maladie qui conduit à une conversion n’est pas rare chez les Saints. Elle perçoit qu’elle peut être ‘’une vierge consacrée à Dieu est un sublime emploi’’. L’auteur compare la conversion d’Alix qui se voue perpétuellement à Jésus-Christ, avec celle de Catherine de Sienne :’’Il me sembla que l’on m’eut ôté tout ce qui était en mon intérieur et qu’on y eut placé un autre esprit.’’ Alix se trouve ‘’ravie en esprit’’. ‘’ Son biographe écrit : ‘’Notre Seigneur fit délicieusement sentir à sa généreuse épouse combien sa prière lui était agréable ; il la transporta un instant hors de la région des sens et se montra à elle plein de grâces et de majesté’’.
Ensuite, à la messe, elle est la proie d’un phénomène paranormal. Elle entend le son d’un tambour. Ce son est harmonieux et charme la jeune fille. Elle n’entend plus rien de ce qui se passe autour d’elle. Le phénomène se reproduit la semaine suivante : ‘’Comme j’aimais fort danser, ce son me captivait et j’y prêtais l’oreille avec un plaisir extrême…mon esprit fut fortement saisi, et, hors de moi-même, il me sembla voir en l’air un démon qui battait ce tambour et une troupe de jeunes gens qui le suivait joyeusement. ’’Comme Alix aime danser cette vue la précipite dans ‘’ la honte et l’épouvante ‘’ car elle se reconnaît parmi cette jeunesse qui suit ce démon qui veut ’’ sa perdition’’. Elle interprète cette vision pour l’écarter Alix ‘’des joies fugitives de la terre, Dieu l’avait enchaîné à son existence.’’
Bien que ‘’ pensant ne pas avoir beaucoup de péchés’’ Alix fait une confession générale qui conduit à une nouvelle vision :’’ Il me sembla voir une procession vêtue de blanc’’ qui la conduit à quatre colonnes couvertes de belles étoffes et ‘’ entre deux de ces colonnes sont assise Sainte Claire et Sainte Elisabeth. ‘’ Elle leur demande de l’accueillir dans leur ordre mais toutes deux refusent et lui montrent un berceau indiquant là quelle serait sa vocation.
Alix novice, la famille le Clerc n’a pas renoncé à raisonner sa fille. Le père est en chemin pour manifester son autorité et une lumière céleste apparait et lui fait comprendre la volonté divine.
La vie continue et Alix est dans l’embarras. Son directeur de conscience à qui elle doit obéissance absolue, qui est pour elle ‘’ l’organe du ciel’’ lui demande de rejoindre les Clarisses. Or l’appel divin de ses visions lui ordonne de créer un ordre. Elle passe la nuit en prière et est ‘’tout à coup saisie de crainte et d’un grand tremblement.’’ Elle voit Marie qui lui remet l’enfant Jésus dans les bras ! ’’ La possession de ce précieux trésor l’inonda de délices’’ et lui montre ainsi la voie. Un 2 février, Marie lui représente le bébé Jésus et lui dit :’’Je te le donne afin que tu le nourrisses jusqu’à ce qu’il soit grand.’’ Elle reçoit en même temps un enseignement lui enjoignant comment faire. :’’Je fus portée à des choses bien hautes de la connaissance de Dieu… mais ce langage du ciel n’a pas d’équivalents sur la terre. Je ne saurais rien dire de tout cela sinon que Dieu est un pur esprit et que je n’avais connaissance que d’un tout petit brin de sa grandeur et de sa perfection…’’ Elle dira ‘’ être portée au petit ménage de Vierge avec le petit Jésus… je me consolai beaucoup de les voir…leurs petits meubles., leurs lits à part, le petit siège de Jésus.’’ Questionnée, elle dit : ‘’Peut-être je me trompe moi-même, ou bien suis-je possédée, ou quelque chose encore dont je n’ai pas idée.’’
On présente l'enfant Jésus à Alix qui découvre ainsi sa vocation
Dans la vie spirituelle, tout est sujet à l’égarement et à l’illusion. Le référent dans la vie de l’ordre naissant est Pierre Fourier, lui aussi béatifié. Pour Alix, Fourier est un phare spirituel à qui elle doit obéissance complète. Il excite le zèle des sœurs en leur proposant Jésus lui-même comme modèle.’’ Il les exerçait à une grande soumission d’esprit à un grand détachement de leur propre volonté et jugement... Elles lui déféraient en tout ; de sorte qu’elles ne faisaient rien sans sa permission.’’ écrit mère Milly. Le père d’Hangest dit qu’Alix était celle que Fourier ‘’ s’appliquait le plus à mortifier et à humilier, sans doute pour faire contrepoids aux faveurs extraordinaires qu’elle recevait du ciel’’. Aucune révolte des sœurs devant ces mauvais traitements :’’ Elles sont persuadées que Dieu est le mobile de toutes les actions du père.’’
Saint Pierre Fourier, qui fut son complice et son mentor
"Notre Seigneur prend grand plaisir à une âme obéissante’’ dit Alix. ‘’ Elle obéissait à tous et cela avec une docilité, une soumission ravissante. ‘’ Le biographe d’ajouter ‘’ Dieu aime l’obéissance aveugle qui va jusqu’à la sainte démence.’’ Les mémoires écrivent que :’’ le révérend père (Fourier) prenait plaisir à exercer son obéissance…on la voyait par ordre mendier, porter des souliers mal cousus… et elle était heureuse d’expier les vanités de sa première jeunesse.’’ Alors que sa mère est mourante et qu’Alix est à son chevet, le père, ‘’ pour exercer son obéissance, lui demande de quitter sa mère pour parer l’église…’’ ‘’Dans la vie spirituelle, tout est sujet à l’illusion et à l’égarement, hormis l’obéissance.’’ Aujourd’hui, nous savons que l’obéissance peut être utilisée par des prétendus religieux sans scrupules.
Pierre Fourier s’inquiète des récréations des sœurs qui répondent qu’elles confectionnent des instruments de pénitence. De quoi s’agit-il ? D’haires (chemises rugueuses, portées par mortification), de cilices (ceintures de crin ou de métal), de de pointes de fer, chaines compressées sur leur peau. Ces objets leur sont familiers pour ‘’ satisfaire cette sainte haine d’elle-même. Il y avait dans l’abbaye un lieu retiré témoin des saintes rigueurs qu’elles s’appliquaient plusieurs fois par jour.’’ L’auteur du livre tente de justifier ces pratiques : ‘’ Que sont les excès de l’amour des Saints en regard de ceux de l’amour de Dieu pour nous ? Nous sommes loin de la flagellation et du calvaire !’’
Un cilice '' pour se donner la discipline''
Une sœur qui vit avec Alix dit :’’…nos mères faisaient des austérités et des pénitences prodigieuses ; elles jeunaient, couchaient sur des ais, dormaient une heure ou deux …portaient continuellement l’haire sur des ceintures remplies de clous aigus, prenaient la discipline trois fois par jour ce qui leur laissait des plaies. L’auteur justifie toujours ces horreurs ainsi :’’ C’est ainsi qu’à la base des grandes œuvres et de tous les ordres religieux se trouvent l’oraison et la pénitence.’’
Lors des chemins de croix, elle était attachée et chaque sœur devait lui donner une gifle. Durant les froids d’hiver (en Lorraine), elle se levait la nuit pour se coucher dans la neige ou se plongeait dans des cuves d’eau glacée. A contrario, elle se brûlait la pointe des pieds sur les braises du foyer ! Cette maltraitance interroge enfin le biographe (il parle d’étranges douleurs qu’elles s’imposaient) et son entourage. Même la Supérieure lui demande de modérer ses tourments. En vain. Ces mortifications sont indéfendables, incompréhensibles. En quoi un Dieu d’amour prendrait -il du plaisir à un dos lacéré et des épingles plantées dans la chair ? Pour souffrir notre corps n’a pas besoin de suppléments, ce que sa nature lui inflige semble largement suffisant. Alix se défend :’’ L’âme qui a goûté Dieu, se sent un tel courage, que si en ce moment on mettait son corps en lambeaux, pour sa cause, elle en éprouverait la plus vive consolation…Je voudrais endurer toutes sortes de peines, et donner plusieurs fois ma vie afin que les âmes des pêcheurs retournassent en leur première origine.’’ ’L’amour divin s’alimente par la souffrance écrit le biographe.
Elle avale le sang corrompu d’une plaie plusieurs jours durant. ‘’ Ma répugnance était extrême, mais je pensais que Dieu aurait cela pour agréable.’’ ‘’ Cet acte héroïque lui procura beaucoup de consolation intérieure et de la force pour achever ce qui lui restait à accomplir. Heureuse d’avoir pu faire un sacrifice à son maître adorable, elle compta pour rien les désordres d’estomac qui en furent la suite jusqu’à la fin de sa vie.’’ écrit le biographe !
‘’ Un soir je fus transportée dans la maison des Jésuites. Les Pères ne prenaient pas garde à moi.et semblait mépriser ce que je faisais, sauf un et je compris que c’était saint Ignace.’’ Celui-ci l’encourage à poursuivre son œuvre pour les petites âmes. ‘’Alix tient à ce que l‘ordre naissant et ses dépendances naissent et vivent dans l’austérité et la frugalité. Elle charge la Providence de subvenir à leurs véritables besoins. En effet, elles furent toujours secourues à temps’’. En fait les sœurs meurent de faim et d’insomnie.
Alix donne l’exemple étant la première à nettoyer les lieus les plus abjects, récurer les pots, habillée avec ce qu’il y a de pire.
Il est curieux de lire que malgré tous les phénomènes merveilleux qui peuplent sa vie Alix doute. Imaginez que vous voyez Marie qui vous propose de tenir Jésus, que vous soyez l’auteur de phénomènes extraordinaires notés par l’entourage, douteriez-vous du ciel ? Alix oui. Plusieurs mois durant ‘’ J’eus une furieuse tentation de croire que le soleil était Dieu’’. ! Alix s’angoisse, s’agite et se trouve dans les ténèbres. Elle va être délivrée des démons. Pendant une prière elle se trouve ‘’ ravie hors de moi-même’’ et voit à ses côtés ‘’ un démon tout effrayé.’ Toutes ces défiances sont mises sur le compte des attaques du démon. Alix, ‘’ sent l’homme intérieur flotter en elle et la vertu chanceler. Une nuit, quatre démons la privent par leurs illusions de forces corporelles et de voix. Voyant la résistance d’Alix, les démons la tirent par les membres causants d’atroces douleurs ! La réaction à postériori d’Alix me laisse bouche bée !’’J’étais bien aise qu’ils traitassent ainsi mal mon corps pour me venger de lui.’’ Elle prend la souffrance pour une expiation pour ‘’ laver mon âme’’. ‘’Durant ce temps, mon esprit était tellement confus et humilié, que je n’osais lever les yeux de ma considération vers Dieu.’’ Ces moments terribles s’accompagnent ‘’ d’exhalaisons de fortes odeurs infernales et de soufre‘’ senties par tout l’entourage. Ces odeurs pestilentielles qui l’accompagnent lui procurent un extrême dégoût. Notons qu’après sa mort, de son tombeau et de sa chambre, ce sont des odeurs d’exquis parfums qui s’exhalent. Ces persécutions durent des années.
Fantômes noir et blanc
Marie et Jésus et les démons ne sont pas les seuls à visiter Alix. ‘’Je fus alors tirée en esprit hors de moi et je vis sainte Anne près de moi qui m’embrassa.’’ Autre visiteur fréquent : le fantôme noir. Il a toutes les apparences d’un homme. Elle le chasse ‘’ au nom de Jésus-Christ’’. Un jour de doute, le fantôme qu’elle voit est blanc ; celui-ci est chassé par un signe de croix. Quel peut-être le rôle de ce fantôme ? ‘’Dieu pour détacher les âmes permet quelquefois qu’elles ne trouvent aucune lumière, aucun appui dans ceux qu’elle a donné pour guides. Cet ennemi ne peut se manifester que quand la liberté lui en est accordée.’’ Ces fantômes ont des voix qu’elle entend. A une visiteuse elle dit ‘’ Bienheureux ceux qui ont le cœur pur car ils verront Dieu’’. Une voix furieuse se fait alors entendre aux deux femmes :’’ Bienheureux ceux qui sont en péché, ils verront le diable’’. Ces assauts diaboliques sont d’un extrême mystère. Tous les grands mystiques, Padre Pio, le curé d’Ars, Marthe Robin disent avoir dû les combattre physiquement. Lucifer agit par d’odieuses vexations et des souffrances physiques. Dieu écrit le biographe, permet à l’ange de Satan d’attaquer par d’odieuses vexations le vestibule de son âme et de la faire souffrir également dans son corps.
Pour les Saints le diable, les démons existent. Lucifer depuis sa chute à déclarer à l’homme une lutte à mort. Pourquoi Dieu laisse-t-il Satan agir ? Peut-il limiter ses influences mauvaises que nous subissons ? La réponse d’Alix, par ses biographes est celle-ci : ‘’ Dieu le peut, mais s’il laisse faire, c’est pour notre bien à tous.’’
Alix passait la plupart de ses nuits en oraison. On l’entend durant ses extases s’écrier :’’O mon Dieu, c’est trop pour moi qui ne suis qu’un néant…Je me contente ! Oui, je suis trop satisfaite…C’est assez !...
Les mémoires qui la concernent disent que la Supérieure lui témoignait peu d’égards. Alix répond ceci à une amie qui s’en soucie :’’ Ma sœur, Dieu gouverne nos supérieures’’, le biographe ajoute : ‘’ les Saints ressentent toute l’amertume ; mais cette amertume, ils l’aiment, ils la savourent avec délices.’’ La vie d’Alix est peuplée de paranormal, de miracles. Une année où la récolte a été bonne, le grenier est plein de blé. Mais le charançon détruit les grains. Alix ordonne ‘’ d’aplanir le blé en couches et d’écrire Jésus, Marie et Ignace. ‘’ Les bêtes disparaissent. Alix est aussi doué de voyance. En songe, elle voit la ville de Chalons où elle doit se rendre. Elle annonce la date de sa mort précisément et voit la levée du siège de Verdun (pas celui de 1916). Miracles encore ce tonneau que l’on a oublié de reboucher mais qui ne perdra pas une goutte. Elle s’assoit aussi à côté des novices ou des sœurs et comme le curé d’Ars, leur expose toute leur affaire avant que celles-ci n’aient ouvert la bouche ! Alix est discrète sur l’aspect extraordinaire de sa vie et nombre de faits, selon son vœu, ont été tus. Cependant le livre raconte aussi les guérisons dont elle serait la cause.
Le livre raconte aussi un curieux miracle dû à la prière d’Élisabeth, son amie prodigieuse, dont le mari meurt sans avoir reçu de sacrements religieux. Il est important pour Élisabeth, l’âme sœur, qu’il en reçoive et à force de prières, le défunt revint à la vie, pour mourir dans les règles de l’église huit jours plus tard. Puis la veuve (par l’intermédiaire d’un adepte de Satan est-il précisé) est possédée du démon et doit subir un exorcisme. Après un songe, Alix constate que son ordre accueille des filles bienfaites et vertueuses. Alors qu’il faudrait plutôt accueillir les autres, celles dont le nom un est objet de mépris et d’horreur. Elle ne fut pas comprise, mais cette amie, Élisabeth, fondera un ordre pour ces filles.
Au cours d’un voyage, Alix est livrée ’’ à la puissance et à la rage des démons. Dieu leur avait permis de faire tout ce qu’ils pourraient pour la tourmenter et de l’éprouver par la tentation’’. Elle raconte qu’à nouveau :’’ les démons par leur charme m’ôtèrent la parole et le mouvement. Mais le trouble qu’ils causèrent à mon imagination m’était sans comparaison plus fâcheux.’’ Elle était environnée parfois d’une lumière brillante comme le soleil. Souvent, au sortir de l’oraison, son visage embrasé répandait un éclat qu’elle ne pouvait cacher, et, toute confuse elle baissait les yeux.
Avant sa mort, Alix a cette réflexion alors qu’on la compare à C. de Sienne :’’ Ah ! La différence est grande ! Cette sainte était exercée par amour et pour glorifier Dieu et moi je le suis par justice et en punition de mes fautes.’’ Qu’a-t-elle donc fait ?
Que conclure de cette vie étonnante ?
Alix était-elle une folle masochiste ? Inventait-elle ses visions ? Ses biographes rapporteurs sont-ils des menteurs ?
Je réponds non à toutes ces questions.
Il faut admettre, avec humilité, que cette Alix nous interroge et que l’on ne comprend pas le message d’une telle vie.
Versailles, fenêtre du purgatoire
Le Trianon et le Parc du château de Versailles, théâtre de nombreux phénomènes
paranormaux.
On peut lire dans la rubrique « Histoire et paranormal » de ce blog, un texte de Jacques
Mandorla titré : Ces portes étranges qui s’ouvrent sur le passé. Cet article retrace, entre
autres, l’expérience fantastique de deux Anglaises à fort tempérament : Eleanor Jourdain et
Annie Moberly. Elles disent avoir vécu une étrange aventure en août 1901 dans le parc du
château de Versailles. L’ambition de ce texte n’est pas de revenir sur le déroulement de la
journée de nos deux médiums. Il est d’évoquer le site de Versailles qui collectionne les
apparitions de personnages costumés puis de formuler, en fin de texte, une ultime hypothèse
(Jacques Mandorla en émet 8), sur ce qu'ont perçu les Anglaises et les autres témoins
d’apparitions au château.
Eleanor Jourdain et Annie Moberly disent avoir vécu une étrange aventure en août
1901 dans le parc du château de Versailles.
Disons-le d’emblée, au château le sujet des fantômes n’est pas tabou. En plein cœur du hameau de la Reine, la maison du jardinier se visite. À l’intérieur, des panneaux d’informations racontent l’historique du hameau. L’un d’eux évoque l’aventure des Anglaises dans un paragraphe titré "Les fantômes du Trianon".
Le hameau de la Reine.
C’est avec la parution en 1910 de leur livre "An adventure" que les hantises du Trianon et du château de Versailles ont connu une publicité internationale. Ces deux Anglaises, dont on s’est beaucoup moqué, ont passé une partie de leur vie à chercher des preuves démontrant leur bonne foi. Traumatisées, elles voulaient aussi comprendre quelle Malice les avait poussées dans cette étrange "aventure". Cette Malice, elles l’apprennent lors de leur enquête, était déjà intervenue puisque des rumeurs couraient depuis longtemps sur la présence du fantôme de Marie-Antoinette à Versailles.
À la lecture de "l’aventure" vécue par les Miss, un constat s’impose d’emblée. Elles étaient bien l’une et l’autre dans le même espace, Versailles, et dans le même temps, le dimanche 10 août 1901. Second constat, bien que côte à côte, elles n’ont pas toujours vu les mêmes choses ! Elles ont d’ailleurs écrit chacune, pour la même expérience, un récit qui diffère sur de nombreux points.
Énergies telluriques
Donnons un coup d’éventail pour une présentation brève du site. Un marais, une fosse, voilà
l’endroit où le roi Louis XIV veut faire construire son palais. Aujourd’hui, le lieu est assaini,
fleuri et finalement rien ne se laisse voir de ce que Versailles était avant le château. Son
terrain crayeux, argileux et marneux retient l’eau. Des radiesthésistes estiment que Versailles
serait un site fortement chargé en énergie. Guy Tarade avait repris la dénomination des
Anciens qui appelaient ces forces "Les veines du dragon".
Le château serait alors le théâtre de phénomènes surnaturels car des courants telluriques
parcourant le sol seraient activés par la forte émotivité des visiteurs. Dans ‘’Ces maisons qui
tuent’’, Roger de Lafforest alertait sur l’influence que pouvaient avoir ces résonances. Les
panneaux d’information du hameau de la Reine à Trianon mentionnent précisément une
source, tarie aujourd’hui, d’eau ferrugineuse au pouvoir guérissant ! De cette eau de qualité
on faisait commerce. Des chercheurs se demandent d’ailleurs si ce n’est pas la connaissance
de l'existence de telles particularités qui ont incité Louis XIV à choisir Versailles comme
capitale royale. Pourquoi, en effet, à l’étonnement de tous, le roi de France choisit-il ce lieu
« puant et malsain » pour y construire ces châteaux ? Les historiens nous disent qu’il y a à
cela des raisons politiques : traumatisé par la révolte des nobles lors de la Fronde, le roi veut
cadenasser la cour autour de lui. Autre raison, le désir de s’éloigner de la rebelle Paris qui
les avait, lui et sa famille, obligés à l’exil. Tout cela est recevable mais honnêtement on n’en
sait rien, d’autant que le roi possède tant d’autres châteaux, et ne répond pas à la question
pourquoi ici ?
Avant d’être un site royal, Trianon était un village que Louis XIV fait raser pour construire
ses palais. Le Grand Trianon actuel a été élevé sur un cimetière que l’on a déplacé. À
l’endroit de l’actuelle porte Saint Antoine s’élevait une "chapelle Saint Antoine du
buisson". Alain Baraton, l’auteur du livre "Vices et Versailles", assure qu’à son
emplacement on trouve des molaires en grattant le sol.
En 1557, le village de Versailles compte 3 auberges. L’une s’appelait l’image Notre Dame,
l’autre l’image saint Antoine et la troisième l’écu de France. Deux images et un écu de
France qui prophétisent le destin royal du village.
Le château n’a pas été toujours occupé par les souverains. Il est resté vide après 1789, a été
brièvement habité par l’Empereur Napoléon, a été pillé. Après la bataille de Vélizy en 1870.
Il sert d’hôpital : deux ailes du château et la galerie des glaces sont occupées par les blessés.
Ce qui est ignoré c’est que les rois n’aiment pas Versailles. Les courtisans non plus. Dès
qu’ils le peuvent, les rois le fuient et séjournent dans un palais plus accueillant. Quand Louis
XVI en est chassé en 1789 pour loger aux Tuileries, il n’y reviendra jamais, même
lorsqu’une délégation de Versaillais viendra le supplier d’y retourner.
Si la nature avec ses saisons et sa végétation s’active à Versailles, il n’empêche que le château apparait aujourd’hui asphyxié par les vagues de touristes qui se succèdent et s’affairent. Ses salons bondés et leurs images mythologiques ne respirent plus. Le château est en apnée. D’ailleurs la municipalité tente de détourner les visiteurs vers d’autres thématiques. Le quotidien Le Parisien du 30 septembre 2017 informait qu’un circuit "Les faits divers" à Versailles était proposé aux touristes. Dans cette déferlante, il n’est plus permis aux "fantômes" de se manifester. Ils doivent attendre, s’ils existent, la fermeture des portes pour apparaitre. Il est indispensable, pour sentir le cœur de ce vaste ensemble, d’emprunter les chemins de traverses. Le touriste marche beaucoup à Versailles reliant les châteaux (les Trianon, le hameau et le château des rois) en suivant les allées dont Napoléon voulait retirer toutes les statues et les remplacer par des panoramas en dur de ses batailles !
De nombreux témoignages
Il n’existe qu’une chance infime pour les milliers de touristes de vivre une expérience
paranormale comme les Anglaises. Mais la fréquentation de ce site a un avantage : un lieu
autant photographié ne pouvait pas échapper aux photos d’Ovnis. C’est en visionnant, après
coup, leurs photos que les Ovnis sont généralement détectés avec surprise par les visiteurs.
Déjà, en 1914, un gradé informait un général dans un rapport que la zone était survolée par
un objet lumineux. À cette époque, on ne plaisantait pas car on était en guerre et toute
menace est à prendre en compte. Cet Ovni était « haut, brillant d’une couleur argent et
paraissant sphérique ».
Si, vraiment comme je le pense, Versailles est hanté, alors j’aimerais connaître l’avis de ces
âmes captives sur les œuvres contemporaines de Jeff Koons, Xavier Veilhan et Takashi
Murakami exposées dans le château. Peut-être serait-on surpris. Quant à l’opinion de
Marie-Antoinette sur l’affreuse production d’Anish Kapoor, je crois la deviner.
Alain Baraton est jardinier en chef du Domaine national de Trianon et du Grand parc du château de Versailles. Le regard qu’il porte sur le château est celui d’un professionnel aux perceptions sensibles. Il connaît bien le château. Il raconte qu’enfant, il ne retient que le mot souffrance de sa première visite au château. Il ressent l’aspect macabre des tableaux de batailles et ne voit, dans les 357 miroirs de la galerie des glaces, que le reflet du fantôme de leur histoire. Il se désespère avec humour de n’avoir jamais assisté à des phénomènes inexplicables et se demande « s’il ne fait pas peur aux fantômes. À Versailles, tout le monde en voit ou en a vu, chaque membre du personnel a sa petite histoire à raconter, et moi rien… Tout y est surnaturel, si bien que ce qui serait paranormal, c’est que le lieu ait l’air normal ». Il écrit encore que Marie-Antoinette s’était, au petit Trianon, fait aménager une chambre noire en papiers bleus et décor floral, pour y invoquer les esprits.
Dans ses souvenirs, Madame Campan raconte qu’au moment où la future Reine entra dans la cour du château un « violent coup de tonnerre ébranla le château et que quatre bougies s’éteignirent successivement et la Reine vit évidemment là un mauvais présage ».
Les visiteurs ne viennent que pour elle, la reine Marie-Antoinette. Aujourd’hui, sa présence
règne toujours sur les lieux. À la lettre ‘’F’’ comme Fantômes de son dictionnaire
"Versailles amoureux", Franck Ferrand raconte l’histoire des Anglaises et y porte du crédit.
Il parle aussi de la curieuse voyance du médium Yaguel Didier vécue dans le théâtre de la
reine. Ils s’y étaient enfermés tous les deux dans l’espoir qu’il se passe quelque chose. Ils
n’ont pas été déçus. Après une forte émotion, la voyante parle : « Elle est là, je sens sa
présence ». Puis elle devine la forme d’un musicien qui pourrait être Grétry. La voyante
parle ensuite comme si elle était Marie-Antoinette elle-même : « Que n’ai-je écouté les voix
de la raison ? Je n’étais que dans les plaisirs… Je devinais des changements, mais je ne
voulais rien voir, rien entendre… ». Le journaliste Frank Ferrand utilisera encore le mot
fantôme à la lettre M de Musique en écrivant : « À propos de Mozart, je voudrais rappeler
que son fantôme hante un peu les murs de Versailles » (où le musicien a séjourné pendant le
Noël 1763. Décidément, on ne sort pas de ouatée au château).
C’est avec ce portrait de Marie-Antoinette, peint en 1788 par Adolf Ulrik Wertmüller
(1751-1811), qu’Annie Moberly a reconnu la dessinatrice comme étant la reine.
Mais il arrive, en effet que des visiteurs soient projetés dans une aventure vers nulle part. Quelle ou qui est cette malice, si elle existe, qui agit sans notre aval ni notre désir ? Là est tout le mystère. Y a-t-il un quelconque dessein pour l’Humanité à travers cette expérience ? Mystère toujours. Et quel est l’intérêt pour cette intelligence de proposer des scènes rappelant le XVIIIème siècle ?
Un décor de tapisseries
Dans ce paragraphe, l’expression « décor de tapisserie », employée par les Anglaises pour
évoquer le panorama de leur aventure, va nous servir de fil rouge pour relever les similitudes
et de formuler une hypothèse. Cette hypothèse n’est pas de dire que c’est la vierge Marie qui
apparaît à Versailles. Mais de constater que le décor évoqué permet de créer un lien, par
leurs points communs, entre les deux apparitions dites "mariales" parmi les 19 reconnues
par l’Église et les fantômes du Trianon.
L’une de ces apparitions a eu lieu en 1879 en République d’Irlande, dans le petit village de Knock. Yves Chiron la cite dans son "Enquête sur les apparitions de la Vierge" en la décrivant comme la « contemplation d’un tableau surnaturel mobile ». De quoi s’agit-il ? Deux villageoises rentrent chez elles sous la pluie en fin de journée. Stupéfaites, elles aperçoivent des « images lumineuses» figées sur la façade de l’église. Les deux femmes y reconnaissent la Vierge et d’autres figures bibliques, lévitant entre 30 et 60 cm au-dessus du sol, autour d’un autel où trône un agneau de huit semaines surmonté d’une croix. Elles alertent les villageois qui voient aussi l’apparition. Quelques-uns ne perçoivent rien. De taille moyenne, la dame est vêtue de blanc et porte une couronne d’or et une rose sur le front. Elle semble prier.
Représentation de l'apparition ayant eu lieu à Knock (Irlande) en 1879.
« Saint Jean était habillé comme un évêque en train de prêcher. Il portait une petite mitre
sur la tête », précise Patrick Hill, 14 ans, qui a vu également des anges, que d’autres
ignorent. Aucun message n’accompagne l’apparition silencieuse mais, par la suite, des
guérisons corporelles frappent l’opinion. La première est pour une enfant sourde... ce qui est
cocasse pour une apparition muette. Les témoignages concordent sur la quasi immobilité de
l’image. Ici, avec une dame céleste, nous avons une scène immobile un décor de tapisserie
avec des éléments vus par certains, pas par tous. Yves Chiron écrit que « des commentateurs
ont fait remarquer que le 21 août, le curé de la paroisse venait d’achever une neuvaine de
100 messes en faveur des âmes du purgatoire ». Le révérend Père Hubert disant que
« l’apparition est une représentation de la vision vers laquelle soupirent les âmes du
purgatoire, que nombre d’entre elles avaient atteint grâce aux cent messes offertes
consécutivement. »
Une autre apparition, peu connue, d’une dame couronnée d’or se manifeste le 17 janvier 1871 en France à Pontmain, petit village de la Mayenne : 50 personnes sont présentes mais seules 7 (des enfants) voient quelque chose. Pourquoi l’évoquer plus qu’une autre ? Parce qu’on trouve dans l’église Notre Dame de Versailles une statue de cette Vierge de Pontmain. La représentation de cette Dame est rarissime et il faut que ce soit justement à Versailles qu’elle le soit. Rappelons-nous aussi le nom l’image Notre Dame d’une des 3 auberges versaillaises. L’apparition se déroule en soirée et dure trois heures, sans qu’aucun mot ne soit prononcé, comme à Knock. Cette Dame, que tous ne voient pas, sourit, rit, s’assombrit selon les prières ou les chants qu’on lui propose. C’est là son seul dialogue. Le rare mouvement rapporté est celui des bras.
Illustration de l'apparition de Pontmain (Mayenne) en 1871.
C’est l’immobilité de ces Images sacrées de Knock et Pontmain (hologrammes ?) qui nous ramènent à l’aspect versaillais. Car les fantômes du Trianon bougent mais dans un, répétons-le, décor de tapisserie. Maintenant, imaginons que les Dames de Knock et Pontmain apparaissent à Versailles. Quelle serait l’interprétation des témoins ? Après tout, les Célestes portent une couronne. Les yeux des témoins verraient-ils l’icône de Versailles Marie-Antoinette ? La différence pourrait être que les Dames de Pontmain et Knock portent le voile (une spécificité des apparitions mariales reconnues), ce qui n’a jamais été rapporté à Versailles. Une autre différence majeure est que le malaise, ressenti à Versailles par les témoins, n’existe pas pour ceux de Knock et Pontmain. La question mérite quand même d’être posée.
Les témoignages de Camille Flammarion
Si hantise il y a eu au hameau de la Reine et au château de Versailles en général, il appartient à Camille Flammarion, célèbre astronome et auteur de « Les maisons hantées » et spécialiste de ce genre de phénomènes, de la définir. Dans le chapitre « L’ambiance des demeures », il se demande : « Reste-t-il quelque chose de matériel dans une demeure après la mort des êtres qui l’ont habitée ? Certaines observations sembleraient l’indiquer ». Ce grand savant illustre sa réflexion par deux hantises qui montrent la porosité de notre monde avec un ailleurs.
Camille Flammarion (1842-1925) dans son observatoire de Juvisy.
Le premier cas de hantise lui a été rapporté par Mlle Renaudot, jeune savante et mathématicienne qui a dormi dans la chambre d’une amie récemment décédée. Durant deux nuits consécutives, ce sont des vacarmes, des bruits de pas, des mouvements, des craquements, des coups frappés sur le portrait de la personne décédée. La scientifique dit que ces « manifestations étaient extrêmement désagréables, surtout parce que l’on sait que l’on a affaire à des causes inconnues ». Une autre jeune femme, qui dormait à côté, n’a rien entendu la première nuit mais avoue « qu’elle a eu très peur au point d’en claquer des dents » par la suite. Les « témoins sont deux personnes incapables d’avoir été influencées, par aucune illusion et aussi sceptiques l’une que l’autre » pointe Flammarion. Mlle Renaudot est à la fois effrayée et, comme nos deux Anglaises, curieuse de comprendre. Elle regrette « que malgré son désir d’en savoir plus, elle n’ait rien observé pour pouvoir contrôler le phénomène et obtenir si possible l’explication de cette étrange manifestation ».
J’ouvre là une parenthèse. Le plus souvent, les témoins sont bouleversés par leur expérience et se livrent à une quête pour savoir ce qui leur est arrivé. Jules Verne dans les "Indes noires’’ écrit cette phrase qui leur va bien : "- Aurais-tu quelque regret d'avoir abandonné le sombre abîme dans lequel tu as vécu pendant les premières années de ta vie, et dont nous t'avons retirée presque morte ? - Non, Harry, répondit Nell. Je pensais seulement que les ténèbres sont belles aussi. Si tu savais tout ce qu'y voient des yeux habitués à leur profondeur ! Il y a des ombres qui passent et qu'on aimerait à suivre dans leur vol ! Parfois ce sont des cercles qui s'entrecroisent devant le regard et dont on ne voudrait plus sortir ! Il existe, au fond de la houillère, des trous noirs, pleins de vagues lumières. Et puis, on entend des bruits qui vous parlent ! Vois-tu, Harry, il faut avoir vécu là pour comprendre ce que je ressens, ce que je ne puis t'exprimer !"
Gravure sur bois parue en 1888 dans le livre de Camille Flammarion, intitulé « L'atmosphère : météorologie populaire ».
Le second cas de hantise est attesté par Camille Flammarion lui-même. Un couple dort dans une chambre de location quand, à minuit, l’épouse ouvre les yeux « se sentant envahie par l’impression des plus pénibles que dans le plafond de la chambre devait se cacher quelque chose d’affreux ». Le mari ne ressent rien. Après des nuits terribles pour elle, le couple change de chambre. Mais l’angoisse de l’épouse l’oblige à du repos ailleurs. C’est alors que l’on apprend que le fameux plafond s’est effondré, libérant le cadavre d’un enfant momifié au cou tordu !
Le mal être, l’angoisse, la curiosité exacerbée qui pousse les témoins à en savoir plus (les Anglaises y passeront leur existence), la différence de perception des témoins, la fatigue voilà des points communs entre les hantises et l’aventure de Versailles.
Une rumeur veut que Louis XIV ait aussi vécu une hantise en 1695. Un fantôme sous la forme de la lueur pâle et froide d’un visage se penche près de lui alors qu'il vient de se coucher. C’est le fantôme de Marie-Angélique de la Vallières. La duchesse lui demande de quitter Mme de Maintenon et lui rappelle les serments faits envers elle. Les fantômes seraient-ils jaloux, comme nous autres simples mortels ? Ce "fantôme" lui aurait dit, sujet sensible pour le roi, que le renvoi de Mme de Maintenon allégerait son purgatoire où le roi irait après la mort et que, bientôt, il viendrait la rejoindre. Ce en quoi notre désincarné se trompe puisque le roi vivra encore vingt ans. Elle termine en accusant Mme de Montespan de l'avoir empoisonnée et conjure Louis XIV de se tourner vers Dieu.
Proposition d’autres pistes
Que voient donc les témoins ? Nos vies laisseraient des traces enregistrées dans un sillon ineffaçable que, dans certaines conditions, des médiums pourraient décoder, comme un diamant sur un disque microsillon.
Hypothèse plus alambiquée mais peu convaincante, Mlles Jourdain et Moberly auraient capté des fragments de souvenirs de Marie-Antoinette ou bien un rêve du jardinier ou d’un homme ayant lu des documents historiques archivés. Pour les principales intéressées, la bonne hypothèse est qu’elles auraient perçu des fragments de souvenirs de Marie-Antoinette.
Eleanor Jourdain et Annie Moberly, les deux Anglaises qui ont vécu une étrange "aventure" au château de Versailles en 1901.
Léo Talamonti dans son livre « Univers interdit » évoque les êtres humains capables de capter les images et les sons des temps révolus. Dans un chapitre intitulé « Une femme qui explorait le passé », il prend note des facultés psychométriques de la mexicaine Maria Reyes. Sous un protocole qui exclut a priori la triche, Maria Reyes est capable de « voyager dans le passé avec la précision d’un documentaire cinématographique et l’intensité dramatique des événements vécus ». En transe, les yeux bandés, après qu’on lui a posé un objet dans les mains, elle est capable de tracer les circonstances, souvent dramatiques, liées à cet objet. Avec un bouton de manchette de l’empereur Maximilien, pour un temps dirigeant mexicain, elle voit les manifestations grandioses pour fêter son arrivée. Un morceau de lave, et la voilà assistant à une éruption volcanique. Quand, à son réveil, le docteur s’étonne qu’elle puisse « s’agiter autant pour une simple vision », elle répond que « pour moi, ce n’est pas une vision, mais une réalité que je vis ».
Annie Moberly et Eleanor Jourdain ont-elles ce don ? Ont-elles été, comme déjà évoqué, une
tête de lecture de morceaux de passé bloqués dans le parc ? Une conscience créerait et
matérialiserait dans nos trois dimensions des images, semblables à une tapisserie. L’origine
de ces images serait nos pensées, nos souvenirs. Pour les Anglaises, cette mystérieuse entité
aurait fouillé leur cerveau et y aurait trouvé les images de scènes vues le matin sur les
tableaux et dont leur mémoire est repue. Cette entité malicieuse, émettrice de leurres, aurait
brouillé cette mémoire en y ajoutant ses propres images et aurait animé tout cela en tableaux
vivants mais mornes. Cela expliquerait pourquoi les Anglaises assistent à des scènes
différentes. À la lecture de leur ressenti, on a l’impression qu’elles vivent un rêve éveillé. Le
dernier chapitre de leur livre, est intitulé « Une rêverie ». Elles ont matérialisé ce qui s’est
imprimé dans leur cerveau dans la visite du château. Le caractère électrique du jour, relevé
par les services météos de l’époque, est le détonateur. La nature et les qualités de perception
des Miss a fait le reste.
Le passé qui fait irruption dans le présent, sans être fréquent, n’est pas rare. La scène rapportée se passe à Cinq-Mars-la-Pile en Touraine, et s’ajoute au texte du blog Ces portes étranges qui s’ouvrent sur le passé. Dans la revue Le Monde du Mystère et de l'Étrange, la famille M. témoigne d’un saut dans le temps qu’elle aurait fait en vacances. Durant une promenade tard le soir, elle se retrouve tout à coup au milieu d'un étrange cortège qui traverse silencieusement la bourgade. Effrayée, la famille voit « des gens de toutes sortes, en costumes d'autrefois, à pied, à cheval, dans des carrosses. On eût dit une assemblée de figurants sur le lieu de tournage d'un film historique : deux chariots traînés par des chevaux noirs, transportant deux jeunes gens aux mains liées. Des soldats en armes entourent l'attelage. Des hommes frappent sur des tambours voilés de velours noir ». La famille, inquiète, veut rejoindre son hôtel mais « en forçant le passage, je m'aperçois que nous passons à travers la foule sans la toucher, comme si ce n'étaient-là que des ombres ». On ricane quand ils racontent leur histoire et puis un client qui se présente comme ex-Conservateur des Monuments historiques, leur dit qu’ils avaient peut-être revu la dernière promenade du marquis de Cinq-Mars, seigneur de ce village, et de son ami de Thou, juste avant leur décapitation, le 12 septembre 1642, à Lyon.
La clé de l’énigme
Le témoignage capital en 1964 de Clémence Ledoux livre, à mon avis, la clé de l’énigme, au moins versaillaise. Au cours d’une visite partagée avec un ami à Versailles, Clémence semble préoccupée, observant partout, à droite, à gauche, comme si elle voyait des choses visibles d’elle seule. Enfin, elle raconte : « J’ai vu, partout dans les jardins, des gens en magnifiques costumes de jadis. Ils étaient tristes. Ils semblaient errer». Ce témoignage ouvre une porte fantastique. Le château serait infesté d’âmes (faute de mieux, appelons-les ainsi) prisonnières de leur mélancolie. Ce ressenti est écrit dans le livre « L'île des morts », une bande dessinée qui porte ce dialogue : « Il m’a été donné de voir le rivage d’un océan crépusculaire et d’entendre les hurlements des morts …d’éprouver les souffrances des âmes écartelées, déchirées puis dispersées dans les vents glacés du néant. J’ai eu le cruel privilège de contempler un horizon que nulle lumière divine ne venait illuminer… ». Ce que les témoins voient à Versailles, ce sont les âmes errantes du purgatoire. Le ressenti maussade, l’indifférence des personnages rencontrés, le côté figé, ce monde à un millimètre de nous pourrait n’être que celui d’âmes en peine qui auraient besoin de lumière et d’amour comme l’écrit Stéphane Allix dans ‘’Le test’’. Peut-on imaginer, nous sommes là dans le fantastique, un exorcisme géant pour soulager leur désespoir ?
« L’île des morts », tableau d’Arnold Böcklin (1883).
Les portes à la lisière des mondes, entre le vivant et le purgatoire, ne s’ouvriraient pas car le passage n’est pas permis sans mourir. Mais la fenêtre vers l’invisible, en l’occurrence le
purgatoire, est bien présente. Les conditions d’accès par cette conscience joueuse pour
montrer ce monde d’infernale solitude sont inconnues. Cette conscience joueuse possède
t-elle une éthique ? L’effet cumulatif des observations de fantômes a-t-il un impact sur notre société ou sur le château ? Renversons les rôles. Et si ces apparitions ne nous visaient pas nous les humains ? Si l’objectif de ces ressentis étaient dirigés ailleurs, pour ces fameuses âmes du purgatoire ? Nous serions témoins de manifestations dont le sens nous échapperait totalement. Nous les penserions pour nous, mais nous serions sur le chemin d’une tâche qui ne nous est pas destinée. Le saura-t-on jamais…
Les deux tableaux, peints en 1855, par Louis Boulanger et exposés dans la chapelle de l'église Saint-Roch : à gauche, « Les âmes dans le purgatoire » et à droite, « Les âmes délivrées ».
Source : Jacques Levron, « Versailles, ville royale » (Éditions La Nef de Paris) - 1964.
L’au-delà n’est pas un lieu de tout repos
Aujourd’hui, même les athées partagent l’idée que quelque chose de l’homme survit après la mort. Plus besoin, comme au siècle dernier, de croire au Dieu des Chrétiens pour aller au paradis. Le coup de tonnerre du livre du docteur Raymond Moody en 1975, « La vie après la vie », y est pour beaucoup.
L'effroi causé par les NDE est exprimé ici
par le cri poussé par le sujet d’Edvard Munch.
Les différentes étapes des états du mourant (les NDE, Near Death Experience) étaient décrites et banalisées. Que l’on soit croyants ou non, riches ou pauvres, petits ou grands, le ciel s’ouvrait à nous selon un schéma identique. La mort devenait presque romantique.
Le plus communément, le corps se libère de l’âme étonnée qui flotte au-dessus de la dépouille inanimée. Puis c’est le passage dans un tunnel et la découverte d’un lieu riant et joyeux où l’on revoit nos chers décédés. Enfin, avant le retour sur terre, un entretien se déroule avec un être de lumière. Généralement les aventuriers de l’au-delà parlent d’une expérience difficile à transmettre par des mots. Ils se sont sentis entourés d’une fantastique aura d’amour qui a transformé leurs vies. Ils n’ont plus peur de la mort.
Des explications rationnelles, sans nier le phénomène, voulaient démontrer que ce qui se passait était dû à un manque d’oxygène du cerveau qui s’illusionnait. Le cerveau pouvait aussi rendre le moment moins angoissant, en déconnectant ses neurones et en offrant au mourant une sorte de feu d’artifice chimique.
Le paradis n'est certainement pas tel que le voit Marc Chagall :
un lieu feutré, calme et bucolique.
L’essentiel des témoignages donne une image positive et même paradisiaque de ce phénomène déroutant. Pourtant cet excès d’enthousiasme ne doit pas faire oublier que les gens qui vivent le passage de la vie vers l’état de mort ne sont pas décédés, mais sont dans un état proche de la mort. Et puis, des témoignages effrayants étaient rendus publics. Certaines NDE, peut-être 5% des cas transmis, étaient ressenties et définies comme infernales. Ces NDE, les témoins les gardaient en général pour eux, mais elles existaient bel et bien.
Une intense souffrance
Les NDE négatives présentent le plus souvent le même schéma (sortie du corps, tunnel, rencontres…) que les NDE positives, mais elles sont vécues différemment. La vie qui se retire résiste et ne veut pas quitter la terre.
Cette résistance procure une intense souffrance. En voici un exemple : « Je suis descendu ! Là en bas, tout était noir, il y avait des gens qui hurlaient, il y avait un feu, ils voulaient boire... D’abord, nous sommes descendus, il faisait nuit noire... Ce n’était pas un tunnel, c’était plus qu’un tunnel - une espèce de tunnel énorme. Je descendais en flottant... J’ai vu beaucoup de gens là-bas, ils criaient et hurlaient... Je dirais qu’il y en avait peut-être un million. Ils étaient misérables et remplis de haine. Ils demandaient à boire. Ils n’avaient pas d’eau du tout... Il était là, muni de petites cornes... Je l’ai tout de suite reconnu... Le diable lui-même. J’étais entraîné par un flot sonore une rumeur constante faite de bruits humains… Je sentais que je m’enfonçais dans le courant, que j’en faisais peu à peu partie et que, lentement, j’étais submergé. Une peur intense m’envahit, car je savais confusément que, si je succombais à cette masse qui ne cessait de s’amplifier, je serais perdu ».
Un autre témoin raconte : « Je regardais au fond d’un grand puits rempli d’un tourbillon de brume grise, et il y avait toutes ces mains et ces bras qui essayaient de s’emparer de moi et de m’attirer vers le bas. On entendait un bruit terrible de lamentations, plein de désespoir… La colère régnait, et je ressentais une peur affreuse. Tout était gris. On entendait des bruits effrayants, semblables à des rugissements de bêtes féroces enragées, grinçant des dents ».
La vision fantastique de l'enfer, selon Jérôme Bosch.
Âmes en peine et OVNIS
En résumé, les rescapés de la mort victimes de ces expériences terribles, rencontrent des âmes en peine qu’ils nous décrivent comme des êtres « piégés… hébétés… tristes… déprimés… traînant la savate… des forçats à la chaîne… des êtres absolument écrasés… sans espoir… ne sachant ni se diriger, ni qui ils étaient, ni rien… ».
Des témoins de NDE cauchemardesques rapportent qu’ils ont été accueillis par des moqueries et des sarcasmes. Leur ressenti ressemble à un état dépressif poussé.
On dit au décédé que rien n’a de sens, sa vie ne vaut rien, on nie sa valeur, ses réalisations.
Evelyn Elsaesser-Valarino écrit à ce propos : « Tout est absurde et cruellement insignifiant… ».
Ces expériences sont remplies d’aliénation métaphysique, de solitude et de désespérance, comme en témoigne une femme : « Ta vie n’a jamais existé. Ta famille n’a jamais existé. On t’a simplement permis de l’imaginer... mais rien de tout cela n’a jamais existé. C’est une plaisanterie... ce n’était qu’une plaisanterie... ».
Le message est émis par des cercles noirs et blancs changeant de couleurs. Cela rappelle des rencontres de témoins d’apparitions d’OVNIS.
D’ailleurs, allons plus loin. Les deux phénomènes pourraient bien être liés. Une grande théorie unifiant les phénomènes paranormaux qui ne cessent de se croiser, de se chevaucher, reste à écrire. Ainsi « V. », cette femme témoin d’observations classées OVNI, qui décrit des entités : « Leur corps était bleu-gris d’une texture étrange qu’on qualifierait aujourd’hui de pixélisée. » À l’époque des faits, « V. » disait « une texture étrange à petits points ». Cela fait penser à un écran télé ne recevant aucun signal.
Elle dit : « Je suis enfant, sur ma droite, à 6 mètres environ, il y a un grand trou d’environ 3 mètres qui flotte au-dessus du sol. Elle voit alors un trou qu’elle compare à une corne d’abondance. Il sort de ce trou beaucoup de rires et de joie et presque un soupçon d’impertinence, de coquineries… Beaucoup de rires et de couleur jaune, lumineuse, mais qui n’éblouit pas. Cette lumière est finalement composée de plusieurs êtres de petite taille, très lumineux… »
À la question « Quel est le sens de la vie », elle poursuit : « On se trompe sur le sens de la vie. Ce n’est pas ce que nous croyons. Le sens de la vie n’a rien à voir avec le sens temporel que nous connaissons : nous croyons aller vers le futur, alors que telle n’est pas la vérité de la vie. On se plante, on se plante… C’est en arrière qu’il faut regarder, pas en avant… Le temps que nous connaissons n’a rien à voir avec le sens de la vie. » Je rappelle que ce témoignage est classé OVNI.
Que se passe-t-il après, quand l’être est mort, si au-delà il y a ?
Personne n’est jamais revenu pour le dire. Aucune réponse définitive ne peut être donnée. Y a-t-il un moyen de pousser la porte et de voir enfin cet autre monde gorgé d’espoirs ? Peut-être.
L’aventure étonnante, arrivée à la famille Mackay dans l’Indiana (USA), racontée en 1979 par l’écrivain René-Victor Pilhes dans « L’incroyable vérité » est inexplicable. Ils voyaient le visage d’un proche décédé sur l’écran de leur télé. Ceci durant 5 jours. Le poste a été démonté pièce par pièce, puis remonté : le phénomène a continué. La police a mené une enquête qui n’a rien résolu. Inexplicable !
Les désincarnés n’utilisent pas que les télés pour évoquer leur monde. Chacun est juge de donner du crédit à ces fragments de réponses donnés par le oui-ja, les tables, l’écriture automatique ou les médiums. Pour le docteur Melvin Morse, l’auteur de « La divine connexion », nous pouvons, grâce à notre lobe temporal droit, communiquer avec les esprits, c’est-à-dire avec l’âme des morts, et même avec Dieu. Mais nous sommes avertis qu’il y a grand danger à vouloir absolument converser avec les esprits. Pour nous et peut-être pour eux.
Le prêtre catholique allemand Johannès Greber, qui sera aussi évoqué plus loin, écrit ce qu’il a entendu d’un esprit, via un médium : « Car avant toute chose, vous devez examiner les esprits qui vous parlent pour savoir s'ils viennent de Dieu,, pour ne pas devenir les victimes des esprits du mal qui vous ruinent le corps et vous mentent spirituellement, précipitant votre vie dans un gouffre. Vous, les humains, semblez croire que seul votre monde matériel est régi par des lois. Erreur. Car Dieu est un Dieu de lois et de systèmes qui s'appliquent aussi bien à la création terrestre que spirituelle. Lui-même respecte Ses propres lois et n'en annule aucune. Par conséquent, nous les esprits devons également respecter les lois naturelles imposées par Dieu, à chaque fois que nous voulons communiquer avec votre monde matériel. Et cela concerne aussi bien les bons esprits que les mauvais. Et il en va de même pour tous les domaines. Pas de miracle non plus dans la communication entre les esprits et les hommes. Te parler à travers ce garçon obéit à des lois fixes que je dois observer, tout comme les mauvais esprits. »
Roland de Jouvenel et Pierre Monnier ont décrit leur au-delà. Et ce n’est pas le monde des bisounours. Les lecteurs de textes « sacrés » ont lu l’avertissement du Christ : « Il y aura des pleurs et des grincements de dents ».
Dans son livre "Vivre et mourir dans la matrice artificielle", Roch Saüquere propose une hypothèse dérangeante et originale.
Roch Saüquere remarque que la prière chrétienne, le Notre Père, contient la phrase : « Que Ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel », bien sibylline. Elle signifie que l’au-delà est aussi un lieu où la volonté divine n’irait pas de soi. Il rappelle la phrase de la table d'émeraude : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », et en conclut que « Le monde astral n’est pas le paradis que nous annoncent les religions. Le corps astral se trouve enfermé dans un monde plus hiérarchisé que le nôtre. Les défunts sont tout autant que nous assujettis à des contraintes, des restrictions et des lois inflexibles, et que leur libre arbitre est exercé dans le cadre une situation biaisée… bien loin de toute vérité ». Il titre son chapitre 7 par « L’au-delà, un autre monde carcéral ». Il voit dans le tribunal, évoqué par les humains ayant vécu des NDE, une mascarade qui ne vise qu’à les culpabiliser pour leur faire accepter une descente dans l’astral. Roch Saüquere poursuit : « Ce tribunal n’a aucune légitimité. Comment peut-on se juger soi-même avec équité si l’on a toujours tout ignoré la vérité ? ».
Les entités les plus pures n’auraient-elles pas tendance à se juger plus sévèrement que les plus infâmes qui ne manifestent aucun regret ni remord ? Celles-là franchiront, dans ces conditions, le jugement sans condamnation.
Qu’est ce qui pourrait constituer ce bas-fond infernal, perçu par les NDE infernales ?
On peut imaginer l’enfer d’un alcoolique, d’un drogué du jeu, tous atrocement frustrés par le manque.
Le père François Brune répond : « Les esprits des trépassés, dont la vie a été gravement contraire à la loi universelle de l’amour. Les égrégores, produits par leurs mauvaises pensées et leurs mauvaises idées. Sûrement des entités venant d’autres mondes et d’autres planètes. Enfin ceux qui n’ont jamais été incarnés ni dans ce monde, ni dans un autre et qui sont traditionnellement appelés les Anges… tombés fascinés par leur propre beauté et sont restés prisonniers d’eux-mêmes, dans la haine de Dieu et des autres. »
Bibliographie
Les exemples de NDE négatives sont issus des sites <Spirit2mirabeau> et signés par Evelyn Elsaesser-Valarino, sur <paranormal-info.com>.
François Brune, « Les morts nous parlent ».
Roch Saüquere, « Vivre et mourir dans la matrice artificielle ».
Jean Prieur, « Les témoins de l’invisible ».
Patrick Van Eersel, « La source blanche ».
« OVNIS et conscience », ouvrage issu d’un collectif, sous la direction de Fabrice Bonvin.
Aujourd’hui, même les athées partagent l’idée que quelque chose de l’homme survit après la mort. Plus besoin, comme au siècle dernier, de croire au Dieu des Chrétiens pour aller au paradis. Le coup de tonnerre du livre du docteur Raymond Moody en 1975, « La vie après la vie », y est pour beaucoup.
Van Gogh a perçu, et rendu dans la nuit étoilée, toute la vie et l'énergie des autres mondes.
Les catholiques ont abandonné le purgatoire. Ils ont eu tort, car ce lieu à plusieurs degrés avait l’avantage de servir de zone tampon.
Jean Jacques Antier, auteur d’un livre sur la mystique Marthe Robin, relate une histoire déjà racontée sur le blog Paranormal. « Partez maintenant vers les demeures éternelles… Petite maman entre au ciel. Ton purgatoire est fini » dit Marthe à l’âme de sa mère mourante. Puis elle retombe dans une inconscience qui dure plusieurs mois pour éviter, selon Jean Guitton, « les souffrances purificatrices post mortem » ! Marthe explique : « Le Seigneur m’a demandé de faire le purgatoire de ma maman ; je dois donc immédiatement, pendant 9 mois, subir une augmentation de la peine des sens, et les derniers mois, vivre la peine du dam. » Or madame Robin était décrite comme une femme « dévouée, enjouée, accueillante, aimable ». Si une telle femme doit faire un purgatoire, qu’en sera-t-il pour une personne ordinaire ?
Marthe Robin
Le purgatoire a l’air d’être le passage obligatoire
« Les âmes ont la nécessité de parcourir le chemin de purification qui n’aura pas été fait ici-bas » explique Roland de Jouvenel qui communique avec sa mère depuis l’au-delà. Et il précise que « ce n’est pas une loi de rigueur contre l’espèce humaine ».
« Cette nécessité » François Brune pointe « son injustice quand on sait l’importance des circonstances de nos conditions matérielles, sociales pour la formation de notre personnalité ».
À cette précision déjà capitale, j’ajoute que l’on ne naît pas, comme le pensait Rousseau, tout blanc mais avec déjà un tempérament fortement marqué. Ce tempérament sera mis en contact de son environnement et réagira avec ce qu’il est.
Ce tempérament est poli par les épreuves, mais il est fixé à la naissance. Alors, où est notre responsabilité dans nos actes ? Et l’âge ? Nous fonctionnons différemment selon que nous ayons 10, 20, 40 ou 70 ans. Les expériences et les coups de la vie, sans changer notre noyau dur, ont élevé nos perceptions. Alors ce tribunal, évoqué dans toutes les religions et les traditions, est effectivement troublant.
Quel pourrait être le sens de la vie terrestre ?
Nous ne sommes pas, comme le remarque le père François Brune, « des robots et nous pouvons choisir entre la haine et l’amour ». Toujours est-il qu’a l’air d’exister, dans l’au-delà, une loi d’effort et de travail qui règle la vie astrale. Refuser cette loi et les règles, c’est peut-être cela l’enfer.
L'enfer : un lieu inhospitalier au possible, que des expérienceurs décrivent en feu.
« Vous appelez miracle ce que vous ne parvenez pas à expliquer avec vos lois naturelles. Mais pour celui qui connaît les forces des mondes matériel et spirituel, le miracle n'existe pas. Car tout s'accomplit selon les mêmes lois immuables, dont aucune n'annule, ni remplace une autre… » rapporte Johannès Greber.
Johannès Greber
Le mot générique de cet autre monde est « loi ». Quel pourrait alors être le sens de la vie terrestre ? Le chercher permettrait peut-être de vivre un « purgatoire » moins dur. L’histoire des 5 talents dans l’évangile donne une réponse, en nous incitant à être qui on est sans lâcheté.
Un maître quitte son exploitation : « Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un creux dans la terre et cacha l'argent de son maître. Quand il revient : « Celui qui avait reçu les cinq talents s'approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit : « Seigneur, tu m'as remis cinq talents; voici, j'en ai gagné cinq autres »… Celui qui avait reçu les deux talents s'approcha aussi, et il dit : « Seigneur, tu m'as remis deux talents; voici, j'en ai gagné deux autres »
Le maître les félicite et les invite à entrer dans sa joie. « Celui qui n'avait reçu qu'un talent… est allé le cacher dans la terre; voici, prends ce qui est à toi, dit-il au maître qui demande : « Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Pas d’oisiveté et cultivons nos talents. Concernant notre tâche terrestre, nous aurions le libre arbitre d’accepter ou de refuser notre destinée. En cas de refus, il faut en assumer les conséquences.
Johannès Greber a publié son expérience dans « Le livre de l’au-delà » (cette recherche l’a fait quitter la prêtrise). Il écrit : « Il était certain de l’exactitude de son livre car il savait en qui il avait mis sa confiance ». Mais il met en garde : « Ne crois pas aveuglément, mais vérifie toujours s'il s'agit de la vérité ou d'une tromperie. Pour cela, tu ne te contenteras pas de ce que je te dis. Tu devras réaliser tes propres observations, indépendamment de ce que tu vois ici ».
Le phénomène NDE : une manipulation orchestrée par des Terriens ?
Ouvrons une parenthèse. Un autre risque est celui de la supercherie due à la vanité des hommes et des esprits et à la naïveté des hommes. Après la vie, c’est peut-être le néant. C’est-à-dire que notre être, notre pensée, se diluent dans le rien. Plus de souffrances, plus de joies : rien.
Le phénomène NDE pourrait être une manipulation orchestrée par des Terriens aux motivations suivantes. L’espoir d’une vie après la mort (meilleure, évidemment, que celle sur la Terre) aiderait les humains à supporter leur quotidien et leur éviterait la révolte contre l’ordre établi. L’opium du peuple, en quelque sorte.
Cette file d'attente anxieuse, peinte par Edvard Munch, pourrait être celle des âmes en peine en quête de réponses.
Les élucubrations incroyables du journaliste Antoine Jugand, alias Léo Taxil, illustrent cette hypothèse. Il écrit des livres sur le clergé la vie de Jésus, la repentance et les Francs-maçons, dans lesquels il dévoile leurs secrets : « Les mystères du spiritisme et la Maçonnerie luciférienne », « Le Palladium régénéré et libre »… Mais tout ceci n’est que vent et Taxil avoue : « Merci à vous tous qui m’avez fait gagner de l’argent. Je vous ai bien roulés, les rouges en premiers, les bien-pensants après. Tout ce que je vous ai raconté… est de mon invention… Je ne crois à rien… Je me moque de tous, tout le temps » .
Dans le paranormal, il n’y a que des pistes, aucune certitude. Quand on s’engage, il faut mettre un pied dans l’eau et garder l’autre sur la rive.
Revenons à Johannès Greber, élu par une entité qui lui parle de l’autre monde par la médiation de médiums. Son livre, au souffle aussi puissant que « Dialogue avec l’Ange », présente des points communs avec celui-ci comme, par exemple, quand l’ange parle de Lui (Dieu), le médium s’incline.
L’esprit lui dit que les évangiles originaux ont été modifiés, ce qui n’est pas une surprise, mais surtout que Dieu a « sévèrement puni » les modificateurs. Dieu punit sévèrement. Michel Polnareff a tort de chanter que nous irons tous au paradis.
Adieu l’insouciance ! Il faut payer la note avant le jardin d’Eden. Johannès Greber poursuit : « Dieu juge ! Et cela est suffisant… En revanche, les esprits en proie à d'atroces souffrances se présentaient souvent pour nous supplier de les aider avec des paroles émouvantes. Ils nous demandaient même de prier avec eux. Parfois, ils s'exprimaient dans une langue étrangère et semblaient malheureux d'être incompris. Puis venaient les esprits inférieurs qui maudissaient leur sort ainsi qu'eux-mêmes. Ils nous lançaient des insultes effroyables, et injuriaient toute chose sacrée dans des termes les plus abjects. Quand on leur demandait de prier Dieu avec nous, ils refusaient par des sarcasmes ou des paroles haineuses. Et si nous leur demandions de prononcer le nom de Dieu, ils quittaient le médium sur-le-champ. Pire, d'autres esprits ne se rendaient même pas compte que la mort les avait séparés de leur corps : ils se croyaient encore sur terre et s'occupaient exactement comme avant. Il s'agissait des esprits « liés à la terre ».
Les criminels, les usuriers, étaient poursuivis par leurs victimes dans un cycle permanent. Les suicidés revivaient les états de détresse ayant abouti à leur suicide. À ce propos, les chercheurs mettent en doute cet enfer des suicidés qui serait loin d’être la règle.
« C'est pour une bonne raison. Vous deviez d'abord apprendre ce qu'est la « paix » dont jouissent beaucoup d'hommes après leur mort. En effet, vous dites souvent lors d'un enterrement : « Maintenant, qu'il repose en paix ». Ce soir, vous avez vu ce qu'était cette paix. Vous ne pouviez pas imaginer la souffrance de ces esprits malheureux avant qu'eux-mêmes découvrent leur état, et la nécessité de s'adresser à Dieu. Tout enseignement est inutile. Ces esprits ne sont pas encore prêts, ils doivent d'abord être purifiés par leurs souffrances à recevoir une instruction. Ce soir, ils n'étaient pas prêts ».
Des témoins présents avec Greber demandent pourquoi le médium décrit des âmes en peine, qui cherchent une statue de la Vierge.
« Il leur est très facile de la retrouver dans l'église. De plus, que pourrait faire cette statue pour ces esprits souffrants ? » interrogent-ils.
« Tu ne comprends pas ? Vois-tu, les esprits condamnés à rester à certain lieu, n'ont pas le droit de franchir les limites imposées. À cause de cela, les esprits bannis à cette vallée ne peuvent atteindre ton église, ni retrouver la statue. Par elle-même, celle-ci ne peut rien pour eux. Mais avant, quelque chose de cette sculpture leur apportait un grand soulagement. Lorsqu'elle était encore exposée dans le monastère, les foules venaient l'honorer et la prier. On priait aussi pour les « âmes du purgatoire », comme vous appeliez ces esprits à l'époque. Si la prière n'efface pas leur faute, ni leur punition, ils ressentent quand même la récitation des prières, et leurs pensées se tournent alors vers Dieu. Cela les soulage et améliore leur état. Mais depuis que cette statue a été enlevée, la dévotion a été abandonnée. Les esprits sont alors privés de l'ancien bienfait donné par les prières. Ils savent qu'il existe un rapport entre les prières et la sculpture. C'est pourquoi ils aimeraient la voir, à nouveau, là où elle se trouvait autrefois. »
Si les NDE négatives devaient nous adresser un message, il pourrait être moins simpliste que celui de Polnareff. Notre temps est sacré et nous devons, à nous-même et à ce monde, beaucoup d’attention. Nous voilà prévenus : l’au-delà n’est pas un lieu de tout repos.
Bibliographie
Les exemples de NDE négatives sont issus des sites <Spirit2mirabeau> et signés par Evelyn Elsaesser-Valarino, sur <paranormal-info.com>.
François Brune, « Les morts nous parlent ».
Roch Saüquere, « Vivre et mourir dans la matrice artificielle ».
Jean Prieur, « Les témoins de l’invisible ».
Patrick Van Eersel, « La source blanche ».
« OVNIS et conscience », ouvrage issu d’un collectif, sous la direction de Fabrice Bonvin.
Marthe Robin, l’avatar du Christ
L’objet de ce texte n’est pas de relayer des idées religieuses, mais de s’interroger sur la très étrange vie d’une mystique.
Un académicien a dit, un jour, au philosophe Jean Guitton que « la personne la plus extraordinaire du XXIe siècle n’était pas le général De Gaulle, mais Marthe Robin ». Elle reste pourtant méconnue du grand public. Comment cette humble drômoise, rétive à toute publicité, a-t-elle attiré, cloîtrée dans sa chambre natale, plus de 100 000 personnes ?
Allongée 50 ans dans le lit de sa chambre, cette fille ne paie pas de mine. Pas de baratin métaphysique avec les visiteurs, pas de soleil dansant dans le ciel, pas d’aura spectaculaire, pas de publicité. Par contre, une foi inébranlable validée par des textes difficiles, de la fougue, de l’énergie créatrice, et la confiance, sinon de l’église, de proches placés à ses côtés. Des phénomènes spectaculaires l’accompagnent puisqu’elle n’aurait ni mangé (inédie), ni bu, ni dormi pendant 50 ans ! Elle dit être martyrisée par le Diable et vivra la passion du Christ chaque fin de semaine avec les stigmates et la couronne d’épines. Ces phénomènes spectaculaires font d’elle un avatar du Christ. Mais à tout cela Marthe n’attachait pas d’importance. Elle avait tort, car ce sont d’abord ces manifestations qui éveillent notre curiosité, puis font que l’on écoute le message qui lui tient à cœur.
Interrogée par Jean Guitton sur les phénomènes surnaturels comme la lévitation, la télépathie… et sur l’anneau, qui apparaît au doigt de certaines stigmatisées, elle répondait : « C’est superficiel. Il faut dépasser tout cela sans faire d’histoires. L’anneau d’or je l’ai vu à mon doigt, je crois, une douzaine de fois. Mais laissez-moi vous dire que s’il est bon de l’avoir, c’est encore mieux de ne pas l’avoir. Ce que vous appelez la vie mystique, elle est en vous aussi bien qu’en moi. Cela consiste à tenter d’être un avec Jésus. Au début j’étais encore dans les images [...] maintenant j’ai outrepassé ces images, je suis dans les attributs de Dieu pour m’enfoncer dans ce que vous appelez l’Essence. J’ai même fait un progrès à l’intérieur de cette Essence. »
Quelle est l’œuvre de Marthe Robin ?
Comment comprendre ses actes et ses textes, en particulier sur la mort de sa mère et les décès d’enfants ? Pourquoi cette acceptation de la souffrance ? A-t-elle réellement fait des prophéties ? On peut aussi se demander si Marthe Robin, qui appelait et annonçait une Nouvelle Pentecôte a réussi dans sa mission.
Elle naît le 13 mars 1902 à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme) et y décède le 6 février 1981 à 78 ans.
Marthe est totalement dans le cadre de l’Église catholique et son action s’inscrit dans une stricte soumission au clergé. Au début, l’Église, qui n’aime pas le surnaturel, s’en méfie. Marthe Robin s’effacera toujours dans l’obéissance derrière les vœux de l’Église et de son représentant, le père Finet. L'« héroïcité des vertus » de Marthe Robin a été reconnue le 7 novembre 2014 par le pape François et donc
déclarée vénérable, ce qui signifie qu’elle pourrait être déclarée sainte. Son dossier déposé en 1987 et inscrit au Vatican en 1996 est à l’étude (il comporte 17 000 pages !).
Quatre évêques assistent à son enterrement ! Marthe est une anti-Lilith : ni aventurière, ni rebelle. Ce sont d’abord les apparitions célestes qui la guident. Elle en parle à son curé, le père Faure qui s’en trouvera bien embarrassé. Ensuite, elle agit avec George Finet qu’elle rencontre le 10 février 1936. Georges Finet est un courageux (il le montre lors de la catastrophe de la colline de Fourvière) qui a la tête sur les épaules et les pieds sur terre. Marthe et le père Finet ne sont rien l’un sans l’autre, ils agissent en binôme : « Il (George Finet) ne pourra jamais rien faire sans toi, ni loin de toi.» a dit Jésus à Marthe. « Je ne relate que pour mon père spirituel et sais qu’il saura garder mon cher et grand secret. Écrire pour lui, écrire pour obéir, c’est prier encore.» dit-elle.
Marthe est d’abord une grande malade. Dès un an, elle est atteinte de la typhoïde qui emporte sa sœur. Elle est une fillette pieuse, gaie, serviable, taquine. En décembre 1918, peut-être victime de la grippe espagnole, elle tombe dans le coma, semble se rétablir mais devient partiellement paralysée. En 1926, on lui donne pour la seconde fois l’extrême onction. Les médecins de la vallée se succèdent. On la croit et elle se croit perdue. Mais ni les hémorragies gastriques, ni l’encéphalite léthargique, ne la tuent. Au contraire, elle dit que Sainte Thérèse de Lisieux lui avait confié une mission et qu’elle vivrait.
L’avatar du Christ
C’est à cette époque qu’elle cesse de s’alimenter, pour toujours, non par choix, mais car elle ne parvient plus à déglutir. Jésus évoque la faim et la soif avec la Samaritaine. Il dit à la foule à Capharnaüm : « Je suis le pain de vie, qui vient à moi n’aura jamais faim, qui croit en moi n’aura jamais soif ». Infirme, Marthe Robin ne quittera plus son lit de la ferme familiale de Châteauneuf-de-Galaure.
« Pourtant elle n’a rien fait de mal » dit son papa consterné. Elle s’abandonne à la volonté divine. Jésus dit de la maladie de Lazare : « Cette maladie ne mène pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu : afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle ».
Ses parents sont croyants mais pas pratiquants. C’est une différence de taille avec Thérèse de Lisieux qui baigne dans un milieu qui favorise et encourage sa vocation.
À 28 ans Jésus, qui avait dit à l’apôtre Jean : « Un homme ne peut rien recevoir si cela ne lui a été donné du Ciel », lui propose les stigmates et sa Passion. Marthe avait écrit en 1925 : « J’accepte avec amour tout ce qui me vient de vous : peine, douleur, joie, consolation, sécheresse, abandon, délaissement, mépris, humiliation, travail, souffrance. Tout ce que vous voulez, ô Jésus… ». Elle aura donc tout ! Les plaies des stigmates, et la couronne d’épines, chaque vendredi pendant 50 ans. La solitude aussi.
Cet abandon n’est pas propre à Marthe, mais se retrouve chez nombre de religieux, mystiques ou non. Le père de Foucaud dit dans sa prière : « Mon Père, je m’abandonne à Toi, fais de moi ce qu’il te plaira. Quoi que Tu fasses de moi, je Te remercie… »
Le 20 mai 1921, Marthe voit Marie lui apparaître : elle en a peur et craint « d’être dupe d’une habile manœuvre. » Elle sera discrète sur ces visites, disant que le Diable qu’elle voit aussi fait profil bas devant Marie. Jésus lui demande en apparition de créer « les foyers de charité et de lumière ».
Si elle ne mange pas ni ne boit, elle communie avec des hosties consacrées. Selon les témoins « L’hostie volait des mains du prêtre et disparaissait dans la bouche. » Tout cela laisse perplexe, y compris elle-même et elle souffle : « Dans ces affaires-là, on n’est jamais vraiment sûre…c’est quand Dieu opère ce qu’il fait. Alors Dieu fait tout. » Marthe est une adepte de la verticalité : les choses, les événements, nous sont donnés ou proposés par Dieu et nous les vivons.
En 1939, Marthe demande la permission au père Finet de donner ses yeux. Permission accordée, elle devient malvoyante et ne supporte plus un rai de lumière. C’est aussi cette année-là que Marthe cesse d’écrire. Pour épaissir le mystère, sa vie traverse des drames familiaux : elle perd jeune ses parents et son frère se suicide. Jean-Jacques Antier relate une histoire intrigante. Elle parle à l’âme de sa mère mourante, qu’elle a fait ramener de l’hôpital :« Partez maintenant vers les demeures éternelles… Petite maman entre au Ciel. Ton purgatoire est fini. » Puis elle retombe dans une inconscience qui dure plusieurs mois pour éviter, selon Jean Guitton, « les souffrances purificatrices post mortem » !
Marthe explique : « Le Seigneur m’a demandé de faire le purgatoire de ma maman. Je dois donc immédiatement, pendant 9 mois, subir une augmentation de la peine des sens, et les derniers mois, vivre la peine du dam. » Or madame Robin était décrite comme une femme dévouée, enjouée, accueillante, aimable. Si une telle femme doit faire un purgatoire, qu’en sera-t-il pour une personne ordinaire ?
Devant une vie aussi incroyable, on peut d’abord dire : ceux qui veulent y croire... qu'ils y croient. Ceux qui n'y croient pas, qu'ils n'y croient pas ! Marthe Robin aurait-elle pu faire tout cela pour de l’argent ? Après tout Ron Hubbard, créateur de l’Église de Scientologie, a dit : « Pour gagner un million de dollars, il suffisait de créer une religion ». Mais Marthe n’a fait ni l’un ni l’autre.
Concernant l’inédie, parmi les explications qui viennent à l’esprit, la première est celle de la supercherie. Elle est cependant difficile à soutenir. Il aurait fallu que Marthe soit alimentée en cachette par le père Georges Finet, le plus proche d’elle. Mais ce dernier voyageait et puis cela correspond peu au personnage. Marthe aurait-elle pu avoir des complices qui la ravitaillaient secrètement et ceci durant 50 ans ? Impossible. Ce secret n’aurait pu durer. Enfin et c’est très important, Marthe a la caution de l’Église et il n’y a pas plus méfiante que cette institution. D’ailleurs aucun des livres qui lui sont consacrés n’évoquent le mensonge. L’idée d’observer Marthe dans une clinique pendant des mois pour que « la preuve de son jeûne soit faite » est abandonnée. Elle aurait dit : « Croyez-vous que cela convaincrait les gens ? »
L’ingénieur Benjamin Lisan écrit dans la revue « Pseudo sciences » : « Il y a deux objections à l’existence de ce phénomène (l’inédie). Tout d’abord pour vivre, le corps humain doit consommer de l’énergie. Ensuite, depuis le XVIIIe siècle et le savant Lavoisier, on sait qu’au niveau bilan matière et énergie, « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ». Au niveau du bilan énergétique, si une personne ne reçoit pas de nourriture, il faut bien qu’elle reçoive alors, par un moyen ou un autre, la source d’énergie, apportée normalement par la nourriture ingérée par voie orale. Or on ne connaît pas ce moyen. Et on peut rester sceptique sur l’allégation de l’existence d’une source Deus ex machina - source occulte « venant du ciel ». De plus, tous ces cas allégués d’inédies, sans exception, n’ont jamais été étudiés scientifiquement. D’où un sérieux et légitime scepticisme du monde scientifique face à ces phénomènes ».
Peut-être, la communion portée chaque vendredi, lui donnait-elle cette énergie ? L’étude médicale de Marthe n’apporte rien. Elle n’a pas été autopsiée et c’est dommage car l’étude post mortem de ce corps qui n’a pas été alimenté durant 50 ans aurait pu être riche d’enseignements. Si l’honnêteté de Marthe et des proches est acceptée, alors on peut étudier la piste de la maladie mentale. Des thèses convaincantes la défendent.
Il est pertinent, pour un médecin spécialisé, de tout expliquer par l’hystérie. L’on peut trouver un fil conducteur et argumenter que la méningite, l’encéphalite, la typhoïde qui ne l’ont pas épargnée l’ont rendue ainsi.
La thèse de l’hystérie a été défendue, entre autres chercheurs, par le docteur Mottet. Il disserte sur une « angoisse d’être en tant que sujet sexué », « d’un complexe de castration » ou d’un « trouble de l’identité sexuelle dans les tentatives d’identification à la Vierge Marie et à Jésus… ». Si elles paraissent outrancières, ces remarques faites par un médecin ont le mérite d’expliquer rationnellement des faits surnaturels. Elles s’appuient sur des écrits, comme cette prière de Marthe, totalement opaques pour la personne lambda.
« Seigneur mon Dieu, que nourrie chaque jour de votre corps sacré, inondée de votre sang rédempteur, enrichie de votre sainte âme, submergée de votre divinité, je n’aime, je ne désire, je ne cherche, je ne veuille, je ne goûte que vous. Que mon cœur et tout mon être soupirent et ne tendent que vers vous, que je sois toute vôtre et tout occupée de vous seul; que je demeure perpétuellement avec vous, en vous, unie à vous pour être consommée tout entière dans la fournaise ardente de votre divin cœur, filialement unie au cœur immaculé de ma Maman chérie (la vierge Marie) par qui je veux vous glorifier, vous louer, vous servir, vous obéir à jamais. »
Les mystiques, qui sont à 89% des femmes, parlent d’époux quand elles parlent du Christ. Imagine-t-on un paradis où Jésus est entouré de ces femmes vierges qui chantent ses louanges ? C’est absurde, pourtant c’est ce que l’on peut imaginer en les écoutant.
Richard Brasey dans son enquête sur les Anges rebelles décrit une cérémonie pas rare en plein Paris où un sorcier « marie » une jeune femme avec… son ange gardien. La dame est ravie mais tout cela défie l’entendement. « Cessez d'opter sans raison valable… pour une spiritualité illusoire en suivant les conseils des religions chrétiennes... Dirigez-vous, au contraire, vers l'unité de votre être. » répond, non sans raison, Pierre Mabille, dans son livre Thérèse de Lisieux.
Concernant les manifestations mystiques, des médecins spécialisés penchent pour une maladie mentale. Pour le psychologue et médecin Pierre Janet, « Les sainte Hildegarde, les Marie Chantal, les Catherine Emmerich et bien d'autres, avaient tout simplement des attaques de catalepsie ». Marthe Robin serait simplement une sociopathe sans vocation particulière. Pourtant, on ne peut suivre les médecins comme Jean-Martin Charcot, qui explique toutes « les manifestations extraordinaires : l’inédie, les attaques diaboliques, les apparitions, les prophéties, par le diagnostic d’hystérie ».
Cependant il est à noter que d’autres médecins ne retiennent pas la thèse de la maladie mentale. Sylvain Tesson dans son livre Bérézina, paru en 2015, se demande comment les soldats napoléoniens, qui vivaient l’impossible, faisaient pour supporter la souffrance ? Il trouve la réponse chez Bloy en pensant qu’ils se fondaient « dans l’âme de Napoléon ». Marte s’est-elle fondue dans l’âme du Christ acceptant tout, comme les soldats de l’Empire ?
Marthe dans ses extases voyait la cour céleste et dans l’ordre des apparitions il semble que ce soit Thérèse de Lisieux qui se soit manifestée la première à elle. Par la suite, elle demeurera en relation avec Thérèse de Lisieux qu’elle aime tant. « Je parle souvent avec elle, confie-telle. C’est une grande sœur. Elle ajoute avec humour : « Oh ! la coquine, elle m’a tout laissé après. » À Marthe d’accomplir le travail de sa complice Thérèse de Lisieux qui écrivait en 1889 :« Je t’aimerai sans mesure et sans loi » et qui voyait en Marie sa « mère Chérie ».
Nombre de paroles et d’écrits de Marthe croisent et paraphrasent presque, ceux d’autres mystiques qui l’ont précédée. Plusieurs dizaines d’auteurs certainement. Comment Marthe a-t-elle procédé ?
Pierre Mabille a la réponse : il parle de Sainte Thérèse de manière iconoclaste et finalement courageuse, dans un style XXe siècle : « Aux yeux des chrétiens, cette fille est symbole de pureté et d’amour ; aux miens et à tous ceux des hommes qui veulent réfléchir, elle schématise l’ensemble des dégâts que peuvent provoquer, dans l’organisme affaibli d’une jeune fille, l’action cléricale conjointe à la férocité bourgeoise. »
Il faut, qu’on le veuille ou non, accepter que Marthe Robin ait eu une vie surnaturelle. Face à ce constat, on peut comme l’écrit l’illusionniste Ranky, qui étudie la véracité des phénomènes mystérieux, dire que « le paranormal, c’est du normal encore inexpliqué ».
La mort de Marthe
Marthe Robin meurt seule le 6 février 1981 (un vendredi). Sa mort étonne les membres du foyer, qui commençaient à la croire immortelle. Elle épaissit le mystère et pose des questions.
Récemment, dans son livre « Le mystère décrypté », François de Muizon révélait des détails inattendus. Comme d’habitude le jeudi, le père Finet ferme la porte de sa chambre à clé car Marthe vivait la passion du Christ. Pourquoi à clé ? Il ne fallait pas que Marthe soit vue (par qui ?) pendant son extase. La porte était ouverte le lendemain à 17 heures par le père Finet. En cet hiver 1981, elle tousse à fendre l’âme. Les membres du foyer, qui veillent à côté, entendent de grosses quintes et tout à coup un grand cri et puis plus rien. Les deux membres du foyer n’ont pas la curiosité d’ouvrir la porte et d’assister Marthe.
Ce n’est que le lendemain qu’on la découvre morte sur le sol. La chambre est en désordre, des chaises sont renversées. Elle est par terre et porte aux pieds des chaussons « un peu usagés ». Dans la chambre, il y a une bassine contenant du mélaena (du sang issu de digestion) et du papier journal. Rappelons que Marthe est paralysée et n’a pas mangé depuis 50 ans. Le père Finet prend Marthe froide. Le père médecin Colon qui l’examinera plus tard déclare : «Elle avait une bouche cornée… aucune dent. La survie de Marthe avec un corps aussi atteint est inexplicable. ».
Elle pèse entre 25 et 30 kilos et le père Finet qui la replace dans son lit de misère l’entend dire, bien qu’elle soit morte : « Il m’a tué ». « Il » étant, d’après le père, le Diable. Alors le père et deux membres du foyer vont prier deux heures durant avant de prévenir un docteur et les membres du foyer. Il semble que le père soit stupéfait que Marthe soit morte sans son autorisation et attende qu’elle reprenne vie. Est-elle tombée, attaquée par le Diable, et puis s’est-elle traînée par terre pour, sans succès, remonter sur le lit ? Accorder du crédit à ce déroulement, c’est accepter que le père Finet ait correctement rapporté ce qu’il a entendu. Alors pourquoi Marie ne s’est-elle pas, comme d’habitude, interposée ? Il est bien plus probable qu’harcelée par la souffrance elle soit descendue du lit, soit allée en rampant jusqu’à la bassine mais, affaiblie, soit tombée (le grand cri) et n’ait pas réussi, épuisée, à se replacer.
Mais alors pourquoi les chaussons ? Marthe devait avoir une mobilité malgré ses jambes épaisses comme des « baguettes ». La présence de mélaena dans une cuvette est à signaler, mais n’est pas significatif d’une alimentation. C’est du sang et des glaires.
Le Diable
Est-ce le Diable qui l’a tuée ? Le Diable est bien présent dans l’évangile. Sous le nom de Satan, il tente Jésus dans le désert. Des églises noires l’adorent, des hommes lui vendent leurs âmes contre de la connaissance ou de la puissance. Il est aussi dans la vie de Padre Pio, de François d’Assises et du curé d’Ars qui l’appelle le grappin….
Son évocation par Marthe n’est donc pas une surprise. Ce Diable est quelqu’un qui vient la tourmenter et lui casser des dents. Elle le décrit : « Je le connais, il est si intelligent. Et si vous saviez comme il est beau. Dieu lui a laissé sa grandeur. C’est un malin…Mais il est sûr d’être battu. Vraiment son métier n’a pas beaucoup d’intérêt ». Ce Diable fait penser à l’ange de lumière Lucifer.
Padre Pio évoque le Diable dans une lettre : « L’ennemi ne veut pas lâcher prise: il me frappe continuellement. Il fait tout pour m’empoisonner la vie avec ses pièges infernaux. Je regrette énormément de vous raconter ces faits. Bien entendu, le démon cherche à me dissuader de vous en faire part, me suggérant de vous raconter uniquement les bonnes visites, celles qui peuvent vous plaire ou vous édifier. »
Thérèse de Lisieux en parle dans une lettre le 30 mai 1889 à sa sœur : « Ma petite sœur chérie, Faut-il te confier une chose qui m'a fait beaucoup de peine ? ». Elle lui reproche de ne pas avoir communié en mai mois de Marie : « Oh ! que cela a fait de peine à Jésus ! Le démon veut priver Jésus d'un tabernacle aimé, ne pouvant entrer dans ce sanctuaire, il veut du moins qu'il demeure vide… éloigner une âme de la Sainte Communion Il a tout gagné... Et Jésus pleure ! Va, n’écoute pas le démon, va sans crainte recevoir le Jésus de la paix et de l'amour ! ». Étranges paroles.
Le message de Marthe
Il faut rentrer maintenant dans le « dur » du sujet : les messages et l’œuvre de Marthe. « Les souffrances physiques et les tortures morales agissent si bien sur mon activité spirituelle » écrit-elle. Les Humains cherchent évidemment à éviter au maximum la souffrance. Les mystiques lui trouvent des vertus. Mais pas seulement eux. De manière contemporaine, un collectif de cinq femmes auteurs a cherché des qualités à la souffrance en écrivant un essai intitulé « Cinq éloges de la souffrance ». Le fil rouge de ce livre est que l’épreuve, la perte, la rupture, la solitude, les larmes aident l’individu à savoir qui il est. Le manque accueille radicalement le nouveau. François de Muizon écrit presque la même chose dans son livre : « Enfin Marthe Robin développe une science de la souffrance qui lui permet de prendre de la distance, de se détacher, de lâcher prise. Elle va à l’essentiel qui n’est pas de calmer la douleur, les angoisses, le stress mais de s’attaquer aux enracinements, aux points de fixation des déchirements. »
C’est tout l’intérêt de l’essai du collectif de percer les textes de Marthe, dans la mesure où il est écrit par des femmes dans un style non religieux. On y trouve aussi, dans le livre, cet extrait : « La nuit dernière j’ai rêvé d’un inconnu, de mon homme. Avec lui seul, je pouvais être solitaire et m’ouvrir à lui, m’ouvrir toute pour lui, le laisser entrer en moi tout entier, l’entourer du labyrinthe de la joie commune ». Le rêve, le désir, le réel, la solitude, la souffrance : quel cocktail explosif !
Marthe ne parle pas que de la souffrance. Le premier message de Marthe pourrait être celui-ci : « Il y a rarement de grandes choses à faire. Il y en a beaucoup de petites. Il faut être ambitieux pour les petites. »
« Soyez saints » dit Marthe qui ne demande pas des actes extraordinaires, mais un accomplissement dans la vie personnelle, de l’idéal chrétien, en exploitant son propre potentiel, pour un accomplissement de sa destinée. La mise en place de cet idéal chrétien face à l’évolution de la civilisation occidentale et de son vacarme médiatique pourra sembler utopique. Elle parle comme Pascal : « Pour moi, le Christ-Jésus est ma vie. Mourir sera donc tout avantage, puisque le grand effet de la mort sera de dissiper le voile d’ombre qui me cache une si adorable merveille. Tout passe, il n’y a que Dieu et l’âme qui soient immortels. Pensons-y sérieusement. Mettons dans notre vie la pensée, le souci, l’inquiétude des choses éternelles. »
On trouve des réflexions totalement incompréhensibles, voire révoltantes. Quand on lui apprend le décès d’enfants dont son filleul, Marthe dit que c’est « un don fait à Dieu pour l’Année Sainte ». Donner des enfants à Dieu peut s’appeler un sacrifice. La seule nuance étant que cette mort n’est pas donnée par Marthe, ni par l’Église, mais prise par Dieu ! Elle explique en 1950 : « J’avais pensé qu’il les prenait (les enfants) pour l’Année Sainte [...]. Je me suis trompée, c’est pour l’Assomption qu’ils ont été pris. Jésus a eu entre 30 et 40 petits innocents (les Saints innocents) pour accompagner sa naissance, mais la Sainte Vierge, notre maman, est beaucoup plus exigeante. Que de petits! Que de petits pour la Vierge, notre maman, elle est beaucoup plus exigeante. Que de petits ! Que de petits pour préparer et escorter son Assomption ! »
Une maman qui prend les enfants des hommes pour son escorte, quelle cruauté. Le Père Finet ajoute : « C’est un grand mystère divin que le sacrifice de tous ces petits. » C’est le moins que l’on puisse dire !
Les Foyers de Charité
Pour découvrir ce que Marthe a à nous dire, il faut aller dans un des 76 Foyers de Charité qu’elle a fondés en 1936 avec le Père Georges Finet. .
Ce sont des communautés de religieux et de laïcs qui accueillent des retraitants pour une nouvelle Pentecôte. Marthe souhaite que les foyers fonctionnent comme une famille, les laïcs engagés et les religieux se mélangeant et travaillant ensemble. Les retraites durent moins d’une semaine. L’accueil est fait par les membres du foyer qui aiment dire que les retraitants sont appelés par Jésus et qu’ils sont accueillis par Marie elle-même. Rien d’autre n’est demandé au retraitant que « le silence total ». Silence dont René Char disait qu’il est « l’étui de la vérité ». Les foyers sont des lieux d’enseignement de l’Evangile, de prière. Pour Marthe, c’est très clair : les Foyers de Charité sont demandés par Jésus lui-même dès 1930, « C’est Jésus le fondateur » insiste-t-elle. Au Père Ravanel, responsable d’un foyer, elle rappelle : « Soyez tout petit, tout petit. Ce n’est pas votre œuvre. »
Marthe n’est rien d’autre que l’intermédiaire du ciel. Elle est, dans ces conditions, reconnue par l’Église catholique et son œuvre se trouve dans ce cadre. Cette vie au physique immobile heurte de plein fouet notre XXIe siècle fait de buzz, de bruit, d’agitation, de twittes consternants. Cet être si proche de nous temporellement est à mille années-lumières de la France de 2015.
Marthe nous annonce aussi la mort vaincue et une promesse d’éternité pour chacun d’entre nous. La consécration à Marie, de Louis-Marie Grignion de Montfort, est souvent prononcée dans les retraites par ceux qui souhaitent s'en remettre à la Vierge Marie. En voici un extrait : « Je Vous livre et consacre, en qualité d'esclave, Mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs, Et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures, Vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m'appartient, sans exception, Selon Votre bon plaisir, à la plus grande Gloire de Dieu, Dans le temps et l'éternité ». Le mot esclave, entre autres, reste dans la gorge !
Pour Marthe, Marie protège toutes les âmes. La Sainte Vierge a tout pouvoir sur le cœur de Dieu, qui ne lui refuse rien. C’est donc toute la famille humaine qu’elle guérit, qu’elle encourage, qu’elle soutient, qu’elle veut sauver.
Marthe allait connaître une cruelle désillusion peu avant sa mort.Quand on vit dans l’absolu, il est inévitable que le contact avec les trivialités quotidiennes et les querelles de personnalités fortes créent des tensions, suivies de rudes désillusions. Le Vatican se méfie des orientations de cette structure qui mélange religieux et laïcs : c’est pour cela qu’il essaie de reprendre la main et de transformer le mouvement en ordre religieux classique. Le Père Finet laisse faire. Ce « coup d’état » va échouer puisque des Pères du foyer vont s’y opposer. Marthe peut se sentir trahie et elle laissera échapper cette amertume : « Je n’ai plus qu’à partir chez les fous ! Qu’ai-je fait, moi, pauvre vieille perdue dans la campagne au milieu d’un pré ? …Je ne faisais rien de mal. Si j’ai fait du mal qu’on me le dise. »
Elle est aussi atteinte lorsque, contre son avis, des photos d’elle ont été faites durant sa passion. Elles ont été diffusées par le foyer et ont certainement été prises avec l’accord du Père Finet. Au moins peut-elle se dire que, même après sa mort, les foyers n’ont pas dévié de la route qu’elle avait tracée.
Marthe a-t-elle échoué ? Cette question iconoclaste peut être posée. En 1932 elle précise : « Etendre sur la Terre le règne de la vérité et de l’amour, voilà ma mission ». Elle annonçait une nouvelle Pentecôte, un renouveau. « Oh ! Pas du tout sous une forme extraordinaire. Je la vois comme paisible, comme lente. Je pense qu'elle se fera petit à petit, peu à peu. Je pense même qu'elle a déjà commencé. » Les milliers de retraitants pèsent peu devant les milliards d’aliénés au téléphone portable. Comme Saint François au XIIIe siècle, elle croit proche la « fin des temps » avec l’éclosion du Troisième Âge de l’humanité, celui du règne de l’Esprit Saint. Pourtant le monde continue de tourner, mû par l’assouvissement des pulsions, la perte de responsabilités personnelles, la fuite dans un imaginaire mythique. Marthe disait que, morte, elle continuerait son œuvre au Ciel.
En ouvrant les foyers aux laïcs, on pouvait penser qu’une vague importante de ceux-ci adhèreraient. Cette « Pentecôte d'amour » était attendue dans un futur immédiat, d'une année à l'autre, mais Marthe est morte sans la connaître. Ce renouveau se fait attendre. Peut-être, le pape François, qui loge au Vatican à la résidence Sainte Marthe, est-il le moteur de ce renouveau ? Il veut simplifier le fonctionnement de l’église en réformant la curie, en dénonçant par exemple « l’Alzheimer spirituel et le carriérisme ». Il veut une église pauvre pour les pauvres. Par ses réflexions il déconcerte, et agace un forte partie de la Curie. Il souhaite (Aujourd’hui en France du 10-02-15), et c’est là qu’il rejoint Marthe, « un conseil pontifical pour la famille qui serait confié à un couple marié ».
Marthe était vue comme une diseuse de bonne aventure par les visiteurs qui se pressaient à la ferme. Ceux qui sont allés la visiter dans cette optique ont dû être déçus. Elle encourageait, questionnait, éclairait, et devenue certainement fine psychologue à force de visites, aidait les gens ne serait-ce qu’à exprimer leur mal-être. Les visiteurs repartaient apaisés et confiants devant cette personne directe, douée d’humour, accueillante. Certains ont voulu la piéger ou se moquer d’elle mais ils en ont été pour leurs frais. Ce n’est pas la mission de Marthe de jouer àcelle qui est capable de prédire le futur, et elle savait bien l’attente des retraitants « attentifs à la moindre parole sortant de ses lèvres ». Pourtant Marthe a bel et bien prophétisé dans le sens d’annoncer des faits à venir. Là où il y a querelle, c’est dans l’interprétation des dires de Marthe.
Les prophéties de Marthe
Le Père Finet rapporte en 1936 les paroles de Marthe : « La France tombera très bas, plus bas que les autres nations, à cause de son orgueil et des mauvais chefs qu'elle se sera choisis. Elle aura le nez dans la poussière. Alors elle criera vers Dieu, et c'est la Sainte Vierge qui viendra la sauver. Elle retrouvera sa mission de fille aînée de l'Église et enverra à nouveau des missionnaires dans le monde entier. »
En 1973, le Père Yannick Bonnet interroge Marthe sur la dégradation sociale et morale du pays qui l’inquiète. Elle lui aurait dit : « Ce n'est rien à côté de ce qui va arriver. Vous n'imaginez pas jusqu'où l'on descendra ! Mais le renouveau sera extraordinaire, comme une balle qui rebondit ! Non, cela rebondira beaucoup plus vite et beaucoup plus haut qu'une balle ! »
Le père Yannick Bonnet rapporte aussi les visions de Marthe : « Je joue avec les projets des hommes ; ma main droite prépare des miracles et mon nom sera glorifié dans le monde entier. Plus la Terre sera hostile à tout ce qui est surnaturel, plus je me complairai à briser l’orgueil des impies : le fait en sera d’autant plus admirable et extraordinaire. En lieux et place du trône de la bête seront dressés deux trônes glorieux : celui du Sacré Cœur de Jésus et celui du Cœur Immaculé de Marie. On reconnaîtra que ni le pouvoir humain, ni les démons, ni le génie de l’industrie ne mettront fin à la guerre, mais celle-ci ne se terminera que lorsque la réparation sera consommée. Prends courage ! Car le royaume de Dieu approche. Il commencera par quelque chose d’aussi soudain qu’inespéré. »
Les Foyers de Charité et le Père Peyrous désapprouvent les conférences du Père Bonnet intitulées « La prophétie de Marthe Robin et l'avenir de la France » et condamnent ses conférences et la présentation d’Henri de Montalban :« 2012-2017, Un roi pour la France ». Ces conférences laissant à penser « qu'elle aurait prévu une certaine évolution politique ».
Un retraitant dit encore : « Marthe Robin prophétise qu’il va y avoir une faillite économique, et qu’ensuite il y aura la grande Pentecôte d’amour, et que l’ensemble des Chrétiens vivront alors en communauté. Elle sera sauvée, mais ni par les armes, ni par le génie des hommes, parce qu’il ne leur restera plus aucun moyen humain. La France sera sauvée, car le Bon Dieu interviendra par la Sainte Vierge. C’est Elle qui sauvera la France et le monde… »
Le Père Peyrous, rapporteur pour la Cause de Béatification de Marthe Robin, résume les prophéties par ces trois points :
1/ La France passe ou va passer par un creuset,
2/ Puis viendra son relèvement,
3/ Et elle sera à nouveau la "fille aînée de l'Église".
Et Marthe que dit-elle de tout cela ? « Quant à l'avenir, vous savez qu'on me prête beaucoup d'idées sur l'avenir. Je ne sais rien, sauf une chose : que l'avenir c'est Jésus. ». Mots d’une prudence agréable quand on connaît le sort des prophéties apocalyptiques régulièrement annoncées.
Epilogue
Le blason de Châteauneuf-de-Galaure présente deux croisettes sur fond bleu sur la partie supérieure et une étoile dorée sur fond bleu au milieu de la partie du bas. Ces deux parties sont séparées par une bande dorée. Les armes sont signifiantes.
Une interprétation après coup peut être proposée. Les croisettes ont une dimension religieuse et peuvent représenter, placées à droite et à gauche, les larrons Gesmas et Dismas. L’étoile serait Marthe qui prendrait la place entre ces deux croix.
Marthe est morte un 6 (en février 1981) : le six, dans la symbolique, est le chiffre de la destinée mystique.
En 2020, Conrad de Meester a écrit un livre intitulé: La fraude mystique de Marthe Robin. Ce livre évoque la possible tricherie de cette femme.
La Révolution française occulte
Mithra sacrifiant le taureau.
La Révolution de 1789 est une période courte et brutale de notre histoire. C’est un méli-mélo d’acteurs débordés, jetés à la guillotine et immédiatement remplacés. Elle est le fait, nous dit-on, d'une population unanime désireuse de renverser une monarchie fatiguée. Il n'en est rien. En réalité, des approches différentes montrent l'action de sociétés secrètes multiples et rivales coiffées et manipulées par une entité occulte.
Pour cacher la forêt occulte, l’arbre des Francs-Maçons est souvent sollicité. Ils sont présents mais leur influence est rendue caduque par l’appartenance de tous les protagonistes à des loges accueillant toutes les idéologies. La famille royale elle-même appartient à la loge des Trois Frères de l’Orient de Versailles. La princesse de Lamballe, amie de la reine et assassinée, est Grande Maîtresse de la « Mère loge écossaise. »
La main du Grand Monarque
Illuminés bavarois, Rosicruciens, services secrets étrangers, sociétés occultes, sociétés secrètes politiques, Mithraïstes, fraternités… Toutes ces fourmilières s’agitent et activent leurs réseaux pour s’imposer. Mais toutes ces ombres ne sont que des illusions derrière lesquelles se devine une main beaucoup plus inquiétante : celle du Grand Monarque. Ce Grand Monarque, dont le nom sous cette forme apparaît deux fois dans la Révolution, régit par ses interventions le destin des trônes et des peuples. Il a, ici, un objectif précis : sacrifier rituellement la famille royale et placer, à la tête de la révolution, un avatar solaire mithraïste (Napoléon).
Difficile à cerner, cette entité structurée qui échappe à l’histoire conventionnelle, marque ses marionnettes par des dates, des nombres, des signes, des anagrammes, des symboles. Elle les étiquette aux mythologies antiques pour mieux les contrôler. Ainsi, pour fêter la naissance du futur Louis XVI, Rameau compose un ballet qu’il appelle "La naissance d'Osiris". À peine né, le roi était marqué par Osiris le Dieu d’Égypte coupé en 14 morceaux.
À peine né, Louis XVI était marqué par Osiris le Dieu d’Égypte coupé en 14 morceaux.
En 1789, la France est un pays riche et prospère à l’État endetté. La sécurité que lui offre la livre tournois lui donne une parfaite stabilité monétaire. Grâce à sa marine, elle est le premier exportateur européen. Les échanges intérieurs s'épanouissent. Elle bénéficie d'un prestige culturel fort et d'une langue parlée par les élites de la planète, avides de responsabilités, pas de révolution. Sa population instruite, civilisée, compte 28 millions d'habitants, ce qui en fait le pays le plus peuplé d'Europe, mais pas particulièrement voué à un bouleversement général. Rien ne laisse penser que ce peuple, certes frondeur, va s’étriper, tuer les figures royales puis mettre l’Europe à feu et à sang.
Des phénomènes météos et célestes inhabituels
Ce sont les premiers signes des grands malheurs.
Un an, jour pour jour, avant l’émeute parisienne, le 13 juillet 1788, une « grande tornade » ruine la partie nord de la France.
Des amoncellements de grêlons gelés mettront, cet été-là, 3 jours à fondre !
Des aurores boréales sont vues à Metz.
Toujours en 1788, on remarque d’inhabituelles chutes de météorites et des hécatombes d’oiseaux.
Les mois d’été, en particulier celui d’août 1790, sont caniculaires. Le 24 mai 1798, les astronomes de l’observatoire de Paris notent, stupéfaits, le changement d’aspect du soleil : « La sphère incandescente s’est trouvée entourée d’un cercle lumineux ». Les scientifiques sont incapables d’expliquer le phénomène. Sa soudaineté et son caractère unique les déconcertent. En préambule de cette curiosité, un culte remarqué est rendu au soleil à Bordeaux le 4 mai 1798. Ce même jour, Bonaparte quitte Paris pour accomplir la campagne d’Egypte.
De nombreux signes célestes annoncent la destinée funeste de la monarchie de France.
Ces signes célestes, simples manifestations scientifiques pour beaucoup, annoncent la destinée funeste de la monarchie de France.
La genèse de la Révolution se découvre sans doute en Phrygie (un ancien pays d’Asie Mineure, aujourd’hui en Turquie). Les Phrygiens avaient développé une mythologie naturaliste, fondée sur les cycles saisonniers et la force productive et féconde de la nature. Son panthéon comprenait la déesse Cybèle (« la gardienne des savoirs ») ou Ma (la déesse-mère), Attis et Men (divinité lunaire qui évoluera ensuite en Mithra). Ces figures, reprises par les Grecs (Déméter, Aphrodite) et les Romains, ne cessent de s’adapter et se développer au gré des régions où elles sont véhiculées. Ces cultes éteints, mains du Grand Monarque, vont pourtant montrer leur patte et leur existence dans cette Révolution.
Cybèle avec ses attributs traditionnels : corne d'abondance, lion et couronne en forme de remparts.
Le roi et le dauphin coiffés du bonnet rouge
Le Grand Monarque est cité dans plusieurs prophéties : Orval, Nostradamus, Prémol. Pour cette dernière, il est écrit que le Coq (la République) chantera la gloire du Grand Monarque. Ce Grand Monarque se cache, dans sa prédiction, pour les 20 juin significatifs de 1789, 1791, 1792 et 1815.
C’est comme si des fenêtres temporelles s’ouvraient pour permettre l’action de sa main invisible.
À Versailles, le 20 juin 1789, au solstice d’été, le Tiers état fait le serment du jeu de paume.
Le 20 juin 1792, les émeutiers envahissent les Tuileries, insultent et menacent la famille royale. Dans le salon au nom évocateur de l'œil de bœuf, Louis XVI est coiffé d’un bonnet rouge qu’il garde jusqu’au soir. Ce bonnet rouge, dit bonnet phrygien, est un symbole de la Liberté dont se paraient dans l’Antiquité les esclaves affranchis. Il est introduit en 1792 par le jacobin Grangeneuve, puis mis par le président de l’assemblée Thuriot. Mais c’est surtout le général Dumouriez, promu ministre, qui l’impose. Le bonnet rouge est un attribut de Mithra, le Dieu des soldats, le soleil invaincu. Le culte de ce Dieu, réservé aux hommes, est strictement interdit par les empereurs chrétiens romains en 391. Le gouvernement révolutionnaire oblige les curés assermentés à porter ce bonnet rouge ! Faut-il voir là une revanche des servants de Mithra ?
Un fait est peu connu : un prêtre en carmagnole et bonnet rouge récitait en silence (sous peine de mort) la prière des agonisants lors du passage de la charrette qui conduisait Danton au supplice.
Louis XVI, ce 20 juin, est contraint de boire du vin qui est aliment de communion pour le culte de Mithra. Ce culte communie aussi au pain. Le roi, la reine et le dauphin étaient appelés « le boulanger, la boulangère et le petit mitron. »
Dans le défilé, un individu présente au roi un cœur de veau sanglant où est inscrit « Cœur des aristocrates ».
Son ordre dans les Louis de France, seizième, le prédestine à Mithra qui était fêté le 16 de chaque mois ! Le dauphin, tel Attis, se fait coiffer du bonnet rouge ce même jour. Malgré la chaleur, l’enfant le porte deux heures. On l’en recoiffera dans la prison du Temple. Curieusement, la foule haineuse n’oblige pas la reine à porter ce bonnet car le culte de Mithra est réservé aux hommes. Voilà une foule bien informée !
Cette journée sera reprise par les journaux sous le titre des visiteurs de la « Ménagerie royale d’animaux vivants établis aux Tuileries ». Pendant la Révolution, le roi et la reine seront constamment raillés comme des animaux.
Il est impensable, au début de la Révolution, de tuer les souverains qui sont des figures quasi divines. Les députés du Tiers état, convoqués pour les états généraux, sont modérés. Danton, Robespierre et leurs amis sont contre la peine de mort. Pourquoi nos acteurs vont-ils accomplir ce sacrilège : tuer la figure sacrée du roi, de la reine et laisser le dauphin Charles mourir dans le dénuement ? L’exécution du roi en 1793 s’apparente au sacrifice rituel du taureau par Mithra. Mithra le dieu persan solaire coiffé du bonnet rouge, qui subjugue et saigne le taureau pour arroser la terre de sang et assurer de bonnes cultures. Dans le culte, le dévot se faisait asperger du sang fumant, le plus souvent d’un bœuf. L’énergie vitale de la bête régénérait l’âme et le corps de l’officiant.
Un scorpion est accroché au sexe du taureau ce qui se conçoit quand on connaît la difficulté du roi pour honorer la reine ! Ce taureau est aussi poursuivi par un chien qui peut symboliser l’acharnement des révolutionnaires.
De sa prison du Temple, Louis lui-même compare sa mort à un sacrifice. Il propose une énigme à un proche : « Comment, vous ne devinez pas le mot ? Il m’est pourtant bien applicable. Le mot est sacrifice. »
Louis XVI a la corpulence d’un bœuf : il est gros, fort et mesure près de deux mètres.
Avant sa mise à mort, on sert du bœuf au roi pour son dernier repas. Au pied de l’échafaud, le roi refuse d’avoir les mains attachées, comme on lie les pattes du taureau avant le sacrifice. On l’y oblige cependant et l’abbé qui l’accompagne lui dit : « Acceptez ce sacrifice Sire, ce nouvel outrage est un dernier trait de ressemblance entre Votre Majesté et le Dieu qui va être sa récompense. »
Ce tableau sur bois de Rembrandt, peint en 1655 et intitulé « Le Boeuf écorché » (aujourd’hui au Louvre) a été acheté par Louis XVI en 1783.
Résigné, le roi veut parler à la foule mais il en est empêché. En colère il frappe l’échafaud du pied. Il est brutalement empoigné et allongé sur la planche, la tête face aux Tuileries, en direction de l’île aux Juifs. Le sang gicle et arrose le plateau. Les « spectateurs » ont été refoulés loin, derrière plusieurs rangées de soldats et d’officiels. C’est alors, rapporte la gazette Révolutions de Paris qu’ : « Un citoyen monta sur la guillotine même, et plongeant tout entier son bras nu dans le sang de Capet qui s'était amassé en abondance, il en prit des caillots plein la main, et en aspergea par trois fois la foule des assistants qui se pressaient au pied de l'échafaud pour en recevoir chacun une goutte sur le front. - Frères, disait le citoyen en faisant son aspersion, frères, on nous a menacés que le sang de Louis Capet retomberait sur nos têtes! Eh bien, qu’il y retombe ! Le sang d'un Roi porte bonheur ! Le sang du taureau (le souverain ici) arrose le peuple qui se régénère. Le bourreau crie : « Allez donc, je vais vous donner un baquet où vous pourrez les tremper plus aisément. »
Le philosophe espagnol José Ortega y Grasset écrit que « le sang répandu permet la libération d’esprits. Ce sang est mystérieux et effrayant. Il porte la vie et quand il est répandu et que le sol en est taché, le paysage tout entier s’excite et devient fou. » Alors le sang d’un roi, vous imaginez.
Son corps sera mélangé, dans sa bière mise à nu, à de la chaux et à de la terre.
Les adeptes de la thèse de la lignée du roi perdu, descendant de Jésus, remarqueront que Louis XVI et son épouse, les usurpateurs capétiens, sont ensevelis après leur exécution dans la fosse commune du cimetière de... la Madeleine !
Le Grand Monarque montre sa patte par l’officier public qui signe l’acte de décès du roi qui s’appelle … Le Grand.
Le roi Saint Louis déclarait sa fonction royale « un Sacerdoce » et il l’avait prescrit dans son Ordonnance Royale de 1254 (article 39). Le roi Louis pouvait se revendiquer de se croire de droit divin.
Il y a dans cette Révolution une opposition entre l’église et son champion, Louis XVI et les Mithraïstes. Le 25 décembre, jour de naissance de Mithra et de Jésus, Louis XVI écrit son testament où il réaffirme puissamment sa foi en l’église catholique. La rupture entre Danton et Robespierre se fait un 25 décembre. Dès 1814, le roi martyr est appelé « Nouveau Rédempteur » et en1815, on veut en faire un saint. Sa canonisation est régulièrement demandée, encore aujourd’hui. Le Pape Pie VI a deviné cette sape religieuse en écrivant le 17 juin 1793 : « Le roi très chrétien Louis XVI a été condamné au dernier supplice par une conjuration impie, et ce jugement s’est exécuté. »
La chapelle expiatoire de Paris, élevée par l’architecte Fontaine (eau) à l’endroit de l’inhumation du roi en 1815, présente le vitrail d’un soleil à 16 branches. En Egypte, chaque taureau sacré avait son tombeau sur lequel on dressait, comme pour Louis, une chapelle funéraire. Osiris s’incarnait dans le taureau-bœuf Apis qui devenait Osiris à sa mort.
On peut fermer les yeux sur le caractère magique de l’histoire de France. Il faut cependant admettre que cette première exécution à l’apparence d’un sacrifice et que Louis XVI est placé sous deux aspects du soleil : le soleil diurne avec Mithra et le soleil nocturne avec Osiris. Osiris qui était comme le roi d’une fratrie de 5 enfants.
Le sacrifice du cheval blanc
Le gisant de Marie-Antoinette dans la basilique de Saint Denis montre la reine la poitrine quasiment dénudée et se tenant un sein d’une main. Est-ce une allégorie de la mère nourricière ? On s’attendrait plutôt à la voir les mains jointes pour la prière ,comme son royal époux. Mieux, sa poitrine, rituel magique, doit constamment être nettoyée car les visiteurs l’utilisent comme talisman en la touchant.
Marie-Antoinette peut être assimilée au principe féminin, à la déesse-mère, aussi appelée Ma, qui est la première syllabe de son nom. Depuis la nuit des temps, les déesses, mères de toutes choses, sont craintes et adorées. Ishtar, Aphrodite, Cybèle, Isis (la déesse aux mille noms) et Marie… expriment, comme une poupée russe, sous différents noms le principe féminin. L’inspiration est la même : la femme et la mère en particulier et à travers elle, la fécondation, la nature et la végétation renaissante.
Y sont associés le rocher (lors de la fuite de Varennes, son passeport est au nom de Rochet), la grotte (à Versailles, elle a dans son hameau une grotte personnelle) et la source (l’eau), mais aussi la lune, la rose, la souveraineté, la terre, la virginité, les épis. Un détail rapproche la reine de la déesse mère Aphrodite, épouse Héphaïstos. C’est un dieu forgeron plutôt « contrefait » qu’elle trompe. Louis XVI avait une forge à Versailles. La brillante Aphrodite symbolise la passion que rien n’arrête. La passion du jeu de la reine nuira à sa réputation.
Cybèle, comme Marie-Antoinette, s’entoure de jeunes gens. Des libelles injurieux et exagérés sur ses supposés vices affaibliront la monarchie. Une des représentations de Marie-Antoinette est celle de la reine travestie en bergère et jardinant dans son hameau naturaliste de Trianon. Une chanson y est associée : "Il pleut bergère, rentre tes blancs moutons". Cybèle était la déesse des pâtres et bergers ! Cybèle est présente sur l’arc de triomphe! Peut-être parce qu’elle est servie par un clergé phrygien.
Évidemment, Marie-Antoinette n’est pas une déesse mère, même si d’aucuns, à travers des livres et des commentaires, semblent lui vouer un véritable culte, mais elle en a des aspects. C’est ce reflet de déesse que le « Grand Monarque » champion du principe masculin, va sacrifier !
Marie-Antoinette est marquée par le nombre 16
Portrait de Marie-Antoinette : toujours la rose… attribut féminin par excellence.
À 14 ans, Marie-Antoinette arrive en France. Elle se dénude entièrement sur l’île aux épis (Isis et Cybèle sont déesses aux épis), au milieu du Rhin. Elle laisse ainsi symboliquement, à la frontière, ses attributs autrichiens. La Dauphine est ensuite accueillie par une tapisserie représentant le mariage de Jason et Médée décrite ainsi par Goethe : « À gauche du trône, on voyait l’infortunée fiancée en proie aux tourments de la mort la plus cruelle. À droite, Jason déplorait la mort de ses enfants, tandis que la furie qui les avait tués s’envolait sur un char attelé de dragons. » Quelle prémonition quand on connaît le tragique destin du couple royal et de ses enfants.
La reine est marquée par le nombre 16. Elle se marie un 16 (mai), épouse Louis 16, meurt un 16 (octobre), appartient à une famille de 16 enfants. Au tarot, la seizième carte représente la Tour ou maison Dieu. C'est la carte de l'effondrement. On y voit une tour foudroyée qui se renverse. Des personnages sont projetés à terre. Le jour attribué à cette carte est le lundi, jour de la mort de Louis XVI et le signe est celui du capricorne. Le roi a été condamné à mort le dernier jour du capricorne.
Si le sacrifice du roi peut être comparé à celui du bœuf, la mort de la reine peut l’être à celui du cheval blanc. À Rome, on sacrifie le 15 octobre un cheval dont la tête coupée est garnie de grains puis clouée. Le sang du cheval était conservé jusqu’au 21 avril (la reine quitte Vienne à jamais dans l’affliction générale un 21 avril). La reine était excellente cavalière. Les anthropologues remarquent que les traditions associent le binôme cheval blanc-bœuf dans les sacrifices liées à la fertilité et au renouveau. Ainsi Achille déclare : « Vous aurez beau immoler taureaux et chevaux, vous n’en périrez pas moins d’une mort cruelle ». Le cheval est le coursier qui tire le char d’Apollon ou de Mithra. Hébert dans son numéro 199 du père Duchêne écrit, en évoquant la reine en route pour l’échafaud : « Ses beaux chevaux blancs si bien panachés ne la conduisaient pas, mais deux rossinantes qui semblaient avoir envie de galoper pour aller plus vite au lieu fatal… »
Symboliquement, le cheval est associé à l’eau. Le guichetier de Marie-Antoinette à la Conciergerie se nomme Larivière. Le Grand Monarque est un cynique. Les avocats de la reine s’appellent Chauveau-Lagarde (la garde à cheval) et Tronson-Ducoudray (Tronçonner le cou de la reine). Auparavant ceux du roi s’appelaient Tronchet, Desèze et Malesherbes (Trancher la mauvaise herbe de seize, Tronchet peut aussi être vu comme la tête). Si c’est là l’humour du Grand Monarque !
Le procès de la reine s’ouvre le 14 octobre. Une honteuse accusation d’inceste va lui être reprochée. Pourquoi les révolutionnaires profèrent-ils une telle bêtise ? Cette injustice ne peut se comprendre, qu’en comparant l’inceste de Cybèle et d’Attis, et des déesses en général. Ces mêmes jours, la profanation des tombes royales à Saint-Denis bat son plein : le 14 octobre, la tombe de Louis XIV est saccagée dans la crypte et le 16 la sépulture de Louis XV, qui avait accueilli la dauphine en France, est mise à sac. C’est encore du 14 au 16 octobre (1840) que la tombe de Napoléon, l’Empereur de la République, est ouverte à Sainte Hélène.
La statue de la déesse Cybèle était transportée une fois l’an dans toute la ville de Rome sur un char tiré par des bovidés. On sacrifiait à cette occasion un taureau et l’on aspergeait les fidèles avec le sang de la bête. Ce 16 octobre 1793 (jour du bœuf dans le calendrier républicain) la reine pâle, aux blancs cheveux et vêtue de blanc, est décapitée. Comme pour le roi, cette exécution va être l’objet d’un rite magique. Le citoyen Maingot (Main de dieu ?) est caché sous l’échafaud et recueille le sang de la martyre. Découvert, arrêté et fouillé, il porte un œillet et des images pieuses sur lui. Il est tatoué sur les bras des lettres GB et JHS. « Il y a là assez pour l’envoyer à la guillotine » assure André Castelot. Pourtant, bien que jugé deux fois, il est acquitté et ses effets, y compris les mouchoirs ensanglantés du sang royal, lui sont rendus.
La destinée du corps de Marie-Antoinette, pour laquelle aucune fosse n’a été préparée, reste floue. Il serait resté plusieurs jours sur le sol du cimetière. Pour y féconder la terre ?
Le sacrifice de l’agneau
Le fils cadet de Louis XVI, né pendant la période pascale sous le signe du bélier, meurt à 10 ans le 8 juin 1795 (20 prairial), un an jour pour jour, après l’étrange fête de l’Être suprême. Emmuré au Temple dans un cachot, ce roi non consacré meurt dans un dénuement total.
À gauche, buste d’Attis portant le bonnet phrygien. Il est à la fois le fils et l’amant de Cybèle. À droite, buste de Louis XVII.Le Prince est né le 27 mars. Les fêtes célébrant le renouveau d’Attis se déroulaient du 22 au 27 mars, lors de l’équinoxe du printemps. L’animal qui le symbolise est le coq, symbole aussi de la République. Attis, qui meurt jeune, est végétalisé sous la forme du pin. Or, le prince naît le 20 prairial du calendrier révolutionnaire, sous le signe d’un arbre !
L’abbé Allègre, dans un texte au style romantique recueilli en 1888, voit cette mort comme celle de l’agneau sacrifié. Cette comparaison est partagée dans d’autres textes : « Au moment où le ciseau accomplissait ce sacrifice, (on lui coupe les cheveux - NDA) le commissaire de service entra, suivi de Meunier et de Vandebourg, qui apportaient le dîner. Le commissaire regarda d’un œil satisfait ce qui se passait ; mais le bon Meunier s’écria tout d’abord :
- « Oh ! Pourquoi donc avez-vous haché ainsi ses cheveux, qui lui allaient si bien ? »
- « Tiens, répliqua la gouvernante, ne vois-tu pas, citoyen, que nous jouons au jeu du Roi dépouillé ? »
Et tous, à l’exception de Meunier, se prirent à rire autour de l’agneau tondu, qui baissait en silence sa tête esclave et déshonorée, comme celle de ces premiers Mérovingiens que l’on tondait pour les dégrader. L’enfant demeura triste et abattu le reste du jour. Je ne sais si les railleries dont on l’accablait, si l’étrange sensation qu’il éprouvait de se sentir rasé, si le besoin même du sommeil, vinrent en aide aux deux verres de mauvais vin qu’on lui fit prendre dans la soirée. Quoi qu’il en soit, le malheureux, poussé à bout, se rendit enfin et Simon célébra sa victoire en s’écriant : « Enfin, Capet, te voilà jacobin ! » Et le bonnet rouge brilla sur le front du petit-fils de Louis XIV.
La Bastille
La Bastille est à l’origine un château construit pour protéger Paris des Anglais. Auparavant, le site a pu être un lieu de culte d’Isis. On a découvert en1905, sous ces fondations, une statuette liée au culte funéraire de la déesse.
Quand la Bastille fut achevée en 1382, son premier prisonnier, Hugues Aubriot, fut celui qui avait mené le projet et posé la première pierre. Ce prévôt avait un nom et un prénom annonciateur : Hugues est, en effet, le prénom du premier capétien élu en 987 et avec les lettres du patronyme Aubriot, on écrit " roi abattu".
La légende révolutionnaire nous apprend qu’une foule énorme de patriotes prend d'assaut cette puissante prison forteresse et y délivre ses prisonniers.
Un des vainqueurs de la Bastille, le patriote Elie écrit : « La Bastille n’a pas été prise de force, elle s’est rendue avant d’avoir été attaquée ». Il ajoute « La résistance fut complètement nulle, on ne tira que quelques coups de fusil ».
Sur les 700 000 Parisiens de l’époque, un bon millier et une centaine de déserteurs des Gardes nationales attaquent le château. Le gouverneur capitule en échange de la vie des défenseurs. Cette promesse n’est pas tenue, des gardes et le gouverneur sont assassinés. Des prisonniers ? il y en a… 7. Les révolutionnaires en inventeront et trouveront même le squelette du masque de fer ! Bref, tout cela n'est pas très sérieux et la dimension symbolique de cette affaire est bien plus intéressante que son aspect historique qui est essentiellement propagandiste. Dès 17 heures, une centaine d’ouvriers approchent, pioche sur l’épaule. Ce sont les employés de l’entrepreneur Palloy. On ne sait de qui il tient l’ordre de démolir, avec un empressement qui questionne, la forteresse royale.
Carton, papier, verre, ferraille, pierres… tout est utilisé et transformé en cartes, jeu, petites forteresses, bijoux… Des apôtres de la liberté diffusent dans tout le pays des caisses où figurent ces reliques !
Palloy est un activiste. Il participe à toutes les journées révolutionnaires, poursuivra Louis XVI à Varennes, mangera de la tête de veau tous les 21 janvier, jour de l’exécution du roi. C’est aussi une parfaite girouette qui applaudira Napoléon, Louis XVIII (il est décoré de l’ordre du lis), Charles X et Louis Philippe.
Le franc-maçon La Fayette dira dès le 24 juillet 1789 : « On dirait qu’une main invisible dirige la populace. »
Maillard, payé et obéissant à on ne sait qui, animé par on ne sait quoi, est représentatif de cette main invisible. Il conduit les émeutiers de la Bastille, il est acteur de la marche des femmes sur Versailles en octobre et préside un tribunal lors des massacres de septembre. Parmi les personnages occultes, Sieyès se fait remarquer. Ce régicide « vit isolé et ne daigne point s’expliquer sur ces théories obscures. Sieyès est le sphinx de la Révolution. » Il meurt un 20 juin.
Notre-Dame rend un culte à la déesse Raison
La commune de Paris vouait une guerre personnelle contre la religion chrétienne et peut être contre le principe féminin représentée par la reine. Les révolutionnaires envisagent de démolir la cathédrale Notre Dame. Elle fut mise en vente et fut sauvée in extremis. En 1793, les statues en pierre de la porte de Juda furent condamnées à mort et des bourreaux les brisèrent ! Elles étaient accusées de véhiculer les superstitions d’hier.
Chaumette sauva le portail principal en proclamant, et cela en dit long sur le combat des mythes que se livraient toutes les sociétés secrètes, que « par condescendance philosophique » , le bâtiment devait être préservé. Il ajoute que Jésus et la Vierge étaient une représentation de la lune et du soleil. Chaumette était contre l'égalité des sexes, il s'est réjoui de l'exécution de Manon Roland et d’Olympe de Gouges, au prétexte qu'elles auraient oublié les devoirs des femmes. S'adressant aux citoyennes de Paris, il ajoutait à leur sujet : « Et vous voudriez les imiter ? Non, vous ne serez vraiment dignes d'estime qu'en vous efforçant d'être ce que la Nature a voulu que vous fussiez. Nous voulons que les femmes se respectent, c'est pourquoi nous les forcerons à se respecter elles-mêmes ». Chaumette en voulait à la déesse-mère, son champion était le dieu masculin Mithra. Il organise en 1791 une extraordinaire procession réunissant l’évêque constitutionnel Gobel, ses vicaires et des prêtres, coiffés du bonnet rouge ! C’est Mithra victorieux…
Désormais la cathédrale rendrait un culte à la déesse raison. Une partie des Conventionnels qui a fait adopter ce bonnet mais aussi le drapeau aux couleurs bleu, blanc et rouge avaient une idée derrière la tête.
En novembre 1793, la nef de Notre-Dame était emplie des sections de patriotes couvertes du bonnet rouge pour le triomphe de Mithra ! Sous couvert d’une cérémonie ridicule, en l’honneur de la déesse Raison présente en chair et en os, on vit dans les rues de Paris un cortège partir de la cathédrale, pardon, du temple de la raison pour se rendre à la convention. Quelques mois après cette mascarade, Chaumette, Gobel (l’évêque constitutionnel) et le créateur de ce culte nommé Clootz furent guillotinés.
Le culte de l’Être suprême
Le culte de la Raison fut remplacé par celui de l’Être suprême qui n’eut pas plus de succès. Ce mystérieux Être suprême n’a pas fait souche et « les autels (chrétiens) où l’on insulta pendant 1 800 ans l’être suprême, la raison et l’humanité » n’ont pas été renversés. Les fêtes décadaires du calendrier républicain qui étaient dédiées à l’Eternel n’ont pas duré 10 ans. Les Francs-maçons, probables créateurs de ce culte, perdaient cette bataille.
Robespierre, champion des partisans du culte de l’Être suprême, est peint par ses adversaires comme un tyran sanguinaire. Il est commode, une fois éliminé, de le couvrir de toutes les dérives de la Révolution. Il est notable et peu connu que la Constitution de 1789 est placée sous l’auspice de l’Être suprême (celles de 1793 et 1795 le seront aussi).
Cette idée n’est pas de Robespierre, qui n’était pas aux affaires à cette période et n’a donc rien inventé, mais a accompagné ce culte en affirmant : « Le peuple français reconnaît l’existence de l’Être suprême et l’immortalité de l’âme. »
Une fête célébrée le 8 juin 1794 (jour de la Pentecôte) va connaître un immense succès populaire. Cette fête célèbre l’immortalité de l’âme, la nature et le bonheur éternel des bons serviteurs de la patrie. Une procession qu’accompagne un char d’où se dresse une statue de la déesse Raison va rejoindre le Champ-de-Mars. Or au moment où ce char tiré par huit bœufs passe place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde), les bœufs s’arrêtent brutalement, faisant chanceler la statue. Cet incident est vu comme un mauvais présage. Curieusement, le cortège se dirige vers un montage où sont placés un nombre remarquable d’attributs de Mithra : un temple grec, le rocher, la grotte, et l’on a coiffé le palais des Tuileries d’un immense bonnet rouge. Le cortège passe entre des jeunes filles en blanc qui agitent des roses. Plus loin, ce sont des pétales de roses que l’on jette sur les Conventionnels.
Robespierre s'oppose à la déchristianisation qu’il dénonce comme une manœuvre contre-révolutionnaire. Il veut toutefois éliminer le rituel et la superstition liés à la religion catholique : « Oui, invoquer le nom de la providence et émettre une idée de l’Etre éternel qui influe essentiellement sur les destins des nations, qui me paraît à moi veiller d’une manière toute particulière sur la Révolution, n’est pas une idée trop hasardée… » Oui, la « providence veillait » sur la Révolution et particulièrement sur lui.
Une nuit de thermidor, il est blessé d’une balle tirée dans la mâchoire. Pour éponger les caillots de sang de sa blessure, il sort un petit sac de peau blanche de sa poche sur lequel est écrit, nous dit Alain Decaux : « Le Grand Monarque » et sur le revers du sac, « À M. Archier » soit l’anagramme « Merci cher ami », le M pouvant être la signature de Monarque ».
Après le sang du roi, de la reine, le Grand Monarque recueillait celui de son ami dans un sac qui portait son nom. Au moment où les charrettes passent devant la maison où logeait Robespierre, un gamin muni d’un seau portant du sang de bœuf asperge le mur de la maison, puis avec le balai étend ce sang. L’assistance applaudit et manifeste sa joie. Ce geste était forcément prémédité car il s’agit d’un enfant qui, spontanément, ne peut avoir cette idée. Et puis, le sang d’un bœuf, ce n’est pas sans rappeler l’idée de sacrifice.
Analyse de quelques détails paraissant anodins
Ces détails de l’histoire sont précieux. Recueillis, ils forment l’inventaire des manifestations de la rusée machine qui dirige l’Histoire. Ce sont les tatouages posés par le Grand Monarque. Ils provoquent un haussement d’épaule des intelligences contemporaines qui les attribuent au hasard ou à la sottise de ceux qui les relèvent.
Le zodiaque inspire-t-il le Grand monarque ?
Il révèle sa mécanique. Louis est né un 23 août, qui sépare le Lion (planète soleil) et la Vierge (planète terre). Il meurt le 21 janvier, premier jour du Verseau (Verse l’eau). Nous lirons ces dates ainsi : le soleil réchauffe la Terre en versant son sang. La planète Saturne, le dieu qui mange ses enfants, est visible toute la nuit de la mort de la reine le 16 octobre.
Comme pour Osiris une coiffe de plumes ornait aussi celle de Louis XVI.
Ces plumes sont aussi visibles aujourd’hui posées en haut des lits des souverains dans leurs chambres du palais de Versailles. L'emblème d'Osiris est le Djed, un pilier de taille variable. Or, place de la Concorde (Concorde, c'est aussi le nom d'une fille d'Osiris, la déesse Maat) se dresse l'obélisque sur le lieu de la décapitation de Louis XVI. Une colonne est aussi dressée à Nantes. Le jour de son sacre, sa couronne tombe sur le sol et Louis XVI murmure qu’il la trouve lourde.
Comme un dieu, Louis XVI était un roi guérisseur :
il a « touché » plus de 2 400 malades après le couronnement et en a guéri, comme l'attestent des certificats médicaux.
Le roi se prénomme Louis Auguste, ce qui le relie à son aïeul Philippe Auguste, dont le fils est le premier à être roi sans élection. C’était le 14 juillet 1223.
Louis XVI lit et relit l’histoire du roi d’Angleterre Charles Ier.
Il s’en imprègne, expose son portrait en bonne place à Versailles. Il en copie sa vie. Comme Charles, il demande au peuple de rédiger un cahier de doléances. C’est la pression fiscale dans les deux pays qui met le feu aux poudres. Ces rois sont tous deux décapités en janvier, deviennent rois après le décès de leur frère aîné et sont remplacés par un dictateur. L’histoire obéit à des cycles.
Le maléfice de Varennes
Dans l’étrange révolution, plus que tout autre événement, la légendaire fuite de la famille royale, interrompue à Varennes, démasque l’intervention du Grand Monarque, le maître de l’histoire.
Elle a lieu un autre 20 juin (1791). La famille royale veut sortir de la tutelle parisienne en fuyant la ville et en rejoignant l’est de la France.
Cette opération est un échec, bien que minutieusement préparée par le supposé amant de la reine, le suédois Fersen. Lequel mourra lynché par la foule exactement 19 ans plus tard... le 20 juin 1810.
La famille royale joue d’une remarquable malchance tout au long de ce voyage : la reine se perd dans les rues de Paris, les soldats ne sont pas au rendez-vous, la voiture casse une roue… Au contraire, Drouet est divinement inspiré dans ses choix quand il met le cap sur Varennes.
Trois gardes du corps, prénommés tous les trois François comme le père de Marie-Antoinette, protègent la berline, bien pourvue en provisions de viande de bœuf. Des troupes attendent les fuyards après Châlons. Les fugitifs quittent le palais des Tuileries la nuit par la cour des Princes.
Sortis de Paris, le plus difficile est accompli même s’ils sont reconnus à Chaintrix par Jean Baptiste Lagny.
Passés Châlons, les fugitifs qui se croient sauvés voient un homme s’approcher de la berline et prévenir : « Vos mesures sont mal prises, vous serez pris » pour disparaître aussitôt. L’histoire n’évoque pas plus ce curieux personnage. Qui est-il ? Pourquoi cette annonce ? S’il est royaliste, il doit se montrer plus prévenant, sinon il doit tout faire pour arrêter le voyage. C’est à n’y rien comprendre.
L'itinéraire royal passe ensuite par la commune de Sainte-Ménehould, où l’on adorait les déesses Isis et Diane. C’est de ce bourg que la chasse sera lancée.
Sainte Ménehould est née à Perthes (perte) et présente un lien direct avec le destin funeste de la Reine puisqu’elle est morte et fêtée le 14 octobre, jour du procès de Marie-Antoinette. Cette sainte a la particularité d’avoir fait jaillir une source miraculeuse. C'est au relais du Soleil d'Or (dont Robert Charroux évoque la symbolique) que Jean Baptiste Drouet (Droute-déroute), se lance à la poursuite et aidé d’une chance insolente, rejoint Varennes avant les fuyards. Il alerte les patriotes attablés au cabaret du bras d'or, nommé ainsi car le village abrite une relique de Sainte Menehould dans un bras d'or.
À Varennes la voiture arrive à la… « Tuilerie »! C’est le nom qui apparaît sur la carte de Cassini de l’époque. Revoilà symboliquement les évadés à leur point de départ le château des Tuileries.
La reine, elle, est ironiquement saluée par l'indication de « Vienne le château ». Ce village homonyme de son lieu de naissance (le château de Vienne) est indiqué à quelques kilomètres de Varennes.
À Varennes, dont la spécialité est la tuile, tous cherchent le relais prévu en haut du village. Ce relais a été déplacé de l'autre côté de la rivière, à l'auberge : " Le Grand Monarque". C'est aussi au Grand Monarque que stationne un parti de hussards. Les évadés l’ignorent et, angoissés, frappent à la porte de la maison du noble Jean Baptiste Bigault (by God) de Préfontaine qui les ignore ! Bigot c’est aussi le nom du signataire avec Lasne (l’âne) et Robin, des signataires du certificat de Louis XVII.
La berline royale, en quête du relais, descend alors la rue des Religieuses, passe sous la voûte (symbole du ciel) de l'église Saint Gengoult (qui lui aussi fait jaillir des sources miraculeuses). Là, elle est immobilisée par Drouet. Les hussards du "Grand Monarque" n'interviennent pas. Pire, ils fuient sur ordres ! Le Grand Monarque laisse faire. C'est la fin du voyage ! Ultime moquerie du Grand Monarque envers Louis XVI, Saint Gengoult est le patron des maris trompés et des chasseurs. Les malheureux élus arborant, comme les vêtements des gardes du corps et les roues du carrosse, la couleur jaune.
La famille royale, forcée de descendre du carrosse, est emmenée par la rue de la basse-cour (ils avaient quitté les Tuileries par la cour des Princes) et accueillie dans la maison de l'épicier vendeur de chandelles, Jean-Baptiste Sauce. Pour vérifier l’identité du roi, Sauce fait réveiller un juge nommé Destez (d’été), qui a déjà vu le roi (l’été est réveillé). Destez le reconnaît, s'incline et s'exclame "Oh, Sire"(Osiris). Ce 21 juin, jour du solstice d'été et de la fête Dieu, un juge a scellé le destin de la famille royale qui est consigné.
Récapitulons.
Le roi est arrêté par le Bras d'Or sous la voûte d'une église. Il est condamné par le « Oh sire » du juge Destez (été) au solstice de cette même saison. Les soldats censés le protéger logent au Grand Monarque et laissent faire. Trois personnages majeurs nommés Jean-Baptiste (Drouet-Préfontaine-Sauce), rappellent le destin du cousin de Jésus dont la tête fut tranchée. Clin d'œil supplémentaire, ce saint est fêté le 24 juin jour où, à Villeparisis, les Parisiens accueillent ce roi prisonnier.
Cette fuite au dénouement incroyable, véritable maléfice est cartographiée dans le plan de la ville de Paris ! Il existe une rue de Varenne dont une partie est une impasse. Sous Louis XVI, elle était composée de la rue de la Planche et de Varenne. C'est sur la planche de la guillotine qu'on attachera le roi en 1793. Varennes mène à la planche. Cette rue croise directement d'autres voies qui ont un rapport direct avec Louis. La rue de Bellechasse rappelle ce grand chasseur : plus de 190 000 pièces de gibiers tués en 13 ans ! La rue Vaneau est le nom d'un révolutionnaire tué en attaquant une caserne de Suisses. La rue Barbet de Jouy abrite la résidence de l'ambassade de Suède, or Fersen était suédois. La rue de Bourgogne porte le titre de naissance du frère aîné de Louis XVI. La rue du Bac est connue dans le monde entier par la religieuse Catherine Labouré. À Varennes, la berline dégringole la longue rue des Religieuses.
Un quatrain de Nostradamus
Nostradamus a bien l'air d'évoquer la nuit de Varennes par le quatrain crypté publié en 1555 :
De nuict viendra par la forest de Reines
Deux pars voltorte Herne la pierre blanche
Le moyne noir en gris dedans Varennes
Esleu cap. cause tempeste feu sang tranche
Ce quatrain est numéroté 20 de la neuvième centurie. Numéro 20 pour la nuit du départ le 20 juin et le 9 pour l'année car la somme des chiffres de l'année 1791 = 18 qui donne 1+8 = 9. Qu'il l'ait fait exprès ou non, c'est étonnant. Il nomme Varennes dans ce quatrain et même s'il existe 31 Varennes en France, il n'y en a qu'un qui est entré dans l'Histoire.
De nuict viendra par la forest de Reines
La berline, qui quittait la forêt d'Argonne, est entrée dans Varennes la nuit, toutes lanternes allumées. « De Reines » pourrait indiquer le proche chemin des Dames qui emprunté par la reine lors de son arrivée en France en 1770.
Deux pars voltorte Herne la pierre blanche
De Paris la reine (Herne), qui se faisait appeler Madame Rochet (rocher-pierre) voyage dans la plaine crayeuse de Champagne
Le moyne noir en gris dedans Varennes
Il y avait à Varennes trois couvents de moines, le roi portait une redingote grise. Le « moyne noir » peut être Jacques de Molay, le dernier Grand Maître des Templiers, qui fut habillé en noir avant d'être brûlé. Le noir et le blanc sont les couleurs des Templiers
Esleu cap. cause tempeste feu sang tranche
Capet seul (esleu) chez cause (anagramme de Sauce l'épicier ?) tempeste, pour le Temple, feu pour le bûcher des templiers, sang et tranche pour la tête coupée.
C'est le charme de Nostradamus, qui utilisait la magie, de ne pouvoir être interprété qu'une fois les faits déroulés. Ajoutons que Nostradamus a cité 1792 comme année de fin d'un cycle. L'attaque des Tuileries, protégées par la garde suisse, le 10 août 1792, met fin au temps de la monarchie. Justement, on vole ce jour-là la montre de Marie-Antoinette. Reine qui partira au supplice du n°1 quai de l'Horloge. Enfin le "Herne" du quatrain peut avoir un lien avec Herne en Angleterre qui est connu pour sa tour de l'horloge. À Varennes, une tour de l'horloge rappelle le lieu où s'arrêta la berline.
Une vengeance posthume des Templiers ?
On ne peut fermer l’album de la Révolution sans évoquer les Templiers et leur présumée vengeance posthume. Ils sont présents, au moins symboliquement, dans la chute de la royauté. Le 13 août, la famille royale est emprisonnée au donjon du Temple, là-même où le Grand Maître Jacques de Molay fut torturé. Cette tour (attribut de Cybèle) est coiffée d'une conséquente pyramide. Tout ce petit monde vit d'abord dans l'appartement du Grand Maître. C'est du Temple, comme Jacques de Molay, que Louis XVI part pour son supplice. Comme lui, il meurt en colère et, comme lui, on le forcera à avoir les mains liées. C’est de son bûcher que Jacques de Molay, 22e Grand Maître des blancs manteaux, après 7 ans de procès, aurait prononcé une malédiction contre les Capétiens. (À Varennes, le juge Destez dont la reconnaissance condamne le roi se prénomme... Jacques.)
Louis XVI est le 22e souverain après Philippe le Bel, l’accusateur des Templiers. La commune de Paris poursuit une guerre personnelle contre la famille royale et l’église catholique. Est-elle la main des Templiers ? Les Templiers avaient une prédilection pour le 3 et pour son carré, le 9. Curieusement, les 3 fils de Philippe le Bel, d’Henri II et du dauphin Louis, soit 9 rois, règnent mais ne laissent pas de postérité. C’est tout simplement extraordinaire !
Le 20 juin 1815, la rumeur de la défaite de Waterloo arrive à Paris et Napoléon abdique le 22. Un historien a comparé la Révolution à un bus d’où les passagers montent et descendent à chaque arrêt. Le Grand Monarque conduit ce bus vers un point connu de lui seul. Mais qui est- il ? Que veut- il ? Pourquoi intervient- il ? Pourquoi laisse-t-il des traces ?
Dans le cadre de l’Histoire, la réponse s’impose : une puissante entité, froide, implacable et cruelle, détient en ses mains les fils qui font de ces acteurs des marionnettes.
Le roi Arthur à la Maison Blanche
Se pourrait-il que les mythes, les légendes, les contes, après avoir été créés par les poètes ou les initiés, puissent s’échapper des limbes du rêve et s’incarner dans la réalité et dans l’Histoire ? Des indices laissent penser que John et Jackie Kennedy auraient vécu la saga du roi Arthur, avec ses attributs : la mort du roi, les Celtes et la magie.
Une semaine seulement après l’assassinat de son mari (JFK), Jacqueline Kennedy convoque Teddy White, journaliste à Life, et lui fait une déclaration surprenante.
L’icône de la fin du 20e siècle, séductrice en diable et dès 1947 « étoile prêtresse de la café society », dit que JFK s’identifiait au roi Arthur et vivait à la maison Blanche comme au château légendaire de Camelot !
« La vie de Jack (surnom de JFK) tient davantage du mythe, de la légende magique, de la saga que de la science politique. » dit-elle. Puis elle évoque Camelot, comédie musicale jouée à Broadway en 1960, et Guenièvre, épouse d’Arthur. « John partageait cette croyance que l’Histoire appartient aux héros. Il écoutait le disque « Camelot » la nuit et s’appropriait ses paroles. »
Interloqué, le journaliste demande s’il doit révéler ce qu’il entend. "Naturellement", insiste la First Lady. Il écrit : « Elle parlait avec une telle passion, que ceci prenait presque un sens. C’est ainsi que l’épitaphe de l’administration Kennedy est devenue Camelot, un épisode magique de l’histoire américaine… ».
Qu’en est-il de cette référence au mythe arthurien qui a fait surnommer le couple « Le Roi et la Reine de Camelot » ?
Si les Kennedy sont Roi et Reine, la Maison Blanche peut-elle être leur château ? Ce bâtiment conçu par un Irlandais a, comme modèle, un palais de Dublin. Son bureau ovale est inspiré du château de Castle Coole en Irlande du Nord. Il existe, à la Maison Blanche, une chambre de la Reine avec lit à baldaquins. Le couple catholique d’origine irlandaise est entouré d’une Cour jeune et brillante : les Chevaliers de la Table Ronde.
Le Figaro du 19 janvier 2009 nous apprend que « pour désigner la résidence officielle dans leurs micros et oreillettes, les gardes utilisent le nom de code « crown », la couronne. L’édifice compte aussi trois salons ovales pour des réunions en cercle. »
De son côté, le magazine Paris Match nous décrit les Chevaliers de la Table Ronde (l’entourage du président) : « Tous ont moins de 35 ans ! Kennedy voulait s’entourer des meilleurs ». Cette Cour fière méprise les politiciens traditionnels. À la Maison Blanche, poètes et artistes étaient les bienvenus comme à Camelot !
« La Majesté entre à la Maison Blanche » écrit une journaliste anglaise. Partout Jackie est reçue avec un faste royal. Guenièvre perce chez elle. De Gaulle dira, clairvoyant : « Elle finira sur le yacht d’un magnat grec ! ».
À Paris, elle loge dans la chambre de la Reine au quai d’Orsay. Paris Match évoque "Jacquie" en écrivant : « Reine sans couronne, souveraine ». On loue la classe, la noblesse de Jackie Kennedy dont la famille s’est inventé des ancêtres français nobles à Fontaine, près de Grenoble. Bref, les allusions à la royauté sont nombreuses.
C’est au Moyen-Âge que sont contées les aventures surnaturelles des Chevaliers de la Table Ronde. En font partie le fils de Kénédic et Ké, le sénéchal. Ces romanciers de la table ronde imaginent tout un monde imprégné de codes de chevalerie et nourris de traditions celtes et chrétiennes.
« Arthur et Guenièvre incarnent la cour idéale, centrée sur le couple royal. Issue comme son époux du fonds légendaire celtique, Guenièvre quitte son père au sein d’une alliance classique entre familles royales. Arthur revêt, grâce à elle, les caractéristiques du roi de paix. Son mariage enracine une dynastie » écrit Amaury Chaou.
Mais l’image se brouille devant les entorses à la discipline conjugale. Le mythe est bafoué. David Icke pense que, dès leur naissance, John et Jackie étaient destinés à se rencontrer. Ils descendraient tous deux de rois d’Irlande. La prédestination, selon lui, vaudrait aussi pour le lieu exact et la date de la mort de JFK.
Cette identification est-elle un jeu du couple ou a-t-elle un fond ? Rappelons que c’est Jackie qui évoque, la première, la vie à Camelot. Cet aveu est le fil rouge qui nous permet de suivre le programme voulu par une entité mystérieuse, inconnue et malveillante. Le mythe prend vie jusqu’à la chute.
Notre Kennedy-Arthur va maintenant combattre ses ennemis qu’il défie dans des discours retentissants. Le 27 avril 1961, le Président révèle clairement à la presse la présence d’un monde souterrain terriblement dangereux : « Car nous sommes confrontés, dans le monde entier, à une conspiration… impitoyable qui compte principalement sur des moyens secrets pour étendre sa sphère d’influence par l’infiltration plutôt que l’invasion, la subversion plutôt que les élections et l’intimidation au lieu du libre arbitre. C’est un système qui a nécessité énormément de ressources humaines et matérielles dans la construction d’une machine étroitement soudée et d’une efficacité remarquable, elle combine des opérations militaires, diplomatiques, de renseignements, économiques, scientifiques et politiques. Leurs ramifications sont occultées et non publiées. Ses erreurs sont enterrées et ne font pas les gros titres, on fait taire ses dissidents… Aucune rumeur n’est imprimée, aucun secret n’est révélé ».
Voilà défini le combat d’Arthur. Kennedy dénonce la Fraternité, ce gouvernement occulte et laquais qui dirige nos gouvernants, mais il oublie « le deal » (en anglais, un deal est un accord) que sa famille avait auparavant conclu pour accéder au pouvoir.
La mort d’Arthur
Les mythes sont immortels, mais leurs incarnations ne le sont pas. Kennedy est condamné. Dans la saga, Mordred blesse mortellement Arthur d’un coup à la tête, mais reçoit un coup de lance dans la poitrine. Les services secrets, « la mafia irlandaise », ne voulaient pas du déplacement au Texas. Dans le roman, Erec le chevalier est prévenu de ne pas entrer au château de Brandigan :
- « En ce lieu, nous prendrons logement ».
- « Sire, nous n’y descendrons pas. Dans cette ville, il est un mauvais pas ».
Ni le chevalier, ni Kennedy n’écoutent.
À Dallas, ce 22 novembre 1963, après 3 bouquets de roses jaunes, on offre à Jackie un grand bouquet de roses rouges. La suite est archi-connue : la puissante limousine emprunte l’Elmer street qui forme un des côtés du triangle de la Dealey Plaza et se dirige vers le triple passage.
L’Elmer, c’est l’orme en français. C’est l’arbre le plus vénéré et c’est sous la canopée que les seigneurs féodaux rendent la justice (contrairement à l’idée reçue que c’est sous le chêne). Traditionnellement, les fruits ailés de l’orme accompagnent les âmes des défunts devant le juge suprême. C’est ici que Kennedy est touché et les fruits de l’orme assistent son âme. La symbolique est forte : l’accord (le deal) a été trahi, la justice est rendue (Elmer) et, dans un triangle, le félon est exécuté. Comme Arthur, d’une blessure mortelle à la tête.
Le blason d’Arthur et la flamme éternelle et leurs ressemblances :
feu et dragon, forme circulaire, foi.
La commission Warren a demandé à Jackie pourquoi elle n’avait pas protégé son mari comme l’épouse du gouverneur Connally l’a fait. On le comprend aisément devant l’horreur de la situation. Mais Jackie ment et déclare qu’elle regardait dans la mauvaise direction. Pourquoi ce mensonge inutile alors que le film de Zapruder montre le contraire ? Faut-il y voir le rôle tourmenté de Guenièvre dans le roman ? Mystère. Dans la limousine, entre le Président et Jackie, le grand bouquet de roses rouges baigne dans une mare de sang où flottent des morceaux de cervelle. Ce symbolisme de la rose rouge, outre « le sang de la blessure et de la souffrance », est certainement la signature de la Fraternité friande de sacrifice. Le Président est déclaré mort à 13h33 : le 3 est le chiffre sacré des Celtes.
« Quel deuil pour moi, je ne reverrai plus mon seigneur… il me faut aller en exil » s’exclame Enide en évoquant Erec le chevalier de la Table Ronde.
À l’hôpital, Jackie se livre alors à ce qui ressemble à un rituel et embrasse un pied, les lèvres, les yeux, les mains, les doigts de son mari. Elle enlève son anneau de mariage et le glisse à un doigt de l’homme mort. « Mon petit anneau vous prendrez et s’il vous plait, vous me le rendrez quand je vous aurai délivré. Il ne craint rien celui qui à l’anneau à son doigt. » est-il écrit dans le roman.
La femme du futur président Johnson propose à Jackie de changer son tailleur rose, imprégné de sang et de matières cervicales. Elle refuse, elle veut que le monde entier voie ce « qu’ils ont fait à son mari ». Elle expose ce sang qu’elle veut partager comme celui d’un sacrifice. Le sang de la victime arrose l’initié. Le sang, qui jaillit jusqu’à 10 mètres de hauteur après les tirs sur la Dealey Plazza, a marqué les témoins. Il est littéralement pulvérisé sur les policierset les proches, au point que certains se croient blessés.
À l’hôpital de Dallas, malgré l’opposition du docteur… Rose (qui est aussi le prénom de la mère de JFK), la dépouille est quasiment subtilisée par le clan Kennedy, puis rejoint Washington pour l’autopsie à l’hôpital de la Navy de Bethesda. Bethesda, site d’Israël, signifie la « maison des grâces » en hébreu. Dans la Bible, ses piscines étaient utilisées pour laver les moutons avant leur sacrifice au Temple. Jésus y accomplit un miracle. Les invalides venaient aussi s’y baigner dans l'espoir d'une guérison.
Quant à l’autopsie, c’est une « farce » orchestrée par la famille Kennedy. Des parties du corps disparaissent ! Magie. Un nouveau cercueil prend la direction de la Maison Blanche.
Jackie est partout et organise tout. « Des funérailles de Roi » écrit le reporter Gilbert Graziani.. Jackie fait venir vingt-quatre cadets d’Irlande. Elle exige, malgré la réticence des soldats et contrairement au protocole, que les gardes fixent le cercueil.
Au matin, le cercueil est transporté sous le dôme du Capitole. C’est à ce moment qu’Oswald est assassiné par Ruby à Dallas. Mordred, qui tue Arthur dans la saga, n’est-il pas tué lui aussi ?
Caroline et sa maman agenouillées embrassent le drapeau. Madame Kennedy a organisé les funérailles.
Les funérailles ont lieu le 25 novembre, 3 jours après l’attentat. La cérémonie est entièrement retransmise en direct par les trois grandes chaînes de télé : 60 caméras suivent le trajet pour 60 millions de téléspectateurs. Le chapelet catholique de la Vierge Marie comprend 60 grains et le cantique des cantiques mentionne que « 60 preux entourent Salomon ». Les caméras marquent-elles symboliquement l’accompagnement des preux et des « Je vous salue Marie » ? Le bouclier d’Arthur porte, sur le revers, le dessin de la vierge Marie.
Dans le roman, Enide « pleure 60 fois d’angoisse » pour son chevalier. Jackie est louée pour sa dignité, certains diront qu’elle a joué là le rôle de sa vie. Le cercueil déposé sur un caisson est tiré par six chevaux (animaux sacrés chez les Celtes) et suivi par Jackie, la tribu Kennedy et 220 dignitaires de tous les pays. Le cheval du président, Black Jack, ouvre le cortège. « Des bottes à l’envers dans les étriers et l’affût de canon sur lequel repose le cercueil couvert de la bannière étoilée : c’est l’idée de Jackie. »
Ce jour est aussi l’anniversaire des 3 ans du fils des Kennedy. Un moment d’émotion passe quand le petit John-John fait le salut militaire. Ce geste célèbre est voulu par sa maman. Il fallait montrer que JFK était un guerrier tué au combat. De Gaulle dira « un soldat mort au feu. »
Pendant la cérémonie à la cathédrale Saint Mathieu, Jackie est émue lors de l’Ave Maria, qui a aussi été chanté pour son mariage. Jackie a voulu que JFK soit enterré à Arlington, qui est le cimetière surtout dévolu aux militaires. JFK yest enterré à 3h13 pm. N’y reposent que deux présidents : Kennedy et William Taft, le président qui a inauguré le bureau ovale de la Maison Blanche. Jackie a voulu une flamme éternelle qu’elle allume au cœur d’une pierre circulaire granitique. En 1963, la flamme éternelle est rare : il n’y en a que trois dans le monde.
Le soir, à minuit, Jackie retourne sur la tombe pour déposer un bouquet de muguet. Le muguet est protecteur du mauvais sort et des sorcières. Morgane et Viviane sont les sorcières du monde arthurien. Les clochettes du muguet sont aussi les larmes de la Vierge au pied du Crucifié. « Trois jours plus tôt, elle était la reine du monde » écrit Paris Match.
Jackie connaîtra un destin curieux. Elle vivra après son mariage avec Onassis dans les Cyclades chères aux Dieux grecs.
La presse la surnomme Jackie O. Le « O » est la quinzième lettre de l’alphabet. La quinzième carte du tarot est le diable, un personnage séducteur lié par sa passion. Jackie Kennedy-Onassis est enterrée, selon ses vœux, près de son Roi. Sur son cercueil était posé, à sa demande, un lit de fougères et une croix de roses blanches. La fougère éloigne le malin des lieux consacrés et protège, comme le muguet, des mauvais sorts et exorcise gens et biens. La rose blanche marque la foi et donne la paix et la joie.
Aujourd’hui encore, malgré ce que nous savons de la face cachée de JFK, la magie opère encore. Le Figaro du 11 septembre 2013 évoque en 13 petites lignes la vie des Kennedy à la Maison Blanche : « ... Vie de château du couple glamour… le bureau ovale (la table ronde)… et la légendaire Première Dame ». Le château, la table, la légende : on ne saurait mieux faire.
Richard Burton (Arthur) et Mordred dans la comédie musicale “Camelot”, Burton meurt d’une hémorragie cérébrale et l’acteur qui joue Mordred, d’un cancer au poumon. Pour les deux, les mêmes morts que leurs rôles.
Sources de l'article : David Heyman, Jackie, Wikipédia, David Icke : Le chemin le moins fréquenté, mystère d’archives, Yann Berkilier, La mythologie celte, Paris Match.
Les Beatles et l’appel aux forces occultes
Le secret des Beatles
(Après "Le roi Arthur à la Maison Blanche", voici un nouvel article proposé par Thierry Namur. L’auteur, licencié en anthropologie, recherche l'influence des mythes et des légendes dans l'Histoire).
Sur cette photo, Paul McCartney fait le signe convenu pour dire « 666 » et John Lennon celui de Satan. Quant au sous-marin jaune (Yellow submarine), il pourrait être le véhicule qui introduit le démon dans la société.
Il est facile d’imaginer ce que les hommes sont prêts à donner pour connaître la richesse, l’amour, la célébrité. Tout, même leur âme. Mais la magie a ses lois et l’appel aux forces occultes peut faire tomber dans les filets du grand menteur.
En 1962, les Beatles bousculaient la musique et la mode. À leur image, les garçons se laissaient pousser les cheveux et les filles s’émancipaient. Anticonformistes, ils avouaient se droguer. Acteurs, provocateurs, adulés, multimillionnaires, côtés en Bourse, John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr étaient même décorés par la Reine d’Angleterre ! Ce succès est-il naturel (hasard et talent) ou bien fait-il l’objet d’un secret qui pourrait se découvrir dans leur œuvre ? Hypothèse effrayante : pourrait-il s’agir d’une initiation aux forces occultes noires et, pire, d’un pacte avec celles-ci ? La lecture de leur brève carrière, 7 ans et 12 albums (moins de douze heures de musique) peut le laisser penser.
L’origine du nom Beatles vient du mélange de beetle (scarabée) et de beat (rythme), formant ainsi « Beatles ». Caché dans leur nom, il est facile d’écrire « Beast », la bête, qui était le surnom, donné par sa mère, à Edward Aleister Crowley, écrivain et occultiste britannique (1875-1947) qui se qualifiait lui-même de « Great Beast ». Le nom « Beatles », dans cette hypothèse, serait le tempo de la bête.
« Le scarabée (le bousier) pousse sa boule d’excréments qui contient ses œufs qui vont éclore et se manifesteront au monde tel l’astre naissant. C’est l’image de la réapparition du soleil au début du monde, des perpétuelles transformations de l’être qui se renouvelle et renaît de lui-même » a écrit l’égyptologue Christiane Desroches-Noblecourt.
Le scarabée : un symbole solaire synonyme de résurrection
L’histoire des « quatre garçons dans le vent » peut se lire en trois périodes. La première se passe à Hambourg et à Liverpool, dans une boîte de nuit, « The Cavern ».
La seconde, de 1963 à 1965, est marquée par le succès et les tournées. Apogée de cette période, les Beatles sont décorés à Buckingham le 26 octobre 1965. Aujourd’hui, plus personne ne s’étonne qu’un artiste soit médaillé. Mais en 1965, le scandale est immense. Il est troublant que la Reine, en personne, préside cette cérémonie hautement symbolique, voire initiatique. « On a trouvé ça aussi bizarre que tout le monde. On a trouvé ça insensé » diront-ils.
Puis, la dernière, de 1965 à 1970, est une spirale qui aboutit à une séparation haineuse. L’aliénation des fans et les débordements dangereux les épuisent. Dans la presse, on lit : « Les Beatles se recroquevillaient dans la gigantesque machine qui les catapultait autour du monde. Cernés de toute part, ils s’étaient réfugiés dans cette coquille hermétique et ils n’en sortaient plus. Le mythe s’éteint dans une mélancolie noire et généralisée ».
Mais le scarabée est un symbole solaire synonyme de résurrection. Comme le soleil, il revient après la nuit, et est censé renaître après sa propre décomposition. C’est ce qui se passe pour chacun d’eux qui connaissent, après la dissolution du groupe, une carrière solo à succès.
En 1962, Lennon avouait à Ray Coleman : « Je savais que nous aurions du succès car pour cela j’avais vendu mon âme au diable ». Cette phrase terrible est-elle une provocation ou doit-elle être lue comme elle est écrite : au premier degré ? Les Beatles se sont, probablement lors de leur période allemande à Hambourg, livrés à nombre d’expériences magiques. Peut-être même ont-ils participé à des messes noires où ils auraient vendu, par jeu, leurs âmes contre le succès. Après tout, ils étaient jeunes, plutôt sales gosses et certainement ouverts à toute expérience nouvelle. Ils l’auraient fait par défi, sans en voir les conséquences, et en auraient récolté les fruits : une renommée sans précédent.
Des pantins manipulés par des forces qui les dépassent ?
Cette renommée ne se dément pas : le quotidien « 20 minutes » du 4 février 2014, relativisait le succès du site Facebook en le comparant avec la vente des disques des Beatles ! Il faut insister sur le caractère libératoire du phénomène Beatles mais aussi sur l’aspect négatif : drogue banalisée, hystérie, aliénation et aussi terrible choc en retour pour les apprentis sorciers.
Michel P. Schmitt, dans l’Encyclopédie Universalis, évoque la « mystérieuse synergie que tous les professionnels ont observée quand ils étaient tous les quatre dans un studio d’enregistrement ». Mystère encore dans leurs créations : « Personne ne sait comment les chansons naissent dans leur esprit. Aucun des quatre n’est capable de dire, même ne se souvient comment ou pourquoi elles arrivent. Il est impossible de suivre leur développement, car tout a déjà disparu ». Lennon ajoutera : « On ne sait pas comment les chansons naissent tout en le sachant très bien ». Possession ? Dans le magazine « Rock et folk, spécial Beatles », de novembre 1976, on lit une réflexion datant de 1966 de l’écrivain américain Ken Kesey (1935-2001), auteur de « Vol au-dessus d’un nid de coucou » et fondateur du groupe psychédélique des Merry Pranksters : « On dirait des pantins manipulés par des forces qui les dépassent. On n’aimerait pas être à leur place ».
C’est dans un club de Liverpool, nommé « The Cavern », que les Beatles se font remarquer par leur futur imprésario Brian Epstein. La caverne, qui symbolise l’accès secret aux mondes souterrains, est aussi le lieu où naissent les Dieux, comme Hermès (Mercure). Ce Dieu messager, inventeur de la lyre (entendu sur la chanson She’s leaving home), fait le lien entre Dieu et les hommes.
Dès 1965, Lennon comprend que le pacte conclu est terrible et écrit le tube planétaire « Help », « Au secours » ! Ce thème de demande d’aide est régulier dans leurs chansons. Dans l’étouffant « Cold Turkey » (dinde froide), Lennon demande à sortir de cet enfer. Cette chanson illustre la dépression et le mal-être d’un homme anéanti. Désabusé, il dit encore : « Si je reste seul trois jours de suite à ne rien faire, je sors de moi presque entièrement. Je ne suis plus là. Je suis quelque part là-haut à me regarder : j’observe mes mains mais c’est un robot qui les actionne ». Lennon s’apaisera à la fin de sa vie, mais c’est à ce moment précis qu’il sera tué.
Les Beatles et le Christ
La lecture d’articles, de livres ou de documents qui sont consacrés aux Beatles, alimente la face ésotérique du groupe. La fréquence des mots correspondants aux sciences occultes comme magie, miracle, enchantement, alchimie… utilisés pour les définir, est ahurissante et conforte l’idée que les Beatles sont des magiciens. Mais sont-ils pour autant des mages noirs ? En 1964, le magazine Paris Match parle « d’aller voir et subir l’envoûtement des Beatles ». Dans les toutes dernières lignes de la volumineuse biographie qu’il a consacrée aux Beatles, l’écrivain anglais Hunter Davies évoque « la mystérieuse alchimie » mais écrit aussi, dans une phrase sibylline à lire et à relire, que « ce qu’ils ont accompli sous le nom de Beatles est l’aspect dont je préfère me souvenir ». Mais alors quel est l’autre aspect qu’il préfère oublier ? Mal Evans, l’un des deux road-managers du groupe (avec Neil Aspinall), s’étonnera toujours de l’image de gentils qui colle aux Beatles : « Je me demande pourquoi on les a construits comme ça ».
Les Beatles rejettent le christianisme. En 1966, John affirme lors de l’interview provoquée par Maureen Cleave que « Les Beatles sont plus célèbres que le Christ ». Cette phrase semble anodine. Pourtant, sur le fond, elle signifie que les Beatles sont plus importants que le Christ. En Amérique, leurs disques sont brûlés. Lennon compare quand même le groupe au « Dieu incarné ». Cette phrase n’est pas responsable à elle seule de la déchristianisation de l’Europe, mais elle y a sa place. John s’excusera. Mais le mal est fait et cette réplique sera fréquemment utilisée pour leur nuire. Lennon fera d’autres déclarations bien plus radicales après la séparation. Le témoignage de leur agent de presse, qui se revendique lui-même anti-Christ, est éloquent : « Les Beatles sont profondément anti-Christ, tellement que cela me choque ». Désacralisation, fin des tabous, démolitions des cadres, perte des repères, datent de cette époque. Les Beatles ont fait souffler un vent frais de liberté, mais avec ce vent venait aussi la confusion, le culte du moi et, pour beaucoup, la perte de l’âme. Dans ce travail de sape de la société, les Beatles en tant qu’agents du changement ont leur part. Une fois le travail exécuté, le groupe se sépare et est remplacé par d’autres plus féroces.
Étonnantes pochettes d’albums
Le premier 33 tours du groupe, en février 1963, « Please, please me » propose des chansons aux paroles mièvres. Pourtant un titre s’en détache : « Do you want to know a secret, promise not to tell ? » (Veux-tu connaître un secret, promets de ne pas le raconter ?). Ce sont les paroles de Blanche Neige dans le conte et Lennon a repris ces mêmes mots. Le conte ajoute la phrase : « Un pouvoir magique est dans ce puits, voilà le secret de la chanson ». Ce titre est d’abord chanté par le groupe de pop-rock britannique Billy Kramer & the Dakotas, avec en face B : « I’ll be on my way ». Or c’est devant l’entrée de l’immeuble Dakota, où il habite, que Lennon sera assassiné le 8 décembre 1980 par Mark Chapman.
La carrière du groupe est accompagnée par la folle rumeur de la mort de Paul dans un accident d’autos en 1965. Elle est née de l’observation attentive de leurs pochettes de disques, auxquelles les Beatles portaient une extrême attention. Le groupe les a truffées d’indices troublants allant dans ce sens. Les paroles de certaines chansons, comme « A day in the life » collent parfaitement à cette hypothèse. La chanson évoque l’accident d’autos d’une personne célèbre. Paul aurait été remplacé par un sosie. Cette interprétation, recevable et étayée, est une fausse piste. Le message est ailleurs et les Beatles, qui ont un secret, veulent nous dire autre chose.
Conçue par Robert Freeman, la pochette de Rubber soul ("Une âme en caoutchouc") est critiquée ainsi par B. Feller, journaliste à « Rock et folk » : « Une vue en contre-plongée accentue l’élégance des visages, déifiant les membres du quatuor. Ils semblent venus d’ailleurs en messagers célestes bienveillants ».
Le disque suivant, Revolver, présente leurs visages mais, comme Rubber soul, ne porte pas le nom du groupe sur la pochette. Trois Beatles montrent leurs visages de face. Seul Paul est de profil. John a les yeux tournés vers Paul, mais semble aussi surveiller son oreille. Les bouches sont fermées. L’oreille de Paul est bouchée, celle de Lennon est foncée. Qu’écoute donc Lennon que les autres ignorent ? Personnellement, cette pochette me fait penser à une partie de l’entretien 46 du livre « Dialogues avec l’ange ».
« La foi embrase, le brouillard se dissipe.
Ceux qui ont des yeux-voient
Ceux qui ont des oreilles-entendent.
Ceux qui sont mortels-vivent.
Ceux qui vivent-témoignent.
C’est un chant sans fin, mais c’est la fin du mur :
Babylone s’est écroulée.
Le chant s’envole… »
Revolver, au titre prémonitoire, marque une fracture dans l’œuvre musicale du groupe. Paul dit avec enthousiasme dans le magazine « Rave » qu’ils découvrent le théâtre, la peinture, le cinéma, la musique indienne et électronique. Rien n’est simple : cette ouverture, les Beatles la partagent avec leur public. Le libérant et l’aliénant. Pour le meilleur et pour le pire.
La célébrissime pochette de Sergeant Pepper présente de curieuses singularités qui pointent surtout Paul.
Que vient faire ce brassard noir, marqué des lettres O.P.D. autour de son bras et que l'on voit sur la photo intérieure de la pochette du disque ?
Que vient faire cette main juste au-dessus de sa tête sur le 33 tours ? Est-ce la main alchimique ou celle de Kali qui « délivre ses fidèles de la peur » ?
Cette année-là, les Beatles fréquentent un gourou indien. George Harrison produira, dans un album des années 1970, une main sur fond noir à posture identique. Seul McCartney tourne le dos sur le revers de la pochette.
Cette pochette montre une galerie de personnages identifiables et choisis par les Beatles parmi les personnes « qu’ils aiment bien ». Seul Ringo ne fera aucune proposition. Lennon avait proposé Adolf Hitler : sa figure était d’ailleurs prête, mais elle n’apparaît pas sur la photo finale. En revanche, dans le livret du CD, page 7, tapie à l’extrême droite de la photo en noir et blanc, la silhouette de Hitler apparaît pourtant, semblant surveiller le déroulement de la séance. Pourquoi Hitler ? Lennon n’est plus là pour nous répondre, mais la question reste posée.
Parmi les personnages figurant sur la pochette couleurs, apparaît (le deuxième à gauche sur la dernière rangée) le visage du troublant Aleister Crowley. Qu’y a-t-il de séduisant chez Crowley pour figurer sur cette photo ? Charlatan pour les uns, mage noir pour d’autres, profondément hostile au christianisme dont il annonce la fin, Crowley sera défini par le ministre de la justice britannique de l’époque comme « le personnage le plus ignoble et le plus pervers du Royaume-Uni ». Une seconde référence, plus subtile, à Crowley surgit avec le morceau « Sergeant Pepper » qui commence ainsi : « It was twenty years ago today…”(Voilà 20 ans ce jour que le sergent poivre apprit à jouer au groupe…). Or le disque sort en 1967, et 1947 est l’année du décès de Crowley. "Sergeant Pepper" serait le surnom de Crowley. Ce disque contient le titre Lucy in the sky with diamonds. Ses initiales LSD ont le plus souvent été lues comme le nom de la drogue du même nom, ce que les Beatles ont toujours nié. Ce serait, selon eux, le dessin que Julian (le fils que Lennon avait eu d’un premier mariage) aurait fait d’une fillette, Lucy, qui en serait à l’origine. Jetez un coup d’œil sur ce dessin et demandez-vous si un kid de 4 ans est capable de faire un dessin de cette qualité. Admettons-le cependant.
Le dessin que Julian Lennon montra à son père John en lui disant qu’il s’agissait de Lucy, dans le ciel, avec des diamants ("Lucy in the sky with diamonds").
Maintenant, ce titre peut aussi se lire Lucifer in the sky with demons. C’est en écoutant ce disque qu’Yves Coppens et son équipe d’anthropologues ont décidé d’appeler leur découverte Lucy, cette australopithèque connue comme étant la première femme de l’Humanité. Nous arrivons là à une hypothèse fantastique. Par une ruse et un détour diabolique, notre Lilith (qui est la première femme créée), porterait la marque (par le prénom Lucy) de l’ange de lumière Lucifer. Très fort ! Autre allusion subtile, Lucifer porte une émeraude (le diamond, le diamant de la chanson) sur le front. Dans le livre d’Arthur C. Clarke, « 2061 : Odyssée trois », le cœur en diamant de Jupiter (devenue une nouvelle étoile Lucifer) est appelé Lucy, en référence à la chanson.
« Il y a des parties de Lucy in the sky with diamonds que je n’aime pas » dit John. Que faut-il penser aussi quand John dit : « Mais nous aussi on les arnaque, les gens. On le sait et on sait aussi que les gens ont envie de se faire arnaquer. On nous a donné toute latitude pour ça » ?
L’écrivain François Plassat écrit que les différentes interprétations des paroles de Sergeant Pepper ne sont que des élucubrations, mais reconnaît que consciemment ou non Lennon ait pu y glisser des mystérieux indices et fausses pistes dont il s’amusera à l’avance des interprétations farfelues qui pourront en être faites. Peut-être, mais on ne peut les ignorer et penser que ces pistes débouchent sur un enseignement ou une vérité. D’ailleurs, finalement troublé, François Plassat écrit, après la découverte d’une anagramme d’une chanson de Paul, que cela s’ajoute « au dossier chargé des énigmes concernant les Beatles… ».
Toujours sur cette pochette, les 4 Beatles en cire et en costume sombre, à côté des personnages réels chatoyants, regardent une tombe où le nom Beatles est écrit. Désir d’enterrer le passé ? A droite, on voit aussi une poupée (censée représentée Shirley Temple). Cire, poupée, tombe, Temple. Toujours des indices évoquant la sorcellerie.
Mais revenons à Crowley. Il a écrit « de ma tête de faucon, je crève à coups de bec les yeux de Jésus alors qu’il pend à la croix ». Il a dit : « Avant qu’Hitler fût, je suis ». Dans le livre intitulé « Magick and Theory practice », il écrit ces extraits effrayants concernant les sacrifices : « Tout être vivant est une réserve d’énergie variant en quantité. Au moment de la mort de l’animal, cette énergie est soudainement libérée. On doit, par conséquent, choisir la victime qui contient la force la plus vive et la plus pure. Un enfant mâle, parfaitement innocent et hautement intelligent, est la victime la plus satisfaisante et la plus appropriée ».
On entend, dans la chanson « Ob la di, Ob la da », les paroles suivantes : « Desmond (Démon) repère les filles et les gosses ».
C’est toujours Crowley qui disait (cité par l’écrivain David Icke) : « J’ai besoin du blasphème, de l’assassinat, de la destruction, de la révolution, de tout ce qui est mal ». Pourquoi les Beatles font-ils figurer le controversé Crowley sur cette pochette ? Ce soupçon de magie noire par sacrifice est validé par l’incroyable et hideuse photo d’une de leurs pochettes de disque, « Yesterday and Today » produite aux USA. Les Beatles rigolards, en blouse blanche, posent avec des poupées démembrées et des morceaux de viande.
On reste coi devant tant de mauvais goût. On est surpris par le sujet et l’inconscience de ces jeunes gens, probablement manipulés.
Coïncidence : dans les studios d’Abbey road, pendant que les Beatles enregistrent Sergeant Pepper, les Pink Floyd y gravent une chanson. « C’est à ce moment, dit David Gilmour le chanteur du groupe, que Syd Barret (compositeur de Pink Floyd) est devenu fou… ». De qui les Beatles parlent-ils quand ils écrivent dans la chanson Come together : « C’est un trompe-la-mort. Récemment, il a reçu un avertissement : il doit être splendide car ce n’est pas facile de l’approcher » ?
Sur la pochette du 33 tours Yellow Submarine, Lennon fait le signe cornu de la main : deux doigts fermés sur la paume, deux autres dressés… Ce signe est repris dans le film du même nom. Les mains de Lennon sont aussi dessinées curieusement sur la pochette de Revolver.
La pochette du disque Abbey Road montre les Beatles traversant un passage protégé. Cette photo, qui a demandé 6 passages successifs des chanteurs, est une idée de Paul (deuxième en partant de la gauche) qui, nu-pieds, lance sa jambe droite en avant. Il a indiqué au photographe, par un dessin, ce qu’il voulait. Cette pochette, truffée d’allusions, relancera l’hypothèse du décès de Paul. Paul s’en amusera, puis démentira enfin en titrant, en 1994, l’un de ses disques : « Paul is alive » », Paul est vivant ! Oui mais alors, pourquoi tant d’indices pour imaginer le contraire ? On l’a vu, la photo n’a rien de spontané. Chacun semble tenir un rôle. John, tout en blanc. Ringo en costume noir. Paul, le seul à être rasé, est gaucher, mais tient sa cigarette de la main droite et paraît particulièrement débraillé. Georges décontracté est habillé simplement. La voiture de police noire, sur la gauche, était utilisée pour conduire les accidentés de la route. L’immatriculation de la voiture VW blanche (une « beetle ») est propice aux interprétations. Les Beatles sont entre deux mondes sur leur passage protégé. Ils vont de l’église au cimetière, qui sont de chaque côté de la rue. Le revers de la pochette est sinistre, avec sa silhouette féminine floue et une lézarde qui barre le S des Beatles.
En 1997, Paul sort Standing Stone, un disque de musique classique qui évoque les légendes celtiques et les menhirs. À cette occasion, il rappelle que « John et lui attachaient beaucoup d’importance aux titres de leurs disques ». En 2001, un titre de l’album s’intitule Magic. En 1999, le titre d’un de ses albums est Run devil run (Court démon, court). Sur Pipes, Paul parle de son autre moi (The other me). Télérama évoque en 2001, « une force invisible qui pousse Paul McCartney à continuer ».
Magical Mystery Tour. Le titre est déjà évocateur : il rappelle le mouvement fondé par Crowley en 1913 : Mysteric Mystica Maxima. Quant à la pochette, on voit McCartney habillé en noir et ganté, les trois autres étant en blanc.
L'importance du nombre 9
En 1968, les Beatles sortent un double album tout blanc, où figure discrètement leur nom. Ce disque sera appelé le « Double blanc » (White Album en anglais). Parmi les titres, on peut distinguer le troublant Revolution 9. Ce morceau, fait de bruits collés et de musique enregistrée à l’envers, déroute encore aujourd’hui. On y entend une voix répéter, de manière lancinante : « Number nine… number nine… » (Nombre 9…). Cette numérologie est surtout propre à Lennon, qui est né le 9 octobre 1940.
Le nombre 9 est, avec le 7, le chiffre préféré des mages. Dante dit que l’enfer a 9 cercles, le purgatoire 9 stations et le paradis 9 cercles concentriques. Les Templiers sont 9. On note dans la production des Beatles : Revolution9, one after 909, 9 dream… La sortie attendue des disques remasterisés du groupe s’est passée le 9.9.2009. La chanson Because, sur le disque Abbey road, est une harmonie à 9 voix. Because a été composé en s’inspirant de Yoko Ono qui jouait le « Clair de lune » de Beethoven à l’envers.
L’écrivain David Icke écrit que le conseil des 9 se retrouve fréquemment dans les structures satanistes et babyloniennes. Cette obsession pour le nombre 9 peut venir du Conseil des neuf de l’Église de Satan, fondée par l’américain Anton LaVey, auteur de l'ouvrage « La Bible satanique ».
Est-ce pour cela que le réalisateur Roman Polanski a réalisé en 1999 le film « La neuvième porte » ? C’est le 9 août 1969 que les « esclaves du diable » de Charles Manson ont commis leurs assassinats à Los Angeles (dont celui de Sharon Tate, l'épouse de Polanski, enceinte). Manson pensait, lui, que le 9 était une référence au livre des révélations qui décrit l’Apocalypse à venir ! Suite à ce drame, le disque « Double blanc » va se retrouver plongé dans une actualité macabre.
Les Beatles et l’appel aux forces occultes
Les esclaves du Diable
Dans l’article précédent, intitulé « Le secret des Beatles », Thierry Namur a montré pourquoi les 4 célèbres musiciens n’ont pas pu résister à l’appel aux forces occultes. Dans ce second article, l'auteur continue ses révélations.
Les Beatles sont liés, bien involontairement, aux crimes commis aux Etats-Unis par les disciples de Charles Manson. Les adeptes de ce sataniste déclaré (qui s’appellent « Les esclaves de Satan » ou « La famille ») ont tué le 9 août 1969 l’épouse du réalisateur Roman Polanski (qui est au Royaume-Uni pour préparer son prochain film), Sharon Tate (enceinte) et ses amis dans d’horribles circonstances.
Curieusement, le crime est découvert par une certaine madame Chapman… dont le nom est identique à l’assassin de Lennon : Mark Chapman ! Charles Manson a pris les paroles des chansons de l’album « Double blanc » des Beatles comme un appel personnel pour commettre les meurtres. Manson pensait que les Fab Four (les quatre fabuleux) étaient les anges de l’Apocalypse.
Le récit des crimes de Manson, par le procureur de Los Angeles, fut publié sous le titre de la chanson « Helter Skelter » qui figure dans l’album « Double blanc ». Les critiques voient ce titre comme « insolite, troublant… exorcisme rock’n roll… descente aux enfers, blasphématoire… ».
Pour Manson, Helter Skelter annonce la révolution et ces mots seront tracés en lettres de sang sur les murs de la villa de Polanski. Quand les Beatles enregistrent ce titre, un cendrier prend feu. Harrison le prend, le pose sur sa tête et se met à courir avec cette couronne de feu, en hurlant dans le studio ! Ringo Starr, le batteur, a des ampoules sur les doigts et on l’entend hurler à la fin du morceau qui est donc marqué par le feu et des mains blessées.
Les criminels, aussi drogués que leurs victimes, écriront sur la porte d’entrée de la villa le mot « Pig » (porc) avec le sang de Sharon Tate, qu’ils diront tenir de la chanson « Piggies » de George Harrison, toujours sur le « Double blanc ». Cette chanson mentionne des fourchettes et des couteaux. Or, ce sont ces ustensiles que les « esclaves de Satan » utiliseront pour tuer un couple, les LaBianca, le lendemain des meurtres chez Sharon Tate. Pourquoi avoir tué les LaBianca ? Il existe une réponse : l’épouse se prénommait Rosemary.
Les chansons du « Double blanc » ne sont pas le seul lien entre les Beatles et le monde du satanisme. Le cinéaste Roman Polanski, déjà auteur de Répulsion, du Bal des vampires, a réalisé le film Rosemary’s baby. Ce film raconte l’histoire d’une femme fécondée par le malin. L’actrice Mia Farrow tient le rôle principal. Les lettres de ses nom et prénom sont l’anagramme de : « I am far row » (je suis la dispute qui vient de loin).
Pour l’Église, le diable est une personne qui divise. Le cadre de ce film est un appartement du Dakota building. Or, c’est dans cet immeuble que réside Lennon et c’est devant son entrée qu’il a été assassiné. C’est le concierge, un certain Hastings, qui a recouvert la dépouille de John et alerté la police…, or Aleister Crowley est mort à Hastings. Mark Chapman, le meurtrier de Lennon, appartenait à une église sectaire et avait fréquenté des barbouzes. Après l’assassinat de John, Ringo Starr s’est fait tatouer une lune et une étoile sur le bras gauche. Il semble qu’il s’agisse d’un rite de protection. Le journaliste anglais Hunter Davies, qui avait la confiance des Beatles pour écrire leur biographie et qui les a fréquentés, a écrit : « Après la mort de John, j’ai eu d’étranges conversations avec Paul, il semblait bouleversé par quantité de choses en sus de ce décès. Quel homme compliqué, que d’angoisse et de vulnérabilité…».
Polanski joue avec le feu : il choisit le créateur de l’église de Satan, Anthon LaVey, pour le rôle du diable dans Rosemary’s baby ! L’encyclopédie du paranormal « Facteur X » raconte son rôle dans l’introduction du satanisme dans le milieu du showbiz de Californie. Derrière une façade aguichante (l’invocation des forces de la nature, la liberté sexuelle totale, drogue pour d’autres horizons…), cette Église aliénait et attirait des pervers et des désaxés, dont Charles Manson.
Yoko la sorcière
Quand elle rencontre Lennon, Yoko Ono est mariée à Anthony Cox. Ils ont une fille Kyoko. Ils s’en disputent la garde, finalement attribuée au père. Il fréquente une église évangéliste et change le prénom de leur Kyoko en Rosemary ! Lennon appelle Yoko… « Mère » ou encore « Mère supérieure » !
Yoko qui a, selon les proches des Beatles, « envoûté Lennon », est une artiste d’avant- garde. Son premier film est : « Satan’s bed » (le lit de Satan). Elle fera un disque qu’elle appellera : « I am a witch » (je suis une sorcière). Le magazine Paris Match, dans un reportage intitulé « Un État dans un drôle d’état » (1969), nous apprend qu’en Californie les adorateurs de Satan ont un statut officiel et que la nouvelle passion de cet État sont la sorcellerie et la magie noire. Les églises sataniques, qui n’évoluent plus dans la clandestinité, comptent 15 000 adeptes ! Avec effarement, le journaliste écrit que ces gourous, ces prophètes insolites et ces apôtres maléfiques ne se cachent pas. Il conclut en se demandant si ce « sont là les symptômes d’un mal plus grave nous menaçant tous ». Le milieu artistique semble une proie facile pour ces expériences. Peut-être, bien que n’étant pas du même monde, Polanski et Manson s’y sont-ils croisés.
On lisait en mai 1974 dans le magazine Historia hors série n°34 : « … la possession, les messes noires, les crimes rituels n’ont pas disparu… ». Depuis l’origine de l’histoire, les hommes tentent de se concilier le concours de forces invisibles pour les aider dans leurs entreprises. Ces forces irraisonnables ont des lois. La littérature les a traduites par : « Je t’aide, mais tu me donnes ton âme ».
Paul McCartney, après la dissolution du groupe, se lance avec frénésie dans le travail et produit une quantité impressionnante d’albums, avec toujours des détails surprenants. Le disque « Ram » (le bouc) le montre tenant un bélier par les cornes. Une version instrumentale de ce disque sortira 5 ans plus tard : sur la pochette, on voit un violoniste à tête de bélier. Le bélier est l’animal attribué à Hermès et à Satan. Paul dit que « mes idées me viennent comme ça et je ne sais pas d’où elles viennent ». Il écrit pourtant : « I saw you sitting at the center of a circle, everybody wanted something from you » (je t’ai vu assis au centre d’un cercle, tout le monde voulait quelque chose de toi). Son biographe nous prévient : « Tout ce qu’il touche fait de l’or avec une alchimie dont l’absence de recette préserve le charme ». Paul ne semble vivre que pour la musique et pour les arts. Paul sort des disques dans l’anonymat. Il change de nom et produit ses œuvres sous des pseudonymes (Webb, Ramon, Harrigan…) ou sous le nom d’un groupe fictif. Qui Paul cherche-t-il à semer ?
Hunter évoque Georges Harrison comme « terré dans sa folie gothique » et dit qu’il « refusait d’éclairer son passé de Beatles ». Tourné vers l’hindouisme, Georges écrit : « Dans toutes les expériences des Beatles, il n’y a jamais rien eu de spécialement bon ». Sur la pochette du disque All things must pass, son premier disque solo produit en 1970, il est entouré de quatre nains de jardin en pierre qui symbolisent volontairement les Beatles. Que nous dit George ? Dans le folklore, les nains hostiles aux hommes sont pétrifiés par le soleil. George est mort le 29 novembre 2001. Il avait été victime d’une tentative d’assassinat le 30 décembre 1999 de la part d’un certain Michael Abran qui restait des heures prostré au pub et s’est introduit dans la résidence « forteresse » de George, le blessant de plusieurs coups de couteau. « C’est Dieu qui m’envoie ! » dit-il à George. À noter que « A bran » se traduit par le « son du grain » en français et qu’il est présent symboliquement dans les rites d’initiation.
Abran utilise aussi l’épée en pierre d’une statue de Saint George trouvée sur place. Pour se défendre, George invoque plusieurs fois Krishna comme une formule : sans succès. George dira qu’il a entendu ses poumons se dégonfler, percés par le poignard du criminel. Atteint moralement par cette tentative, il dira que toute son énergie vitale s’est évanouie et il mourra d’un cancer, moins de deux ans plus tard.
La relation par son épouse de cette agression dans le film de Scorcese, Living in a material world, voué au Beatle Harrison, évoque par le vocabulaire choisi et la terreur qu’elle a suscitée, une agression de style Manson. On peut comparer cette scène au signe égyptien du cancer qui s’appelle « Isis tenant l’épi de blé ». Osiris est mis à mort une seconde fois par le redoutable Seth. Mais Isis veille sur le grain meurtri, qui renaîtra par la suite, comme le blé dont elle présente l’épi.
« Sa vie était magique » dira Yoko Ono en évoquant George. George lui disait : « Qui conquiert le monde perd son âme ». Il dira aussi : « Lennon avait perçu que nous ne vivions pas seulement dans le monde matériel. Il voyait au-delà de la mort, il voyait que cette vie n'était qu'une petite comédie ».
Alchimie et zodiaque : d’extraordinaires coïncidences
Il est remarquable, lorsque l’on examine toute œuvre humaine à la lumière du symbole, de constater des coïncidences extraordinaires. Les êtres semblent marqués par la prédestination. Pour les Beatles, à travers leur signe astral correspondant à leur date de naissance et des éléments et des planètes liés à ce signe, on décèle un langage invisible. On peut voir dans ce qui va suivre un simple hasard. Il s’agit, en réalité, d’une marque des forces invisibles qui partagent la Terre avec les Hommes. Ce sont les signes, les traces de ces mystérieux inconnus qui auraient programmé les Beatles pour leur mission.
Lennon et McCartney avaient respectivement pour signe zodiacal Balance et Gémeaux. L’élément commun à ces deux signes est l’air. Starr et Harrison sont Cancer et Poissons dont l’élément est l’eau. Dans leur livre sur les Beatles, B. Labbé et M. Puech titrent un de leurs chapitres « Les six (Beatles) ». En effet, l’agent artistique Brian Epstein et le producteur George Martin sont associés au succès des Beatles. Sans eux, le groupe n’aurait été que l’un des très nombreux groupes anglais inconnus. Ce sont ces terres à terre, rois de l’esprit pratiques et de la fiabilité, qui vont organiser et gérer leur succès. Justement Epstein et Martin sont Vierge et Capricorne dont l’élément est la terre.
Avec les six Beatles, nous disposons donc de trois des quatre éléments : air, eau, terre. Manque le feu pour animer ces trois éléments. Le feu est à lire dans les dates de décès de John Lennon, George Harrison et Aleister Crowley qui se situent, tous les trois, en Sagittaire, signe de feu. L’assassinat de Sharon Tate (en lion) et la condamnation à mort de Manson et de ses esclaves (en bélier) sont aussi sous le feu. Il est aussi remarquable de constater que les dates de sorties de disques sont essentiellement placées dans cet élément. La première mèche est allumée dans le signe du Sagittaire le 26 novembre 1962, avec l’enregistrement en un jour, de leur premier succès.
Dans les généralités de l’astrologie, les signes sont en concordance avec des planètes qui les gouvernent. McCartney est associé à Mercure et au Soleil, Lennon à Mars et au Soleil (comme Crowley), Harrison et Starr à Vénus et à la Lune (comme Yoko Ono). Mercure et le Soleil, principe masculin, et la Lune et Vénus, principes féminins, sont complémentaires. Le caducée est l’emblème d’Hermès (Mercure). C’est une baguette où s’enroulent deux serpents en sens inverse. Cette opposition équilibre ainsi les deux pôles antagonistes nuit-jour, bien-mal, chaud-froid, lune-soleil etc… Cette nature dualiste se retrouve dans les relations Lennon-McCartney et Harrison-Starr.
Bien entendu, toutes ces remarques peuvent apparaître comme un affreux charabia : d’ailleurs, il serait bienvenu qu’il le soit. Se savoir dirigé par un programme insaisissable n’a rien de réjouissant.
Une étude des Rolling Stones et Led Zeppelin montrerait tout autant l’attrait de ces groupes pour l’occulte. Les Stones ont écrit « Sympathie pour le diable » et ont intitulé un disque entier « Les demandes des majestés sataniques ». Les paroles de « Sympathy for the devil » dans « Beggars banquet », sorti en décembre 1968, sont explicites : "J’ai volé à plus d’un son âme et sa foi… mais ce qui vous intrigue c’est de comprendre en quoi consiste mon jeu… J’ai tendu des pièges aux troubadours qui furent tués avant d’atteindre Bombay", un vrai langage d’initiés. Ajoutons que les Beatles, accompagnés de Mia Farrow, (l’actrice de Rosemary’s baby) sont partis pour l’Inde en février 1968 pour y méditer... et Bombay est en Inde !
Jimmy Page, le leader de Led Zeppelin, a acheté le manoir de Crowley. C’est normal, entend-on, cela n’est qu’un jeu. Peut-être. Un jeu très dangereux car sait-on vraiment quelles forces sont manipulées ?
Quant aux Beatles, l’écrivain anglais Hunter Davies a écrit : « Peu sont entrés dans le cercle magique des Beatles ». Nous l’avons fait.
Les Beatles ont-ils réellement passé un pacte avec le Diable ? Se sont-ils laissés entraîner par jeu de l’autre côté du miroir et en ont-ils subi le choc en retour ? Ont-ils fréquenté cette « force invisible qui agit continuellement, de manière récurrente, en toute impunité dans les affaires humaines » ?
Il semble bien que oui.
A SUIVRE
13:22 Publié dans THIERRY NAMUR RACONTE... | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Merci d'avoir regroupé ces textes en une grande partie.
Écrit par : thierry | 05/12/2020
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