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18/07/2022

MANDORLA : RENCONTRES EXTRA-ORDINAIRES

RENCONTRES EXTRA-ORDINAIRES DE JACQUES MANDORLA

Cette série d'articles vous est proposée par les deux créateurs de ce blog Paranormal : Ranky et Jacques Mandorla. Tous deux ont eu la chance, au cours de leur carrière respective, de rencontrer des personnages hors du commun.

 

Ma rencontre avec Coluche, comique inclassable

par Jacques Mandorla

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BIO EXPRESS

Michel Gérard Joseph Colucci est né le 28 octobre 1944 dans le 14e arrondissement de Paris. Son père est peintre en bâtiment et sa mère fleuriste. Il obtient son certificat d'études en 1958 mais niera toujours l'avoir obtenu... malgré les preuves fournies par sa mère ! Il sèche souvent l'école pour traîner avec une bande à Montrouge... et se fait même arrêter pour des bagarres et un vol de sac à main sur la voie publique !

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La photo anthropométrique de Michel Colucci figure dans les archives de la Police. Elle a été prise le 22 août 1953 : il n'a pas encore 9 ans !

Michel Colucci fait plein de petits boulots où il ne reste pas longtemps : télégraphiste, céramiste, garçon de café, livreur, apprenti-photographe, assistant-préparateur en pharmacie, aide-pompiste, assistant de marchand de fruits et légumes, fleuriste... En 1969, à 25 ans, sa destinée va changer : il rejoint la troupe de Romain Bouteille, qui vient de créer un café-théâtre nommé « Le Café de la Gare ». Mais Coluche n'y restera pas longtemps : il se fera virer l'année suivante pour son comportement trop agressif et trop individualiste.

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La troupe du « Café de la Gare » - De haut en bas et de gauche à droite : Coluche, Romain Bouteille, Rufus, Patrick Dewaere et Sotha (ex-compagne de Romain Bouteille, puis première épouse de Patrick Dewaere).

Fin 1971, Michel Colucci crée son propre café-théâtre : « Au vrai chic parisien ». En 1984, il obtient la consécration avec un César du meilleur acteur pour son rôle dans le film de Claude Berri « Tchao Pantin ». En 1985, il crée « Les Restos du coeur » justifiant sa démarche de la façon suivante : « Je ne suis pas un nouveau riche, je suis un ancien pauvre ». Le 19 juin 1986, au volant de sa moto, il percute un camion et meurt sur le coup à Opio (Alpes-Maritimes).

 MA RENCONTRE

Depuis l'année 1968 et mon arrivée à Paris pour mon cursus à l'ESCP (École Supérieure de Commerce de Paris), je réside à la Cité internationale des étudiants dans le 14e arrondissement de Paris. Je fréquente assidument les cafés-théâtres de la capitale et cela me donne alors l'idée de créer une petite troupe (chanteurs, transformistes,...) qui passe dans différents pavillons de cette Cité universitaire. Dans cette troupe, je fais des numéros de mime.

Un jour de 1973, en fin d'après-midi, je me promène dans le quartier Montparnasse avec l'espoir de discuter avec des comédiens de café-théâtres et pour mieux connaître les ficelles du métier. C'est dans l'impasse d'Odessa (aujourd'hui elle n'existe plus : un parking a été construit à la place) que j'ai fait une rencontre extra-ordinaire. Au n°16 de l'impasse, j'avais vu les premières pièces de Romain Bouteille dans son « Café de la Gare ». Mais ce jour-là, surprise : le « Café de la Gare » a disparu, remplacé par une nouvelle salle, nommée « Au vrai chic parisien ». Une troupe inconnue présente un spectacle intitulé « Ginette Lacaze 1960 » et sous-titré « Chronique des moeurs chantée », une sorte d'hommage à la comédie musicale et aux yéyés. Je m'achète un billet... et je me retrouve avec une dizaine d'autres spectateurs seulement ! Maigre public alors que le spectacle était vraiment bien ficelé et très vivant. Sur scène, il y a des musiciens de qualité, dirigés par Xavier, le fils de l'acteur Jean-Marc Thibaud : ce groupe de musiciens sera célèbre, des années plus tard, sous le nom d'Orchestre du Splendid !

Un mec avec une salopette zébrée

Le lendemain, en fin d'après-midi, je retourne sur place pour tenter de discuter avec les comédiens. Quand j'arrive devant le café-théâtre, il n' y a qu'un seul acteur de la pièce, celui qui joue le rôle d'un rocker appelé Bobby : c'est lui qui, à mon avis, possède le talent comique le plus affirmé de toute la troupe. De son vrai nom Michel Colucci, il se fait appeler « Coluche » : il n'est pas habillé en rocker, comme dans le spectacle, mais il est engoncé dans une salopette zébrée verticalement et porte, sur le nez, de petites lunettes métalliques rondes. Il a créé et mis en scène la pièce, alors que Xavier Thibaud a écrit la musique.

On papote, on parle de nos origines italiennes communes. Je lui demande si la pièce « Ginette Lacaze 1960 » lui permet de bien vivre. Il me répond que c'est la galère, que 50% de la faible recette sont prises par la propriétaire de la salle et que les autres 50% sont donnés à part égale aux acteurs de la pièce. Pour me le prouver, il me montre un petit carnet dans lequel il tient lui-même les comptes au jour le jour !

De son côté, Michel me demande ce que je fais dans la vie : je lui dit que je suis publicitaire. « Ah, j'aimerais bien que tu me fasses faire de la publicité ! Ça rapporte du pognon, ça ! ». Je lui promets d'y penser. En attendant, je lui dit que je viendrai voir, à nouveau, sa pièce le lendemain soir. « Appelle-moi à l'entrée, je te ferai rentrer à l'oeil ! ».

Paul Lederman fait signer un contrat à Coluche

Le lendemain, je retourne « Au vrai chic parisien » avec une bonne amie, Anne-Marie Sargueil. Elle trouve le spectacle si génial qu'elle me dit qu'elle va en parler à l'un de ses amis qui est dans le « show-business ». Elle m'apprendra, quelques jours plus tard, qu'elle est venue avec cet ami, tous deux accompagnés par un producteur : Paul Lederman ! Celui-ci avait été, entre autres, le manager de Claude François, Mike Brant, Thierry le Luron et le sera, plus tard, du trio des Inconnus. Mon amie Anne-Marie me révélera aussi que Paul Lederman, qui est connu pour détecter les artistes ayant un très fort potentiel de réussite, s'est rendu dans les coulisses, le soir-même à la fin du spectacle, pour convaincre Coluche de signer un contrat avec lui ! Ce qui a été fait.

Coluche et la publicité Francorusse

Un jour de l'hiver 1973, après avoir été relancé plusieurs fois par Michel, j'ai enfin l'opportunité de lui proposer un « cachet » publicitaire. L'un de mes clients, la société d'entremets Francorusse (connue pour son célèbre slogan « Un entremets Francorusse au dessert, c'est un régal que l'on sert » ) lance un nouveau produit.

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Publicité (à l'époque on parlait de « réclame ») pour Francorusse, avec son célèbre slogan : « Un entremets Francorusse au dessert, c'est un régal que l'on sert ».

Il s'agit d'organiser une tournée de présentation du nouveau produit Francorusse auprès des directeurs de supermarchés et d'hypermarchés dans toute la France. J'ai une idée : je propose au responsable Marketing de Francorusse de remplacer l'habituelle conférence avec projection d'informations sur écran à l'aide de transparents (le logiciel PowerPoint n'existait pas encore à l'époque !) par une petite pièce de théâtre avec un maître d'école, vêtu d'une blouse grise, qui présenterait au tableau noir tous les éléments caractéristiques du nouveau dessert. Et pour le rôle d'instituteur, je propose Michel, encore très peu connu. Le responsable de Francorusse trouve l'idée intéressante et veut rencontrer le comédien. Michel est aux anges et la rémunération pour le rôle est très alléchante.

On organise donc une réunion dans mon agence de publicité, située rue des Francs-Bourgeois dans le Marais. Michel arrive en Solex : dans la cour de l'immeuble, je lui dis d'être relax et de ne pas faire de provocation devant le responsable de chez Francorusse qui est un « mec en costard-cravate », sérieux et fier de son nouveau produit. La rencontre se passe très bien : Michel joue à l'instituteur, argumente devant le tableau noir et fait rire l'auditoire. Jusqu'à la conclusion pour laquelle il s'enflamme et proclame : « À la fin, je propose de prendre tous les produits que j'ai présentés pour les balancer dans le groupe de commerçants : ce sera une véritable bataille de boules de neige ! On va se fendre la gueule ! ».

Je raccompagne Michel qui repart sur son Solex, après lui avoir dit : « Mais pourquoi as-tu déliré lors de la conclusion ? ». Il me répond : « Ils avaient l'air trop sérieux : j'ai voulu détendre l'atmosphère ! ». Puis je retourne dans la réunion. Mon client est outré : on a osé plaisanter avec son produit. Pire, le dévaloriser : c'est inadmissible ! On a donc fait la tournée de conférences avec la projection de transparents : classique et sans originalité.

Mais Michel ne m'en porte pas grief. La preuve, il me rappelle un jour pour me parler... de soucoupes volantes !

Coluche et les OVNI de Germigny-des-Prés

Un matin de septembre 1975, Michel m'appelle pour me demander : « Jacques, tu t'intéresses toujours à ces conneries de soucoupes volantes ? ». Je lui avais, en effet, évoqué un jour que j'étais enquêteur officiel pour un petit magazine, intitulé « Lumières dans la nuit » (la revue m'avait attribué le « matricule » d'enquêteur n°2338. À mon avis, ça devait plutôt être mon numéro d'abonné !) et que je cherchais des cas d'observations en France sur lesquels pouvoir faire une investigation journalistique. Je réponds donc à Michel : « Oui, je m'intéresse toujours au sujet ». Il me rétorque : « Alors, je vais te brancher sur un cas important. Ma prof de piano, France Olivia, a assisté cet été à de drôles de phénomènes dans le ciel. Appelle-la de ma part ».

À l'époque, on parlait de « soucoupes volantes » ou de MOC (« Mystérieux Objets Célestes ». L'appellation OVNI (« Objet Volant Non Identifié » interviendra plus tard, copiée sur l'expression anglo-saxonne UFO (« Unidentified Flying Object »).

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Michel me communique le numéro de téléphone de France Olivia, sa prof de piano : elle accepte gentiment de me rencontrer chez elle, courant janvier 1976. Au cours d'un sympathique entretien, elle m'apprend qu'elle a organisé en août 1975 des concerts de musique dans l'église de Germigny-des-Prés (l'une des plus anciennes églises de France, rare exemple du style architectural carolingien), un village du Loiret de 700 habitants situé à 27 km d'Orléans. France Olivia me précise : « Pendant 17 soirs d'affilée, on a vu deux objets à environ 500 mètres du sol : le premier objet de couleur rose se plaçait au-dessus du village de Saint-Martin d'Abbat et le second, de couleur jaune-blanc très lumineux, stationnait au-dessus de l'église de Germigny-des-Prés. Ils avaient tous les deux la forme d'un chapeau de curé avec un faisceau lumineux jaillissant du dessus » (voir ci-après les dessins que j'ai réalisés d'après son témoignage). Le mois suivant cet entretien, je me suis rendu sur place pendant 3 jours afin de rencontrer d'éventuels témoins du phénomène : j'ai pu en trouver 5 (dont le facteur du village) : tous m'ont décrit le même phénomène répétitif qui a duré 17 soirées.

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Coluche me pousse à faire du café-théâtre

En 1970, tout frais sorti diplômé de l'École Supérieure de Commerce de Paris, j'ai eu la chance et l'honneur d'être recruté par la célèbre agence de publicité Publicis, fondée par Marcel Bleustein-Blanchet et située tout en haut des Champs Élysées, au-dessus du Drugstore. C'est dans cette agence que je rencontre Marie-José Gélamur et Claude Moreau, deux amis passionnés de spectacle.

Michel me disait souvent : « Tu devrais te lancer dans le café-théâtre : c'est sympa ! ». Encore fallait-il trouver quoi faire sur scène et avec qui. La réponse viendra dans le courant de l'année 1976 : avec Marie-José Gélamur et Claude Moreau, on décide de monter un spectacle sur le concept de « Magie-Comédie », c'est-à-dire des sketches liés entre eux par des tours de magie. Claude était le magicien (il pratiquait cet art depuis des années, en très bon amateur), Marie-José jouait la partenaire du magicien et moi Groucho Marx ! J'avais trouvé un titre « Les tribulations d'un pékin à Paris », honteusement « inspiré » de celui d'un film de Philippe de Broca : « Les tribulations d'un Chinois en Chine », sorti en 1965 avec Jean-Paul Belmondo en vedette !

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Notre trio du café d'Edgar dans la pièce de « Magie-Comédie » intitulée « Les tribulations d'un pékin à Paris » : Marie-José Gélamur, Claude Moreau le magicien et moi en Groucho Marx !

Claude Moreau réussit à nous faire engager pour deux mois au Café d'Edgar, café-théâtre situé rue Edgar Quinet dans le XIVe arrondissement de Paris... non loin du "Vrai chic parisien" de Michel ! Nous avons été placés dans la plus petite des deux salles, la grande salle présentant un « one woman-show » de Dominique Lavanant, une vrai star à l'époque : elle y jouait le rôle d'une « aubergine » qui raconte sa pénible vie de contractuelle.

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Le « one-woman show », avec Dominique Lavanant en aubergine, faisait un véritable tabac au Café d'Edgar.

Notre contrat était clair : on devait impérativement jouer s'il y avait 5 spectateurs ou plus. Les débuts de semaine, quelques minutes avant le début de notre spectacle (22h30), on avait 2 ou 3 spectateurs. On s'apprêtait donc à rentrer chez nous. Puis, soudainement, notre salle de 50 places se remplissait... comme par miracle ! On a compris assez vite ce qui se passait : Dominique Lavanant faisant salle comble, une partie des personnes refoulées à l'entrée se disaient : « Où peut-on encore voir un spectacle à cette heure-ci ? ». Résultat : des gens entraient dans notre petite salle et assistaient à notre « Magie-Comédie » ! Notre orgueil en a pris un coup : les spectateurs ne venaient pas pour nous ! Par chance, quelques jours plus tard, Le Nouvel Obs et Le Figaro nous avaient sélectionnés dans les spectacles à voir, ce qui nous a rabattu du monde... et remonté le moral ! Une très belle expérience... mais heureusement que nous étions tous les trois salariés car il nous aurait été impossible de vivre professionnellement du spectacle !

Quand je pense à ma rencontre extra-ordinaire avec Michel, je me dis que, sans lui, je n'aurais peut-être jamais eu la formidable chance de monter sur la scène d'un café-théâtre !

MA RENCONTRE EXTRA-ORDINAIRE AVEC BELLINE, VOYANT,

par Jacques Mandorla

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BIO EXPRESS

Marcel Forget est né en 1924. Il d'abord exercé le métier de brocanteur. En 1955, il ouvre sous le pseudonyme de « Belline » un cabinet de consultation au 45 de la rue Fontaine dans le 9e arrondissement de Paris, tout près de la place Blanche. Il a cessé ses activités de voyant à la fin des années 1980. On ignore précisément quand il est décédé (1994 ? 2004 ?) et où il est enterré.

Si des lecteurs possèdent des informations à ce sujet, merci d'avoir la gentillesse de nous les communiquer à : paranormal@orange.fr

MA RENCONTRE

Belline, considéré comme l'un des meilleurs voyants du monde, m'a reçu un jour d'avril 1984 dans son cabinet. Depuis plus de 2 ans, il refusait de rencontrer des journalistes. Exceptionnellement, pour le magazine « Confidences » dans lequel j'avais une rubrique intitulée « Pour le plaisir de mieux-vivre », il avait accepté mon interview. J'avais trouvé face à moi un homme de 60 ans, fatigué (comme le montre bien la photo de lui que j'ai prise le jour de notre rencontre), mais extrêmement chaleureux, et qui avait conservé une très grande lucidité par rapport aux événements qui bouleversèrent la planète.

 Monsieur Belline, vous êtes certainement le voyant français le plus célèbre de notre époque. Vous avez été consulté par les plus grands de ce monde et le philosophe Gabriel Marcel vous a même surnommé le« Prince des Voyants ». Or, je vous sens triste, amer, désabusé.

Triste oui, amer non. Triste parce que le 5 août 1969 j'ai perdu mon fils unique Michel dans un accident de la route. Depuis ce jour, ma vie n'a plus le même sens. Ensuite parce que les gens que je reçois sont de plus en plus angoissés, inquiets de leur avenir. Or vous savez, sans doute, qu'un voyant « absorbe » beaucoup d'énergie venant de ses clients. On peut dire que j'endosse tous les problèmes, toutes les préoccupations, tous les désespoirs que je capte chez la personne qui me fait face.

À quel moment avez-vous pris conscience de votre capacité de voyance ?

Dans un sanatorium situé dans les Alpes, alors que j'étais soigné de la tuberculose ! Un matin, j'ai ressenti des douleurs dans le ventre. J'ai compris que ce n'était pas moi qui souffrait, mais mon voisin de chambre : j'ai pensé qu'il faisait une occlusion intestinale... ce que le médecin confirma ! La maladie qui me clouait encore au lit avait donc été l'épreuve nécessaire à la libération d'une faculté dont je ne soupçonnais pas la puissance avant d'entrer dans ce sanatorium.

Vous avez publié en 1972, chez Robert Laffont, un livre très émouvant dans lequel vous racontez votre expérience de contact avec votre fils Michel.

J'ai intitulé ce livre « La troisième oreille, à l'écoute de l'au-delà ». Deux heures avant le drame, en pleine nuit, je m'étais brusquement réveillé, pressentant le pire. Puis, en 1971, soit deux ans après la disparition de Michel, je l'entends me parler distinctement alors que mon épouse, à mes côtés, ne percevait aucun son. Ce « dialogue » durera près de deux ans.

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Quelle conclusion tirez-vous de cette expérience étonnante ?

Une double conclusion : d'une part, la communication avec un être cher est exceptionnelle mais angoissante et, d'autre part, cette relation prouve qu'une certaine vie existe après la mort.

Pourquoi avoir intitulé votre livre « La troisième oreille » ?

Cette expression est apparue lors d'un dialogue avec mon fils. Je lui ai demandé où il était. Il m'a répondu « C'est un tourbillon, comme dans un rêve. Une assemblée de sons, d'idées, de couleurs différentes. Une lumière qui jamais n'aveugle. Des sons sous forme de douces vibrations. La lumière produite la lumière et d'elle jaillissent des sons ». Je lui ai alors dit : « Lorsque je t'appelle, tu perçois des sons. Cela signifie-t-il donc que l'homme possède une troisième oreille ? ». Il m'a répondu « Oui, une oreille pour une autre dimension ».

Depuis la sortie de mon livre, j'ai reçu de très nombreux témoignages de gens qui ont vécu le même phénomène que le mien.

Vous avez réalisé des prédictions spectaculaires, toutes authentifiées. Je pense à l'annonce de la mort d'Eisenhower, publiée dans France-Soir 3 mois avant sa crise cardiaque fatale. Ou bien à la clairvoyance des barricades de Mai 68, relatée dans « Le Parisien Libéré» fin septembre 1966. Ou encore à la vision prémonitoire de l'accident tragique qui a coûté la vie à Claude François. Comment parvenez-vous à faire de type de prédictions ?

Dans le cas de Dwight Eisenhower et de Mai 68, j'ai vu des images mentales, des flashs fulgurants. À partir de ces chocs visuels, le clairvoyant doit ensuite interpréter ce qu'il a perçu. Ainsi pour Eisenhower, j'ai vu le président américain sur un terrain de golf se plier brusquement et porter la main à son cœur.

Pour Mai 68, j'ai vu des manifestants courir dans tous les sens, des rues barrées par des tas de pierres et le général de Gaulle... essayant de les enlever.

Pour Claude François, je suis bouleversé encore aujourd'hui. Car c'était un ami, qui venait me consulter régulièrement. Un jour, un cliché mental m'apparut : je vis Claude François dans une barque qui prenait l'eau. Et je m'entendis lui dire, par un phénomène de résonance intérieure, c'est-à-dire que les mots sortaient de ma bouche comme s'ils étaient dictés par un autre que moi : « Méfiez-vous des voyages en mer ou des baignades! ». Hélas, je n'avais pas réussi à interpréter correctement le fait que la barque tragique serait sa baignoire.

Vous avez créé un jeu de cartes divinatoires nommé « L'oracle Belline ». Pouvez-vous nous expliquer votre démarche ?

C'est une histoire étonnante où le hasard et la chance ont joué un grand rôle ! Un jour, l'une de mes clientes m'annonce qu'elle va déménager et qu'elle possède des documents sur la voyance qui pourraient m'intéresser. Je me rends chez elle et je découvre un manuscrit et un jeu de cartes. Je m'aperçois alors qu'il s'agit d'éléments ayant appartenu à un mage très connu au XIXe siècle et qui avait habité à cet endroit. Cette personne s'appelait Jules Charles Ernest Billaudot (1829-1881), mais consultait sous le pseudonyme de « Mage Edmond ». Mon « Oracle » est un hommage rendu à ce voyant.

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Le Mage Edmond

UN ÉTRANGE PHÉNOMÈNE SURVENU PENDANT L'INTERVIEW !

Avant de commencer l'interview, Belline que je remerciais sincèrement de m'avoir accordé la faveur d'un rendez-vous, tint à me mettre en garde : « Si vous enregistrez notre conversation, vous risquez de ne rien avoir sur votre bande magnétique. C'est déjà arrivé très souvent dans passé avec d'autres journalistes. J'ignore ce qu'il se produit exactement, mais le fait est réel ». J'ai alors cru à une boutade, d'autant plus que j'en étais à ma sixième interview consécutive, que j'utilise le même matériel chaque fois et qu'aucun problème technique ne s'est jamais posé jusqu'à présent. Pendant tout l'entretien, j'ai d'ailleurs vérifié à plusieurs reprises le déroulement de la bande. Tout fut normal. Après avoir pris congé de Belline, je suis rentré chez moi afin d'écouter l'enregistrement et de commencer la rédaction de mon article.

Surprise : il n'y avait qu'un souffle permanent sur la cassette-audio ! Aucun mot de notre dialogue n'avait été enregistré ! Heureusement, j'avais pris des notes écrites pendant l'entretien. J'ajoute que j'ai immédiatement essayé le magnétophone : il a enregistré parfaitement ma voix ! Me suis-je trouvé face à un phénomène paranormal, une sorte « d'effet Belline » ? Ou bien y avait-il, dans le cabinet, un appareil brouilleur d'ondes ?

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Cabinet de Belline, exposé au musée des Arts et Traditions Populaires (Mucem à Marseille).

Ma rencontre avec Jacques Montagner, magnétiseur

                        par Jacques Mandorla

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BIO EXPRESS

Jacques Montagner est né à Condom (Gers) le vendredi 13 août 1937 à 13h : et, malgré tout ces « signes » qui auraient pu en inquiéter plus d'un, il n'était pas du tout superstitieux ! Il nous a quittés en octobre 2006, à l'âge de 69 ans.

Sa carrière de magnétiseur a commencé de façon étonnante. Possédant un atelier de réparations d'engins agricoles, il participe régulièrement à des réunions à la Chambre de commerce du Gers où il rencontre le célèbre herboriste (aujourd'hui on dirait « phytothérapeute »), surnommé « le Pape des plantes », Maurice Mességué qui officiait à Fleurance.

Un jour de 1976, Mességué dit à Montagner : « Vous possédez un magnétisme très fort : vous devriez pratiquer cette technique pour soigner gratuitement les gens de votre entourage ! ». Montagner, ne connaissant pas du tout le sujet, demande à Mességué de lui expliquer en quoi consiste cette technique de soins. Les résultats sont si spectaculaires que, l'année suivante, Montagner ferme son atelier de réparations et ouvre un cabinet où il pratique professionnellement le magnétisme !

En 1988, Maurice Mességué m'a gentiment proposé d'écrire la préface de mon livre « ABC du magnétisme » (éditions Grancher) dans laquelle il n'hésite pas à préciser : « Jacques Montagner, que j'ai guidé dans ses premiers pas, je le considère, et de loin, comme le meilleur magnétiseur de France ».

MA RENCONTRE

Ma première rencontre avec Jacques Montagner date d'avril 1985. J'étais en train d'enquêter sur le monde des guérisseurs français, dans le but de publier, avec Françoise Simpère ma co-auteur, « Le guide des guérisseurs et autres thérapeutes » aux éditions Philippe Lebaud.

Le principe de cette enquête était le suivant : prendre un rendez-vous sous un pseudo, me faire magnétiser, payer en espèces (afin de ne pas laisser mes coordonnées sur un chèque) et, enfin, rédiger une fiche résumant les points positifs et négatifs de la séance.

Parmi les 350 guérisseurs traités dans la première édition figurait Jacques Montagner. Il officiait chez lui à Rueil-Malmaison. Ma séance fut unique, en ce sens que je notais plusieurs phénomènes étonnants, que je n'ai jamais rencontrés chez les autres magnétiseurs.

Premier phénomène : dès que Montagner a placé ses deux mains derrière mon crâne, je ressentis immédiatement une très forte chaleur émanant de ses paumes et envahissant ma nuque.

Deuxième phénomène : à la fin de la séance qui dura 20 minutes, je me mis debout et je fus pris de vertiges, ce qui m'obligea à m'asseoir un instant.

Enfin et surtout, troisième phénomène, je ressentis pendant toute la journée des « douleurs » dans mon crâne, mais pas comme une migraine classique : des douleurs uniquement dans les arcades sourcilières ! Étrange.

La réponse me sera apportée quelques semaines après la sortie du livre en 1986. Je reçus une lettre manuscrite de 3 pages, signée d'un des plus grands physiciens français : le professeur Yves Rocard (le père de l'ancien premier ministre Michel Rocard) ! Il venait de tomber, par hasard, sur notre livre et avait découvert mon récit des douleurs ressenties après la séance de magnétisme chez Jacques Montagner : pour lui, cela confirmait sa théorie que l'être humain possède des cristaux de magnétite (c'est-à-dire de la pierre d'aimant naturel) dans les arcades sourcilières ! Ce fait fut ensuite vérifié, l'année suivante, par le biologiste anglais Robin Baker, de l'université de Manchester, qui trouva de la magnétite dans des crânes de personnes décédées ! Au total, le professeur Yves Rocard a trouvé 8 endroits différents, dans le corps humain, contenant de la magnétite.

Au cours de l'imposition de ses mains sur mon crâne, Jacques Montagner avait donc excité la magnétite contenue dans mes arcades !

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Photo Kirlian de l'énergie émise par la main droite du magnétiseur Jacques Montagner

 BIBLIOGRAPHIE

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ABC du magnétisme (éditions Grancher)

Dans ce livre, j'ai consacré un très long chapitre à Jacques Montagner avec, entre autres, une interview en profondeur où le magnétiseur révèle la méthode qu'il a mise au point pour magnétiser.

Par ailleurs, Jacques Montagner donne de nombreux exemples de cas qu'il est parvenu à traiter avec succès (zona, eczéma, stress,...).

Je consacre aussi un autre chapitre aux résultats qu'il a obtenus lors de tests scientifiques effectués, à ma demande, par le professeur Yves Rocard.

 

 

 

Ma rencontre avec Colette Silvestre, tarologue  par Jacques Mandorla

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BIO-EXPRESS

Après une scolarité classique, Colette Silvestre entre, sur concours, dans l'administration. Trois ans plus tard, trouvant cette activité trop monotone, elle rejoint le groupe de presse Hersant. Le milieu journalistique, beaucoup plus vivant, convient davantage à son besoin de communiquer, d'écrire et d'échanger. Cette expérience, très riche et pleine d'enseignements, va durer dix ans et lui laisser un excellent souvenir. Mais, pour des raisons personnelles, elle est obligée d'abandonner cette activité et s'oriente alors vers le monde de l'édition d'ouvrages ésotériques.

Colette Silvestre réalise alors que sa voie est dans la tarologie, une science fondée sur l'étude des cartes du tarot. C'est son talent dans la lecture de l'agencement de ces cartes, lecture plus longue que les cartes à jouer ordinaires et comportant des figures différentes, qui lui a permis d'exercer dans un domaine qui la passionne depuis son plus jeune âge.

MA RENCONTRE

J'ai rencontré Colette Silvestre en 1988 lors d'un dîner organisé par notre éditeur commun Michel Grancher, qui avait eu l'excellente idée de réunir les auteurs des ouvrages de son incontournable collection "ABC" : ce soir-là, en tant qu'auteur de "ABC du magnétisme", j'ai fait la connaissance entre autres de Colette Silvestre ("ABC des tarots") et de Jean-Daniel Fermier ("ABC de la numérologie"), avec lesquels j'ai gardé des liens amicaux encore jusqu'à aujourd'hui.

Pour cette rubrique RENCONTRES EXTRA-ORDINAIRES, j'ai voulu en savoir plus sur cette discipline qu'est la tarologie, en interviewant Colette Silvestre.

Jacques Mandorla : Comment vous présentez-vous aux gens : tarologue, cartomancienne ou bien tireuse de cartes ?

Colette Silvestre : « Tireuse de cartes » ou « cartomancienne » sont des termes tout à fait exacts, mais qui ne correspondent plus à notre époque actuelle. Dans l'esprit de certaines personnes, ils sont même un peu péjoratifs. De nombreuses expressions changent avec le temps et avec la mode. De même qu'un sourd devient un malentendant, un aveugle un malvoyant ou une concierge une gardienne d'immeuble, les termes de « tireuse de cartes » et de « cartomancienne » sont aujourd'hui remplacés par ceux de « tarologue » ou même parfois de « conseillère en relations humaines » ! Il ne faut pas oublier que, dans le passé, on lisait l'avenir en utilisant un simple jeu de belote de 32 cartes, et c'est ce qui a donné le mot « cartomancie ». Aujourd'hui le tarot (dont le jeu présente 22 arcanes majeurs essentiels aux interprétations, plus 56 arcanes mineurs complémentaires destinés à affiner ou à compléter ces interprétations) est devenu le support principal des consultations. La récente appellation de « tarologue » semble plaire davantage que « tireuse de cartes », devenue à tort synonyme de charlatanisme.

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Le terme "tarologue" remplace aujourd'hui ceux de "cartomancienne" et de "tireuse de cartes".

 

JM : Comment est née cette passion chez vous ?

CS : Plutôt que de parler de passion, je préfère évoquer un intérêt fondé sur la curiosité. Attirée, dès l'âge de vingt ans, par le mystère qui entourait les cartes, je pris plaisir à consulter cartomanciennes et tarologues. J'étais surprise de voir qu'une simple lecture d'images permet de faire des prédictions qui, avec le temps, s'avéraient exactes. La curiosité m'a donc poussée à vouloir en savoir plus, à comprendre comment les cartes pouvaient répondre à nos questions et cette démarche est devenue une véritable passion au fil du temps.

JM : Comment définiriez-vous votre rôle ?

CS : C'est une activité de conseil, destinée à soulager les plaies et les bosses de l'âme et qui demande patience, compréhension et amour des autres. Si l'interprétation du tarot réclame de l'intuition, il ne faut pas négliger la logique et la psychologie pour aider à résoudre certaines préoccupations des consultants.

JM : Que représente, pour vous, un jeu de tarot ?

CS : Au départ, le tarot a été pour moi un objet de collection. Les couleurs, les formes, les graphismes des lames m'avaient incitée à collectionner différents jeux. On ne peut pas rester insensible aux véritables œuvres d'art que sont les tarots de Visconti, de Scapini, de Charles VI ou, plus récemment, celui de Dali. Par la suite, compte tenu de l'intérêt que je portais à l'interprétation de ces lames, j'ai compris que le tarot était un traité de psychologie en images, un livre de sagesse et de connaissance, un chemin initiatique riche d'enseignements. Si le tarot éveille notre imagination par ses images colorées et artistiques, il permet aussi de méditer et de dialoguer avec soi-même et d'avancer sur la voie du chemin intérieur.

JM : Quel est votre jeu de tarot préféré ?

CS : Je reste fidèle aux 22 arcanes majeurs du tarot, ce qui ne signifie pas qu'il s'agit du tarot de Marseille ! Je travaille toujours avec des jeux dont les images me plaisent et me parlent, mais il m'arrive souvent d'en changer. J'ai une préférence pour les Tarots italiens et actuellement j'utilise un tarot de Scapini, sur un thème de Roméo et Juliette. Bien entendu, je n'oublie pas l'Oracle de Venise, un jeu de ma propre création !

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L'Oracle de Venise : un jeu (cartes + livret) créé par Colette Silvestre et qui se présente dans un élégant coffret (éditions Grancher).

 

JM : En quoi le tarot est-il différent des autres techniques de divination ?

CS : Généralement utilisé à des fins divinatoires, le tarot peut aussi devenir un support très différent. L'interprète peut orienter la lecture des symboles, selon ses conventions et ses méthodes, vers des interprétations psychologiques, karmiques, spirituelles ou kabbalistiques.

JM : À quoi sert exactement le tarot ?

CS : Le tarot est très révélateur de la personnalité d'un individu. Chaque lame détermine les forces et les faiblesses du consultant. Il donne des informations précises sur ses émotions intérieures et cet aspect est nécessaire pour les prévisions qui pourront être faites. Le tarot est également une technique de divination mais il n'a pas le pouvoir d'influencer les événements. Simple messager, il aide à prendre des décisions, à orienter des choix, à cerner les facteurs positifs ou négatifs d'une situation, à saisir les opportunités ou à éviter les conflits, mais rien ne sera possible sans l'investissement personnel du consultant. Le tarot informe et le consultant est libre d'accepter ou de refuser l'information qui lui est transmise. Les gens viennent chercher l'espoir d'une amélioration de leur vie quotidienne, un réconfort et un éclaircissement sur leur vie future. Le tarot délivre donc un message d'espoir et d'amour. Que serait la vie sans espoir et, surtout, sans amour ? Si le tarot vous intéresse, sachez que vous pouvez lui faire confiance car c'est un ami fidèle et sincère qui ne vous décevra jamais.

JM : Qui consulte les tarologues ?

CS : En consultation, les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Émotives et intuitives, elles se laissent aller à leurs états d'âme, sans éprouver de gêne à exprimer ce qu'elles ressentent. Les hommes sont plus fiers et n'apprécient pas de se montrer dans une position fragile. Ils réagissent également avec plus de logique et de raisonnement et considèrent qu'aller voir une cartomancienne est un truc de bonne femme. Ils se moquent gentiment, ils sourient malicieusement mais la curiosité les pousse souvent à vouloir en savoir plus !

JM : Vous ne consultez plus depuis deux décennies déjà. Pourquoi ?

CS : Par manque de temps. Les consultations demandent une grande disponibilité. Après de nombreuses années au service d'une clientèle parfois très exigeante, je consacre désormais mon temps à écrire des livres et à dispenser des cours d'initiation et de perfectionnement.

JM : Quand vous consultiez, comment travailliez-vous face à un consultant ?

CS : Je l'informe d'abord sur ce que je peux lui apporter et sur mes limites. J'avoue n'avoir aucun don exceptionnel de voyance ou de médiumnité et que je ne suis pas en mesure d'entrer en contact avec un esprit. Le consultant doit également savoir que la lecture du tarot ne va pas résoudre tous ses problèmes. Par ailleurs, je n'acceptais pas qu'une tierce personne assiste à la consultation : pour moi, le tête-à-tête est très important pour dialoguer sans avoir à être attentif à la personne dont la présence peut d'ailleurs provoquer une gêne ou une vibration négative. Enfin, la disponibilité du consultant devait être entière. Je n'ai jamais imposé de durée précise : selon les difficultés, une consultation pouvait varier d'une heure à une heure trente.

JM : Aviez-vous des difficultés à assumer l'attente des consultants ?

CS : Oui. L'intuition et la psychologie sont sans cesse en éveil pour comprendre les difficultés de la personne qui attend beaucoup de sa consultation. Il faut rester à son écoute, savoir ne pas la juger quelle que soit sa demande et rester impartial, sans jamais se projeter dans ses préoccupations. Certains cas sont faciles à analyser mais il arrive que l'on rencontre des personnes dont la situation est vraiment douloureuse. On ne peut pas rester insensible à certaines misères et si on ne peut régler tous les problèmes, on doit au moins apporter une aide morale.

JM : N'importe qui peut-il apprendre le tarot ?

CS : Le tarot est un livre d'images à la portée de tous. Il n'est donc pas nécessaire d'avoir un don particulier pour lire les arcanes du tarot. Le futur initié doit savoir qu'en s'investissant dans cette démarche, il découvrira une autre manière de penser. Philosophie et psychologie viendront ajouter à son étude une nouvelle orientation. Le travail de lecture développe l'intuition et permet ensuite de ressentir des émotions et des sensations plus fortes en soi-même. Il n'y a aucun danger à travailler et lire le tarot, mais celui-ci ne doit pas devenir une béquille dont on ne peut plus se passer. Ce support doit être utilisé à des fins d'aide et de soutien et, en aucun cas, comme une sanction.

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JM : Quelle est votre plus belle réussite en consultation ? 

CS : Fort heureusement, il y en a eu beaucoup. Si je devais n'en garder qu'une, ce serait la réconciliation très heureuse d'un couple au bord de la séparation. Je rappelle qu'un individu a parfaitement le droit d'accepter ou de refuser les informations et les conseils donnés par les lames de tarot. Dans le cas de cette femme, il y a eu de sa part une confiance totale dans les messages du tarot et une mise en application des conseils : le résultat a été très positif. Celui qui a toute confiance dans le tarot et qui n'hésite pas à faire les démarches nécessaires pour atteindre ses objectifs parviendra à dépasser les épreuves.

JM : Quel est votre plus cruel échec ?

CS : Un échec douloureux vous oblige à une remise en question totale par rapport à cette profession. En 1997, j'ai été bouleversée par le suicide d'une cliente fidèle depuis cinq ans. Après un investissement sérieux et sincère dans une mission humanitaire, cette femme de 55 ans s'est laissée aller à des tensions émotionnelles de plus en plus fortes pour sombrer finalement dans une grave dépression. Je n'ai sans doute pas suffisamment insisté sur la nécessité de lui faire suivre une thérapie et je n'ai pas imaginé un instant qu'elle puisse passer à l'acte. Mais peut-on réellement espérer que mes mots auraient été suffisants pour lui permettre de reprendre goût à la vie ?

JM : Vous avez écrit récemment un livre sur « Le 6e sens » : pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le sujet ?

CS : Bien que le sixième sens ne soit pas explicable, la science ne nie pas son existence et admet que nous possédons TOUS cette inestimable faculté. Ce sixième sens, nommé différemment intuition, pressentiment ou instinct, nous prévient des avantages et inconvénients d'une situation ou d'un évènement, nous met en garde face aux dangers et nous pousse à des actions positives pour l'avenir. S'il nous parait très naturel de voir, d'entendre, de se sentir, d'apprécier le goût ou de ressentir des sensations par le toucher, pourquoi refuser d'utiliser le sixième sens toujours prêt à nous donner des informations pour notre bien ? Apprendre à développer son sixième sens, c'est découvrir un message entre notre sagesse intérieure et notre conscient : il est la lumière qui éclaire notre vie.

JM : Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?

CS : Je collabore à une nouvelle revue trimestrielle qui vient d'être lancée par un ami, Frédéric Pudleitner. Son titre : DESTINÉA, positionné comme le magazine positif du spirituel et du mieux-vivre. Le numéro 1 est sorti en janvier 2018 (j'ai écrit un article "À la découverte du Tarot de Marseille") et le numéro 2 fin mars ("La loi d'attraction : on attire ce que l'on pense"). Dans le numéro 3, qui paraîtra fin juin, je publierai un article sur "Le sixième sens".

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JM : Puisque vous ne consultez plus, quelle activité vous occupe aujourd'hui ?

CS : J'enseigne le Tarot de Marseille, l'Oracle de Belline et la Numérologie, en cours de groupe à la librairie La Cornaline dans le 9e arrondissement. Cet enseignement me prend beaucoup de temps car il s'étale sur toute l'année scolaire. En plus de cet enseignement traditionnel, je propose des ateliers de perfectionnement, afin de former mes élèves à pratiquer ensuite professionnellement. Je fais des animations « Questions-Réponses », au cours lesquelles les participants me soumettent leurs interrogations personnelles, et je leur réponds à l'aide du tarot de Marseille. J'anime également des conférences sur différents sujets comme le 6ème sens, la loi d'attraction, l'association du tarot et de la numérologie ou encore celle du tarot et des chakras…

Pour en savoir plus sur les cours et animations de Colette Silvestre, n'hésitez pas à consulter son site Internet : http://colettesilvestre.fr/Index.html

 

BIBLIOGRAPHIE

Colette Silvestre a écrit plus d'une quarantaine de livres, disponibles sur www.amazon.fr, www.fnac.fr ou à la librairie La Cornaline, 62 rue Saint-Lazare, 75009 Paris.

Voici 4 de ses ouvrages incontournables.

LES 21 PORTES DES ARCANES DU TAROT DE MARSEILLE ET D'OSWALD WIRTH

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Cet ouvrage vous invite à entrer dans le jeu de tarot, en passant une à une 21 portes destinées à vous faire découvrir les secrets des arcanes majeurs. Trois personnages vous accompagnent au cours de ce voyage et trois regards différents vous font part de leur ressenti personnel à chaque ouverture de porte : le Mat critique et sévère mais chargé de curiosité, le profane ancré dans le monde de la Matière et l'initié dont la démarche est avant tout un voyage de l'âme qui ouvre la voie de la compassion et de l'amour universel. Au bout de la route après l'ouverture des 21 portes, quel sera votre propre regard ? Éditions Exergue – 363 pages – 23,90 €

 

LA LOI D'ATTRACTION PAR LE TAROT

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Cet ouvrage vous aide à comprendre que vous êtes seul maître de vos pensées et que vous attirez tout ce que vos pensez : c'est la Loi de l'Univers ou Loi d'attraction. Adopter cette loi et croire en sa force, c'est attirer à soi tout ce que l'on désire pour être heureux et, dans un même temps éloigner tout ce que l'on ne souhaite pas voir intervenir dans notre vie pour ternir notre bonheur et joie de vivre. Les arcanes du Tarot aideront, grâce à leurs symboles, à envoyer les messages dans l'Univers et, grâce à ce support, tout deviendra plus facile et plus clair. Éditions Trajectoire – 170 pages – 18,25 €

 

LE COURS DE TAROT DE COLETTE SILVESTRE

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Quelles sont les origines du tarot ? À quoi sert le tarot ? Comment l'aborder et, surtout comment le pratiquer ? Faut-il un don ? Cet ouvrage a été conçu non seulement pour répondre à toutes les questions que l'on se pose autour du tarot, mais aussi pour permettre de l'étudier avec facilité en toute simplicité. Ce cours de tarot est à la portée de tous, du débutant à l'élève confirmé. Rédigé en termes clairs et précis, il permet de comprendre rapidement la technique conduisant à des interprétations prévisionnelles dans les domaines de la vie quotidienne tels que le travail, l'argent, l'amour, la santé, la sexualité, la spiritualité… Éditions Grancher – 288 pages – 20 €

 

DÉVELOPPER SON 6ème SENS

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Nul n'ignore l'importance et l'utilité de nos cinq sens et pourtant nous sommes loin de les utiliser à bon escient et surtout d'en tirer tous les profits qu'ils sont en mesure de nous procurer. En sachant être à l'écoute de vos cinq sens et en apprenant à les exploiter, vous constaterez des améliorations de votre quotidien de façon positive. Ce travail sur les cinq sens a une grande importance car il permettra au sixième sens de se manifester spontanément et de façon différente selon la nature, le caractère, la personnalité et la sensibilité des individus. Éditions Trajectoire – 112 pages – 18,25 €

 

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    Ma rencontre avec Jean-Louis Crozier, radiesthésiste

  • par Jacques Mandorla

     

    BIO EXPRESS

    Jean-Louis Crozier est né en 1944. Il est décédé le 31 décembre 2008. La journée, il  exerçait son métier de magnétiseur dans son cabinet à Aubenas (Ardèche). Le soir (et souvent la nuit !), en tant que radiesthésiste, il aidait bénévolement les enquêteurs (Gendarmerie, Police ou Pompiers) afin de leur permettre de retrouver des personnes disparues, au moyen de son pendule.

    Son grand-père paternel était sourcier et l'avait initié, chaque année pendant les vacances scolaires d'été, à la recherche de sources dans les environs du petit village ardéchois de Flaviac. Il a ainsi débuté la radiesthésie... à l'âge de 5 ans ! Et sa mère soignait les brûlures par conjuration. Il était donc né sous une double bonne étoile.

    Aujourd'hui, sa fille Stéphanie a repris le cabinet d'Aubenas où elle pratique professionnellement magnétisme et radiesthésie.

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    Jean-Louis Crozier dans son cabinet d'Aubenas, en pleine recherche d'un disparu (photo Jacques Mandorla)

    MA RENCONTRE

     En 1989, j'ai appelé Jean-Louis Crozier pour lui demander s'il acceptait de collaborer au livre que je commençait à écrire, intitulé "ABC de la radiesthésie". Il était d'accord mais il m'avoua qu'il n'avait pas de temps disponible. Je lui ai donc fait la proposition suivante : " À la fin de chacun des chapitres, je vous laisse carte blanche pour vous exprimer, même si vous n'êtes pas d'accord avec moi. De plus, je consacrerai un chapitre entier à vos recherches de disparus ".

    C'était parti ! Quelques semaines plus tard, j'ai passé plusieurs jours chez lui à Aubenas. j'ai alors découvert quelqu'un de très modeste, toujours à l'écoute. On a d'abord parlé de son métier de magnétiseur : il consultait en direct dans son cabinet, mais il "soignait" aussi sur photo à distance, ce qui est plus plus étonnant ! 

    Mais c'est son côté "chercheur de disparus" qui m'a le plus intrigué. Comment faisait-il pour réussir à aider les enquêteurs, simplement en faisant balancer son pendule au-dessus d'une photo (" Je préfère quand elle est en noir et blanc, j'obtiens de meilleurs résultats ! " me disait-il), tout en restant tranquillement chez lui à Aubenas : en effet, il n'avait pas besoin d'aller sur le terrain. Quand il m'a appris que, depuis son premier cas de disparu en 1960, il notait tout dans de petits cahiers d'écolier, j'ai demandé à les étudier. À l'intérieur : des centaines de recherches, très bien présentées : " Nom de la personne - Date de disparition - Nom de l'enquêteur qui l'a contacté - Dernier endroit où a été vue la personne disparue". Puis suivaient d'autres colonnes où il indiquait ses hypothèses : "Personne morte ou vivante - Lieu précis où chercher la personne - Conclusion fournie par l'enquêteur ".

    Sa notoriété a véritablement "explosé" en 1974 quand le journaliste Georges de Caunes (le père de l'animateur Antoine de Caunes) l'a invité dans son émission "Le coeur et la raison'" sur Radio Monte Carlo. Dans les jours qui ont suivi, la station a reçu des milliers d'appels d'auditeurs venant de toute la France et demandant des consultations en magnétisme ou en radiesthésie ! "Ma carrière professionnelle venait de débuter !".

    Au total, entre 1960 et 2008, Jean-Louis Crozier aura travaillé sur 1 200 cas de personnes disparues (soit, en moyenne, une recherche tous les 15 jours) dont 400 ont été résolus, à ce jour, par les enquêteurs. Sur ces 400 personnes retrouvées, 270 (soit les 2/3) l'ont été à l'endroit exact indiqué par lui ! Et ces 270 personnes ont toutes été trouvées dans l'état ("Mort ou vivant") qu'il avait précisé : 100% de réussite !

    Pour faire ses recherches, Jean-Louis Crozier a créé un pendule personnel, réalisé par un artisan de la région. Ce pendule en laiton se distingue des autres pendules par son poids élevé (100 g), sa longue pointe (5 cm) et sa très courte chaîne : "La longue pointe me permet d'être le plus précis possible sur les cartes IGN au 1/25 000e sur lesquelles je travaille".

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    Dessin du pendule personnel de Jean-Louis Crozier

    J'ai, un jour, demandé à Jean-Louis Crozier ce qu'il ressent lors d'une recherche de disparus. Voici sa réponse : "Lorsque je recherche un disparu, je deviens une sorte de radar ! Je m'explique : j'ai l'impression que j'émets des ondes mentales à 360 degrés, donc dans toutes les directions. Comme je travaille à partir d'une photo sur laquelle je pose ma main gauche, je pense que les ondes que je diffuse sont chargées de celles de la personne recherchée, dont on pourrait dire que j'ai détecté la longueur d'onde spécifique. À un certain moment de mon travail, j'approche du disparu sur la carte d'état-major : je reçois alors un écho en retour. J'ai retrouvé la personne. Mon « radar » personnel a fonctionné et j'ai perçu le « bip » caractéristique. Mais si, sur un vrai radar, le bip est sonore, dans mon cas il est visuel : c'est le moment où le pendule tourne. En ce qui concerne les échos de personnes mortes qu'on me demande de trouver, j'ai constaté qu'ils étaient de puissance différente: les meilleurs échos sont, pour moi, ceux qui proviennent d'un disparu se trouvant sous l'eau. J'ai coutume de dire que l'eau est « porteuse » d'échos. Puis viennent les échos de personnes sur terre et enfin ceux de gens enterrés. Dans ce cas, l'écho m'apparaît étouffé".

    TESTS AVEC LE PROFESSEUR YVES ROCARD (1903-1992)
    radiesthésie,pendule,Crozier,Rocard,Chauvin,disparus,magnétisme,police,gendarmerieLe lundi 18 juin 1990, alors que Jean-Louis Crozier était de passage à Paris (il était invité, le soir même, dans l'émission "Stars 90" de Michel Drucker), je l'ai emmené le matin chez le célèbre physicien Yves Rocard. Ce dernier lui a alors fait subir plusieurs expériences destinées à évaluer ses capacités radiesthésiques : ce que le professeur appelle le test de la sensibilité sourcière. Il s'agit de savoir au bout de combien d'oscillations un pendule, tenu par le professeur Rocard, se mettra à tourner pendant que le sujet à tester pose sa main droite verticalement, les doigts vers le haut, sur l'arcade sourcilière gauche du professeur. Eh bien, le pendule quitta ses oscillations longitudinales au bout de 11 balancements, pour se mettre alors à tourner dans le sens anti-horaire. Conclusions du professeur Yves Rocard : « Jean-Louis Crozier est un magnétiseur confortablement doué, possédant beaucoup de magnétite dans les articulations des doigts ». Il faut noter que, chez le "commun des mortels", la moyenne des balancements se situe, selon le professeur Yves Rocard, entre 25 et 30.

    BIBLIOGRAPHIE

    L'homme du dernier espoir Éditions Tchou 1984.

    L'énergie au bout des mains Éditions Grancher 1994

    ABC de la radiesthésie (co-écrit avec Jacques Mandorla) - Éditions Grancher 1991 - Ouvrage réédité et enrichi en 2014 - 316 pages - 82 illustrations

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    Préface de l'ABC de la radiesthésie par le Professeur Rémy CHAUVIN (1913-2009)

    radiesthésie,pendule,Crozier,Rocard,Chauvin,disparus,magnétisme,police,gendarmerie" Je viens de lire l'ABC de la radiesthésie de Jacques Mandorla, écrit en collaboration avec Jean-Louis Crozier et franchement, je suis surpris, agréablement. Je m'attendais au pire, ayant lu je ne sais combien d'ouvrages similaires (quand je dis lu : au bout d'un quart d'heure, l'ouvrage vous tombe des mains). Or, j'ai affaire à un travail très clairement rédigé, précédé d'un historique bien construit et par-dessus le marché animé d'un scepticisme de bon aloi. Qu'on m'entende bien : je ne mets pas en doute les capacités vraiment étonnantes de certaines personnes, qu'elles s'intitulent voyantes ou radiesthésistes; au contraire, j'ai eu des exemples personnels qui m'ont convaincu. Mais ce dont je doute fort, ce qui m'irrite comme tout scientifique, ce sont les théories plus folles les unes que les autres et les « appareils de mesure » ou prétendus tels, qui visent à accroître la capacité paranormale de celui qui les emploie. Quand j'entends parler d'ondes, c'est tout juste si je ne sortirais pas mon revolver ... si j'en avais un. Avouons plutôt que les faits existent et que nous n'y comprenons rien. La grande difficulté dans l'étude du paranormal c'est l'absence, justement, d'une théorie : la physique et la biologie sont trop jeunes encore, sans doute. Rien ne sert donc d'employer des termes savants empruntés à la physique alors qu'il ne s'agit manifestement de rien de tel. Dans le chapitre qui est consacré à l'un des personnages les plus étonnants de cette époque (Jean-Louis Crozier), nous sommes sur un terrain plus solide. Le point intéressant, c'est non seulement la faculté qu'a notre sujet de retrouver des personnes disparues, à l'aide de la prospection sur carte, mais aussi le fait qu'il se prête avec la meilleure grâce du monde à l'expérimentation. Je retiens tout particulièrement l'expérience du « faux disparu» tentée avec la télévision, en présence d'un huissier, et l'expérience dite « du jeu de la bataille navale» que Crozier gagne à distance. D'ailleurs, ce qui est rare c'est la complaisance avec laquelle Crozier se prête aux desiderata des scientifiques, ce qui ne semble pas le gêner le moins du monde. Nous tenons en lui « un grand sujet » comme il en apparaît bien rarement. Espérons que nous saurons en profiter. Quant à l'explication... Encore une fois, Crozier semble faire à peu près n'importe quoi à distance et peu importe cette distance. Quel dommage que nous n'ayons pas même une tentative d'explication ! Sauf peut-être ce que m'a dit un de mes amis, scientifique de haut renom, qui lui aussi fait couramment de la vision à distance. Je lui demandais : « Mais quand vous suivez tel ou tel sujet à distance, cela est incompréhensible, puisque votre corps reste loin de lui ! ». « Eh! me répondit-il, je ne me déplace pas, ni en corps ni en esprit : c'est le temps et l'espace qui sont momentanément annulés ».

 

Ma rencontre avec Raymond Réant, parapsychologue

par Jacques Mandorla

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BIO EXPRESS

Raymond Réant (1928-1997) est né à Liévin dans le Pas-de-Calais. Élevé dans une famille protestante, il a été très tôt confronté aux phénomènes paranormaux car ses grands-parents maternels étaient médiums. Il a affirmé avoir vécu sa première expérience de voyage hors du corps le soir même de son anniversaire de 36 ans. Il s'est intéressé à la plupart des techniques paranormales : la psychométrie, la radiesthésie, l'influence à distance, le voyage hors du corps, les guérisons spirituelles,... Il enseignait toutes ces techniques dans son pavillon de Villeparisis (Seine-et-Marne). Il est décédé en 1997 à l'âge de 69 ans.

MA RENCONTRE

J'ai rencontré Raymond Réant en 1991, sur un stand que TF1 avait créé lors d'un Salon Porte de Versailles. Nous avions été invités par la chaîne afin de présenter nos livres respectifs. J'ai donc passé la journée avec lui, évoquant de nombreux sujets liés à la parapsychologie.

Nous nous sommes revus plusieurs fois ensuite afin que je l'interviewe : je passais alors du temps avec lui, dans son petit pavillon de Villeparisis.

Le personnage était très sympathique et d'un abord très facile mais surtout il était resté très simple... malgré les fortes ventes de ses livres, publiés dans les années 1980 (voir, plus loin sa bibliographie) : cela ne lui était jamais « monté à la tête ».

Un jour, il m'a fait une confidence étonnante. Alors que je lui disais qu'il était toujours optimiste et d'une égale humeur, il me confia : « Il n'y a qu'une chose qui m'a touchée : certains journalistes, dans leur interview, m'ont comparé à Séraphin Lampion, l'un des personnages de Tintin, un vendeur d'assurances casse-pieds et peu sympathique. Tout cela parce qu'on a la même petite moustache ! ».

Une expérience de psychométrie pour la recherche d'un trésor

La psychométrie, terme créé en 1885 aux États-Unis par le docteur Buchanan (du grec psukhé, âme et metron, mesure), désigne la capacité possédée par une personne de raconter l'histoire d'un objet, son origine et certains événements marquants de sa vie passée, uniquement en le prenant en mains et en se concentrant dessus.

Raymond Réant fut l’un des voyants français les plus sollicités par les scientifiques pour faire des expériences de psychométrie, parfois destinées à des recherches de trésors.

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Voici comment il m’a décrit sa méthode lors d’une interview qu’il m’avait accordée : « Pour parvenir à des résultats, je me concentre fortement sur l'objet à étudier et instantanément j'aperçois des images qui représentent les moments forts de la vie et de l'environnement de cet objet. J'explique ce phénomène en affirmant que les choses qui nous entourent ont, un peu comme les êtres humains, une mémoire dans laquelle s'impriment les faits essentiels dont elles sont les témoins involontaires et immobile. Ainsi, un jour, on m'a apporté une pierre provenant de la muraille d'un château féodal pour essayer de détecter la présence d'un trésor. J'ai capté des images d'un meurtre perpétré à l'aide d'un poignard et mettant en scène des gens vêtus comme au Moyen Age. Un peu plus tard, après recherche sur l'histoire du château, on découvrit qu'un crime avait bien eu lieu à cet endroit, plusieurs siècles auparavant. La pierre avait mémorisé comme un souvenir, ou peut-être comme un cauchemar, ce meurtre du passé et c'est cela que j'avais capté ! ».

Finalement, en plus de la révélation d’un crime commis dans le château, Raymond Réant a pu localiser une cache dans un mur, cache qui s’est hélas révélée vide : le trésor avait donc probablement été découvert, bien avant la réalisation de l’expérience de psychométrie !

Test scientifique réalisé avec Raymond Réant

Raymond Réant a été soumis, un jour, à une expérience étonnante, dirigée par le professeur François Saison, de l'université d'Orsay, expérience filmée et intitulée « La pierre ronde ».

Après avoir remis un fossile au voyant, le scientifique le laisse parler : « Je vois un coquillage : c'est une ammonite évidée, utilisée par des Indiens pour un usage religieux. J'entends une voix qui dit "salagraman" à l'instant même un prêtre loge, dans la cavité du coquillage enveloppé par le galet, un tout petit document portant des inscriptions que je ne comprends pas. Je vois un grand fleuve. En m'élevant très haut, je le reconnais comme étant le Gange, dans la découpe du territoire indien ».

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Voici, à l'issue de cette expérience, le commentaire du professeur François Saison : « J'ignorais absolument tout de cet objet, sauf son origine indienne. Après bien des recherches, à la suite du mot "salagraman" donné par monsieur Réant, j'ai eu la joie de découvrir ce mot, écrit avec une lettre en moins, à la page 323 du "Dictionnaire des religions" de l'Abbé Bertrand édité en 1851, à l'article "salagrama" : petite pierre extrêmement vénérée en Inde par les Brahmanes qui la considèrent comme une métamorphose de Vishnou. C'est une sorte de coquille pétrifiée dans le genre des ammonites. On la trouve dans la rivière Cassai, un des affluents du Gange. Cette pierre est cependant assez rare. Les Brahmanes, après l'avoir lavée, la portent sur l'autel et la parfument. Ensuite ils distribuent à leurs .fidèles un peu d'eau qui l'a touchée. il n'est rien de plus efficace pour obtenir la rémission de tous ses péchés que d'avoir de l'eau dans laquelle on a lavé une pierre salagrama ».

Testez vos capacités de psychométrie (test proposé par Raymond Réant)

Mesurez vos potentialités en psychométrie en demandant à des personnes de votre entourage de vous soumettre des objets "exotiques" (statuettes ou produits d'artisanat rapportés par des tiers d'un pays étranger) ou des objets personnels proposés par ceux qui assistent au test (montres anciennes, bijoux, vêtements...). Aucune information ne doit vous être donnée lors de la présentation des objets.

Puis prenez un objet en main : palpez-le, ressentez-le, imprégnez-vous en bien. Plus vous donnerez de détails sur l'objet (époque, origine géographique, description du propriétaire...), plus le test sera réussi.

Chers amis blogueurs, n’hésitez pas à nous envoyer vos commentaires sur les résultats obtenus à : paranormal@orange.fr

 BIBLIOGRAPHIE

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Parapsychologie pratique pour tous Éditions du Rocher (1982)

Pratiquez la parapsychologie Éditions du Rocher (1985)

La parapsychologie et l'invisible Éditions du Rocher (1986)

 

1995 - Ma rencontre extra-ordinaire avec Jean MOISSET, traqueur de coïncidences

par Jacques Mandorla

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BIO-EXPRESS

Jean, Ernest, Émile MOISSET est  né à Meaux le 31 décembre 1924 sous le signe du Capricorne. Il est décédé en novembre 2010 à près de 86 ans.

Passionné par les phénomènes paranormaux depuis son plus jeune âge (il intégra alors la société des Amis de l'Institut Métapsychique International), Jean Moisset a trouvé une extraordinaire voie d'étude quand, en 1985, il a constaté d'étranges coïncidences entre les jours anniversaire de naissance et de mort de son père. Dès lors, sa chasse aux coïncidences va devenir presque obsessionnelle, au point de s'entendre dire par le professeur Pierre Solié : « Ne pensez plus aux coïncidences, sinon vous risquez la névrose ! ». Passant outre ce conseil, il a continué des recherches qui se sont très vite traduites par la parution d'un premier livre « Énigmatiques coïncidences et unité du monde » (éditions Présence).

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MA RENCONTRE

C’est mon ami Marc Schweizer, homme aux talents multiples (écrivain, journaliste, éditeur, fondateur de la revue et du site SCIENCE ET MAGIE…) qui, un jour, m’a dit : « Tu devrais rencontrer Jean Moisset : c’est un infatigable traqueur de coïncidences ! ».

Je pris alors rendez-vous pour une interview qui parut en 1996 dans le magazine FACTEUR X dont j’étais le conseiller éditorial.

Jacques Mandorla : Qu'est-ce qu'une coïncidence ordinaire ?

Jean Moisset : Parmi la multitude de faits observés ou d'informations perçues par chacun d'entre nous, il est normal que, de temps à autre, surviennent des coïncidences, c'est-à-dire des rencontres fortuites ou des événements simultanés présentant une ressemblance. Ces coïncidences, en général d'une grande banalité, sont explicables par les probabilités. Voici, en vrac, quelques exemples : vous vous apercevez, en parlant à un inconnu, que vous avez un ami commun. Vous pensez à votre mère qui vous téléphone chaque semaine et elle vous appelle à ce moment-là. Vous cherchez un livre épuisé et, le même jour, vous l'apercevez dans la vitrine d'un bouquiniste. Vous prononcez un mot et vous l'entendez au même instant à la radio ou à la télé...

J Ma : Est-ce la même chose que la loi des séries ?

J Mo : Non. La sérialité ou « loi des séries », étudiée par le biologiste autrichien Kammerer (1880-1926), est une répétition d'événements, choses, symboles analogues ou identiques dans le temps et/ou dans l'espace. Elle fait l'objet de dictons célèbres : « Jamais deux sans trois » ou encore « Un malheur n'arrive jamais seul ». Voici quelques exemples de sérialité : l'annonce par les médias, le même jour, de plusieurs accidents de même nature (déraillement de trains par exemple); une suite d'événements vécus par une personne, soit heureux (période de chance), soit malheureux (série noire), bien connue par la plupart d'entre nous; au loto, la sortie d'un même numéro plusieurs tirages de suite (sérialité dans le temps) ou de plusieurs numéros voisins au même tirage (sérialité dans l'espace). Ou encore la répétition de faits inopinés présentant une ressemblance : ainsi, vous êtes invité à déjeuner et la maîtresse de maison vous sert un petit salé aux lentilles. Or, l'avant-veille, vous aviez déjà mangé ce plat chez vous et la veille chez des parents.

J Ma : Qu’est-ce alors que la synchronicité ?

J Mo : La synchronicité est plus complexe que la sérialité. Il s'agit des coïncidences dont le caractère mystérieux nous laisse un sentiment troublant, indéfinissable. On dit alors que la coïncidence est « signifiante », c'est-à-dire chargée de sens. Elle se caractérise par le fait que le psychisme de la personne est plus impliqué que dans une simple coïncidence et que sa probabilité d'occurrence est plus faible. Cela procure un sentiment d'importance au sein de l'Univers, comme s'il s'agissait d'un « clin d'œil » du destin ...

J Ma : Avez-vous un exemple expliquant clairement la différence entre coïncidence simple, sérialité et synchronicité ?

J Mo : Essayons. Durant vos vacances, vous rencontrez par hasard un couple d'amis. C'est une coïncidence. Si, en plus de cette rencontre, vous retrouvez deux autres amis séjournant dans la même station balnéaire, il s'agit d'une sérialité. Enfin, vous habitez Metz et vous vous rendez en vacances à Antibes. Au cours du voyage, vous pensez - en voyant une affiche publicitaire sur la Polynésie - à des amis partis vivre à Tahiti et dont vous n'avez plus de nouvelles depuis 18 ans. Après être descendu à l'hôtel, vous allez à plage et installez votre serviette sur le sable avant de vous baigner. Vous vous apercevez alors, avec stupéfaction, que vos plus proches voisins sont les amis tahitiens en question ! C'est une synchronicité.

J Ma : Vous tenez le psychiatre Carl Gustav Jung pour l’inventeur du concept de synchronicité

J Mo : Absolument. Jung fut, jusqu'à leur rupture, le disciple préféré et le plus proche de Sigmund Freud, le théoricien de l'inconscient individuel. Puis Jung s'écarta des thèses de son maître en créant la psychologie analytique, fondée notamment sur l'idée de l'inconscient collectif et des archétypes pouvant expliquer la création de synchronicités. Jung a mis au point le principe de la synchronicité avec le physicien américain d'origine autrichienne Wolfgang Pauli (1900-1958), prix Nobel de physique en 1945. Ils définirent la synchronicité comme « une coïncidence temporelle sans lien causal, entre un état psychique donné et un ou plusieurs événements extérieurs objectifs, offrant un parallélisme de sens avec cet état subjectif du moment ». L'un des cas de synchronicité les plus étonnants auxquels Jung fut confronté survint lors d'une séance, dans son cabinet. Sa patiente lui racontait un rêve où elle recevait un scarabée d'or en cadeau. Au même moment, Jung entendit un bruit à la fenêtre. Il s'approcha, aperçut un insecte sur la vitre, le captura et constata alors qu'il s'agissait d'un scarabée !

Selon Jung, il existerait un « inconscient collectif » situé dans une autre dimension, hors de l'espace-temps, sorte de supraconscience cosmique de l'Humanité à laquelle nous serions reliés par notre inconscient personnel. Dans cet inconscient collectif se constitueraient des « centres d'énergie psychique potentielle » appelés archétypes. Les archétypes représentent des thèmes, des mythes, des images symboliques... qui peuvent être aussi nombreux que variés : le cosmique, le sentiment religieux, l'ange gardien, le paradis, le conte de fée, le diable, l'enfer, la Terre, la nuit, la mère, le père, la grand-mère, le vieux sage, l'homme fort, le séducteur, la femme fatale, etc.

J Ma : Avez-vous un exemple personnel de synchronicité ?

J Mo : Bien sûr. J'habitais Nice depuis quelques mois. Je me réveille un matin avec un torticolis très douloureux, semblable aux crises que j'avais à l'époque où j'habitais Paris. Je me mets soudain à penser au docteur parisien qui m'avait soigné pour une arthrose cervicale. Je décide d'aller faire quelques achats avenue Jean Médecin et, soudain, je tombe nez à nez avec ce praticien qui se trouvait à Nice pour un congrès ! Non seulement j'ai pensé à mon médecin parisien et je l'ai rencontré une heure après à Nice, mais cela s'est passé… avenue Médecin !

J Ma : Existe-t-il un phénomène unique de synchronicité ?

J Mo : Non. Il existe plusieurs variantes : les synchronicités décalées dans le temps (c’est la prémonition) ou dans l'espace (c’est la clairvoyance), qui ne peuvent être vérifiées qu'après coup. Les synchronicités par identité de pensée instantanée entre deux personnes, sans événement extérieur objectif : c'est la télépathie. Exemple : vous pensez à un ami dont vous n'avez pas eu de nouvelles depuis longtemps. Au même moment, votre téléphone sonne : c'est lui ! Les synchronicités à présage consistent en la perception de signes symboliques (souvent des nombres) par une personne, annonçant la survenance prochaine d'événements favorables ou désagréables, selon leur nature et l'interprétation qu'en fait le témoin. Enfin, il existe aussi des synchronicités généalogiques (le cas de Cendrine, que j’ai rencontrée à Nice, dont cinq parents proches sont morts un 12 mai) ou familiales (notamment entre jumeaux) et les rétro-synchronicités historiques comme celle entre Abraham Lincoln et John Kennedy.

J Ma : Pouvez-vous nous parler de cette rétro-synchronicité historique entre Abraham Lincoln (1809-1865) et John Kennedy 1917-1963) ?

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J Mo : Bien sûr. Les coïncidences sont troublantes. En voici quelques-unes. Lincoln a été élu Président des États-Unis en 1860 et Kennedy en 1960. Ils ont, tous les deux, été tués d’une balle dans la tête un vendredi, en présence de leur épouse. John Wilkes Booth, l’assassin de Lincoln, était né en 1839 et Lee Harvey Oswald en 1939 : tous les deux ont été abattus avant d’être jugés. Leurs nom et prénom comportent 15 lettres. La secrétaire de Kennedy s’appelait Lincoln. La voiture dans laquelle Kennedy a été tué était de marque Lincoln.

J Ma : Pouvez-vous nous donner d’autres exemples de synchronicité ?

J Mo : Bien sûr. Le premier concerne le célèbre Camille Flammarion (1842-1925), fondateur de la Société astronomique de France. Il décide de faire son voyage de noces en montgolfière et propose au curé ayant béni son union d’accompagner le couple. Le curé accepta avec plaisir mais, la veille du départ, il se récuse car il doit aller déjeuner chez des parents au bord de la Marne. Flammarion et son épouse s'envolent donc seuls. Or, par un concours de circonstances extraordinaires, la montgolfière est dirigée par le vent... à l'aplomb du jardin où le curé était en train de déjeuner en famille ! Autre exemple. En 1820, après 5 naufrages consécutifs, Peter Richley est recueilli par le paquebot « City of Leeds », en route vers l'Australie. À son bord se trouve une vieille dame qui recherche son fils disparu depuis près de dix uns. Souffrante, elle le réclame dans son délire. Le médecin du bord décide de demander au naufragé Peter Richley, qui ressemble au fils que la vieille dame lui a décrit, de se faire passer pour son fils afin d'adoucir ses derniers instants. Stupéfaction de ce dernier lorsqu'il reconnaît sa propre mère, Sarah Richley, laquelle se rétablit rapidement ! Troisième exemple. En 1915, deux soldats sont admis séparément dans un hôpital militaire de Bohème. Tous les deux ont 19 ans, souffrent de pneumonie, sont nés en Silésie, sont volontaires dans le Train des Équipages et, dernier point, s'appellent Franz Richter !

J Ma : Quand les synchronicités surviennent-elles ?

J Mo : On a constaté que certaines circonstances étaient propices aux synchronicités. Citons les états médiumniques, mystiques ou modifiés de conscience (hypnose, NDE... ), les liens affectifs et empathiques très étroits (jumeaux), les situations dramatiques, les maladies graves, les difficultés sociales, les troubles psychiques, la recherche spirituelle, la création artistique, les découvertes scientifiques ...

J Ma : Selon vous, certains phénomènes paranormaux s'expliqueraient par la synchronicité

J Mo : C'est vrai. Quand on compare les phénomènes psy avec la synchronicité, on leur trouve des points communs : ils ont un caractère spontané, sont difficilement reproductibles et sont pratiquement inexplicables par la science. La synchronicité pourrait expliquer la télépathie, la prémonition, la clairvoyance, la vision à distance, les apparitions, la psychokinèse, la réincarnation, les poltergeists, la lévitation, les expériences de mort imminente, la transcommunication... Ainsi, la télépathie serait la coïncidence entre l'état de pensée de deux personnes. L'impression de « déjà-vu » ou de « déjà-vécu » est un phénomène pouvant s'expliquer par le déphasage des deux hémisphères cérébraux, la perception étant enregistrée par l'un d'eux avec une fraction de seconde de retard par rapport à l'autre. Mais il pourrait aussi s'agir d'une synchronicité entre une perception objective de notre psychisme et une image archétype réactivée par notre inconscient.

J Ma : Vous appliquez également la synchronicité aux ovnis.

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J Mo : En effet. Les ovnis pourraient être des hologrammes - des images fantômes - provenant d'une autre dimension et générés par des archétypes de l'inconscient collectif. Ils correspondraient à des mythes de l'Humanité ou à des préoccupations du moment : on explique ainsi la vague d'ovnis à forme de dirigeables vus aux États-Unis en 1897 (année où fut précisément lancé le premier dirigeable en métal), voire à des images de science-fiction publiées dans le passé. On peut également imaginer que les extraterrestres ne soient pas physiquement présents sur notre planète mais forment des hologrammes, captés sur Terre par une sorte de télépathie. Ceci expliquerait pourquoi les ovnis demeurent insaisissables, comme s'ils étaient sans matière, et peuvent fusionner entre eux ou se scinder en plusieurs parties et disparaître instantanément... tout en créant des effets palpables sur les témoins : paralysie, sommeil, distorsion du temps !

BIBLIOGRAPHIE

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Dans « ABC des coïncidences mystérieuses » (éditions Jacques Grancher), Jean Moisset démontre que le monde ne serait pas uniquement régi par une causalité aveugle (la fameuse relation de cause à effet) mais que les êtres, les choses et les événements seraient également reliés selon un ordre issu d'une autre dimension, hors de notre espace-temps.

 

Ma rencontre avec Didier AUDINOT, chercheur de trésors

par Jacques Mandorla

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Didier Audinot, historien, homme de presse et chercheur de trésors.

BIO-EXPRESS

À l'âge de 13 ans, Didier Audinot découvre au fond du jardin familial une arme enterrée durant l'Occupation. Cette première trouvaille forge sa vocation. Il se plonge alors dans la lecture des vieux grimoires, à l'affût du moindre indice pouvant le mettre sur la piste de trésors oubliés. Plus tard, diplômé d'histoire et d'archéologie, il se spécialise dans la détec­tion électronique et se met à importer en France plusieurs marques anglo-saxonnes de détecteurs, appelés aussi « poêles à frire » ! Sa vocation devenait alors son métier. Didier était aussi un homme de presse : il avait lancé deux magazines « Trésors de l’Histoire » en 1980 et « Trésors et Détection » en 1990. Il nous a quittés en juin 2011 à seulement 56 ans.

 MA RENCONTRE

J’avais contacté Didier en 1995 pour lui demander d’écrire des articles sur les trésors dans l’encyclopédie du paranormal FACTEUR X dont j’étais le conseiller éditorial. Un peu, plus tard, il m’a amicalement demandé de préfacer son « Manuel de Détection et de Chasse aux Trésors » qui révèle les techniques permettant d'exhumer d'authentiques trésors. Puis, je l’ai interviewé en 1996 pour FACTEUR X.

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Jacques Mandorla - Qu'entendez-vous par « trésor » ?

Didier Audinot - La définition la plus exacte reste celle proposée par l'article 716 du Code civil : « Un trésor est toute chose cachée ». Contrairement à l'image d'Épinal, le trésor ne se présente pas nécessairement sous la forme d'un butin de monnaies et de bijoux précieux. Par exemple, la grotte ornée de Vallon-Pont-d'Arc, qui a été découverte par des autodidactes, est aussi un trésor, au sens historique du terme. J'ai moi-même trouvé des documents anciens d'une grande valeur historique. Ils étaient généralement cachés dans de faux livres ou sous des tabliers de cheminée, creux et faciles à ôter.

JM - Existe-t-il encore beaucoup de trésors à découvrir en France ?

DA - Après plus de 25 ans de carrière, je suis toujours surpris de constater que je découvre encore, chaque année, des trésors inédits par dizaines ! En estimant qu'à chaque génération fran­çaise un million de personnes sont susceptibles d'avoir caché leurs économies, cela représente 66 millions de trésors cachés depuis l'époque gallo-romaine ! C'est considérable et quoi qu'il arrive, bien supérieur à ce qui a pu être découvert jusqu'ici.

JM - La France a connu dans son histoire des périodes très mouvementées. Lesquelles sont les plus riches en trésors ?

DA - L'époque la plus riche en trésors enfouis reste celle des grandes invasions barbares, survenues en Gaule aux Ier et Ve siècles de notre ère. Pour éviter que leurs biens ne soient pillés, des cent­aines de milliers de riches gallo-romains enterrèrent or, argen­terie et bijoux avant de prendre la fuite. Le plus souvent, ils ne revinrent jamais les chercher !

Personnellement je préfère d'autres périodes, également très généreuses en fortunes cachées : le Moyen Âge (en 1307, lors de l'arrestation des Templiers de France, des milliers de commanderies dissimulè­rent soigneusement leurs trésors) ou le XVIe siècle, quand les guerres de religion faisaient rage. Une multitude de trésors furent enfouis aussi bien par des grandes familles de France que par de simples paysans...

Mais ma période favorite est la Révolution française. La noblesse émigra massivement, lais­sant derrière elle, dans toutes les régions de France des trésors très précieux, souvent constitués de monnaies d'une très gran­de valeur. Aujourd'hui, je consacre la majeure partie de mes investigations aux trésors datant cette période.

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Jacques de Molay, le dernier Grand Maître des Templiers, fut brûlé vif en place de Grève en 1314, sur ordre du roi Philippe IV le Bel.

JM - Les grands trésors mythiques - comme celui des Templiers ou des Cathares - sont recherchés depuis fort longtemps. Comment expliquez-vous qu'ils n'aient toujours pas été découverts ?

DA - Il y a à cela plusieurs raisons. D'abord, cela fait seulement une quinzaine d'années qu'on utilise du matériel de détection élec­tronique pour rechercher les métaux enfouis. Le grand trésor de l’Ordre du Temple est convoité depuis le XIVe siècle :  beaucoup de chercheurs sont sans doute passés très près. Mais, faute de moyens de détection moderne, ils se sont trouvés dans l'impos­sibilité matérielle de vérifier leurs hypothèses concernant la cache éventuelle.

De nombreux petits trésors de commande­ries ont bien été découverts, mais jamais le trésor de l'Ordre lui même. Il en va de même concernant les dépôts de la commu­nauté cathare et les nombreux trésors nazis. La seconde raison, c'est que beaucoup de chercheurs s'y prennent mal. Les candi­dats à la fortune sont nombreux, mais beaucoup sont obnubi­lés par de fausses pistes, ce que l'on appelle des leurres dans notre jargon. Il faut se méfier des dossiers trop bien ficelés que l'on trouve dans les ouvrages destinés au grand public...

JM - Quels conseils donneriez-vous à un chercheur de trésors « en herbe » pour qu'il augmente ses chances de réussite ?

DA - Deux règles de travail sont absolument fondamentales et conditionnent à elles seules le résultat des recherches. La pre­mière règle, c'est d'apprendre à chercher par soi-même, à foca­liser son attention sur les renseignements que nos propres inves­tigations livresques peuvent nous apporter. Il n'est pas un ouvrage d'Histoire locale ou régionale qui ne dévoile quelques pistes inédites et parfaitement exploitables grâce au matériel de recherche moderne. Là se trouvent les vrais trésors.

La seconde règle, c'est d'être curieux et d'avoir l'œil furtif. Au cours de ma carrière, je me suis aperçu qu'à toutes les périodes de l'Histoire les gens font preuve d'une extraordi­naire ingéniosité pour aménager des caches dans des endroits les plus saugrenus.

En Normandie par exemple, il est courant que de simples tas de pierres placés au bord des chemins recè­lent des trésors très anciens. Personne n'aurait songé à y cher­cher quelque chose. Certains de ces pierriers n'ont pas bougé depuis l'époque gauloise !

Parfois c'est un simple symbole gravé sur un vieux mur, et près duquel des centaines de per­sonnes sont déjà passées sans s'interroger, qui vous donnera l'exact emplacement d'un trésor inédit.

Pour être chercheur de trésors, il faut avoir gardé quelque part une âme d'enfant. Les enfants fouinent partout. D'ailleurs, ils font souvent des découvertes intéressantes. En 1954 à Saint-Wandrille (Seine­-Maritime), trois jeunes scouts, fouillant dans un mur de l'ab­baye couvert d'inscriptions, découvrirent 3 pots remplis au total de 501 pièces d'or d'époque Louis XV, toutes très rares. Il y en avait pour une fortune. Durant rois siècles personne n’avait songé à chercher ce qui pouvait se cacher derrière ces signes. Autre exemple plus récent : les 400 pièces en argent d’époque Louis XIII qu’un enfant de deux ans et demi, prénommé Adrien, a découvert en novembre 1997 en forêt de Domont (Val d’Oise).

JM - Parmi les amateurs de trésors, certains se spécialisent dans la recherche des pépites d'or et des météorites. Y a-t-il dans ces cas­-là une technique de détection spécifique ?

DA - Non. Les pépites sont en or pur et les météorites sont compo­sées de métaux rares. Les détecteurs de métaux répondent donc très bien à ce genre de cibles. Par exemple, la météorite de l'Aigle, qui est tombée sur l'Orne au début du XIX' siècle, a laissé un nombre incalculable de débris.

Ils sont enterrés à peu de profondeur dans la campagne. Comme l'on connaît bien le périmètre « bombardé », la recherche est aisée. Certains de ces trésors stellaires valent plus que leur poids en métal jaune. Quant à l'or natif, il en existe deux catégo­ries : l'or des rivières, toujours accumulé dans des endroits spécifiques que sont les placers, et l'or en pépite, arraché des entrailles de la terre par les mouvements tectoniques. On a ainsi déterré dans un champ des Avols en Ardèche plusieurs pépites d'or pur pesant chacune près de 400 grammes. Elle étaient enfouies à peu de profondeur et grosses comme des pommes de terre ! Là où ces pépites ont été découvertes, il y en a nécessairement d'autres à exhumer.

JM - Dans vos ouvrages, vous révélez au public l'existence de milliers de trésors insoupçonnés. Vous en réservez-vous quand même quelques-uns ?

DA - Non, j'ai pris le parti de tout livrer au public, sans voile et avec la plus grande sincérité. Mais, bien sûr, je poursuis mes propres recherches : je travaille constamment sur quatre ou cinq dos­siers par an. Cela constitue mon « jardin secret ». Ces pistes ne sont pas connues du public et devraient me conduire à des for­tunes considérables. Il s'agit d'affaires singulièrement com­plexes, donc très lentes à exploiter. Cela dit, il m'arrive aussi de me rendre sur des sites mentionnés dans mes guides... et d'y trouver des éléments de dépôts, voire même des trésors, alors que d'autre chercheurs étaient passés avant moi. C'est le métier peut-être...

JM - Quelle est la trouvaille dont vous soyez le plus fier ?

DA - Il y en a plusieurs. L'une d'entre elles, c'est la découverte d'un dépôt de pièces d'argent enterré en forêt vers 1430, en pleine épopée de Jeanne d'Arc. D'un strict point de vue financier, ce trésor n'avait pas une grande valeur... mais la découverte de monnaies si anciennes n'a pas de prix. Elle nous permet de toucher du doigt l'Histoire elle­-même. Bien sûr, certaines trou­vailles procurent des satisfactions d'un tout autre ordre... comme ces napoléons en or que j'ai retrouvés dans la maison d'un vieil économe il y a une vingtaine d'années.

JM - Quelle est votre plus grande déception ?

DA - Oh, c'était en 1977. Avec trois coéquipiers, nous nous trou­vions à Doullens dans le département de la Somme, sur le site d'une très belle forteres­se militaire Renaissance, prise et reprise par les Français et les Espagnols au XVIIe siècle. Le détecteur de métaux se mit à sonner alors que nous parcourions les anciennes coursives souter­raines. À l'emplacement qu'il indiquait, nous découvrîmes tout un atelier de faux-monnayeurs : des coins à frapper, des emporte-pièces très rares, des maillets et des monnaies terminées. Cet atelier devait appartenir à des Espagnols qui occupaient cette région sous le règne de Louis XIII. Nous avons naïvement laissé en dépôt notre trouvaille à l'un des membres de l'association de sauve­garde de la citadelle... sans même demander un reçu. Depuis, elle a disparu de la réserve communale où elle avait été stockée, juste au moment où nous tentions de faire valoir nos droits. Quand on pense que l'Hôtel des Monnaies à Paris ne possède pas, lui-même, d'atelier com­plet datant de cette époque !

JM - Comment définiriez-vous l'art de découvrir des trésors ?

DA - C'est l'art de déchiffrer les signes que nos ancêtres ont dissémi­nés ici ou là. Le problème quand on cache quelque chose, c'est de le retrouver : nos ancêtres le savaient bien. C'est pourquoi ils dissimulaient leurs trésors dans des endroits significatifs : un carrefour de chemins, des monuments anciens et isolés, où ils laissaient le plus souvent des repères discrets mais visibles. Rechercher un trésor, c'est amusant comme un jeu de piste... et, en plus, cela peut faire de vous un homme riche !

Ma rencontre avec le Père François Brune : le spécialiste du contact avec les morts par Jacques Mandorla

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 Merci à Yann-Érick pour ce beau portrait de l'ami François Brune !

Site "Élévation" de Yann-Érick : http://elevation.over-blog.net/

BIO-EXPRESS

Le père François Brune est né le 18 août 1931 à Vernon dans l’Eure et il est décédé le 16 janvier 2019 à l’âge 87 ans.

Prêtre catholique, membre de la compagnie de Saint-Sulpice, il fut titulaire en 1960 d’une licence en théologie de l’Institut catholique de Paris et d’une licence d’Écriture Sainte de l’Institut biblique de Rome. Il avait enseigné aux grands séminaires de Nantes, Rodez et Bayeux. En 1970, à la suite du concile Vatican II, il avait pris ses distances avec l’Église catholique. Il serait devenu orthodoxe à la fin de sa vie. Il est l'auteur de nombreux ouvrages concernant la théologie, la spiritualité, la vie après la mort et le paranormal, en rapport avec la foi. Il a été l'un des spécialistes français dans le domaine de la transcommunication instrumentale, capacité qu’ont certaines personnes de communiquer avec les morts, au moyen d'outils techniques modernes : téléphone, téléviseur, magnétophone...

MA PREMIÈRE RENCONTRE

" Elle a eu lieu à la fin de l'année 1996. J’étais alors le conseiller éditorial de la revue Facteur X, encyclopédie du paranormal par fascicules. J’avais chargé l’un des journalistes de notre équipe, Nicolas Maillard, de faire l’interview du Père Brune, qu'il connaissait déjà. Il m’a proposé de l’accompagner. Nicolas était un journaliste très doué, excellent intervieweur, auteur de romans et brillant concepteur d’images en 3D. Il nous a quittés le 10 juillet 2000, beaucoup trop tôt : il avait seulement 31 ans ".

Comment vous est venu cet intérêt pour la transcommunication instrumentale ?

" Très tôt, au séminaire des Carmes où je suivais des études de philosophie et de théologie. C'est donc dans cet univers religieux que j’ai commencé à me consacrer aux phénomènes paranormaux. Enfant, j’étais sensible aux contes et légendes mais, cette fois, il s'agissait bel et bien de réalité ".

Comment en êtes-vous venu à aborder ce phénomène de transcommunication ?

" J'avais initialement eu des indications assez précises sur ce phénomène de voix enregistrées par magnétophone chez une Italienne, madame Alvisi. Puis, à l'occasion de conférences données en Allemagne sur les icônes ou sur la théologie, je profitais de mon voyage pour écumer les librairies. Passés les rayons sur les Écritures saintes ou la théologie, je recherchais des livres sur les expériences de mort imminente ou ayant trait à l'écriture automatique. C'est ainsi que j'ai découvert « Théorie et pratique de la transcommunication », l'ouvrage de référence écrit par Hildegard Schiifer. Mon éditeur m'a encouragé à rencontrer des chercheurs et à ne pas me contenter uniquement de livres. Je me suis donc enhardi et j'ai téléphoné à Hildegard Schäfer. Très aimable, elle a pris rendez-vous pour moi avec des amis au Luxembourg. Je m'y suis rendu le 22 juin 1987 et j'y ai été reçu. Ces personnes avaient demandé l'autorisation préalable de me recevoir à leurs correspondants réguliers dans l'au-delà et avaient heureusement obtenu le feu vert ! Ils leur avaient même demandé de me donner une copie de l'enregistrement à venir parce que, affirmaient-ils, je ferai beaucoup pour faire connaître ce genre de phénomène. Ce qui, a posteriori, semble exact ! J'ai été conduit à un petit laboratoire rempli d'appareils, où nous avons reçu un message transmis par le haut-parleur radio. Nous avions, hélas, un peu trop tardé en prenant le café et, lorsque nous sommes arrivés, la communication avait déjà commencé. Je pouvais comprendre le texte immédiatement parce qu'il était assez clair : seuls un ou deux mots m'échappaient, mais j'ai pu les identifier lors de la réécoute de l'enregistrement. Il s'agissait d'un message du chercheur Constantin Raudive, l'un des pionniers de la transcommunication instrumentale ".

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Constantin Raudive (1909-1974)

Quel était le contenu du message ?

" Ce message disait que nous avions tort de craindre la mort - il est vrai que ce qui précède la mort peut être fort pénible mais pas la mort elle-même. Au contraire, de l'autre côté, la vraie vie commence -. Puis venait le message d'une entité étrange qui prétendait ne jamais avoir été incarnée, ni sur Terre ni dans un autre monde. Cette entité s'exprima tout d'abord en allemand, puis fit tout un discours en français, dont une citation de saint Paul sur le corps spirituel : « De la même façon qu'il y a des corps de poissons, d'oiseaux, d'hommes, il y a aussi des corps célestes et des corps spirituels ». Enfin, il y eut à nouveau quelques mots de Raudive évoquant ses premiers contacts et ses hésitations à admettre que cela venait vraiment de l'au-delà ".

Quelle émotion ressent-on face à ce genre de phénomène ?

" Honnêtement, cela ne m'a fait aucun choc. Cela m'a même paru tout à fait normal, d'abord par conviction religieuse et ensuite parce que les témoignages de la vie des Saints sont remplis de phénomènes étranges. Ces phénomènes se sont répétés bien des fois et ont été constatés par des milliers de témoins : il n'y a qu'à compter les ouvrages qui paraissent sur le sujet. La vie dans l'au-delà ne fait aucun doute pour moi depuis longtemps, et cela ne me choque pas qu'il puisse y avoir, de temps en temps, une communication entre l'au-delà et ce monde-ci. Ce qui est' plutôt anormal, c'est que les communications soient aussi difficiles ! "

Quelles sont les techniques utilisées en transcommunication instrumentale ?

" On a le magnétophone, le haut-parleur radio, puis l'écran de télévision. Il semble que le premier à l'avoir utilisé soit Klaus Schreiber, à Aix-la-Chapelle, même si des Italiens avaient déjà constaté le phénomène sans en faire état. Il y a eu ensuite l'écran d'ordinateur sur lequel apparaissent des images, mais aussi des textes. Enfin, il y a le téléphone et même le fax. En ce qui concerne les communications de l'au-delà reçues par téléphone, je possède la copie d'un livre édifiant sur le sujet, paru au Brésil en 1925. Mais l'écho de cet ouvrage s'est assez vite atténué et il est finalement tombé dans l'oubli ".

La teneur des messages est-elle compatible avec la foi ?

" À travers les médias électroniques, nous avons quelquefois des messages d'une grande valeur spirituelle, mais ils sont souvent très brefs. En revanche, les messages en écriture automatique peuvent remplir des volumes entiers et on peut y trouver une très forte aide spirituelle pour sa foi. Même si ces messages n'utilisent pas toujours les termes de la théologie officielle, on y retrouve l'essentiel du message chrétien ".

La théologie officielle est-elle ouverte à ces phénomènes ?

" Vous savez, je n'étais pas du tout satisfait de la théologie qu'on m'avait enseignée, alors j'ai cherché ailleurs. J'étais particulièrement déçu par Saint Thomas d'Aquin, considéré comme représentant la théologie officielle mais dont la première lecture fut pour moi épouvantable, à peine chrétienne. Par chance, je connaissais bien le grec ancien et j'ai pu lire directement les textes des pères grecs que les traducteurs avaient faussé en ramenant tout aux catégories connues en Occident ".

La communication avec les morts est-elle officiellement autorisée par l'Église ?

" Pendant très longtemps l'Église ne s'est pas du tout occupée de cela car, traditionnellement, il y avait une extrême réticence sur le sujet, en grande partie manifestée par le clergé. Cette attitude était notamment fort développée chez les Protestants qui sont plus proches de l'Ancien Testament et dont les textes sont, en effet, très clairs : « Tu n'invoqueras pas les morts, tu n'auras aucun contact avec ceux qui commettent ces abominations... ». Dans le Nouveau Testament, rien n'interdit la communication avec l'au-delà et il existe même deux textes, l'un de saint Paul et l'autre de saint Jean, qui évoquent la relation avec les esprits. Ces textes parlent plutôt de la nécessité de bien discerner entre les esprits pouvant nous nuire ou nous perturber et ceux qui peuvent nous aider. En réalité, si l'on est fidèle au Nouveau Testament, aux Évangiles et aux Épîtres, il n'y a pas d'interdiction absolue. Le clergé a beau avoir manifesté une extrême hostilité envers la communication avec les morts, celle-ci était tolérée de fait ".

La situation évolue-t-elle avec les progrès techniques ?

" En novembre 1996, un collaborateur régulier de l'Osservatore Romano, le journal « officieusement officiel » et « officiellement officieux » du Vatican, a transmis à l'ANSA, l'une des grandes agences de presse italienne, la publication suivante : l'Église n'interdirait plus le dialogue avec les morts, à condition que ce dialogue soit instauré dans un but religieux ou scientifique ".

Que peuvent réellement apporter ces communications avec l'au-delà ?

" Je constate que tout s'effondre dans la théologie occidentale, qu'elle soit catholique ou protestante. Nos théologiens et nos exégètes ne croient plus à grand chose et certainement pas aux phénomènes surnaturels survenant dans ce monde-ci. Peu à peu, ils éliminent tous les miracles et considèrent qu'il n'y en a jamais eu, ni dans l'Ancien, ni dans le Nouveau Testament. Ceux qui sont rapportés dans les Évangiles ne seraient, d'après eux, que des symboles, des métaphores destinées à faire comprendre un message. Tout devient évanescent. La foi s'effondre de l'intérieur, même si l'Église dispose encore de l'aide discrète des gouvernements qui espèrent maintenir ainsi l'un des derniers facteurs d'ordre moral. Dans les églises orthodoxes, heureusement, la foi chrétienne reste intacte. Aussi, selon moi, la possibilité de communications avec l'au-delà, les expériences proches de la mort et même plus généralement les phénomènes paranormaux peuvent aider, soit à trouver la foi soit à la conserver. Sans cela, Dieu deviendrait une sorte de « dieu honoraire », qui aurait pris sa retraite et aurait abandonné sa Création ! "

Quelle est la place de Dieu dans tout ceci ?

" On réduit peu à peu l'action de Dieu à ce qui s'est passé avant le « Big Bang » et à ce qui se passera après le « Big Crunch » : c'est à peu près la seule place que les scientifiques laissent encore libre aux théologiens, de plus en plus cernés par la vision scientifique et mécaniste du monde.  Or les communications avec l'au-delà se multiplient et je pense que cela fait partie du plan de Dieu. L'Église étant en rapide perte de vitesse, Dieu passe par d'autres voies qui nous amènent irrémédiablement à un renouveau spirituel. Grâce à ce processus, nous allons pouvoir rétablir le contact. Dieu ne nous abandonnera pas, cela ne fait aucun doute ".

 

MA SECONDE RENCONTRE

Elle a eu lieu en novembre 2003. Je travaillais sur le livre de la médium Dominique Vallée, paru l’année suivante sous le titre « Derrière le miroir… l’autre vie » (éditions Trajectoire). Je lui ai proposé de rencontrer le Père Brune et on s’est vus tous les trois dans un café, en bas de chez lui.

Le père Brune (très décontracté : il est arrivé avec des chaussures de sport) a conseillé à Dominique de parler de ses perceptions personnelles en tant que médium, de l’existence éventuelle de son « guide », de ce qu’elle voit ou entend, des réactions de son entourage… Puis, le père Brune a poursuivi: « Les enfants médiums s’imaginent toujours que tout le monde voit des entités comme eux. Mais ils n’en parlent pas. Par pudeur. Quand ils prennent conscience de leur différence, commence une période de crise avec leur entourage. Crise pouvant aller parfois jusqu’à une extrême violence ».

À la question : « Avez-vous connaissance de l’existence de certains signes ? », le père Brune nous a répondu : « Les médiums que j’ai rencontrés m’ont souvent parlé des signes envoyés par l’au-delà. Il s’agit presque toujours des mêmes symboles : oiseaux, fleurs, papillons… Je pense qu’il est plus facile, pour les disparus, de manipuler le cerveau des oiseaux. Pour les fleurs et les papillons, je n’ai pas d’explication ».

Dominique lui évoque ensuite son travail d’aide à ceux qui ont perdu un être cher et d’accompagnement à ceux qui vont mourir. Réponse du père Brune : « Je considère que la notion de faire son deuil est aujourd’hui très mal gérée par les psychologues : pour eux, faire son deuil, c’est tourner la page. Ce qui revient à dire aux patients : « Oubliez et passez à autre chose ! ». On en retrouve d’ailleurs la trace dans l’expression « En faire son deuil ». En ce qui concerne l’accompagnement des mourants que vous pratiquez, je pense que certaines personnes sont élues pour supporter une importante souffrance. Ensuite, deux réactions sont possibles : soit il y a blocage dans la souffrance, soit il y a débordement d’amour qui permet d’en donner à d’autres. Certaines personnes ne comprennent pas pourquoi elles doivent terminer leur vie dans d’atroces souffrances. Il faut aller, à mon sens, au-delà de cette espèce de marchandage de l’Ancien Testament qui consiste à dire : « Je n’ai rien fait de mal ou de répréhensible dans ma vie : alors pourquoi tant de souffrances ? ».

La rencontre s'est terminée sur une question plus indiscrète : « Et vous-même, François, êtes-vous médium ? ». « Personnellement, je ne suis pas médium. D’ailleurs, ce n’est pas mon rôle. Ce qui m’intéresse, c’est de faire le lien entre les différentes recherches et la théologie. Dans les expériences de contact avec les morts, je ne suis pas l’eau du réservoir : je ne suis que le tuyau ».

 

BIBLIOGRAPHIE

Le Père Brune a écrit de nombreux livres passionnants. Son premier ouvrage « Les morts nous parlent » (éditions Philippe Lebaud) a été immédiatement un best-seller dès sa sortie en 1993 et a été traduit dans plusieurs langues. Dans ce livre, il fait le point sur les principales découvertes scientifiques en matière de transcommunication instrumentale : voix des morts sur bande magnétique, images vidéo de l'au-delà et images du passé filmées grâce au chronoviseur. Ce livre bouleverse les conceptions modernes, religieuses ou non, sur la mort.

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Ma rencontre extra-ordinaire avec HAZIEL, angéologue,

par Jacques Mandorla

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BIO EXPRESS

François Bernad-Termès, dit Haziel, est né à Gérone (Espagne) le 20 octobre 1925 dans une famille de « Marranes », appelés aussi « Nouveaux Chrétiens », qui étaient des Juifs convertis au christianisme au XVe siècle, lors de leur expulsion d’Espagne. D'abord officier de marine en Espagne, Haziel vient en France, dans les années 1950, pour enseigner l'espagnol, la philosophie et les sciences humaines dans les classes préparatoires aux grandes écoles françaises. Haziel a rédigé de très nombreux ouvrages sur la Kabbale, les anges gardiens, l'astrologie lunaire, les prophéties de saint Malachie, les fées, les gnomes et les ondines... De son vivant, il a été considéré comme l'expert mondial en « angéologie », cette spécialité qui étudie les créatures célestes, anges comme archanges. Il est mort en décembre 2015, à l'âge de 90 ans.

MA RENCONTRE

J'ai rencontré monsieur Haziel dans le courant de l'année 1997. Je lui ai proposé de l'interviewer pour l'encyclopédie FACTEUR X (120 fascicules), publiée par les Éditions Marshall-Cavendish, et dont j'étais le conseiller éditorial. Je lui avais proposé de nous voir soit chez lui, soit chez moi. Il m'a étonné en me disant que son éditrice, Nicole Bussière, exigeait que les interviews aient lieu uniquement dans les bureaux des éditions Bussière, au 34 de la rue Saint-Jacques (Paris 5e)... et qu'elle tenait à y assister en personne, ce qui fut fait ! Et pendant tout l'entretien, j'ai eu la désagréable impression que Haziel était sous contrôle ! J'ai même eu les pires difficultés pour le prendre en photo à la fin de l'interview !

Jacques Mandorla - Quelle est votre religion ?

Haziel - Je suis catholique apostolique romain. Mais j'ai beaucoup étudié les autres religions : juive, islamique... et je me suis rendu compte que les religions qui ont un Dieu unique adorent celui-ci comme une idole. Or, selon moi, on va inévitablement vers la fin des religions monothéistes, c'est-à-dire à Dieu unique, pour évoluer vers une sorte de polythéisme. La religion catholique est déjà sur ce chemin avec le concept de Trinité : père, fils et Saint-Esprit.

JM - Haziel est-il un pseudonyme d'écrivain ?

Haziel - Pas du tout ! C'est l'un de mes prénoms de naissance. Je m'appelle, en effet, François Haziel Bernad-Termès. Ce sont mes parents qui m'ont donné ce prénom. Il correspond à l'Ange du jour de ma naissance.

JM - Vous étiez donc prédestiné, dès votre naissance, à vous intéresser aux Anges ?

Haziel - Probablement. Chez moi, on a toujours vécu avec cette notion d'Anges Gardiens. Il faut dire que, depuis des siècles, ma famille vit dans la ville de Gérone, en Espagne, à mi-chemin entre Barcelone et Perpignan. Or, cette ville est réputée pour avoir une très forte tradition kabbaliste : il y a même un quartier réputé, le Call, où se rencontrent tous les spécialistes de cette science occulte, qui cherchent à communiquer avec le monde surnaturel. Mes ancêtres sont des marranes, c'est-à-dire des juifs convertis de force au catholicisme en 1492. J'ai donc eu une double éducation religieuse : juive et catholique. J'ajoute que ma ville natale Gérone est située aux pieds d'une montagne qui s'appelle « la montagne des Anges » !

JM - Comment définissez-vous l'Ange Gardien ?

Haziel - C'est une entité supérieure qui, dans le règne de la Vie, se situe au-dessus des hommes, dont le règne est plus élevé que celui des animaux, eux-mêmes étant situés au-dessus des végétaux et des minéraux. Les Archanges sont des Anges supérieurs. Tous sont au service de Dieu, que je préfère appeler « la Divinité ». Car elle est, pour moi, la femme, l'imagination, la matrice.

JM - Vous dites que dans la tradition ésotérique, il existe une hiérarchie très détaillée entre Archanges et Anges.

Haziel - C'est exact. On trouve 9 chœurs d'Anges dirigés chacun par un Archange, cet Ange supérieur qui canalise les énergies du système solaire. Chaque chœur est ensuite composé de 8 Anges Gardiens, ce qui fait un total de 72 Anges Gardiens.

JM - Comment connaît-on son propre Ange Gardien ?

Haziel - Chacun de nous possède un Ange Gardien en fonction de sa date de naissance. Par exemple, une personne née entre le 21 et le 25 mars, aura Véhuiah pour Ange Gardien. C'est d'ailleurs le premier des 72 Anges Gardiens, car il correspond à la date de début du printemps, saison favorable à la germination des plantes.

JM - Quand on observe le nom des 72 Anges Gardiens, on constate qu'ils se terminent tous par « el » ou par « iah ». À quoi cela correspond-il ?

Haziel - Tous les noms se terminant par « el » indiquent des Anges Gardiens de sexe masculin. Ceux dont les noms se terminent par « iah » sont de sexe féminin.

JM - Mais on dit que les Anges n'ont pas de sexe !

Haziel - En angéologie, ils ont un sexe. Dans l'univers, chaque élément a un pôle positif et un pôle négatif : c'est la base de toute création. Il n'y a pas d'exception à cette règle. Ainsi, les Anges Gardiens qui portent un nom de Dieu masculin sont dotés de caractéristiques cosmiques masculines, tandis que ceux qui portent un nom de Dieu féminin sont pourvus de caractéristiques féminines.

JM - Comment prouver l'existence d'un Ange Gardien ?

Haziel - C'est impossible. Mais on peut constater qu'ils existent bel et bien, en mesurant l'efficacité de nos prières. Ainsi, un jour, le docteur Farina, directeur de l'Ordre des médecins en Italie, m'a avoué : « Je ne crois pas du tout à l'existence des Anges Gardiens, mais je constate, par les témoignages de patients, que ça marche ! » Donc, que l'on soit croyant ou athée, il suffit d'essayer de s'adresser à son Ange Gardien et de mesurer ensuite les résultats obtenus.

JM - Comment entrer en contact avec son Ange Gardien ?

Haziel - Par deux moyens : la prière et l'action. La prière est une demande faite à votre Ange Gardien et l'action, c'est votre propre démarche positive.

JM - Quel type de prière doit-on faire ?

Haziel - À chaque Ange Gardien correspond une prière. Il existe donc, en tout, 72 prières différentes que j'ai publiées intégralement dans mon livre « Notre Ange Gardien existe », paru aux Éditions Bussière. Ce sont des textes remarquables écrits entre le XIe et le XIVe siècle après J.-C. par "Isaac l'aveuglant", surnommé ainsi parce qu'à Gérone où il vivait, on disait qu'il aveuglait par sa seule présence. Ces prières, qu'il fut le premier à mettre par écrit, remontent à Moïse. Elles avaient été transmises oralement jusqu'à lui.

JM - À quoi sert exactement la prière ?

Haziel -Toute prière élève la condition humaine et permet à chacun de concrétiser ses capacités, ses aptitudes, ses souhaits, ses projets. Si vous vous adressez à votre Ange Gardien par la prière, ce dernier vous donne la force intérieure qui active votre désir de réalisation ou de connaissance.

JM - Comment cela fonctionne-t-il ?

Haziel - Il suffit de formuler une prière pour que les entités supérieures se mobilisent afin de donner satisfaction à la personne. Car une loi cosmique oblige les Grands à répondre toujours positivement aux demandes de Petits. Surtout si ces demandes concernent notre bien-être matériel.

JM - Quelqu'un qui a la force d'agir seul n'a donc aucun besoin de s'adresser à un Ange Gardien.

Haziel - Absolument. Seuls doivent prier ceux qui n'ont pas confiance en eux, qui se sentent faibles ou déprimés.

JM - Quand et combien de fois par jour doit-on prier ?

Haziel - Il faut prier tous les jours votre Ange Gardien. Le nombre de fois n'a aucune importance. Ce qu'il faut, pour parvenir aux résultats souhaités, c'est mettre de l'intensité dans votre prière : au bout d'un certain temps, ça finira par donner des résultats. Cela prend du temps car la prière que vous faites à votre Ange Gardien est ensuite transmise par lui à l'Archange qui, lui-même, la transmet à « la Divinité ». Même si vous répétez sans cesse votre prière, il n'y a pas de phénomène de saturation. Vos prières iront rejoindre toutes les autres en formant ce qu'on appelle un « égrégore » qui est un ensemble d'énergies dans lequel puisent, par exemple, les magnétiseurs pour soulager la douleur de leurs patients.

JM - Peut-on tout obtenir par la prière : santé, réussite, argent ou malheur d'autrui ?

Haziel - L'Ange Gardien ne fait que le Bien. Ce qui importe, c'est que votre intention - appelée kawana par les kabbalistes - soit noble, généreuse et élevée. Et c'est l'intensité de votre prière qui vous fera avoir un résultat plus rapide.

JM - Vous conseillez de prendre, en deuxième prénom, le nom de son propre Ange Gardien. Pourquoi ?

Haziel - D'abord parce que c'est ce que mon père a fait avec moi et que ça m'a porté chance ! Mais je recommande surtout cela pour que chacun soit relié plus directement avec son Ange Gardien. C'est comme dans le catholicisme : le baptême vous relie à un saint. Pour moi, les Anges Gardiens sont les cousins germains des saints : ils en représentent une version plus moderne.

JM - Pouvez-vous nous donner des exemples de résultats obtenus grâce aux Anges Gardiens ?

Haziel - Bien sûr. On peut adresser une prière de santé à son Ange Gardien en lui demandant une aide à la guérison... mais en continuant, bien entendu, de suivre les indications du médecin traitant. C'est ce que j'ai fait faire à mon cousin, alcoolique notoire, qui a ainsi réussi à s'en sortir. Autre exemple qui m'est cher : le 19 juillet 1936, en pleine guerre civile espagnole, trois soldats des forces communistes qui gravissaient la montagne des Anges à Gérone, ont pénétré dans le sanctuaire pour y voler tous les bijoux que mes ancêtres avaient offerts à la Vierge. En s'échappant, l'un des trois voleurs a trébuché sur un essaim d'abeilles et celles-ci se sont mises à les piquer tous les trois sur tout le corps. Souffrant atrocement, ils ont été guéris... par ma grand-mère au moyen de prières ! Pour la remercier, les voleurs lui ont alors donné les bijoux dérobés, parmi lesquels il y avait une couronne en platine, des boucles d'oreilles en or et des bagues avec des pierres précieuses !

JM - Comment vivez-vous avec votre Ange Gardien personnel ?

Haziel - J'entre en contact avec lui tous les matins, à mon réveil, avant de sortir de mon lit. Je passe en revue toutes les idées qui ont pu traverser mon esprit pendant la nuit et je définis avec mon Ange Gardien celles que je vais plus particulièrement développer au cours de la journée qui s'annonce. Même si les mystiques conseillent plutôt de se remémorer, le soir, les actes de la journée, je préfère faire cela le matin. Je considère en effet que, pendant la nuit, notre esprit évolue dans le monde astral et que le matin, au réveil, il est encore un peu dans ce monde : c'est donc le meilleur moment pour dialoguer avec son Ange Gardien.

JM - Pour finir, quels conseils pouvez-vous donner aux lecteurs de FACTEUR X ?

Haziel - Ayez soif de connaissance et développez votre volonté. Vous serez assuré d'accéder au bonheur et vous pourrez alors vous faire aider par les Anges Gardiens. La seule chose qu'il faut avoir, ce n'est pas la foi, mais la confiance.

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BIBLIOGRAPHIE

Haziel a écrit un nombre considérable de livres. Beaucoup ont été des best-sellers, comme « Communiquer avec son Ange Gardien », « Le grand livre des Invocations et des Exhortations », « Les pouvoirs de l'Ange Gardien » ou encore « Notre Ange Gardien existe ».

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Commentaires

Un grand merci monsieur Mandorla, pour avoir lu et me servir des livres d'Haziel régulièrement, je dois vous dire que je ne le connaissais qu'à travers son "prénom angélique". J'apprends ainsi qui il était, son parcours, ses conseils, cela est vraiment remarquable.

Écrit par : Cyril | 08/12/2018

Cela fait des années que j'étudie la prose de Razielet que je m'efforce d'être sur la même longueur d'onde. Merci pour cet interview qui me con forte dans les recherches philosophiques. Merci pour tout. Paix Profonde ! Amicales salutations. Romain glibert

Écrit par : glibert | 09/12/2018

Les commentaires sont fermés.

 

Ma rencontre avec le docteur Michel Klein, vétérinaire

par Jacques Mandorla

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Michel Klein avec 5 bébés tigres qu'il a aidés à naître au jardin du Ranelagh (photo © Croizat, parue dans Télé 7 jours).

BIO EXPRESS

Michel Klein est né le 19 avril 1921 à Sighet, petite ville des Carpates située tout au Nord de la Roumanie. L’écrivain et prix Nobel de la paix, Elie Wiesel, est né aussi dans cette petite bourgade de 27 000 habitants à l’époque. Il vivait en pleine nature, c’est pourquoi sa passion pour les animaux a commencé très tôt : enfant, il se sauvait de chez lui, au grand désespoir de ses parents, pour aller errer dans la montagne à la rencontre des ours bruns ! Puis, il quitte la Roumanie à l’âge de 16 ans à peine, pour aller en France rejoindre Jean, son frère médecin. S'il ne parlait pas du tout le français en arrivant, il l'a très vite appris à l’internat de Verneuil-sur-Avre !

MA RENCONTRE

Ma première rencontre avec Michel Klein (en dehors de suivre avec passion ses émissions à la télévision) date de la fin de l'année 2001. Je venais de co-écrire aux Éditions Grancher un livre intitulé « Soulagez votre animal par le magnétisme et les massages thérapeutiques »), avec mon amie Myriem Lacroix-Breton, magnétiseuse réputée, et cette dernière avait eu une idée géniale : « Et si on demandait au docteur Michel Klein de nous rédiger la préface de notre livre ? ». On parvient à trouver son numéro de téléphone et rendez-vous est pris. Je découvre alors qu'il habite à quelques centaines de mètres de chez moi, dans le 15e arrondissement de Paris. Une profonde amitié me lie depuis à Michel Klein, qui a eu l'extrême gentillesse de rédiger une autre préface, celle de mon dernier livre, paru fin 2016 : « Les ondes nocives » (Éditions Grancher).

Voici l'intégralité de l'interview que m'a accordée notre sympathique « vétérinaire de la télé »... comme les médias l'ont surnommé !

Jacques Mandorla : Vous êtes devenu vétérinaire, était-ce une vocation ou bien souhaitiez-vous, au départ, faire un autre métier ?

Michel Klein : Je vais vous faire une confidence : j’aurais voulu être pilote dans l’armée de l’air ! Comme j’étais bon en maths, physique, chimie, j’aurais vraisemblablement pu réussir le concours d’entrée. Mais en juin 1940, juste après avoir obtenu mon bac Math Elem, j’ai fui à l’arrivée des troupes allemandes en allant à Toulouse. J’ai renoncé à devenir pilote à cause de la loi anti-juive du Gouvernement Pétain, qui venait d’être promulguée en octobre de la même année. Je me suis donc rabattu sur les études de vétérinaire.

JM : Comment avez-vous débuté ?

MK : J’ai donc commencé mes études à l’école de Toulouse, études que j’ai dû interrompre en 1943 avant de les reprendre, après la guerre, à Maisons-Alfort où j’ai terminé mes deux dernières années de scolarité. J’ai effectué mon premier stage à Montoire-sur-Loir chez Pierre Baude, un ami martiniquais qui a été diplômé deux ans avant moi : pour les fermiers de la région, je n’étais ni son « assistant », ni son « aide », mais seulement le « commis » ! À l’époque, les vétérinaires ne s’occupaient que des animaux de ferme : vaches, chevaux, porcs étaient, en effet, des bêtes plus nobles et surtout de plus grande valeur que les chats et les chiens ! À ce propos, je préfère utiliser le terme de « bête » à celui d’« animal ». En effet, quand on dit « bête », on fait référence à quelque chose de solide et de concret, à une réalité que l’on peut non seulement concevoir, mais aussi toucher. Alors que, pour moi, le terme « animal » est plus virtuel. En 1957, j'ouvre mon cabinet boulevard des Batignolles, que je quitte en 1981 pour rejoindre la clinique que j’ai conçue à Beaugrenelle (Paris 15e), à 100 mètres de la statue de la Liberté.

JM : Vous avez atteint une formidable notoriété en devenant « le vétérinaire de la télévision » : comment êtes-vous arrivé sur le petit écran ?

MK : En 1955, j'ai eu droit à mon premier reportage-photos dans le magazine « Détective » qui a consacré tout un article sur l'opération que j'ai faite d'un ours brun de l'Oural, appartenant au cirque Bouglione. Cet ours, nommé Charlie, avait été blessé gravement par un autre ours. Cette intervention s'est passée au Luna Park de la Porte Maillot, qui correspondrait aujourd'hui à la Foire du Trône. Moins d’un an après mon installation aux Batignolles, en 1958, je suis amené à réaliser une innovation en matière de chirurgie dentaire, probablement une première mondiale. Je dois raccourcir, dévitaliser et plomber les canines acérées de Golotte, une macaque appartenant à Martine Beauvais, l’attachée de presse des Bouglione. Cette dernière a fait filmer l'intervention par une équipe de télévision. C’étaient les débuts de l’ORTF : il n'y avait qu'une seule chaîne de télévision à l'époque, en noir et blanc, diffusant des programmes quelques heures par jour seulement ! L'opération que je réalise sur Golotte passe à l'antenne, ce qui me vaut d'être l'invité de l'unique émission du dimanche après-midi, intitulée « Au-delà de l’écran » et animée par Jean Nohain et André Leclerc. Je commence alors un long partenariat avec les médias.

Les années 60 sont très riches en activités parmi lesquelles la création de l'émission « Je cherche un maître » pour faire adopter des chiens abandonnés et la participation en 1965 au long métrage de Frédéric Rossif nommé « Les animaux », documentaire qui montrait pour la première fois des animaux au ralenti, grâce à une caméra qui avait été utilisée lors des essais nucléaires français en Algérie. En 1966, j'ai proposé au PDG d'Antenne 2 Claude Contamine une idée d'émission que j'avais eue avec deux amis. Son titre :« Les animaux du monde ». malheureusement, comme cela se passe parfois, le PDG a été brusquement révoqué pendant les vacances ! Et à la rentrée, quelle ne fut pas ma surprise de voir à l'antenne une émission sur les animaux... portant mon titre exact et dans laquelle je n'étais pas impliqué !

En 1977, j’ai participé aux débuts d'AB Productions de Claude Berda et Jean-Luc Azoulay et en 1987 à l'animation du « Club Dorothée » sur TF1. J'avais rencontré Dorothée 14 ans plus tôt en 1973, elle n'avait que 18 ans à l'époque et on animait avec le marionnettiste Blablatus « Les mercredis de la jeunesse », une émission dont Jacqueline Joubert, l'épouse de Georges de Caunes, était responsable.

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Michel Klein a participé pendant dix ans à l’émission « Club Dorothée » sur TF1.

JM : Puis en 1991 vous avez créé une émission !

MK : Effectivement, j'ai conçu et animé l'émission « Terre Attention Danger » dont le générique expliquait bien mon combat : « Par la faute de l'Homme, de nombreuses espèces animales sont menacées de disparition. Si nous n'y prenons pas garde, un jour c'est l'Homme qui disparaîtra ! » (le générique existe sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=6xVPPdIANyw). À l’époque, j’étais précurseur en matière de défense des animaux : mon message était que l’explosion démographique de l’espèce dite humaine, se développant de façon exponentielle, allait mettre en danger la vie sur Terre, car les espèces animales seront alors obligées de céder la place. Or, notre planète n’étant qu’un vaste enclos, si les bêtes disparaissaient l’Homme disparaîtrait lui aussi, bien plus vite qu’il n’est apparu. J'ai toujours désigné « Les animaux dits sauvages » sous le vocable « Ne devant pas dépendre de l'homme » car le seul animal sauvage c'est l'homme. De plus, seules les bêtes sont capables de guérir les hommes de leur maladie chronique qui, paradoxalement, s’appelle la bêtise ! ».

JM : Vous avez participé à la création de la première réserve animalière à Thoiry. De quelle manière êtes-vous intervenu ?

MK : Jusqu’en 1966, il n’existait qu’un zoo au château de Thoiry, situé dans les Yvelines. C’est mon ami Jean Richard qui m’avait présenté au vicomte Paul de La Panouse. Un jour, on me demande de venir soigner un ours brun de l’Oural, grièvement blessé par un ours noir de l’Himalaya. Ce fut notre première rencontre. Par la suite, je revins à Thoiry pour m’occuper de Fanny, une femelle éléphant présentant des difficultés de croissance. Lors du déjeuner, en présence d’une fille Lazareff et d’un photographe de France Soir qui m’avaient accompagné pour réaliser un reportage, le vicomte évoque avec moi l'idée de créer une réserve où les animaux seraient en liberté, comme dans leurs pays d’origine, et les visiteurs dans leurs « cages automobiles » ! Puis l’idée est devenue réalité en 1968 : sachez que, la première année, le parc accueillit un million de visiteurs ! Depuis, le vicomte a ouvert deux autres parcs, auxquels j'ai participé : Sigean dans l’Aude et Peaugres en Ardèche.

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Prêts pour l’opération d’un puissant crocodile : Michel Klein, assisté de Marie-Christine son épouse et de monsieur Karakava, présentateur de son numéro de crocodiles au Moulin Rouge.

JM : En 1982, vous parvenez à convaincre Jacques Chirac, alors maire de Paris, de créer l’Ecole parisienne des chiens-guides d’aveugles. Comment avez-vous fait ?

MK : J’ai effectivement eu l’idée, un jour, de proposer à monsieur Jacques Chirac de créer à Paris une école de chiens-guides pour personnes déficientes visuelles. Peu de temps après, le vendredi 11 novembre 1982, il m’appelle pour me demander si je peux passer le voir à la Mairie de Paris. Je me retrouve alors en tête à tête avec lui pendant deux heures ! Je lui présente mon projet d’école consistant à remettre gratuitement des chiens-guides à des personnes déficientes visuelles. Quarante-huit heures plus tard, le dimanche 13 novembre, monsieur le Maire réunit son état-major : l’école des chiens-guides de Paris est née ce jour-là ! Elle ouvre officiellement ses portes en 1987, dans le bois de Vincennes, face au rocher du zoo. En février 2018, l'École a fêté la remise de son 1 000e chien (il s'agit principalement de labradors et de golden retriever) !

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 Inauguration de l’école des chiens guides d’aveugles et malvoyants : Bernadette Chirac, Michel Klein et Jacques Chirac.

JM : Pensez-vous que les animaux ont une sorte de 6e sens ?

MK : Absolument ! Et je le pense depuis longtemps. Ainsi, en 1984, lors d’un colloque au Val-de-Grâce en présence de plus de 200 chirurgiens, on m'avait demandé de faire une intervention sur le thème des morsures du chien : j'ai présenté une étude concernant la dynamique de l'agressivité du chien. J’ai pu constater qu’il y avait, dans chaque cas, une faute humaine et non pas animale. J’ai pu démontrer ce que j’affirmais depuis longtemps par une métaphore : « Un chien qui renifle le bas du pantalon d'une personne sait ce qu’il y a dans sa caboche ! ». Et, en quelques minutes, le chien est capable d'établir le profil psychanalytique de cette personne. Il connaît sa pensée et ses intentions et, plus ou moins, son subconscient : il se fait ainsi une idée de sa personnalité. De nombreux chiens pourraient largement concurrencer, dans une certaine mesure, les psychanalystes ou les DRH ! Cela rejoint le long chapitre de la télépathie (transmission de pensées) que j'ai expliquée dans mon livre « L’avocat des bêtes » paru en 2006 aux Éditions Anne Carrière.

JM : Vous vous êtes beaucoup intéressé à l'électromagnétisme. Qu'en concluez-vous ?

MK : L’aspect légendaire du magnétisme est en train de devenir une réalité universelle. Non seulement tous les organismes vivants, mais les matières inertes, la croûte terrestre, le magma, l’espace intersidéral, les mouvements planétaires, en somme tout l’univers, fonctionne à base d’électromagnétisme. Certains individus, dont Myriem Lacroix-Breton, ont la chance d’avoir un équipement sensitif, dont nous connaissons la structure, qui permet d’une part d’induire des stimuli d’ordre thérapeutique et, d’autre part, d’enregistrer des informations lointaines de diverses catégories. L’authenticité probante est expliquée par le pistage à distance d’un animal ou d’une personne, repérés sur une carte et, bien entendu, retrouvés. Plusieurs exemples parfaitement confirmés, sans aucun subterfuge, en témoignent. De nombreuses personnes possèdent un pouvoir d’émission magnétique dans leurs mains, parfois transmis génétiquement, qu’ils peuvent appliquer dans un but thérapeutique assez varié, tant chez l’animal que chez l’homme. La plupart des exemples constatés permettent d’éliminer, dans une large mesure, le côté placebo ou l’autosuggestion. Depuis le début, en fréquentant les animaux, je me suis rendu compte de leur capacité à connaître nos intentions. Grâce à vous, Jacques, j'ai découvert le magnétisme quand vous m'avez parlé de l'ouvrage sur les sourciers écrit par le professeur Yves Rocard. C'est à partir de là que j'ai expliqué, dans mon livre « L’avocat des bêtes », comment la plupart des animaux peuvent capter les ondes électromagnétiques qui véhiculent les idées. En dehors des exceptions, la majorité des êtres humains sont presque dépourvus de cette capacité.

JM : Si un jeune vous annonce qu’il veut devenir vétérinaire, quels conseils lui donneriez-vous ?

MK : Je lui dirai : « Dans la vie, faites ce que vous avez envie de faire ! Celui qui réussit ce dont il a rêvé, c'est le bonheur ! ». Je lui demanderai aussi de maîtriser les disciplines scientifiques - maths, physique et chimie - car ces connaissances participent, à chaque instant, à l'exercice de son métier de vétérinaire. Je suis heureux d’avoir constaté que mes apparitions dans les médias - télévision, radio, presse - ont contribué à faire naître des vocations de vétérinaires chez les jeunes !

JM : Pour conclure, vous allez fêter cette année vos 97 ans et l’on vous reconnaît toujours dans la rue : quel sentiment cela vous inspire-t-il ?

MK : Cela démontre que je n’ai pas trop changé physiquement, malgré les années ! Ensuite, je pense que mon succès est probablement dû au fait qu’en tant que vétérinaire, j’ai toujours donné un maximum d'importance au bien-être et à la santé des bêtes en comparaison à celle donnée aux hommes.


BIBLIOGRAPHIE

« Ces bêtes qui m’ont fait homme » (Éditions Robert Laffont - 1976)

« L’avocat des bêtes » (Éditions Anne Carrière - 2006)

« Réussir son chien », co-écrit avec Michel Hasbrouck (Éditions Helvedog - 2010)

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Ma rencontre avec le professeur CABROL, cardiologue

par Jacques Mandorla

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Souvenir de ma rencontre du 16 juin 2011 avec le professeur Cabrol.

 

BIO EXPRESS

Christian Cabrol est né dans l’Aisne, en 1925, dans une famille dans laquelle tout le monde était agriculteur. Sauf son grand-père qui, fils d’un berger des Cévennes, était médecin de campagne à Chézy-sur-Marne : il se déplaçait à domicile, réduisait les fractures, pratiquait des accouchements… C’est lui qui l’a incité à faire ses études de médecine à Paris, en lui disant : « Christian, ce n’est pas médecin que tu dois devenir, mais chirurgien ! ».

Le professeur Cabrol deviendra célèbre en réalisant, avec son équipe, la première greffe du coeur en Europe  le 28 avril 1968, soit 4 mois et demi seulement après la première mondiale du chirurgien sud-africain Barnard.

Il nous a quittés le 16 juin 2017.

MA RENCONTRE

J'ai pu rencontrer le professeur Christian Cabrol grâce à mon ami Michel Klein, le célèbre "vétérinaire de la tété" ! En effet, ils s'étaient connus lorsqu'ils faisaient leurs études médicales, l'un pour devenir cardiologue, l'autre pour devenir vétérinaire. Michel Klein avait 4 ans de plus que Christian Cabrol et, un jour, ils ont fini par se rencontrer... parce qu'ils sortaient avec la même fille !

Le professeur Cabrol avait gentiment accepté que je l’interviewe le 16 juin 2011 (soit 6 ans, jour pour jour, avant sa mort : étrange phénomène de synchronicité entre les deux dates anniversaires !) dans son bureau de la Pitié-Salpêtrière. Je garde de cette rencontre le souvenir d'un homme très sympathique, d'une grande modestie et plein d’humour !

Jacques Mandorla : Professeur, vous êtes devenu cardiologue. Était-ce une vocation ou bien souhaitiez-vous, au départ, faire un autre métier ?

Professeur Christian Cabrol : Il aurait été logique que je succède à mon père dans la ferme, mais je n’étais pas assez costaud. En voyant mon grand-père pratiquer son métier, je voulais absolument le remplacer plus tard, en devenant médecin dans notre village !

JM : En deuxième année d’internat, vous optez pour la chirurgie du cœur. Pourquoi ?

Pr. CC : Je dois mon orientation au professeur Gaston Cordier qui était chirurgien des hôpitaux de Paris et enseignait l’anatomie à la Faculté de médecine : sous sa conduite, j’ai consacré quatre années et rédigé deux livres sur le poumon, devenant agrégé d’anatomie. Puis, Gaston Cordier m’a fait rencontrer le professeur Jean-Claude Rudler, auprès duquel j’ai appris la chirurgie du poumon. Ce dernier m’envoie ensuite chez le professeur D’Allaines, le grand chirurgien cardiaque de l’époque en France, qui me pousse à aller aux États-Unis et m’obtient, pour cela, une bourse. Je suis donc parti en 1956 à Minneapolis pour un apprentissage d'un an dans le laboratoire expérimental de chirurgie cardiaque à cœur ouvert du docteur Walton Lillehei. Ce dernier était à peine plus âgé que trois de ses jeunes résidents… qui allaient, plus tard, faire parler d’eux : le sud-africain Christiaan Barnard, l’américain Norman Shumway et moi. Walton Lillehei nous encourageait en répétant souvent : « Tout ce que l’esprit humain peut imaginer, la main de l’homme peut le réaliser ». À mon retour en France, je voulais absolument participer au développement de la chirurgie cardiaque qui sauverait tant de gens.

JM : Quel chirurgien cardiaque vous a le plus impressionné ?

Pr. CC : Incontestablement Norman Shumway qui a disparu en 2006 à l’âge de 83 ans et auprès duquel Barnard et moi avions appris la technique de la greffe ! Dans son petit service à l’Université de Stanford en Californie, il a mis au point la greffe du cœur chez le chien, mais il n’osait pas franchir le pas chez l’être humain, car la mort cérébrale, qui aurait permis de prélever un cœur, n’était pas légale aux États-Unis.

JM : C’est finalement Christian Barnard qui est passé à la postérité.

Pr. CC : Oui, c’est lui qui a osé le premier ! Il réalise la première transplantation cardiaque au monde le 3 décembre 1967. Norman Shumway fait sa première transplantation aux États-Unis, un mois plus tard, le 6 janvier 1968. Puis, un jour, ce dernier me téléphone pour me dire : « Qu’est-ce que vous attendez pour faire une greffe du cœur en Europe ? ». Stimulé par son appel, je réalise avec mon équipe la première greffe européenne le 28 avril 1968.

JM : Quel était la principale difficulté que vous avez rencontrée ?

Pr. CC : Celle de prélever un coeur battant sur un cadavre en état de mort cérébrale, qu’il fallait maintenir artificiellement en vie. Sur le plan éthique, ce n’était pas évident. Jusqu’alors la définition de la mort reposait sur l'arrêt définitif du coeur et de la respiration, et non sur la mort cérébrale.

JM : Comment avez-vous fait en France ?

Pr. CC : Trois jours avant notre transplantation est paru un décret considérant la mort cérébrale comme signe de la fin de la vie ! En réalité, pour ces greffes, personne n’a parlé d’éthique. On nous disait : « Ce n’est pas un crime, c’est un miracle : continuez ! ». Savez-vous que, pour la seule année 1968, furent réalisées 102 greffes de cœur, car tous les services cardiaques du monde entier voulaient en faire ? Malheureusement, les patients vivaient peu de temps : 18 mois au maximum. Ainsi, sur ces 102 patients, un seul survécut très longtemps : Emmanuel Vitria, 48 ans, opéré le 27 novembre par l’équipe du Professeur Edmond Henry à Marseille et qui mourut 6 738 jours, soit plus de 18 ans, après l’opération !

JM : Pourquoi un tel taux d’échec ?

Pr. CC : Ce type d’opération ne sera maîtrisé que 12 ans plus tard, en 1980, quand la ciclosporine - un agent immuno-suppresseur qui combat le rejet des greffes - est découverte par le laboratoire Sandoz, devenu aujourd’hui Novartis. Norman Shumway sera le premier à utiliser la ciclosporine, puis je le ferai aussi : nous étions, en effet, l’une des rares équipes à continuer les greffes pendant ces douze années, malgré les échecs.

JM : Vous avez fondé l’Institut de cardiologie. Pourquoi ?

Pr. CC : L'Institut de cardiologie du groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière est l'un des 5 pôles lourds de prise en charge des pathologies cardiovasculaires de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris. L'Institut est rattaché à l'Université Paris VI, comprend de nombreuses structures de recherche et collabore avec de nombreuses unités de recherches externes dans tous les domaines cardiovasculaires : thrombose, insuffisance cardiaque, génétique,...

JM : Comment vous est venue cette idée de l’Institut ?

Pr. CC : Elle remonte à fin août 1944, au moment où les chars du général Leclerc venaient de libérer Paris ! Je faisais ma première année de médecine. Cet événement m'a tellement marqué que, depuis, deux portraits du général me tiennent compagnie dans mon bureau. Il faut se souvenir qu'à cette époque les hôpitaux français étaient très en retard car, pendant l’occupation, les Allemands n’avaient rien fait pour la médecine. C’est le général de Gaulle qui modernisera les hôpitaux et en fera construire de nouveaux. J’ajoute qu’à leur arrivée sur notre territoire, les Américains nous apportaient de grandes nouveautés : pénicilline, anesthésie, réanimation, maîtrise de la transfusion sanguine… C’est cela qui a ensuite donné l’envie à toute une génération de « patrons » dynamiques, comme Jean Bernard, René Kuss ou Jean Hamburger, le père du chanteur Michel Berger, d’envoyer de jeunes médecins français aux États-Unis pour progresser.

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Le professeur Cabrol vouait un véritable culte au général Leclerc qui, en héros, avait délivré Paris fin août 1944.

JM : Pourquoi l’Institut de cardiologie a-t-il été ouvert bien plus tard ?

Pr. CC : Un premier service de chirurgie cardiaque à la Pitié-Salpêtrière fut créé par notre équipe en 1972. Puis, j’ai rencontré Francis Bouygues qui s’est proposé de construire un Institut à ses frais. J’ai ensuite eu un entretien très bref avec Edouard Balladur (« Je n’ai que 7 minutes à vous consacrer ! »), puis avec Jacques Chirac, alors Premier Ministre (« Ce projet me plaît, mais il faudrait que je sois Président de la République. En attendant, rejoignez le Conseil du RPR ! »). J’ai dû aussi rencontrer les responsables du Parti Communiste et de la CGT, Georges Marchais et Henri Krazucki, qui est devenu ensuite mon ami ! Finalement, en 2001, après 15 ans d'efforts, a été créé l'Institut de Cardiologie du Groupe Hospitalier Pitié Salpetrière à Paris. Dans cet Institut, tout a été réuni pour reconnaître, traiter et suivre au mieux les personnes atteintes de maladies du cœur et des vaisseaux. On a rassemblé le matériel pour le diagnostic, en particulier les appareils d'imagerie, ceux pour les blocs opératoires et de ranimation, les soins médicaux, les laboratoires de biologie, l’annexe de la banque de sang et la pharmacie hospitalière. Ainsi, en regroupant tout dans un même bâtiment, on peut être opérationnel 24h/24h, tous les jours de l'année !

JM : Vous avez aussi fondé l’association ADICARE. De quoi s’agit-il ?

Pr. CC : Lorsque la construction de l'Institut de cardiologie de la Pitié Salpêtrière fut confiée en 1991 à l’Assistance Publique, celle-ci, conformément à sa vocation, le conçut essentiellement comme un centre de soins. Comme rien n'y était donc prévu pour l'enseignement et la recherche, j’ai décidé de créer ADICARE avec quatre confrères de l'Assistance publique des Hôpitaux de Paris : les professeurs Jean-Pierre Bourdarias, Iradj Gandjbakhch, Claude Gibert et Yves Grosgogeat. ADICARE signifie « Association pour le développement et l’innovation en cardiologie, recherche et enseignement ». ADICARE a demandé à l’Assistance Publique, moyennant finances et selon une convention dûment établie, une surface dans l’Institut pour dispenser l’enseignement qui permet de transmettre le savoir et entreprendre la recherche qui permet d'améliorer les diagnostics et les traitements. Aujourd’hui ADICARE a la jouissance, pour 30 ans renouvelables, de locaux et d'un auditorium pour assurer l'enseignement, avec un système de vidéoconférences permettant de communiquer avec des centres français ou étrangers. Elle a également trois laboratoires de recherche qui poursuivent des projets, en particulier sur la coagulation sanguine, l'assistance circulatoire et les robots chirurgicaux. Depuis sa création, ADICARE œuvre pour la promotion du don d'organes, élue en 2009, « Cause nationale ». L’association réside au 56 boulevard Vincent Auriol 75013 Paris : elle est hébergée dans l’Institut de cardiologie et possède un site Internet : www.adicare.org

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En 2008, la Poste a édité un timbre célébrant le 40e anniversaire de la première greffe du coeur en Europe.

JM : Vous vous êtes engagé en politique. Qu’est-ce qui vous a motivé ?

Pr. CC : On a déjà évoqué le fait que suis entré au Conseil du RPR, à la demande de Jacques Chirac, alors Premier Ministre, en échange de la construction de l’Institut de cardiologie. Je dis souvent que, depuis, nous sommes quittes : à lui la Présidence de la République, à moi la réalisation de l’Institut ! J’ai été élu conseiller de Paris pour le 13e arrondissement en 1989 et réélu en 1995, ainsi que pour le 16e arrondissement en 2001. J’ai aussi siégé comme député au Parlement européen de 1994 à 1999.

JM : Quel bilan tirez-vous de cet engagement politique ?

Pr. CC : De mes deux carrières, médicale et politique, j’ai retenu une chose : en médecine, on essaye de former des jeunes et on est satisfait quand ils deviennent meilleurs que vous. En politique, cela n’arrive jamais ! En France, les politiques ont peur de former des gens qui pourraient prendre leur place !

JM : Quand avez-vous arrêté de pratiquer la chirurgie cardiaque ?

Pr. CC : En 1990, quand j’ai atteint la limite d’âge de 65 ans. Il faut reconnaître que, sur les dernières années, je me déplaçais beaucoup à l’étranger pour y donner des conférences et présenter nos résultats : un vrai « Cardiaque circus » ! Or, aujourd’hui, les techniques évoluent très vite et les jeunes sont plus au fait des innovations. Il fallait donc tout naturellement leur laisser la place.

JM : Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui voudrait se lancer dans la chirurgie du cœur ?

Pr. CC : Je lui dirai de tout mettre en oeuvre pour réussir le très difficile concours de fin de première année de médecine, en s’efforçant de bien assimiler toutes les connaissances de base qui lui sont données. Mais aussi de ne pas oublier que la vie est faite de rencontres, d’opportunités et d’ouvertures : il lui faudra donc être prêt à les saisir ! Je lui préconiserai aussi de prendre du plaisir à travailler en équipe, car on n’est rien sans les autres. Enfin, je conclurai en lui conseillant la devise du général Leclerc : « Croire, vouloir et continuer ! ».

BIBLIOGRAPHIE

Le don de soi – Hachette - 1995

De tout coeur : la nouvelle chirurgie cardiaque – Odile Jacob - 2006

Au coeur de la vie : itinéraire d'un chirurgien d'exception – Flammarion - 2012